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dimanche 24 février 2013

Projet ''Ho-Lomi-Lomi'' du Théâtre ''Aboki''

Cap sur la deuxième activité


Le Projet ''Ho-Lomi-Lomi'', "Paroles utiles, bonnes à dire et à entendre", est un Projet piloté par le Théâtre ''Aboki'' et financé par le Programme Société civil et culture (Pscc). Parmi les cinq activités qu'il comporte, la deuxième vient de commencer ; elle consiste en la formation de trente (30) enfants conteurs, à Cotonou et à Porto-Novo,,ce qui a débuté depuis plus de deux mois.


Le 1er décembre 2013 est la date à laquelle l'activité de la formation de 30 enfants conteurs a commencé, à Cotonou et à Parakou, dans le cadre du déroulement du Projet Ho-Lomi-Lomi, "Paroles utiles, bonnes à dire et à entendre", initié par le Théâtree ''Aboki'', avec la participation financière du Programme Société civile et culture (Pscc). 
Une banderole de la 2ème Activité du Projet à l'Ecole Saint Jean-Baptiste de Cotonou  ...
Depuis, cette date, tous les samedis, de 14 heures à 17 heures, simultanément dans les deux villes, ces apprenants subissent un encadrement fourni par un formateur expérimenté. Dans la capitale économique du Bénin, il s'agit de Nicoals Houénou de Dravo, 27 ans d'expérience dans l'art théâtral, chargé de former 14 d'entre eux, pendant qu'à Parakou, Sylvanos Tokpé, de l'Association ''Aiyé culture'', prend en compte les 16 autres. D'un âge variant entre 8 et 12 ans et naviguant entre les classes du Ce1 et du Cm2, ces jeunes stagiaires acquièrent des capacités bien précises : la bonne diction du texte, l'art de susciter l'émotion chez l'auditeur, de maintenir son attention, cultiver la démarche du conteur et, notamment, une bonne modulation de la voix. Selon les formateurs, interrogés chacun de son côté, pour en arriver à cette étape, certains préliminaires doivent être cultivés chez ces enfants : exercices du corps, de diction, de la voix, de la technique de narration, de l'étude des personnages et du texte de conte proprement dit. 
L'encadreur Nicolas Houénou de Dravo, en pleine activité ...
Par ailleurs, depuis le début de la formation, ils sont exercés à s'habituer l'un à l'autre, à faire disparaître la honte, le trac, à dire tout ce qu'ils pensent, à bien se tenir sur scène, à s'auto-critiquer et à se critiquer mutuellement. A la fin de l'activité, ils doivent être capables de dire un conte et de faire fonctionner deux spectacles de conte, l'un en solo et, l'autre, en groupe. 
Livrant leurs impressions, Houénou de Dravo, l'encadreur de Cotonou, constate que les écoliers du privé ont plus d'engouement que ceux du public et qu'il est plus facile d'encadrer des enfants, vu qu'ils appliquent simplement ce qu'on leur demande. Pour Sylvanos Tokpé, "la mise en oeuvre de l'activité se passe sans grandes difficultés, car les parents reçoivent, à la dernière séance du mois, les frais de déplacement de leurs enfants et, aussi, à chaque séance, ces enfants ont toujours droit à un goûter qui leur permet de reprendre des forces pour poursuivre jusqu'à 17 heures le travail qui aurait démarré depuis 14 heures. En plus de cela, ils disposent de la logistique nécessaire pour prendre des notes. En outre, les échanges avec la Coordination nationale du Projet se passent dans les meilleures conditions qui soient. " 
Si le traitement des stagiaires est le même, d'une ville à l'autre, les formateurs font remarquer quelques éléments différentiels entre les enfants ; avec ceux de Cotonou, il faut travailler à corriger le snobisme de la parole, alors que ceux de Parakou développent plutôt un naturel de la parole, qu'il s'agit de savoir mettre en valeur. 

Vue sur les résultats de la première activité

Manondon Kpozé, l'un des deux transcripteurs-traducteurs, en plein travail, en décembre 2012 à Savalou, lors de la résidence d'écriture
La première activité du Projet ''Ho-Lomi-Lomi'', "paroles utiles, bonnes à dire et à entendre", concernait l'édition d'un recueil de 30 contes mahi. Si elle s'est achevée depuis le 23 décembre 2012, à l'issue d'une résidence d'écriture tenue à Savalou entre des transcripteurs-traducteurs des contes mahi et des écrivains professionnels, cette première activité a donné lieu à la sélection d'un certain de nombre de contes. Concernant cette situation, les transcripteurs-traducteurs se prononcent, à travers le Rapport d'activités qu'ils ont déposé au Théâtre ''Aboki''. Selon donc Manondon Epiphane Kpozé et Epiphane Dossou, le processus de sélection s'est révélé très laborieux : "[Au stade de la transcription des contes audio en langue nationale mahi], les contes écoutés ont été transcrits fidèlement en langue mahi, sauf ceux dont l'exploitation s'est avérée infructueuse. Dans ce lot, on retrouve principalement le fichier contenant une trentaine de contes collectés lors du Paslo (Projet Arts de la scène, des langues et de l'oralité, Note de la Rédaction) et figurant dans le répertoire de l'Association Katoulati. En effet, l'incohérence des récits, l'absence d'originalité et d'authenticité dans les contes, la répétition des idées et la mauvaise qualité de la diction des conteurs, sont, parmi tant d'autres, des problèmes qui ont empêché l'exploitation de ces contes." Et, à l'heure du bilan, ils concluent, faisant leurs comptes : "A la fin, c'est donc, au total, trente-et-un (31) contes, au lieu de trente (30), comme le prescrit le Projet Ho-Lomi-Lomi, qui ont subi la rigueur littéraire et artistique des auteurs (Les écrivains Hermas Gbaguidi et Patrice Toton, ayant travaillé pendant la résidence d'écriture de Savalou, Note de la Rédaction). C'est le lieu de reconnaître que les contes relevant de la résidence d'écriture sont le fruit du travail intellectuel des transcripteurs-traducteurs et des auteurs. Ainsi, toute ressemblance avec des contes publiés ou non ne serait que pure coïncidence". 
Cette mise au point faite, les prochains jours donneront lieu au lancement du recueil de ces contes mahi qui, finalement, ne pourront être revendiqués, dans leur propriété, par qui que ce soit.

Marcel Kpogodo      

vendredi 21 décembre 2012

Résidence d'écriture du Projet Ho-Lomi-Lomi

Une ressource humaine inculturée au rendez-vous

Raphaël Hounto, Coordonnateur du Projet Ho-Lomi-Lomi, entouré de son équipe de travail, a tenu une conférence de presse, le dimanche 16 décembre 2012, à l'Hôtel ''Péroxide'' de Savalou. Son objectif était d'informer les professionnels des médias concernant le bilan à mi-parcours de la résidence d'écriture, initiée dans le cadre du Projet concerné. Il ressort de son intervention que des hommes imprégnés dans la culture de travail s'activent à faire réussir la première activité du concept ''Ho-Lomi-Lomi'', consistant en l'édition d'un recueil de 30 contes mahi.

Hermas Gbaguidi et Patrice Toton sont, entre autres, les personnalités présentes aux côtés de Raphaël Hounto, Coordonnateur du Projet Ho-Lomi-Lomi, au cours de son intervention, lors de la conférence de presse qu'il a tenue, ce dimanche 16 décembre 2012, à l'Hôtel Péroxide de Savalou. Selon l'orateur, dans le cadre de la première activité du Projet qu'il dirige, activité intitulée, ''Edition d'un recueil de 30 contes mahi'', une résidence d'écriture se tient depuis le 8 décembre 2012 dans le même hôtel et est prévue pour s'achever le 23. Cette manifestation intellectuelle justifie la présence des écrivains, Hermas Gbaguidi et Patrice Toton, de même que celle de deux transcripteurs-traducteurs de la langue mahi, Manondon Kpozé et Epiphane Dossou, et d'un illustrateur, Michel Aïssè.
Raphaël Hounto, devant les professionnels des médias ...
A en croire toujours Raphaël Hounto, depuis le début de ce travail en commun, sur 106 contes mis à la disposition des transcripteurs-traducteurs à partir d'un DVD de veillées de contes, enregistrées dans plusieurs localités de la ville Savalou par le Paslo (Projet arts de la scène, des langues et de l'oralité, Ndlr), un Projet déjà achevé, ceux-ci ont réussi à sélectionner 34 contes qu'ils ont transcrits et traduits en langue française. Ensuite, ils les ont livrés aux écrivains qui les corrigent dans leur structure, garantissent leur cohérence interne, les mettent aux normes internationales.
Au jour de la conférence de presse, cette équipe avait déjà travaillé sur une vingtaine de textes. En fin de compte, explique le conférencier, 30 seront définitivement retenus, soumis à une professeur du Département de Lettres modernes de l'Université d'Abomey-Calavi puis, après, à un inspecteur de l'enseignement primaire, pour l'intégration d’ultimes corrections techniques et, ce sera l'étape de l'illustration de ces contes par le spécialiste prévu à cet effet. Après cela, ils seront édités en 200 exemplaires. Puis, les livres se verront distribués selon une clé bien définie : 150, pour les 15 écoles ayant envoyé des enfants à la formation en art du conte, 10 pour la Bibliothèque nationale de Porto-Novo, 30 pour les associations partenaires du Projet Ho-Lomi-Lomi, 5 au Programme Société civile et culture (Pscc) ayant financé ledit Projet à 95% et, enfin, 5 pour les structures porteuses.
Devant l'Hôtel ''Péroxide'' de Savalou, Raphaël Hounto, au centre, encadrés, derrière, par Hermas Gbaguidi, à gauche, et Patrice Toton, à droite, et, devant, par, à gauche, Géovanni Houansou, assistant d'Hermas Gbaguidi et, à droite, par Manondon Kpozé.
La cérémonie de distribution de ce recueil de 30 contes mahi mettra donc fin à cette première activité, prévue pour s'étendre sur deux mois. A sa suite, les quatre autres annoncées pour le Projet Ho-Lomi-Lomi se mettront en route : la formation de 30 enfants conteurs à Cotonou et à Parakou, l'organisation d'un atelier de formation et de renforcement des capacités de 12 conteurs professionnels venus du Togo, du Burkina et du Bénin, à l'utilisation de trois instruments traditionnels de musique, la création et la diffusion d'un spectacle de contes de rue dans cinq grandes villes du Bénin et, enfin, l'organisation des rencontres itinérantes des arts de l'oralité (Riao) devant se dérouler sur 12 jours et sillonner aussi cinq villes du Bénin.

Un facteur rassurant d'nculturation

La première activité de Ho-Lomi-Lomi permet de constater l'implication d'une ressource humaine qui présente deux avantages fondamentaux. D'abord, elle est rompue à un domaine qu'elle connaît bien, celui de la littérature. Ensuite, elle est originaire de la région de travail et d'exploitation des contes. Dans le cas d'espèce, Hermas Gbaguidi et Patrice Toton sont deux acteurs qu'on ne présente plus, dans l'univers béninois du théâtre et, notamment, du conte. De plus, étant tous deux  originaires de Savalou et, donc, moulés dans la culture mahi, ils se montreront en phase avec le défi du travail international sur les contes sans que ceux-ci se trouvent dépouillés de leur substance culturelle originelle. Bien avant cela, du côté de la transcription et de la traduction des textes, Manondon Kpozé, notamment, est aussi mahi, donc bien qualifié pour réussir l'érection de contes portant réellement l'empreinte indélébile de leur culture d'extraction.
Ce sont des éléments d'observation qui valorisent le recrutement technique effectué par le Théâtre Aboki, association maître d'oeuvre du Projet Ho-Lomi-Lomi. Rendez-vous, par conséquent, à cette cérémonie qui permettra aux Béninois d'avoir entre les mains ce recueil révélant un aspect de la culture mahi.

Marcel Kpogodo