jeudi 10 juillet 2014

Deux ministres de la Culture à l'Atelier de Dominique Zinkpè

Pour une ouverture de l'opération "Portes ouvertes" qui a été un grand succès (Ganiou Soglo s'est confié aux journalistes après la visite)

Un mois auparavant, plus précisément dans la soirée du vendredi 13 juin 2014, cela était très animé à Fidjrossè, à l'Atelier Zinkpè, à l'entrée de la ruelle menant au "Café des arts". L'artiste béninois de renommée internationale, Dominique Zinkpè, tenait le vernissage d'une exposition de ses œuvres récentes. En toile de fond, il voulait faire connaître son nouveau lieu de travail, ayant déménagé de l'ancien. Plusieurs visiteurs, des artistes très connus aussi au Bénin et dans le monde, des particuliers, ont honoré de leur présence la manifestation et, notamment, deux Ministres de la Culture, dont l'arrivée effective en a rehaussé le prestige.


Jean-Michel Abimbola, recevant les explications de Dominique Zinkpè
L’ancien Ministre de la Culture, Ganiou Soglo et, l’actuel, Jean-Michel Abimbola, se sont succédé, sans se croiser, à l’Atelier de Zinkpè, au quartier Fidjrossè, au niveau de la maison à étages, dans l’angle, à l’entrée de la ruelle menant au ’’Café des arts’’, au quartier Fidjrossè. C’était le vendredi 13 juin dernier.
D’abord, Ganiou Soglo, à son arrivée sur les lieux, n’a pas manqué de visiter les 60 pièces en exposition, du rez-de-chaussée au deuxième étage de l’immeuble abritant désormais l’atelier et le domicile de Dominique Zinkpè. 

Ganiou Soglo, scrutant une oeuvre ...
Il a mené un laborieux parcours agrémenté par les explications de l’artiste. Ceci lui a permis de reconnaître des mini-installations, des tableaux, les sculptures géantes avec, comme matériau de base, les fameux ’’Ibéji’’, les statuettes de jumeaux, des œuvres majeures comme ’’L’Afrique sous perfusion’’, de visualiser aussi des extraits de vidéos, dont ’’Divine comédie’’, une œuvre diffusée, à l’époque de l'ouverture de l'Atelier de Zinkpè, en Allemagne. Jean-Michel Abimbola en a fait de même, venu sur les coups de 20h30. 

Ganiou Soglo : " [...] Dominique Zinkpè, c'est le top !"
Mais, contrairement à lui, Ganiou Soglo a fait connaître ses impressions ; à l’issue de ses mouvements dans le domaine de vie et de travail de Dominique Zinkpè, l’ancien Ministre n’a pas manqué de souligner aux journalistes sa satisfaction et de partager son processus de rencontre avec le travail du plasticien :

« C’est toujours fabuleux ! Dominique Zinkpè est l’un des artistes plasticiens phare de notre pays. […]. C’est toujours un plaisir de venir voir ses œuvres qui sont toujours aussi pétillantes, aussi parlantes. Dominique Zinkpè, j’ai pris du temps à l’apprécier ; on a commencé par les figurines qui représentaient les jumeaux. Après, j’ai appris à apprécier les statues des servantes, des déesses, des reines, j’en ai de très belles chez moi, d’ailleurs ! Et, j’ai mis trois à quatre ans pour découvrir ses tableaux et à réellement les apprécier. Et, maintenant, c’est ce qui me manque dans la collection de Dominique Zinkpè, il faut que je lui achète quelques tableaux, parce que j’ai appris à avoir un autre regard sur ses tableaux ; avant, ils ne me parlaient pas mais, aujourd’hui, ils me parlent. Donc, Dominique Zinkpè, c’est le top ! Il le sait ; je ne veux pas faire de jaloux, il y a énormément d’artistes plasticiens béninois qui méritent une attention particulière mais, lui, il est déjà de l’autre côté, à l’internationale, il est réputé, il est reconnu. Donc, c’est une très bonne émulation pour les autres plasticiens béninois ; il ne faut pas prendre ça en se disant : « Pourquoi lui et, pourquoi pas nous ? » Je pense que ce que vous devez faire comprendre aux jeunes qui arrivent, aux jeunes plasticiens béninois qu’ils doivent aussi apprendre de Dominique, pour ouvrir une autre porte. »  

Marcel Kpogodo

Segun Olabisi, au cœur d'un spectacle de fusion musicale

Le vendredi 11 juillet 2014 à l'Institut français de Cotonou (Zeynab Abib, Sergent Marcus et David Sax aussi seront là !)

L'artiste polyvalent nigérian, Segun Olabisi, est à l'initiative du spectacle, « Mix afrobeat madingue ». Il aura lieu le vendredi 11 juillet prochain, à partir de 20h30, à la paillotte de l’Institut français de Cotonou. Pas moins d’une dizaine d’artistes annoncés pour se produire, parmi lesquels des noms respectables et respectés de la musique béninoise.

Segun Olabisi ...
La star de la musique, Zeynab Abib, le rappeur-slammeur, Sergent Marcus, et l’incontournable du saxophone, David Sax. Trois noms très bien connus du microcosme musical béninois qui sont invités à se produire. C’est au cours de l’événement « Mix afrobeat madingue », prévu pour avoir lieu, demain vendredi 11 juillet 2014, à la paillotte de l’Institut français de Cotonou, à partir de 20h30. « Mix afrobeat madingue », c’est le spectacle dont Segun Olabisi, l’initiateur, qui a bien voulu se prêter à nos questions le concernant, définit comme « un cocktail musical, une rencontre musicale entre trois pays d’Afrique de l’Ouest qui sont des voisins : le Burkina, le Nigeria et le Bénin ».
Selon lui, il s’agit de fusionner la musique afrobeat, pratiquée au Bénin et au Nigeria à la musique mandingue, la « musique griot », ce qui, toujours à en croire ses propos, amène à « l’Union africaine qui devra commencer quelque part », en marge des initiatives politiques sous-régionales et régionales, des conférences internationales, notamment.
La réalisation concrète du « Mix afrobeat madingue » fera évoluer sur la scène de la paillotte de l’Institut français de Cotonou, du côté du Burkina Faso, Ibrahim Babanguida et Moussa Gnoumou que, explique Segun Olabisi, dans la logique des vrais griots mandingues, l’on verra exploiter leur voix au rythme des mythiques instruments que sont la kora, le balafon, de même qu’à celui des calebasses et des percussions. Au niveau du Bénin, des instrumentistes très connus parmi les plus compétents évolueront sur la scène : Didier Ahounadjinou, « un des plus grands pianistes béninois », Raphaël Sheyi, « un grand percussionniste-tromboniste », et Sam Isaac, un autre excellent multi-instrumentiste qui jouera de la trombone et de la guitare basse. Au niveau du Nigeria, Segun Olabisi s’en fera le digne représentant à travers la flûte, la percussion et le chant.
Ces musiciens, qui fusionnent donc leurs énergies artistiques, prônent le retour de l’Africain à ses sources culturelles, lui qui, dans le monde d’aujourd’hui, dominé par l’informatique, les tic, les réseaux sociaux, est musicalement « perdu dans son chemin réel», puisque les artistes imitent beaucoup l’occident, une manière de « passer à côté de la réalité » et de « ne pas avancer », constate Segun Olabisi. « Si on ne règle pas le problème des fondements culturels, on ne pourra pas avancer », lance-t-il, proposant la thérapie culturelle du mélange des atouts fondamentalement africains aux apports occidentaux : « On ne peut pas pratiquer uniquement le nouveau système et oublier les réalités typiquement africaines ». Pour lui, le plus dur n’est pas immédiatement perceptible : « ce sont nos enfants qui viennent demain», fait-il éclater. « Quel futur on va leur laisser ? Si, nous-mêmes, nous perdons le chemin dès aujourd’hui, et nos enfants ? Il ne faut pas qu’ils passent à côté comme nous, nous le faisons aujourd’hui », détaille-t-il toujours, évoquant les données contemporaines auxquelles le spectacle aspire à faire réfléchir le public.
« Mix afrobeat mandingue », dans la logique que développe son promoteur, entend aussi brasser, au cours du spectacle de demain, des considérations, entre autres, liées à l’éducation des enfants à notre époque, eux dont les parents, emportés dans l’obligation de la gestion et de la rentabilisation du quotidien, gagnent de l’argent qu’ils considèrent comme l’essentiel, mais qui est « une futilité », puisqu’il les pousse à « passer à côté de la réalité », l’éducation des enfants, que ces parents abandonnent, comme le dénonce Segun Olabisi, aux employés de maison et aux enseignants. « L’argent est important mais, ce n’est pas tout non plus », conclut-il. Pour lui, l’argent pousse aussi à faire n’importe quoi pour le gagner, ce qui amène au vol, à la corruption, « et on se fout au retour que cela peut nous ramener de même qu’à nos enfants », précise-t-il encore. « On n’est pas là comme un pasteur ou un professeur qui donnent des leçons de morale ; on est là juste pour faire réfléchir le public aux réalités de notre époque, tout en lui faisant déguster de la bonne musique », achève-t-il.
Segun Olabisi lance donc un appel aux mélomanes béninois : « Venez soutenir ce projet parce qu’il n’est pas seulement du Bénin et de l’Afrique mais, aussi, du monde ; c’est un projet de l’humanité … Quand vous viendrez à ce spectacle du vendredi 11 juillet, vous comprendrez qu’avec un mélange musical tel que celui que nous réalisons, on peut avoir de bons résultats. C’est bon pour les enfants, c’est bon pour les grands, …  Venez, c’est comme un médicament bio qui va régler la tête et l’esprit ». 
Prix cadeau pour le spectacle : 1000 F, pour les adhérents, 2000 F, pour les non adhérents.

Marcel Kpogodo