mercredi 25 janvier 2012

"Elowa" innove avec "L'Un dans l'Autre" à Cotonou

Restitution de résidence artistique


Le Bénin et la France, l'Un dans l'Autre

Des artistes béninois et bellevillois en symbiose artistique.

La banderole de la résidence de création ...


Voilà le fondement d'une exposition qui s'est déroulée le dimanche 22 janvier dernier, à "Unik-lieu de création contemporaine", l'atelier de l'artiste-plasticien, Dominique Zinkpè, de Fidjrossè à Cotonou : le résultat de plusieurs jours de résidence, de travail en commun entre ces deux groupes d'artistes venus de deux horizons francophones, sous la férule de l'Association Elowa et, dans le cadre de Waba 2012. Cette exposition a été lancée en présence de nombreuses personnalités, notamment, de Rémi Secret, Directeur adjoint de l'Institut français du Bénin, et de plusieurs artistes.



"L'Un dans l'Autre": c'est le thème ayant donné naissance à environ une quarantaine de pièces jalonnant les murs d'exposition de l'Atelier Unik-lieu de création contemporaine de l'artiste-plasticien béninois, Dominique Zinkpè, situé dans le quartier cotonois de Fidjrossè.


L'installation inaugurale de l'exposition ...


Ces tableaux, de toutes dimensions et de toutes couleurs, ces sculptures, ces installations, ces carnets de route, de voyage, ces vidéos, sont le résultat de trois jours fermes de résidence de création collective entre des artistes béninois et de la ville française de Belleville.


Quelques carnets de route réalisés ....



Une sculpture de création collective ...


D'un côté, Philippe Abayi, Aston, Benjamin Déguénon, Marius Dansou, Grek, Kajéro, Romuald Mèvo-Guézo, Zansou et Dominique Zinkpè, ont communié avec Guillaume Berga, Marie Busson, Sarah Dugrip, Nicolas Dupeyron, Wallon-Leducq, Catherine Olivier et Quentin, de l'autre, ce qui a eu pour résultat de mettre à la disposition du public des productions relatant un partage de méthodes, de stratégies, d'expériences artistiques, et de fusion des inspirations, du jeudi 19 au samedi 21 janvier.


Au lancement de l'exposition ...


Des étapes bien huilées

Nous en sommes à la première phase du projet Waba, mis en place par l'Association Elowa ; elle suppose qu'en janvier 2012, des artistes français de Belleville fassent le déplacement vers Cotonou pour visiter des ateliers de leurs homologues béninois, habitant la capitale économique et Porto-Novo, notamment, et pour travailler avec eux.


Kajéro, ayant participé à la résidence ....


Ce volet a été atteint, vu que, arrivés à Cotonou le 08 janvier, les sept artistes bellevillois ont effectué une première visite d'ateliers de Cotonou, le lendemain, de même qu'une résidence, avant qu'ils ne se rendent à Ouidah pour la commémoration de la fête du vaudou, le 10 janvier. Du 11 au 17, Abomey a reçu les deux groupes d'artistes pour encore des visites d'ateliers et des échanges de tous ordres, ce qui s'est poursuivi, le 18, à Porto-Novo, avec leurs collègues de la localité.

Kaman Esso, entre Marie Busson et Sarah Dugrip, était venu soutenir ses collègues ...


En fin de parcours, l'Atelier Unik-lieu de création contemporaine s'est imposé comme le creuset d'expression et de brassage des apports artistiques spécifiques, les 19, 20 et 21 janvier.


Le reste du calendrier

Dès le départ de Cotonou des visiteurs bellevillois, le lundi 23, les organisateurs intégreront le laboratoire de la préparation de la deuxième phase du Projet Waba ; cette fois-ci, ce sont les artistes béninois qui se rendront à Belleville pour quatre jours, du 11 au 14 mai 2012.
Troisièmement, l'ultime rendez-vous est celui d'octobre-novembre 2012 à Cotonou, avec les Portes ouvertes sur les Ateliers d'artistes.



Des échanges enrichissants et épanouissants

La résidence de production collective d'oeuvres artistiques entre Béninois et Bellevillois s'est révélé une opportunité d'échanges d'ordres technique, intellectuel, artistique, mettant en commun, dans un contexte d'universalité de l'art, des manières de travailler rendues parfois différentes par le milieu géographique. Si, pour certains des artistes, la découverte d'un comportement de travail particulier est réel, pour d'autres, la résidence a suscité la reconnaissance chez l'autre d'un processus de création qui ne trompe pas. De toute façon, ils ont vécu un jeu. Mais, de part et d'autre des Béninois et des Bellevillois, l'enthousiasme et la joie d'avoir réussi quelque chose ensemble étaient à leur comble, ce qui a conduit un certain nombre d'entre eux à nous confier leur bonheur :

Guillaume Berga, peintre et graphiste :


"Je suis très ravi ! Nous avons eu trois jours très enrichissants, très productifs ... Il y a eu une petite hésitation sur le choix du thème ... Cela semblait très difficile de démarrer avec un thème ; il est arrivé après la première journée de travail, on a collaboré de façon très libre ... "



Philippe Abayi, artiste et Président des associations professionnelles des plasticiens et graphistes du Bénin (Faplag-Bénin) :


"Ce genre de rendez-vous est à répéter aussi longtemps que c'est nécessaire. Dans un pays où il n'y a pas d'école, le seul moyen que nous avons encore, c'est d'échanger entre professionnels, pour partager sur l'évolution de l'art contemporain, pour ne pas être en marge de l'actualité ; les artistes sont tous les mêmes, les discours n'ont pas été divergents. C'est à l'actif de l'évolution de l'art dans le monde et dans notre pays. Que l'idée des artistes béninois à Belleville puisse se concrétiser, avec tout ce que chacun peut faire !"


Marie Busson, sculptrice et plasticienne :


"C'est super ! C'est une vraie rencontre dans la joie, avec des surprises : le fait que les oeuvres aient évolué, ont commencé d'une certaine façon, c'était super !"


Benjamin Déguénon, palsticien :


"Je suis très content d'avoir eu la chance d'être sélectionné pour participer à cet atelier d'échanges avec les artistes de Belleville et ceux du Bénin. Ce qui m'impressionne : on n'a pas fait de l'individualisme ; ensemble, on a essayé de conjuguer nos efforts, ce qui fait que nous avons travaillé comme ça, sur le thème :"L'un dans l'autre" ; il y a eu une conjugaison des cultures et cela a marché. Je ne peux que remercier l'Association Elowa, pour une telle initiative."


Nicolas Dupeyron, peintre et carnettiste :

Rémi Secret (A gauche) et Nicolas Dupeyron (A droite)

"Je suis très heureux qu'on ait réussi à mettre en pratique ce qui avait été prévu, c'est-à-dire, que chacun travaille dans les toiles de l'autre ... "


Marius Dansou, spécialiste des masques :


"Une très belle expérience ! Ce qui est important, c'est l'échanges de cultures : est-ce qu'on va bosser sur ce thème ? Qu'est-ce qu'on va faire ? C'est tombé du ciel ... " (Rires)


Sarah Dugrip, plasticienne et graphiste :


"J'ai adoré ! J'ai trouvé ça très motivant ! J'ai aimé la facilité avec laquelle cela s'est passé ... Il y a eu un esprit de groupe, une émulation ... Pas de compétition ... Cela se passait naturellement comme si on avait toujours fait ça ..."


Romuald Mèvo-Guézo, plasticien :


"Il fallait voir ce que l'autre sait faire, à quel niveau nous sommes dans notre création. Il faut voir l'autre faire, voir si notre art est au top niveau ... "


Zansou, plasticien :


"Mes impressions sont bonnes. Tout ce que je souhaite, c'est que cette initiative puisse continuer ..."


Réalisation : Marcel Kpogodo

mercredi 2 novembre 2011

Sergent Markus à l'Institut français de Cotonou

Un concert qui va tout slammer !


En fin de matinée, ce mercredi 02 novembre 2011, l'Auditorium de l'Institut français du Bénin (Ifb) a abrité une conférence de presse animée conjointement par la chanteuse camerounaise, Queen Eteme, et Sergent Markus, au sujet du grand concert que va tenir le second, samedi 05 novembre prochain, au Théâtre de verdure du même Institut.


Samedi 05 novembre 2011, à 20h 30, au Théâtre de verdure de l'Institut français du Bénin (Ifb). C'est le rendez-vous que donne Sergent Markus aux Béninois et à tout mélomane, pour des billets coûtant juste 3000 francs Cfa. Il se produira en compagnie, naturellement, de Queen Eteme et d'une bonne kyrielle d'artistes béninois de la nouvelle génération : Kiinzah, Fanny, Sessime, Arisco et Vi-Phint. Selon l'artiste, le fondement musical de ce concert reste son dernier album purement slam intitulé "Mots pour maux", constitué d'un répertoire de 20 titres.


L'album "Mots pour maux"


Ce sera avec une particularité que personne n'aurait imaginée : sous la férule du metteur en scène et dramaturge béninois, Ousmane Alédji, une mise en scène en bonne et due forme qui permettra de ne pas constater une "césure entre les morceaux" mais, plutôt, un bloc musical supposant une profonde cohésion entre les textes. S'il n'a donc pas donné dans la dentelle quant à l'encadrement artistique du concert, les thèmes qui le sous-tendent sont également d'une pointure exigeante, puisque le panafricanisme ne sera pas absent de ce débat dans lequel les mots vont s'entrechoquer ; ce sera un fondement solide renforcé d'un "afro-optimisme" inévitable, vu que "le panafricanisme n'est plus un utopie", à en croire l'orateur.


Sergent Markus, apparemment confiant en la conquête du défi qui l'attend samedi prochain ...


Pour lui, toute cette soirée du samedi 05 novembre s'enrichira d'un plat de résistance aux élans d'une visite de tout le parcours scolaire et professionnel de ce jeune qui, ayant passé son enfance et son adolescence au prytanée militaire de Bembèrèkè, en est sorti enfant de troupe pour démissionner par la suite de l'armée et pour s'engager dans le rap en 1993 , en 1999, devenir journaliste et, pour, en 2005, emprunter, de manière résolue, la route du slam. "De la baïonnette à la plume", voilà donc qui résume l'itinéraire laborieux d'un artiste qui ne fait qu'incarner les vicissitudes intellectuelles, économiques, sociales, professionnelles, notamment, de la jeunesse de son époque. Sergent Markus intègre donc ce concert dans un vaste programme d'affirmation de la valeur méprisée de l'Afrique, aux fins de la manifestation de la lourde responsabilité de prise de conscience salutaire qui incombe à la jeunesse. A l'issue de ce concert, les fruits devraient avoir tenu la promesse des fleurs éloquemment présentées au cours de cet entretien avec les professionnels des médias.


Marcel Kpogodo