mardi 19 avril 2011

Culture au Bénin

Activités culturelles à Cotonou




Une semaine chargée pour les Arts vagabonds




Les Arts vagabonds rezo Afrik Bénin, une association béninoise dont le Président est l'homme de théâtre, Christel Gbaguidi, se met à nouveau en vue à travers le Projet ''Théâtre à l'école''. Ceci a fondé une conférence de presse tenue par cette personnalité, le jeudi 07 avril 2011, à l'Institut français du Bénin, ex-Centre culturel français, qui a abordé l'évolution du travail de formation dramatique des élèves, dans les collèges sélectionnés. Deux jours plus tard, le samedi 09 avril, c'est une descente sur l'Ecole internationale de théâtre du Bénin (Eitb) d'Alougbine Dine, qui a relancé l'aspect visible des activités du Projet.


A à en croire Christel Gbaguidi, Président de l'Association Arts vagabonds rezo Afrik Bénin, initiateur du Projet ''Théâtre à l'école'', au cours de la conférence de presse qu'il a animée, ce jeudi 07 avril dernier, à l'Institut français du Bénin, ex-Centre culturel français de Cotonou, ce creuset de formation des apprenants des collèges et lycées du Bénin, qu'est ''Théâtre à l'école'', a connu deux mois sous un grand silence, mais avec un travail ardent sur le terrain, qui a consisté en la préparation pratique de quatre-vingts (80) élèves en provenance du Lycée Montaigne, du Collège Père Aupiais, du Ceg Godomey et de l'Ecole secondaire des métiers d'arts (Esma) d'Abomey-Calavi, sur les techniques devant leur permettre de représenter sur scène, respectivement, les pièces de théâtre, La cantatrice chauve d'Eugène Ionesco, Les précieuses ridicules de Molière, Le secret de la dune de B. Diallo et Cadavre mon bel amant d'Ousmane Alédji. Selon Christel Gbaguidi, entouré de son équipe, les représentations théâtrales se tiendront à l'Institut français du Bénin, respectivement, les 25 et 28 mai, puis les1er et 04 juin. Aussi, les deuxième et quatrième pièces feront l'objet d'un autre jeu à l'Esma, les 16 et 23 juin, dans les contextes respectifs de la Journée internationale de l'Enfant africain et de la Journée des Ecoles Sos. En outre, l'orateur a partagé que la deuxième édition de ''Théâtre à l'école'' reste fidèle à la vocation d'éducation artistique du Projet et qu'elle veut attirer l'attention des élèves sur les réalités socio-culturelles du milieu théâtral au Bénin. Pour finir, il a annoncé que le projet concerné, dont les partenaires sont l'Institut français du Bénin et le Ministère béninois de la Culture, a mis en place un certain nombre d'activités périphériques dont la toute première devait se dérouler le samedi 09 avril, avec la visite de l'Ecole internationale de théâtre du Bénin (Eitb), fondée par Alougbine Dine.


A l'Ecole internationale de théâtre du Bénin (Eitb)



Aux environs de 15 heures, ce samedi 09 avril 2011, un beau monde débarque de bus à l'Ecole internationale de théâtre du Bénin (Eitb), située à Togbin, sur le parcours de la Routes des pêches. Il est constitué par les 80 élèves des 4 établissements scolaires appartenant au Projet "Théâtre à l'école", que sont le Lycée Montaigne, le Collège Père Aupiais, le Ceg Godomey et l'Ecole secondaire des métiers d'arts (Esma), des professeurs et praticiens du théâtre, encadreurs de ces enfants, puis de Christel Gbaguidi et de son équipe.


Alougbine Dine, très respecté homme de théâtre béninois, maître des lieux, accueille ses hôtes et, quelques minutes plus tard, les installe confortablement à même le sol, dans ce qui semble, ni plus ni moins, une grande salle de répétition.





Alougbine Dine, planchant devant son jeune auditoire assidu








Vue sur un autre groupe d'auditeurs





Le jeune public, vu par un autre angle ...




Fidèle Anato, Metteur en scène des élèves de l'Esma, pour Les précieuses ridicules








Christel Gbaguidi, attentif aux considérations développées par son ancien maître, Alougbine Dine

Et, c'est parti pour une présentation très fournie de sa part sur l'historique du théâtre au Bénin.



Alougbine Dine, infatigable ...



Ensuite, quelques-unes des troupes présentes donnent, en avant-goût, un court extrait de leur pièce.



Des élèves du Ceg Godomey, en plein jeu.




La partition de jeu des actrices du Lycée Montaigne.





Alougbine Dine, corrigeant et éclairant, rectifiant ...

Ceci suscite des observations, aussi bien humbles que porteuses, de la part d'Alougbine Dine. Puis, sur la base de quelques simulations de manifestations de scène, il orchestre une bonne synthèse sur un thème plus que jamais alléchant : "Le jeu de l'acteur sur scène".















Serge Zossou, Membre de l'équipe de Christel Gbaguidi, participait aussi à la manifestation.














Philémon Hounkpatin, Professeur d'Histoire de l'art à l'Esma, parmi ses élèves ...

Enfin, dans une atmosphère bien détendue par un bon casse-croûte sonnant le glas des activités de la sortie, les élèves acteurs, de même que leurs encadreurs et les membres des Arts vagabonds rezo Afrik Bénin, prennent la route du retour pour Cotonou, dans les environs de 18 heures.



Les élèves, apparemment satisfaits de l'expérience, se préparent à prendre le départ, Christel Gbaguidi, à l'extrême droite.













Réalisation : Marcel Kpogodo

mardi 15 mars 2011

Théâtre au Bénin

Dans le cadre du Projet ’’Rèvman d’kartyé



Le Village Akpandji au cœur d’une éclaircie artistique



Une forte lumière artistique s’est offert une brèche dans le village d’Akpandji, juste après Togbin Daho, le long de la Route des pêches. C’était dans la soirée du vendredi 11 mars dernier ; plusieurs types différents de spectateurs ont fait le déplacement de l’événement.



Il n’y a rien de moins que 90 minutes d’une performance multidimensionnelle, ce vendredi 11 mars 2011, au Village d’Akpandji, situé sur le parcours de la Route des pêches, via Fidjrossè et l’exutoire des pique-niqueurs cotonois, Togbin, à l’intention de spectateurs dont certains de luxe, l’Ambassadeur de l’Allemagne près le Bénin et pour les populations autochtones de cette localité rurale, qui ont massivement fait le déplacement.


Avec une dizaine de taxis-moto, se succédant et tournant en 8, qui ouvrent le bal sur une grande scène à plusieurs étapes, par une parade des plus remuantes dans un sable abondant, et fondée sur le concert motorisé que l’on peut imaginer, mais dominé par un orchestre qui rythmait la danse, voilà de quoi faire entrer, d’une manière particulièrement entraînante, les spectateurs, dans le vif d’un sujet qui, en substance, se construit sur les conditions de vie difficiles des pêcheurs d’Akpandji, de grands travailleurs mal nourris pour qui les rapports sexuels sont l’unique distraction.


C’est une situation dont la gravité s’incruste dans les traits de cinq acteurs qui réussissent à chanter cette vie désolante grâce à pas moins de quatre histoires qui s’enfilent, s’enchevêtrent : une querelle masquant l’incompréhension entre deux pêcheurs, un adulte et un adolescent, une autre dispute de jalousie dans un couple d’amoureux dont l’homme est la cible des soupçons de trahison de sa compagne, une autre querelle encore mais, cette fois-ci, dans un autre couple, pour un repas du soir insuffisant que la femme justifie par des frais de popote ridicules et, enfin, dernière des histoires, un homme d’affaires français, flanqué d’une assistante, qui débarque à Akpandji, avec des rêves mal communiqués de rentabilisation touristique du milieu, trop sauvage à son goût.


Et, pour les besoins de la cause des spectateurs de plusieurs bords linguistiques, le français, le fon et le mina se sont succédé dans les propos des acteurs, génialement, à la fois, motoristes, déclamateurs, animateurs, chanteurs, jongleurs, humoristes, acrobates, notamment, pour un décor complètement anticonformiste laissant entrevoir l’investissement d’une logistique impressionnante : quatre caméras passent en revue les moindres détails de l’événement, de la scène aux spectateurs, un écran de toile blanche, monté sur bois, qui relaie les images négociées d’un vidéo-projecteur au secret de tournages réalisés antérieurement sur des veillées avec les pêcheurs d’Akpandji, notamment, des particularités pittoresques du village, des éléments de sa vie quotidienne, des visages humains de ses activités ordinaires, des interventions de certaines figures de proue. Appartenant aussi à ce décor, une sorte de cabine, de sa hauteur toute en jaune, au fronton de laquelle est écrit : « Sèxwééé » (Le ciel). Quelques petites mètres, à sa gauche, un filet de pêcheur, suspendu grâce à de petits treuils, sert d’abri à certaines séquences de l’action des acteurs et, presqu’en diagonale, c’est une planche sur laquelle saute, de temps en temps, un acteur qui veut communiquer tout en restant à proximité du public.


Christel Gbaguidi, l'initiateur de l'événement ''Rèvman d'kartyé''

L’espace exploité pour dérouler le jeu scénique est, de par sa structure multiforme, en communion avec l’intrique qui, de cette même nature, donne à la représentation un aspect d’éventail de plumes de paon aux couleurs vives et variées, ce qui laisse imaginer le cocktail de grands noms du domaine théâtral et du spectacle que la production a mis en branle : le grand Alougbine Dine, pour le décor, Claude Balogoun, pour le filmage, Sophie Négier et Jessica Vuillaume, pour les photos du spectacle, Jean-Claude Ouangbey, pour la régie générale, Hermas Gbaguidi et Patrice Toton, pour l’écriture du texte traduit, entre autres, par Olga Fantognon, et mis en scène par Luc Rosello, et joué par Mariame Darra, Nafissa Songhaye, Nicolas Givran, Thierry Guédou et par Lionel Babalolla. Chapeautant toute cette équipe intellectuelle et technique, Christel Gbaguidi, Président de l’Association ’’Arts vagabonds rezo Afrik Bénin’’, mise en partenariat avec, d’une part, ’’Cyclone Production’’ de l’Ile de La Réunion, et d’autre part, avec ’’Culture France’’, l’Ecole internationale de théâtre du Bénin (Eitb), le Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb) et avec l’Espace culturel ’’Café cauris coquillages, Chez Rada’’, a réussi le coup de maître de placer, en ce vendredi 11 mars 2011, le village Akpandji dans l’orbite de la révélation au monde d’une localité enfouie, sevrée du quotidien du confort urbain et à l’existence propre et aux activités de pêche de survie menacées par la motorisée concurrence chinoise et par l’appétit de rentabilisation touristique du milieu. Tiré de l’anonymat et de l’obscurité, le temps de la durée d’un match de football, Akpandji s’est publiquement réjoui de cette expérience que Christel Gbaguidi et son équipe ont renouvelé ce lundi 14 mars, au soir, dans l’autre village frère de Togbin-Daho, clôturant ainsi le Projet ’’Rèvman d’kartyé’’, qui avait débuté le 07 février dernier.



Marcel Kpogodo