dimanche 29 juin 2014

Le Ministère de la Culture lance un Conaasco 2014 très innovant

Au point de presse qu'a donné la Coordonnatrice du Projet

A l'Espace ’’Adjadi’’ du quartier Kindonou à Cotonou, siège de l'Organisation non gouvernementale, ’’Inov'art Bénin’’ s'est tenu, ce samedi 28 juin 2014, le lancement de l'édition 2014 du Concours national d'arts scolaires (Conaasco). Judith Bernice Adivignon, la Coordonnatrice du Projet, au cours d'un point de presse, a présenté les grandes innovations de son déroulement. Blaise Tchétchao, Directeur du Fonds d'aide à la culture mais, intervenant en tant que représentant du Ministre de la Culture, a eu l'honneur de lancer le Conaasco 2014. C'était aussi en présence de Baï Guanming, Directeur du Centre culturel chinois du Bénin, et de Patrick Idohou, Président d' ’’Inov'art Bénin’’. 

De gauche à droite, Blaise Tchétchao, Judith B. Adivignon, Baï Guanming et Patrick Idohou
Blaise Tchétchao, représentant le Ministre de la Culture, Jean-Michel Abimbola, a clôt le point de presse qui a eu lieu, ce samedi 28 juin 2014, à l'Espace ’’Adjadi’’ de Cotonou, siège de l'Organisation non gouvernementale ’’Inov'art Bénin’’. Il a ainsi procédé au lancement officiel du Concours national d’arts scolaires (Conaasco) 2014. Cette manifestation culturelle aura quelques points de différence avec l'édition précédente. Voilà ce qu'a précisé, bien avant cette personnalité, Judith Bernice Adivignon, Coordonnatrice du Projet, au cours de son intervention devant les journalistes culturels. 
Dans sa 9ème édition, cette année, le Conaasco se déroulera sous le couvert du thème : « Royauté et chefferie traditionnelle au Bénin », « pour se rapprocher de ceux qui détiennent les rênes du pouvoir endogène », a précisé Madame Adivignon, en substance, partageant que les personnes appelées à rivaliser de talent pour remporter les prix en jeu devront être des élèves et des étudiants béninois, de 18 à 28 ans. Ensuite, ils produiront leurs œuvres dans les trois secteurs artistiques que sont : la peinture, la sculpture et les écrits illustrés.
Par ailleurs, comme l’expliquera la Coordonnatrice du Conaasco, contrairement aux éditions passées du Projet, les participants élus ne seront plus sélectionnés sur la base d’œuvres envoyées, ce qui donnait lieu à des situations de trucage où les aspirants se faisaient aider dans la conception et la fabrication par des artistes expérimentés. Mais, en 2014, ils participeront directement à une résidence de création à l’Espace ‘’Adjadi’’. Ainsi, le Comité de sélection les verra produire leurs pièces avant d’évaluer leur qualité.
Un autre élément d’innovation : les organisateurs du Conaasco 2014 feront éditer un ouvrage didactique, sous la forme d’un catalogue, d’une part, dans la catégorie « Arts plastiques » et, un autre, sous celle d’une bande dessinée, pour les travaux du domaine des écrits illustrés, d’autre part, en tenant compte des différentes œuvres achevées. A en croire la Coordonnatrice, « ces ouvrages et documents seront réalisés par les jeunes eux-mêmes et mis à la disposition de tout le milieu scolaire et universitaire ».


De la sélection et des prix

Finalement, selon Judith Bernice Adivignon, trois lauréats seront retenus, ce qui leur donnera le bénéfice de deux prix : pour chacun, une « bourse d’études de courte durée en Chine », d’une valeur unitaire de 5 millions de francs, et la participation à l’édition 2014 du Concours international d’arts scolaires (Coniasco), une biennale. Ainsi, le trio de gagnants affrontera les trois autres sélectionnés de chacun des pays du Conseil de l’Entente, organisation sous-régionale à laquelle appartient le Bénin, ces nations étant le Burkina-Faso, la Côte d’Ivoire, le Niger et le Togo. A l’issue de la délibération finale, le Comité d’organisation remettra, respectivement, les prix suivants aux trois meilleurs de tous : 1 million de Francs Cfa, 750 et 500 mille Francs.


Du calendrier

Si la résidence de création devant donner lieu à l’évaluation générale des concurrents au Bénin et à la sélection des trois meilleurs d’entre eux se tient des vendredi 11 au dimanche 13 juillet 2014 à l’Espace ’’Adjadi’’, ce même lieu abritera l’exposition des œuvres retenues, des mardi 15 au jeudi 31 juillet 2014, sans oublier que, le samedi 19 juillet sera organisée, au Centre culturel chinois du Bénin, la soirée culturelle de délibération et de remise des prix.

Marcel Kpogodo  

jeudi 19 juin 2014

Wbi évoque le scandale des artistes béninois orphelins à la Biennale Dak'art 2014

Au cours de la conférence de presse que l'institution belge a donnée à Cotonou

En début de matinée du lundi 16 juin 2014 s'est tenue, à Cotonou, la conférence de presse des représentants de Wallonie-Bruxelles international (Wbi), dans le cadre de la 11èmme édition de la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar, qui s’est tenue du 9 mai au 8 juin derniers. Cette équipe a rendu compte de la partition fondamentale jouée par l’institution belge dans le rayonnement de plus d’une vingtaine d’artistes plasticiens et designers béninois à cette grande manifestation d’envergure internationale, ce qui contraste avec un total effacement, à tous points de vue, du Gouvernement béninois face à cette Biennale.

De gauche à droite, Christian Saelens et Joël Decharneux, ...
Quatre personnalités ont animé cette conférence de presse de restitution du rôle cardinal qu’a joué Wallonie-Bruxelles international (Wbi) dans la participation retentissante de 25 artistes plasticiens et designers béninois à la 11ème édition de la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar. Il s’agissait de Joël Decharneux, Chef du Pupitre ’’Afrique de l’ouest’’ de Wallonie-Bruxelles international, de Christian Saelens, Délégué de la Wallonie et de la Fédération Wallonie-Bruxelles à Dakar pour des pays comme le Sénégal, le Burkina Faso et le Bénin. Ensuite, les journalistes culturels ont écouté Calixte Somaha, Chargé de programme du Bureau de Wallonie-Bruxelles international à Cotonou, et, enfin, Constant Adonon, Commissaire adjoint et Coordonnateur des ateliers de design au Bénin.
Plusieurs considérations ressortent des différentes interventions émises à l’attention des professionnels des médias.
Celle la plus insoupçonnable reste l’absence remarquable du Gouvernement béninois, en général et, en particulier, du Ministère de la Culture, à l’exposition collective fondamentale des artistes plasticiens, designers, sculpteurs et vidéastes béninois, intitulée ’’Bois sacré’’, de la Biennale Dak’art 2014 au Sénégal. Selon, Christian Saelens, elle a été un grand succès. Cependant, la participation des autorités béninoises dans cette réussite, aussi bien au sommet de l’Etat qu’au Ministère de la Culture, s’est révélée inexistante. Aucune contribution financière de quelque sorte n’a été la sienne. En outre, durant la Biennale, aucune délégation émanant du pays, même pas la plus petite, n’a fait le déplacement pour aller soutenir ce rayonnement de l’art et du design béninois à Dakar, malgré les nombreuses informations que les représentants de Wallonie-Bruxelles ont périodiquement apportées pour tenir les autorités de notre pays informées de toutes les étapes de ce qui se préparait.

...Constant Adonon et Calixte Somaha, au cours de la conférence de presse
A tout cela, « nous avons eu un silence radio de même qu’une lettre de notre Administrateur général qui est restée sans réponse », a constaté, l’air désolé, Joël Decharneux. Et, toutes les formes de sollicitations et de visites orchestrées par Calixte Somaha auprès du Ministère de la Culture sont restées lettre morte. « Nous avons porté le projet seuls, avec l’ensemble des artistes », conclut M. Decharneux, sans manquer de préciser : « Nous avons fait part au Ministère de la Culture de notre déception et nous avons eu des réponses relatives aux lenteurs administratives et à celles de l’autorisation du Gouvernement pour se déplacer. En fait, les autorités béninoises ont été en mesure de se déplacer lorsqu’il restait deux artistes béninois à Dakar … Et, ça n’avait plus beaucoup de sens d’arriver en ce moment-là, quand tous les lampions étaient éteints … »
Donc, les 25 artistes béninois ayant exposé leurs œuvres à la 11ème édition de la Biennale de Dakar n’ont aucunement été épaulés par les autorités de leur ministère de tutelle, ce qui est préoccupant ; cet apparent désintérêt gouvernemental donne l’impression que les partenaires techniques et financiers du secteur de la Culture sont plus préoccupés de la promotion de nos arts que nos autorités elles-mêmes.
Mais, malgré cette partition du Gouvernement béninois concernant la Biennale 2014, Wallonie-Bruxelles ne laisse pas s’émousser son ardeur pour le développement de la culture béninoise. S’il se prévoit que les deux parties tirent les conclusions de cette situation au cours de la Commission mixte Wallonie-Bruxelles/Bénin, qui se tiendra en décembre 2014, l’institution belge ne perd pas de vue sa lancée : « Nous allons continuer à cheminer avec le Ministère de la Culture et, au-delà, avec le Gouvernement béninois mais, aussi, en maintenant les relations étroites et ouvertes avec les milieux artistiques et culturels béninois, et avec la société civile », affirme Joël Decharneux, même si les susceptibilités sont vives : « Si nous devons tenir compte du comportement de nos ministères, nous n’allons plus rien faire du tout avec le Bénin. Mais, ce ne sera pas le cas ; nous allons continuer à soutenir la culture au Bénin. En réalité, un partenariat doit être un partenariat, il ne faut pas que la charge de la coopération pèse sur une seule partie. Je ne suis pas d’accord, en tant que Béninois », a laissé entendre Calixte Somaha. 
Aussi, Wallonie-Bruxelles reste accrochée à sa vision de base : « La culture est toujours un secteur prioritaire dans tous nos programmes », a rassuré M. Decharneux.
Sans doute donc, le Bénin l’a échappé belle. Mais, dans un contexte où le Chef de l’Etat s’est complètement impliqué dans la Table ronde de Paris, en cours, dans le but de mobiliser des financements pour la construction de la nation, il serait déplorable de perpétuer des situations pouvant provoquer le retrait de certains partenaires de secteurs stratégiques.


Wallonie-Bruxelles international, un engagement productif dans la Biennale Dak’art 2014

Wallonie-Bruxelles international a financé, à hauteur d’au moins 130 millions de Francs Cfa, l’ensemble du processus de tous ordres ayant permis à 25 artistes plasticiens et designers béninois de connaître le déplacement de 170 œuvres d’art en peinture, en sculpture, en design, en installation vidéo, entre autres, vers la ville de Dakar, de faire héberger les créateurs eux-mêmes, pendant une semaine, et de les faire participer à une dizaine d’événements artistiques et culturels dans la capitale sénégalaise et à Saint-Louis.
Cet important montant a aussi servi à l’exercice professionnel de commissaires d’exposition, d’hommes de médias et de techniciens, dans le cadre de la participation béninoise à la Biennale de Dak’art 2014 qui, selon Christian Saelens a été « une très belle édition ». L’exercice de tout cet important dispositif a contribué à la réussite de l’exposition collective béninoise intitulée ’’Bois sacré’’, à la librairie « Aux 4 vents » de Dakar, avec plus de 1000 visiteurs en un mois, selon le même intervenant. Elle s’est déroulée en Off et a mobilisé ces 25 artistes qui ont été très applaudis, sans compter que, parmi eux, Alougbine Dine a particulièrement impressionné par sa parade déambulatoire dans la même ville.    
A en croire Joël Decharneux, ce succès impressionnant de l’art plastique et du design béninois à la Biennale de Dak’art 2014 est le résultat d’un processus laborieux de formation de designers et de plasticiens ayant eu cours deux à trois années auparavant. Ceci, selon un contexte précis : la signature d’un accord de coopération entre Wallonie-Bruxelles et le Bénin, depuis 1984, ce qui impose que, tous les 3 trois ans, les deux parties valident des projets d’appui à la culture. Ainsi, il a été convenu que la période triennale 2011-2013 soit consacrée à la préparation de la Biennale de Dakar par la sélection de designers et d’artistes de qualité, pour leur participation à la Biennale Dak’art 2014.
Face à ce succès, Constant Adonon, dans son propos, a, notamment, remercié, d’une part, les artistes béninois pour leur participation à cette Biennale et, d’autre part, Wallonie-Bruxelles pour le financement et pour les dispositions pratiques et techniques que cette institution a mis en place. Selon lui, les répercussions positives de cette manifestation sénégalaise de l’art contemporain, dans l’édition de cette année, se matérialisent par un avenir prometteur pour bon nombre d’artistes y ayant participé.

Marcel Kpogodo