lundi 26 avril 2010

Projet "Théâtre à l'école"

Alougbine Dine, Directeur de l'Ecole internationale de théâtre du Bénin (Eitb)





Déroulement du Projet "Théâtre à l'école"







Christel Gbaguidi introduit une dimension instructive et ludique


Démarré depuis le 29 mars dernier, le Projet "Théâtre à l'école", initié par le jeune comédien béninois, Christel Gbaguidi, et soutenu par le Service de coopération et d'action culturelle de l'Ambassade de France, a connu plusieurs étapes, notamment la participation des élèves des collèges impliqués et de leurs parents au Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb). Et, pour l'enrichir davantage, son promoteur a organisé et tenu le samedi 17 avril dernier un après-midi distractif qui s'est achevé à 19 heures : la visite de l'Ecole internationale de théâtre du Bénin (Eitb), créée par Alougbine Dine.


Ce samedi 17 avril dans l'après-midi, le départ est prévu pour 14 heures, devant le Lycée Montaigne. Lorsque les retardataires rejoignent le groupe des premiers venus qui sont les élèves des troupes théâtrales des établissements Père Aupiais et Montaigne, on prend le départ, les jeunes participants au Projet du Ceg Godomey sont embarqués dans un autre parcours et fusionneront avec le groupe au point d'arrivée : l'Ecole internationale de théâtre du Bénin, situé à Togbin, sur l'itinéraire très balnéaire de la Route des pêches.
Dans l'un des véhicules où se trouve justement Christel Gbaguidi, celui-ci m'explique : "Il est important de mettre un aspect ludique dans toute activité pour que les acteurs décompressent, se décontractent et oublient la pression de la création". C'est donc dans ce contexte que s'inscrit cette visite de l'un des espaces phare du théâtre béninois et Christel, toujours, montre : "Des personnalités comme Alougbine Dine, ce n'est pas à leur mort qu'on va leur rendre hommage, il faut le faire de leur vivant. D'ailleurs, j'appartiens à la première promotion qu'il a formée à l'Eitb, et je me devais de lui rendre cet hommage, de permettre aux jeunes qui s'intéressent au théâtre de découvrir son histoire et les grandes figures qui l'animent au Bénin".
C'est ainsi parti pour quelques petites heures de brassage où un peu plus d'une trentaine de collégiens et de lycéens, des apprentis acteurs venus de trois horizons différents mais partageant une même passion pour le théâtre, vont se fondre dans une même tournée. Participaient aussi à l'aventure, notamment, Yvon Le Vagueresse, professeur-encadreur de la troupe du Lycée Montaigne, Patrice Tomédé, alias Pat'ace, le styliste chargé de la confection des costumes de scène des acteurs de Montaigne et du Collège Godomey.





A l'Eitb





C'est un Alougbine Dine d'une grande simplicité qui reçoit ses hôtes. Sans formalité particulière, il les introduit dans l'univers de l'Eitb par la grande salle de répétition qu'il annonce et qu'il fait visiter. Une seule formalité à accomplir : se déchausser pour évoluer dans un milieu auquel il faut conférer le prestige d'un temple de la conception créatrice de plusieurs dizaines d'acteurs qui sont passés par là. Quelque part dans l'aile droite, une table sur laquelle se trouvent exposés plusieurs instruments traditionnels de musique qu'Alougbine fait intervenir parfois dans la mise en scène de ses pièces. Explications aux visiteurs des caractéristiques des plus remarquables d'entre eux.



Alougbine Dine, avec ses jeunes hôtes, autour des instruments traditionnels de musique







La grande salle de répétition débouche sur une certaine terrasse au dehors, qui a une histoire légendaire : la pose de la dalle, à la construction de cette terrasse, sur une pièce de monnaie. Tout un symbole d'arrachement de la prospérité au futur.


Alougbine Dine, en jaune, au centre, et ses hôtes sur la terrasse, dans l'arrière-cour de l'Eitb




Tout cet état des lieux fait, c'est maintenant l'étape des confidences avec Alougbine Dine.
Assis à même le sol propre de la grande salle de répétition, entouré de l'ensemble de ses jeunes visiteurs silencieux de curiosité, tel un conteur, il narre ses vingt années d'existence dans le théâtre avant de commencer à en jouir, il narre, il ne fait que narrer, narrer, narrer tout sur sa vie tant convoitée par les jeunes, du début jusqu'à maintenant, du refus de ses parents de le voir faire carrière dans l'art dramatique et à en vivre jusqu'à aujourd'hui où il est reconnu et vit allègrement d'une profession très controversée qu'il assume, de ses misères de jeune ambitieux de faire du théâtre et de ce pragmatique décorateur de scène et d'artiste-peintre, à ce grand expérimenté de 58 ans ayant roulé sa bosse d'ancien exilé du régime Prpb, entre autres, au Gabon, de ce talent africain ayant conquis son premier grand marché de décoration d'une valeur de six millions de francs au Bénin dans les années 1979-1980, à ce père de quatre garçons dont l'aîné a huit ans et demie, de ce fondateur de la célèbre troupe Zama-Hara et formateur du feu grand Joseph Kpogbly, à l'initiateur de l'Ecole internationale de théâtre du Bénin, notamment, Alougbine Dine ne laisse rien traîner de lui, suscitant spontanément sentiments divers : admiration, respect, curiosité, satisfaction, ...



Alougbine, entouré par les élèves à qui il raconte ses aventures, ses différentes expériences, parfois difficiles, dans le théâtre.









Abreuvés du parcours profondément instructif de la grande icône du théâtre béninois, Alougbine Dine, et remontés par un casse-croûte rapide, les jeunes visiteurs prennent congé de lui, appelés à une brève escale sur un autre site culturel. Dans les voitures, nécessité de faire réussir le brassage entre les établissements impliqués dans le Projet. Christel procède au repositionnement des locataires : il faut se frotter à l'autre et goûter à l'ambiance des taxis non climatisés. Expérience engageante pour bon nombre des déplacés.




L'au-revoir d'Alougbine Dine à ses hôtes ...





Vers un vernissage ...



L'étape Eitb franchie, cap vers un centre de loisirs, en remontant de l'Ecole vers Fidjrossè, toujours sur le littoral ; il y a intérêt à être à l'exposition "Remous" qui a cours jusqu'au 1er mai ; elle est de Sophie Négrier, Jessica Vuillaume et Marius Dansou, trois encadreurs des jeunes acteurs du Projet "Théâtre à l'école", dans la catégorie "Photographie" ; les deux premières présentent justement des images prises sur l'itinéraire de la Route des pêches et, le troisième expose cinq pièces de masques en bois de pirogues : ce sont des visages de pêcheurs de la fameuse Route. Prise de contact entre les jeunes et les trois exposants, quelques questions sur l'expo, des réponses rapides, regroupement et concentration pour une photo de famille. Voilà qui sonne le retour vers Fidjrossè et, progressivement, le Lycée Montaigne, point de ralliement et de dispersion vers les domiciles individuels.





Photo de famille des jeunes collégiens et lycéens du Projet avec les exposants Marius Dansou (en chemise carrelée, à gauche), Sophie Négrier et Jessica Vuillaume (les deux femmes blanches en bas, à gauche)





Très prochainement ...




Le Café littéraire du 15 mai 2010 à l'auditorium du Centre culturel français de Cotonou : prochaine manifestation du Projet "Théâtre à l'école" entré dans sa phase active depuis le 29 mars 2010, grâce à l'appui du Service de Coopération et d'action culturelle (Scac) de l'Ambassade de France près le Bénin. Ce Café se déroule entre 16h30 et 18h, sous la forme d'une discussion autour des trois oeuvres théâtrales devant faire l'objet de la représentation de chacun des trois établissements du Projet, plus précisement L'avare de Molière, Certifié sincère de Florent Couao-Zotti et La nuit de Valognes d'Eric-Emmanuel Schmidt. Ce sera avec le modérateur Yvon Le Vagueresse qui s'entretiendra avec justement Florent Couao-Zotti et Tola Koukoui. Bien avant cette étape, les jeunes collégiens acteurs auront visité le Ccf à 16h.



Marcel Kpogodo

jeudi 22 avril 2010

Vie des médias au Bénin

Carlos Kitomé





Cinquième édition du Festival de la presse




Carlos Kitomé parle des innovations de l'événement




Débutée en cette journée du 22 avril devant la Maison des médias à Cotonou, la version 2010 du Festival de la presse s'annonce avec un grand nombre d'innovations. A cet effet, le journaliste culturel Carlos Kitomè, l'initiateur de cette manifestation, a accepté de se prononcer sur celles-ci, dans le langage direct qui est souvent le sien.





Journal Le Mutateur : En tant qu'organisateur du Festival de la presse, peux-tu nous parler des innovations de cet événement, cette année ?




Carlos Kitomé : On peut dire que la première innovation, c'est d'abord d'être à la Maison des médias, cette année, chez nous. La deuxième, c'est que nous avons prévu de faire des émissions en direct depuis la Maison des médias, qui vont passer sur des radios de la place, si tout se passe comme nous le voulons. La troisième, c'est de permettre à toutes les différentes entités de la presse béninoise d'exposer ce qu'elles savent faire ; c'est pour ça que nous avons prévu des stands, des stands pour les caricaturistes, les photo-journalistes, pour les journaux spécialisés et pour les maisons de communication qui sont dans la publicité et qui accompagnent les organes de presse.

Donc, c'est un peu ça les innovations ; il faut avouer qu'en plus de tout ça, nous avons prévu une compétition de culture générale et une compétition de A à Z, des éléments qui n'existaient pas auparavant dans le Festival. Donc, voilà un peu.




Quelles sont les grandes leçons que tu tires, après cinq années d'expérience ?




Il a fallu cinq ans pour qu'on vienne tenir le Festival, pour la première fois, à la Maison des médias, il a fallu cinq ans pour que toutes les associations nous soutiennent d'une certaine manière. Donc, c'est la plus grande leçon que nous tirons des cinq ans d'existence du Festival de la presse ; nous avons fini par nous faire accepter de nos pairs et, c'est la plus grande victoire que nous pouvons dire avoir eu, après ces cinq ans.





Nous avons entendu dire qu'il y a un certain nombre de personnalités du journalisme béninois qui auront des prix. Est-ce que tu veux bien dire quelques mots sur le nom de ces personnalités et sur les raisons pour lesquelles elles ont été choisies ?





Il y a le Doyen Roger Tchaou de l'Ortb (Ndlr : Office de radiodiffusion et télévision du Bénin) qui est déjà à la retraite, que le Comité a décidé de primer, parce que c'est un non-voyant ; depuis l'école primaire, il est non-voyant et, il a pu étudier, faire carrière dans la presse jusqu'à aller à la retraite. C'est une chose que nous saluons et nous voulons que cela serve d'exemple aux non-voyants.

En plus de lui, nous allons primer Annick Balley, la Rédactrice en chef de la télévision nationale, parce que c'est une femme battante, c'est une femme qui nous a donné envie de faire cette profession, c'est une femme qui est agréable à voir quand elle est à l'écran et qui affiche une certaine rigueur dans la façon de faire son travail. Et, c'est cette rigueur que nous saluons ; elle n'est pas seule mais, depuis, elle est là et elle tient toujours la route, et de fort belle manière.

Nous allons primer également Félix Sohoundé Pépéripé, alias Fsp, qui, à notre avis, est un vrai battant. C'est un journaliste sportif ; nous le remercions parce que, celui-là, il a ressuscité la retransmission en direct du championnat, c'est une chose qui n'existait plus, il est arrivé à Radio Tokpa avec toute sa passion, toute sa fougue, il s'est battu et la chose est revenue, et tout le monde a repris. C'est pour ça que le Comité a décidé de lui faire remarquer qu'il a été important, qu'il a joué un rôle important, un rôle capital dans la presse béninoise.

Nous allons primer également le Doyen Justin Sossou, Justin Sossou, le Chef programmes de la radio nationale, qui a beaucoup fait dans la presse béninoise, beaucoup, beaucoup trop ! Parce que la plupart des jeunes aujourd'hui qui sont sur les radios privées sont passés par lui et, les jeunes, à la radio nationale, il les a toujours encadrés, il a lancé une émission sur Atlantic Fm qui a fait école et qui a vu passer tous ceux qui sont les vrais animateurs aujourd'hui. Et, c'est pour ça que nous avons voulu le distinguer.

Nous allons distinguer également la Doyenne Constance Meffon. C'est la plus ancienne femme de la presse sportive ; elle est là, elle est restée, elle demeure là et, ce n'est pas facile ; tout le monde vient, les gens fuient, elle a résisté, elle est là, malgré toutes les difficultés. Elle n'a pas été vraiment logée à la belle enseigne, mais elle est restée, elle est restée fidèle à la rubrique. Et, c'est pour ça que le Comité a pensé à lui décerner un Prix.

Donc, voilà, en quelques mots, les motifs qui ont poussé le Comité à distinguer des confrères.




Un dernier mot ? Un message à lancer aux confrères ?




Les confrères, c'est pour eux que nous nous sommes sacrifiés, que nous nous sommes battus. Donc, nous les attendons, qu'ils viennent. Ceux qui se sont inscrits doivent venir participer à ces activités et que les autres viennent quand même les accompagner, rester à côté pour qu'ensemble, on puisse vraiment s'amuser. Le 03 mai, c'est notre fête mais, avant le 03 mai, on veut bien pouvoir s'amuser un peu.





Propos recueillis par Marcel Kpogodo