jeudi 27 février 2014

Résidence de création à Cotonou

Les artistes Elon-m Catilina Tossou et Yamferlino's innovent

Du 27 janvier au 1er février 2014, l'atelier de travail du jeune plasticien, Elon-m Catilina Tossou, sis Quartier Agla, à Cotonou, a servi de cadre à une résidence de création. Cinq artistes, dont quatre Béninois et un Nigérian, ont accepté de s'engager dans cette opération, ce qui montre la grande capacité d'inventivité des initiateurs du projet de résidence de création, Elon-m Catilina Tossou et Ferréol Yamadjako, de son nom d'artiste, Yamferlino's.


(De gauche à droite) Yamferlino's et Elon-m ...
Elon-m Catilina Tossou, Ferréol Yamadjako, alias Yamferlino's, Eliane Aïsso, Elodie Aguessy et Monsuru Alashe. Ce sont les cinq artistes plasticiens qui ont participé à la résidence de peinture initiée, à Agla, à Cotonou, par les deux premiers, et qui a connu un déroulement effectif, du 27 janvier au 1er février dernier. A l'issue de ces six jours d'échanges, l'inspiration, de part et d'autre, a permis un accouchement de pas moins de 15 tableaux réalisant la démarche artistique spécifique des participants.
Selon Elon-m, comme se plaisent bien à l'appeler ses intimes, s'exprimant comme le principal concepteur de l'initiative, c'est au Sénégal qu'il a eu connaissance de l'existence de ce genre de processus où, sans grands moyens, les artistes peuvent se mettre ensemble pour partager des idées sur leurs démarches respectives ; il poursuit : "Seul dans son coin, un artiste qui ne voyage pas n'est pas un artiste, mais un artisan, parce qu'il est confiné à produire les mêmes choses." Les rencontres entre artistes permettent donc une évolution personnelle, et "chacun se développe dans le domaine de l'art; casse le sens de l'individualisme propre au Béninois, mais, aussi contribue au développement de la nation dans le domaine de l'art".  
Quant à Yamferlino's, cette idée de résidence de création lui a paru intéressante, vu que lui aussi l'a vu pratiquer au Nigeria, un pays qu'il visite très souvent. A en croire ses propos, "faire un atelier, ce n'est pas se rassembler, travailler et vendre, mais faire des échanges avec les expériences des autres". Pour lui, c'est à travers ce genre de circonstance que les artistes, les galeristes, les professeurs d'université se forment et s'informent mutuellement, et que les aînés acquièrent des connaissances de la part des jeunes et vice versa ; ils en profitent pour échanger entre réseaux, partager les programmes artistiques, les dates de festivals, d'ateliers, de résidences.
Pour Elon-m, complétant son collègue, les résidences d'écriture sont une occasion pour créer des œuvres et les collectionner, dans une grande variété. "Il faut forcément travailler avec les autres pour atteindre, chaque fois, un niveau supérieur ; seul, dans le travail, la motivation est faible, la production est faible, réduite, l'inspiration est stérile", complète Yamferlino's qui précise encore que les productions artistiques, dans un contexte de résidence, suscitent des commentaires, des critiques des œuvres respectives, ce qui permet à l'artiste de s'habituer à ce qu'on analyse ses œuvres et à réfléchir sur celles des autres.
Par ailleurs, face à la question liée au financement de ce genre d'activité, Yamferlino's annonce que la création d'une caisse que vient enrichir la cotisation des membres du processus sera le moyen que ceux-ci s'aident mutuellement ; elle financera leur équipement technique et, si possible, des voyages à faire.
Pour ces jeunes artistes aussi déterminés à ne pas rester fermés sur eux-mêmes, aussi bien individuellement qu'artistiquement, l'avenir annonce des perspectives d'espérance.

Marcel Kpogodo

mercredi 26 février 2014

Ousmane Alédji, à la cérémonie officielle de son installation

« Le Bénin, le Béninois, les professionnels de théâtre, […] seront fiers du Fitheb »


Ousmane Alédji
Nommé Directeur du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), le lundi 24 février 2014, par un Arrêté signé par le Ministre de la Culture, Ousmane Alédji a été officiellement été installé dans ses fonctions. Cétait le mardi 25 février, dans la petite salle du Fitheb. Etaient présents des collaborateurs, des parents, des amis, des collègues de l'élu et, en première loge, les autorités de tous ordres du Ministère de la Culture. Eric Totah, Secrétaire général du Ministre Jean-Michel Abimbola et, Didier Houénoudé, Conseiller technique à la Culture, dirigeaient la cérémonie d'installation, pour laquelle le nouveau Directeur du Fitheb a tenu, à la suite du Directeur sortant. une courte allocution dont suit l'intégralité. 


"M. le Secrétaire général du Ministère de la Culture,
M. le Conseiller technique du Ministre de la Culture,
MM. les Directeurs techniques, administratifs et centraux,
Chers Amis professionnels de théâtre et du monde des arts,
Chers Amis journalistes,

Nous sommes partis de loin et, j’ai le sentiment que nous avons un long chemin encore devant nous. Nous sommes partis de très loin parce que nous avons remarqué, ensemble, qu’au bout de 20 ans, même si le Fitheb se fait avec réussite, il faut quand même encore lui insuffler un souffle nouveau. Et, à cet effet, je voudrais, ici, rendre hommage à l’audace, au courage et à la témérité de l’autorité de tutelle, je veux nommer le Ministre de la Culture, à qui je dis humblement « Merci » de m’avoir fait confiance aussi.
Entreprendre de réformer le Fitheb n’était pas gagné et n’est toujours pas gagné. Et, le fait de sortir des textes nouveaux pour le Fitheb n’est que le premier pas des nombreux défis qu’il nous reste à relever. J’ai entendu, dans l’Arrêté qui nous a été lu (Arrêté n°0072/MCAAT/DC/SGM/CTJ/DRFM/SA du 24 février 2014, Ndlr) ce matin – Je l’avais lu – la mission qui m’est assignée ; je voudrais rassurer les uns et les autres : n’ayez pas peur, n’ayez pas peur, pas peur du tout ; si on nous donne les moyens de nos ambitions, nous irons jusqu’au bout du rêve, c’est-à-dire, faire du Fitheb un label dont chaque Béninois serait fier et, cela, nous le ferons ensemble, dans un esprit d’équipe, dans le respect mutuel, dans l’écoute de l’autre.
Nous ne pourrons jamais satisfaire tout le monde, mais tout le monde sera écouté.
Il nous revient aussi – Je l’ajoute moi-même à la mission qui m’est confiée – de pacifier un tant soit peu l’environnement professionnel théâtral béninois. Nous allons nous y atteler pour qu’à la fin, l’esprit de groupe triomphe de toutes les formes d’adversité. Le Bénin, le Béninois, les professionnels de théâtre, je vous le garantis, seront fiers du Fitheb.
Je voudrais, ici, rendre hommage à tous les anciens directeurs ; merci à M. Alougbine Dine, merci à M. Tola Koukoui, merci à M. Orden Alladatin, qui ont fait ce qu’ils ont pu pour entretenir l’enfant Fitheb. Je voudrais aussi rendre hommage à M. Wanou Pascal, Directeur sortant ; je l’ai entendu exprimer de la douleur, parce que l’environnement, nous sommes tous conscients qu’il est délicat, aujourd’hui. Mais, je voudrais le rassurer aussi ; nous sommes entre nous, nous sommes tous des Béninois et nous nous connaissons. Donc, ce défi, nous allons le relever.
Les pièges sont partout et, nul n’est à l’abri, où qu’il soit, des coups, des ’’petiteries’’ ; nous allons, ensemble, en essayant de prendre de la hauteur, comme nous l’a recommandé M. le Ministre, d’essayer de ne pas entrer dans le jeu des guerres, des clans et des conflits.
Je voudrais, pour finir, réitérer mon appel au monde des médias, surtout, la presse écrite, qui est très active, à nos côtés, depuis la création du Fitheb, pour leur dire qu’ils ne sont pas impliqués dans le Conseil d’administration du Fitheb pour rien ; c’est parce que les professionnels de théâtre ont estimé que le Fitheb doit être désormais un label commun. Il y a les acteurs, les créateurs mais il y a ceux qui contribuent au rayonnement du label et, ce sont les hommes de médias. Donc, travaillons ensemble pour qu’il n’y en ait pas qui construisent, qui tirent le bébé vers le haut, et qu’il y en ait qui le tirent vers le bas. Nous comptons sur vous, nous espérons compter sur vous pour réussir ce challenge-là.
Je voudrais dire, à l’endroit des agents du Fitheb, que je suis leur ami de vieille date, ils me connaissent tous ; il n’y a pas de problème auquel on ne puisse faire face. Je leur demande d’être rassurés : leurs intérêts ne sont pas menacés avec moi, sauf que, il nous faudra travailler et travailler sérieusement, dans un esprit nouveau.
A mes amis professionnels de théâtre, je dis juste : « Au travail ! Au travail et au travail ! » Maintenant, nous avons l’obligation, ensemble, de gagner cette bataille.
Merci à tous ceux qui sont venus ce matin, par amitié pour ma modeste personne ; les membres de ma famille, si certains sont là, je les remercie, au passage.
Je voudrais dire « Merci » à M. le Secrétaire général, « Merci » à M. le Conseiller technique du Ministre, « Merci » aux différents cadres du Ministère, qui se sont déplacés pour honorer de leur présence la cérémonie de ce matin.


Merci à chacun et à tous ! "

Propos recueillis par Marcel Kpogodo