lundi 28 décembre 2009

Tonakpa - Rencarts 2009

Rencarts 2009
Constant Tonakpa



A la fin des Rencarts 2009 à la Place Lénine le mercredi 23 décembre 2009


Constant Tonakpa dit ses quatre vérités ...

La clôture des Rencarts 2009, mercredi 23 décembre dernier, à la Place Lénine, a permis de rencontrer les artistes participants. En l'occurrence, Constant Tonakpa, caricaturiste reconnu, Lauréat du Prix Rfi en la matière, quelques années auparavant, a accepté de nous parler de sa participation au Festival. Une occasion qu'il a saisie pour passer au crible le fonctionnement social et culturel béninois. Des dénonciations en perspective, assorties de propositions de solutions ...



Bonjour Constant, caricaturiste reconnu, peux-tu nous parler de ta participation au Festival Rencarts 2009 ?

Constant Tonakpa : Ce que j'ai fait pendant ces jours de Rencarts, c'est créer quelques dessins qui ont rapport avec l'assainissement. Dans ce cadre, j'ai eu à créer quelques dessins, notamment un dessin sur la corruption ; nos amis policiers qui, malgré que l'autre a dit aux conducteurs de créer l'incident chaque fois que, malgré qu'ils sont en règle, les policiers les attaquent pour leur demander des sous, j'ai fait un dessin pour, quand même, montrer que ce comportement, c'est mauvais ; j'ai accentué ça.

En quoi la corruption se rapporte à l'assainissement ?


Il faut assainir ce comportement, qui est un comportement de tous les jours, qu'on voit.

Nous avons cru comprendre que l'assainissement, dans le cadre de Rencarts 2009, c'était surtout lié à la sauvegarde de l'environnement ...


L'assainissement, c'est vaste, parce qu'il n'y a pas un qualificatif qui accompagne le mot "assainissement". Donc, c'est déjà un peu plus de liberté qui nous est donnée dans la création. Moi, je pense qu'il ne faut pas se limiter seulement à l'environnement, parce que, regardez sur nos chaînes de télévision aujourd'hui, on voit, tous les jours, un nouveau film, les feuilletons qui nous viennent d'ailleurs, une culture un peu gauche, une culture qui déforme nos manières de faire ici, qui nous enseigne d'autres manières de faire, qui ne sont pas toujours bonnes ; il faut assainir ça dans les médias, il faut assainir cette manière de faire ...


Et, tu as produit des caricatures là-dessus ?

Bien sûr, j'en ai produit, pour dire qu'il faut arrêter d'importer tout le temps des films, des films comme ça.

Et s'il n'y a pas des films au plan local pour remplacer ceux-là ?

S'il n'y en a pas, il faut qu'on trouve des moyens, nous-mêmes, ici, pour en produire, pour enseigner notre culture, le bon comportement d'ici, parce que, ce qui se passe, après, c'est que, nos filles, nos femmes même, nos soeurs et nos frères n'ont pas une conscience qui puisse leur permettre de faire la part des choses et se dire : "Ah! ça, c'est pas bon; le fait de s'habiller comme ça, dans ce film, c'est pas bon, le fait de corrompre les gens, de cette manière, dans ce film, c'est pas bon" ; ils n'ont pas encore un niveau de conscience aussi élevé, pour voir ça tout de suite. Donc, je pense qu'il faut pas leur montrer ces trucs-là, tout le temps, comme ça, parce que ça vient tous les jours, maintenant, sur les chaînes ; il faut arrêter un peu ça et trouver des moyens pour imposer notre culture, nos manières, nos moeurs d'ici, il faut que ce soit beaucoup plus ça qui passe sur nos chaines de télé. On ne peut dire que tout ce qui vient de l'extérieur, on met une croix là-dessus, on en prend, mais on ne doit pas tout prendre, il faut quand même être un peu sélectif. Vous voyez, aujourd'hui, le sexe, ce n'est plus vraiment un tabou sur nos chaînes de télé ; il faut assainir un peu ! En plein midi comme ça, vous voyez des gens nus s'embrasser, faire l'amour, sur nos chaînes de télé ; il faut assainir ça un peu, il faut arrêter un peu, parce que l'Occident, c'est l'Occident, l'Afrique, c'est l'Afrique et, le Bénin, c'est le Bénin. Il faut limiter les choses un peu, sinon, tous nos enfants deviendront des travestis, demain.


Tu as produit sur la corruption sur nos routes, la dégradation des moeurs au niveau des jeunes, et quels sont les autres thèmes sur lesquels tu as cherché à sensibiliser, par rapport au sujet de l'assainissement ?

Là, je suis sur une création qui parle de la pollution de nos caniveaux ; il faut assainir un peu les caniveaux, c'est l'environnment. En une semaine, on ne peut pas faire mille créations pour aborder l'assainissement, on est obligé de se limiter un peu, parce qu'il faut rester dans le temps.

En fait, est-ce que tu peux nous donner des témoignages sur des personnes qui t'ont interpellé sur ce que tu fais ?

Mon travail, ici, à la Place Lénine, a beaucoup plus consisté à projeter mon travail qui est fait directement sur l'ordinateur. Donc, je crois qu'il y a eu beaucoup de réactions ; le public, c'est les soirs, il y a beaucoup d'élèves qui sont là les soirs, il y a quelques adultes aussi qui viennent, qui regardent les dessins projetés, qui rigolent un peu d'abord, ensuite, qui posent une ou deux questions ...

Et, tu sens que le message est passé ?

J'ai dit tout à l'heure que ceux qui sont venus me voir, ils ne rigolaient pas tous, il y a certains qui disaient : "Ah, oui, oui, voilà ! Ah, regardez la dame-là, elle s'est habillée comme ça là ..." Il y a d'autres qui perçoivent le message et, c'est à travers leurs réactions que moi, je le sais : "Ah oui, regardez le policier-là, il prend l'argent !" Vous voyez ? Donc, c'est déjà à partir de là qu'ils prennent conscience, ils savent que c'est mauvais ; s'ils rigolent seulement, ça s'arrête là. Il y a certains qui rigolent seulement, il y a d'autres qui perçoivent le message et qui comprennent. Peut-être que, parmi ces élèves-là, il y a de futurs policiers.


Est-ce pour la première fois que tu participes aux Rencarts ?


C'est pour la première fois.


Et, c'est pour le première fois qu'un caricaturiste est associé aux Rencarts ...


Je crois aussi que c'est la première fois.


Qu'est-ce que tu penses de ce Festival ? Comment peut-on l'améliorer ?


Cette expérience a été unique, elle a été le première, c'est-à-dire, projeter des dessins réalisés sur l'ordinateur directement, parce que, au fur et à mesure que je travaillais, il y avait une projection qui se faisait. Je crois que, c'est une bonne expérience, parce que, d'abord, il y a le côté créa qui permet aux gens de comprendre comment notre travail se fait, parce que ça les épate de voir, dès que je me pose mon stylet sur la palette graphique, le processus que je suis, en direct, sur grand écran. Et, à partir de là, ils se rendent compte que c'est pas magique, c'est pas sorcier. Donc, ça devient banal. Parmi les enfants qui viennent, parmi les parents qui viennent, il y a certains qui se reconnaissent un peu forcément, c'est-à-dire que, parmi les parents, il y a certains qui se rappellent tout de suite leur enfant qui dessine à la maison, il y en a parmi les élèves qui se rappellent : "Les quelques exercices de crayonnés que je fais à la maison, voilà le même métier que le monsieur-là, il fait ..." Et, ils n'ont plus peur, ils n'ont plus tellement peur, ça les rassure, ça peut susciter d'abord des vocations, parce que, nous, quand nous, on a commencé, ça a été très dur ! Les parents n'étaient pas d'accord, parce qu'ils se disaient : "Ouais, mon enfant, il est paresseux, il est tout le temps dans la chambre en train de dessiner ; qu'est-ce qu'il va devenir dans la vie ?" Ils avaient peur, ils faisaient tout pour que je ne dessine pas, mais, moi, j'ai persisté et, c'est de ça que je vis aujourd'hui ! C'est de ça que je vis aujourd'hui ! Donc, le fait de voir, de projeter des dessins, comme ça, faits directement sur l'écran, ça permet aux parents de se dire : "Ah, tiens, ce que fait mon enfant à la maison, c'est pas aussi mauvais que ça ; voilà quelqu'un qui le fait et qui, forcément, doit vivre de ça !" ; ça les rassure et ça leur permet de demander plutôt à leur enfant, une fois retournés à la maison : "Ah, mais, tu as besoin de quel instrument pour faire ton dessin ?", au lieu de lui dire : "Ah, je ne veux plus te voir dessiner !" Vous voyez, c'est un peu comme le foot, aujourd'hui ; avant, quand on te voyait jouer : "Oui, oui, oui, je ne veux plus jamis te voir au terrain !" Mais, dès qu'on voit un Drogba à la télé, qui gagne des milliards, tout de suite, ça tente. Alors, le parent, il rentre du boulot, il ramène un ballon à son enfant ; c'est à peu près la même chose. Il y a de plus en plus d'ouverture aujourd'hui et, ça c'est bon, parce qu'il faut libérer les esprits, il ne faut pas les embrigader dans un cocon où les enfants se disent : "Ah, je sais dessiner, mais je ne peux pas oser ça devant les parents". L'enfant a de bonnes notes en dessin, à l'école mais, à la maison, il fait tout pour qu'on ne le voie pas, ou bien, il a peur de montrer son bulletin, parce que, peut-être, il a eu 18/20 en dessin, alors qu'en mathématiques, il a eu 02 ; il a du talent, il faut le laisser s'exprimer ! Il faut lui permettre de s'exprimer, d'aller au-delà de ça, et de monter, parce que l'art, ç peut nourrir son homme.

Tu as un dernier mot ?



Je vais d'abord demander à nos autorités qui sont au niveau supérieur, c'est-à-dire, depuis le Président de la République, jusqu'aux ministres, jusqu'aux conseillers, aux députés et autres, les décideurs, je vais leur demander d'encourager tout ce qui est création, parce que, on ne doit pas oublier : regardez nos places, vous parcourez du troisième pont jusqu'au Carrefour Le Bélier (Ndlr : Quartier Akpakpa, à Cotonou), nous avons près de cinq rond-points, mais tout est vide. C'est horrible ! Moi, j'ai eu la chance de sortir, d'aller dans d'autres pays. Mais, je vois ! Il y a des créateurs ici, il y a les Kouas (Ndlr : Artiste-sculpteur béninois), on a de grands créateurs ici, au Bénin ; pourquoi ne pas trouver un moyen pour qu'ils créent des sculptures, des oeuvres pour occuper ces espaces-là ? Les rond-points, ça s'occupe ! C'est horrible ! C'est horrible ! Je pense qu'il y a peut-être une petite volonté déjà ; le fait d'encourager la création, en mettant un milliard pour le Fonds d'aide à la culture, c'est déjà bon. Mais, il faut diversifier ça, il faut aller beaucoup plus loin, parce que, tant que les énergies ne seront pas libérées par la créativité, on va manquer de quelque chose, on va manquer de quelque chose dans notre pays ; il faut libérer les esprits, permettre aux artistes de vivre de leur art. Regardez ! Dans tout ce Bénin, nous n'avons pas d'école de formation en art, si bien que, tous nos peintres, aujourd'hui, sont des autodidactes, tous nos musiciens sont des autodidactes, tous nos danseurs sont des autodidactes, tous nos comédiens sont des autodidactes ; vous voulez qu'ils aillent concurrencer les autres artistes, qui sont sénégalais ou ivoiriens qui, malgré leur talent, ont fait un autre circuit qui leur permet de vite joindre les deux bouts, de vite maîtriser leur art et de vite s'en sortir ? Mais, nos artistes ne peuvent pas se confronter à ceux-là ! Ils seront toujours derrière ! Donc, il faut forcément un soutien, à partir du haut niveau, il faut qu'ils réfléchissent et qu'ils trouvent des moyens pour permettre aux artistes de se former et d'atteindre des performances. C'est capital ! Comme ça, je crois que, d'ici à quelques années, le Bénin, qui regorge de talents, pourra se mettre au même niveau que les autres pays et rivaliser avec eux, et, pourquoi pas, les dépasser et faire de grandes choses, en matière de création, en matière d'art.



Propos recueillis par Armand Vidégla et Marcel Kpogodo

dimanche 27 décembre 2009

Soeur Goussikindé - Rencarts 2009

Soeur Goussikindé et ses confrères peintres, caricaturiste et chanteur de Rencarts 2009

Soeur Goussikindé, en pleine matérialisation de son inspiration, à Rencarts 2009



Rencarts 2009


Soeur Goussikindé, une festivalière assez singulière : " [...] je compare un tableau à l'histoire d'une ville où chaque jour porte ses couleurs [...]"


Le mercredi 23 décembre 2009, à la clôture des Rencarts 2009, à la Place Lénine, notre découverte d'une Soeur religieuse peintre n'a pas cessé de nous intriguer et de nous pousser à lui tendre notre micro. C'est une femme pleine de ressources, bien pensante, à qui nous n'avons pas résisté à demander des précisions sur son double statut, avant d'aborder sa participation au Festival.

Journal Le Mutateur : Une soeur religieuse qui peint des tableaux, ce n'est pas trop courant. Est-ce qu'on peut mieux vous connaître ?

Soeur Goussikindé : Je m'appelle Henriette Marie Goussikindé, je suis Soeur de Saint Augustin, artiste-plasticienne de profession ....


Avez-vous été formée dans une école ?

Si, j'ai fait l'Ecole des Beaux-Arts au Cameroun.


Vous êtes Béninoise ?

Oui, je suis Béninoise.

Vous vivez de votre art ?

Si, je vis de mon art. L'amour pour ce que je fais m'amène à créer. Dès le départ, c'était un peu difficile, mais je faisais le dessin sur des nappes de table, je créais un peu tout ce qui peut être utile à mon milieu, à la société, dans le but de vivre et de faire vivre ma communauté.

Ne faites-vous que cela à longueur de journée ? N'avez-vous pas des activités liées à votre statut de Soeur, à accomplir, des activités de piété, des activités liées à l'église ? Comment parvenez-vous à concilier les deux ?

J'appartiens à une congrégation active, c'est-à-dire que les Soeurs, en plus de leur engagement dit communautaire, ont une profession qu'elles exercent, les unes enseignent dans les écoles, les autres sont infirmières, et d'autres aussi sont couturières, etc. Mais, moi, à mon niveau, je fais la peinture, j'ai un atelier et je peins à longueur de journée. Comme c'est ma profesion, j'ai un atelier à Bohicon ; et, le plus grand atelier, c'est à Bohicon, j'en ai un petit à Cotonou, quand je suis là, je travaille sur place.

Cela veut dire que ça ne gène pas vos activités ecclésiastiques ?

Cela ne gène pas, cela ne gène pas, sinon, moi, l'expérience faite jusqu'ici m'amène à pouvoir dire tout haut que ça ne gène pas, parce que, comme les autres, c'est la fonction que j'exerce au coeur de cette congrégation, et, on a des heures de prières d'ensemble ; tôt le matin, on va aux offices. Après l'office, je commence la peinture, je peins jusqu'à l'heure du milieu du jour. Après l'heure du milieu du jour, on a un repas ensemble. Après ça, nous avons la sieste. Après celle-ci, je continue à peindre. Et, souvent, par moments, je peins la nuit aussi ; j'ai, quelques fois, des tableaux déjà préparés à côté de mon lit, quand je sens l'inspiration, je donne quelques touches, le temps de continuer le lendemain.

On peut dire que vous avez une véritable vocation pour la peinture ....


Si, effectivement. J'ai vraiment une passion pour la peinture, parce que, pour moi, la réalisation des toiles, la recherche et l'équilibre des couleurs, je les note dans le fait que je compare un tableau à l'histoire d'une ville où chaque jour porte ses couleurs et, les couleurs, pour moi, ont une pulsion si profonde que, par rapport à votre état d'âme de la journée, les couleurs et la créativité ne sont pas les mêmes, les couleurs varient par rapport à ce que vous portez comme joies et peines et, votre pressentiment intérieur joue sur la toile que vous faites juste sur le tableau. Et, pour moi, aussi, c'est un métier très profond qui me permet d'entrer en intimité avec mon Dieu, parce que, après la méditation, ce que j'ai reçu comme force dans la prière me permet de créer sur la toile, et après, parfois, je m'étonne de mes réalisations, je me demande comment j'ai pu faire pour en arriver là ; pour moi, la peinture a un sens profond, la peinture, c'est l'être même, la peinture a une profondeur, une relation si mystique avec le créateur que l'être se perd, se confond et s'identifie à chaque touche de couleur qu'il étale sur la toile.

Merci ... Vous vous êtes investie pendant une semaine dans le Festival Rencarts, sur le thème "Assainissement". Comment vous avez réalisé ce thème à travers vos oeuvres ? Vous avez fait combien de toiles et, quels sont les différents messages que vous avez cherché à faire passer ?


J'ai peint, en tout, sept toiles. L'assainissement, c'est un thème que j'ai épousé, épousé, pour le rendre mien, parce que, aujourd'hui, nous avons beaucoup de choses à assainir dans notre vie, autour de nous, à assainir en nous. Autour de nous, ce n'est pas nouveau ; ce thème est d'actualité, nous avons à assainir notre environnement. Et, j'ai essayé de creuser un peu le thème, pour entrer un peu plus en profondeur. Le thème me dit tellement beaucoup, comme si c'est moi qui l'avais proposé. En abordant l'assainissement, dans mes tableaux, j'ai parlé du commerce florissant, il y a la mendicité, un domaine à assainir, j'ai parlé aussi du silence : le silence est d'or, où le trop, l'excès de langage ne construit pas, il y a des déchets à ce niveau, que nous devons enlever, il y a aussi des déchets au niveau des animaux qui ont aussi des droits, que nous immolons, surtout les weekends, pour des cérémonies; il suffit que notre condition de vie nous permette d'en immoler autant, et nous le faisons aisément, sans contrainte.
De tout ça, j'ai donné aussi comme titre à un de mes tableaux, "Les balayeuses", les balayeuses, en tant que femmes ; je m'exhorte d'abord, dans les titres que je donne, ce n'est pas une leçon que je donne à ma société, à mon environnement, mais c'est une interpellation d'abord personnelle. Et, cette interpellation, je l'étends vers les autres, pour quelle ne soit pas seulement mienne. Donc, un autre tableau a, comme titre, "La pensée positive" ; pensons positivement ...


Quel rapport avec l'assainissement ?

La pensée positive, selon moi, a un rapport avec l'assainissement, parce que, dans nos relations les uns avec les autres, avec nos frères, dans notre petite famille, c'est là que commence la société, c'est là que commence l'être ; pensons positivement, dans le but d'aider les autres à grandir, que chacun joue son rôle : père, mère, enfants ; si chacun pouvait jouer son rôle, tout irait mieux et tout tendra vers un milieu sain.

Par rapport à la pensée positive, qu'est-ce qu'il faut assainir ?


Cette idée rejoint un peu "le silence est d'or" ....


Vous pensez donc qu'il faut assainir notre manière de penser et notre manière de cultiver des idées noires ?

Oui, notre manière d'agir, notre manière d'être, qui constituent parfois une gêne pour les autres ; on vit comme si l'autre n'existe pas, on agit comme si l'autre n'a pas de sens. Tenir compte de l'autre, c'est très important pour moi et pour nous, dans la société ; l'autre, en tant qu'autre différent de moi, l'autre est une richesse et, accepter la différence est une bonne culture qui peut nous aider à aller de l'avant.

Avez-vous un dernier mot, pour faire le bilan de votre participation, cette année, à Rencarts 2009 ?

Faire le bilan, si j'ai un mot, c'est un appel à ce que Rencarts est à sa cinquième édition ...


Vous avez participé à toutes les autres éditions ?

Non, c'est le deuxième fois que j'y participe. Rencarts est à sa cinquième édition et, il serait bien, c'est mon souhait, à ce qu'il y ait des festivals qui réunissent des artistes, qui permettent de découvrir et de valoriser des talents, parce qu'il y a des talents en arts plastiques et, ces talents sont cachés dans leurs maisons, dans des quartiers. Et, le fait de les faire sortir, de les proposer à notre environnement, de les proposer au peuple, ça permet aussi aux artistes de créer davantage, et de se prendre beaucoupl plus au sérieux.

Propos recueillis par Marcel Kpogodo