samedi 16 juillet 2016

Christel Gbaguidi tacle violemment Patrick Idohou sur les Secuba 2016

Au cours d’une conférence de presse tenue au siège du Fitheb


La matinée du lundi 11 juillet 2016 a donné l’occasion aux journalistes culturels d’assister à une conférence de presse ayant comme sujet fondamental la tenue des Semaines culturelles du Bénin en Allemagne (Secuba), dans leur édition 2016. Une occasion pour le promoteur de l’événement de dénoncer ouvertement Patrick Idohou, l’actuel Directeur de la Promotion artistique et culturelle.

De gauche à droite, Charles Placide Tossou, Glwadys Makou, Christel Gbaguidi, Fidèle Anato et Espérance Gbaguidi
 « Je ne peux pas accepter qu’on continue de forniquer avec la culture ; laissez les professionnels travailler ! Qu’on cesse de dépenser l’argent du contribuable béninois en désordre, à l’international ! », a vivement lancé Christel Gbaguidi, Président de l’Association, ’’Les Arts vagabonds rezo Afrik Bénin’’, le lundi 11 juillet 2016, dans l’une des salles de spectacles, au siège du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), à Cotonou. Selon l’intervenant, le fondement de son indignation reste que Patrick Idohou, Directeur de la Promotion artistique et culturelle, du Ministère du Tourisme et de la culture, l’aurait personnellement contacté, en Europe, en juin 2016, pour lui demander son appui pour l’organisation, en juillet 2016, des Semaines culturelles du Bénin en Europe, plus précisément en France et en Belgique, dans le cadre de la 2ème édition des Semaines culturelles du Bénin en Allemagne (Secuba). Ne pouvant improviser ce genre de manifestation sur le vieux continent, ne disposant pas d’informations sur le financement et étant confronté à des artistes proposés par l’autorité, non conformes aux critères de son Association, Christel Gbaguidi a dû lui opposer une fin de non recevoir. Et, à son arrivée à Cotonou, Patrick Idohou refuse de le recevoir et de répondre à ses appels téléphoniques. La version de cette personnalité étant vivement attendue, il reste que le Président des ’’Arts vagabonds rezo Afrik Bénin’’ n’entend pas s’en démonter, quant à la tenue des Secuba 2016.



Une programmation en route

A en croire les propos de Christel Gbaguidi, au cours de cette conférence de presse, les contraintes de la mobilisation du financement imposent deux dates probables pour la tenue des Secuba 2016 : du 28 septembre au 10 octobre ou du 28 octobre au 8 novembre. Et, 4 villes sont prévues pour en accueillir les manifestations : Berlin, Bielefeld, Braunschweig et Dresden. Pour lui, il s’agira de « rencontrer les peuples de ces villes et de leur présenter les artistes béninois », puisque, selon son analyse, « les Béninois, à l’extérieur, n’ont pas accès à leur culture », sans oublier qu'il pense que « le Bénin n’est pas valorisé à l’international, comme il se doit, malgré les milliards dépensés par l’Etat ».
De plus, il a précisé qu’un objectif solide sous-tend la tenue des Secuba 2016 : « Valoriser, défendre et promouvoir le ’’Guèlèdè’’, patrimoine immatériel de l’Unesco et le Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb) ». 
C’est ainsi que des conférences sur l’art béninois, animées par des personnalités scientifiques de poids, seront données sur le ’’Guèlèdè’’ et que des spectacles de l’édition 2016 du Fitheb seront diffusés. « Ainsi entendons-nous célébrer la diversité culturelle et renforcer la coopération artistique, culturelle, économique, scientifique, sociale et politique entre le Bénin et l’Allemagne, l’Europe et l’Afrique », conclura Christel Gbaguidi, concernant ce point.
Se faisant davantage exhaustif, ce promoteur a levé un coin de voile sur les autres manifestations des Secuba 2016 : la tenue d’une Journée conviviale pour la communauté béninoise à l’Ambassade du Bénin à Berlin, la diffusion de spectacles de théâtre et de contes à travers les villes sélectionnées, l’exposition itinérante dans celles-ci d’œuvres d’art et de 100 photos sur le Fitheb, l’animation de concerts de musique par des artistes de renommée internationale, la tenue d’ateliers de théâtre, de tours de magie, de contes, à l’intention des jeunes et des adultes et, notamment, l’organisation d’une rencontre littéraire dénommée, ’’3 écrivains, 1 nuit ». 



Vue sur les Secuba 2015

Au cours de la conférence de presse, par la projection d’un film documentaire, Christel Gbaguidi a présenté aux professionnels des médias un bilan des Secuba 2015, entouré qu’il était de 4 participants phare à cette édition : le photographe Charles Placide Tossou, l’accessoiriste Glwadys Makou, le comédien, conteur, metteur en scène et promoteur culturel, Fidèle Anato, et la pianiste Espérance Gbaguidi. Egalement, dans le public, se trouvait Christophe Dagnihin, diplomate revenu au Bénin mais, en poste en Allemagne, lors du déroulement des Secuba 2015.
Ainsi, une statistique synthétique a tout résumé : 1 pays, le Bénin, présenté, culturellement, dans les 3 villes allemandes de Rudolstadt, Dresden et de Berlin, à travers le spectacle ’’Maia’’ de Fidèle Anato, l’exposition de 100 photos sur le Fitheb, de Charles Placide Tossou, avec l’accompagnement d’une ballade musicale, du nom de ’’Recommencement’’, création d’Espérance Gbaguidi.
Pour Christel Gbaguidi, plus de 5 espaces ont été investis par plusieurs centaines de spectateurs, sans compter les milliers de personnes touchées sur les réseaux sociaux et par les supports de communication distribués, pour un budget total consommé d’environ 25 mille euro. Et, à en croire le Vice-Président du Haut conseil des Béninois de l'Extérieur (Hcbe), section Allemagne, des retombées se font ressentir au Bénin par le renforcement du tourisme dans ce pays et le développement d’initiatives liées aux activités agricoles. Aussi, tous ces résultats auraient pas été atteints après avoir surmonté d’énormes problèmes ; « c’est grâce à ces difficultés que nous sommes plus forts », positivera-t-il.


Marcel Kpogodo      

mercredi 13 juillet 2016

La banque culturelle au cœur d’une formation à Zangnanado

Sous l’égide de l’Association ’’La Maison de la culture’’


Du 6 au 8 juillet 2016, l’Association, ’’La maison de la culture’’, a tenu une formation sur la banque culturelle. Elle concernait une vingtaine de participants. Ce processus a permis d’outiller les stagiaires sur les réalités particulières du fonctionnement d’une institution aussi originale que la banque culturelle.

Dimitri Sètondji Fadonougbo, entretenant les stagiaires
« La mise en place et la gestion des banques culturelles ». Le thème de la formation qui a réuni, du 6 au 8 juillet 2016, une vingtaine de stagiaires constitués de professeurs d’Histoire-géographie, de cadres de mairies et de journalistes culturels, à la salle de conférence de la Mairie de Zangnanado, dans le Département du Zou. Cette séance de renforcement de capacités se déroulait à l’initiative de l’Association, ’’La maison de la culture’’, sous la direction de Dimitri Sètondji Fadonougbo, formateur exclusif au cours de l’atelier indiqué.

Une séance de récapitulatif ...
Dans son propos introductif, celui-ci a évoqué la problématique fondatrice de cette formation : chercher à comprendre ce que les Africains, en général, et les Béninois, en particulier, faisaient de leur patrimoine culturel, ce qui a permis d’aboutir à la formulation de l’objectif cardinal de cette séance d’échanges des stagiaires avec Dimitri Sétondji Fadonougbo, Consultant-formateur en Développement et gestion de projets culturels de même qu’en Développement organisationnel et institutionnel : aborder le patrimoine que constituent les banques culturelles. Il les a définies comme des « musées locaux plus rapprochés des populations » et a montré qu’elles constituent un système ayant été conçu pour « sécuriser les biens culturels d’un pays », tout en entretenant une économie autour d’elles, dans le but de contribuer au développement des localités dans lesquelles elles sont implantées, une manière, selon l’expert, de « faire de la culture un outil économique ».



Du contenu de la formation  

En réalité, 5 modules ont été développés sous le couvert de thèmes répartis en 2 grandes sessions, selon une méthode réellement participative. D’abord, au cours de la matinée du mercredi 6 juillet, les stagiaires ont été outillés sur la description et les objectifs d’une banque culturelle. C’est ainsi qu’il leur été inculqué qu’elle permet de maintenir l’objet culturel dans son milieu naturel, selon des composantes bien précises qui sont celles de l’institution : le musée local encore appelé musée villageois, la caisse villageoise, le centre de formation et de la culture. En outre, Dimitri Sètondji Fadonougbo a établi les éléments d’une nette différence entre la banque culturelle et le système de micro-crédit.
Se rapportant à la journée du jeudi 7 juillet, le récapitulatif des notions étudiées la veille a ouvert la voie au déroulement des 2 modules constituant le sujet des échanges. Ainsi, le formateur a, dans un premier temps, abordé les normes à suivre pour sélectionner le site de la banque culturelle, de même que les critères pouvant aider à la réussite d’un tel type d’entreprise culturelle. En second lieu, des précisions intéressantes ont été apportées sur les membres de l’équipe d’une banque culturelle et sur le rôle imparti à chacun d’eux.

Photo de famille des stagiaires avec le formateur
Concernant la dernière journée, celle du vendredi 8 juillet, elle a consisté pour le formateur à assister au récapitulatif des éléments d’échanges de la veille, avant qu’il ne s’étende sur la méthode de gouvernance d’une banque culturelle, et qu’il ne fasse ressortir les différentes activités contribuant à l’animation d’une telle institution. Enfin, Dimitri Sètondji Fadonougbo a partagé avec les stagiaires ce que constituent le suivi et l’évaluation d’un programme, généralement, et de quelle manière, en particulier, ceux-ci doivent s’exécuter, dans le cas précis d’une banque culturelle. Puis, il a été donné l’occasion aux stagiaires de se prononcer par écrit et, dans l’anonymat, sur le déroulement global de la formation, avant que celle-ci ne soit close officiellement par un déjeuner.

Marcel Kpogodo