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lundi 20 octobre 2014

Ifè dévoile les morceaux "Ayanfè" et "Biotou", de son album "Témi"

Dans le cadre du Prix "Découvertes Rfi"


L’artiste béninois de la musique, Ifè, finaliste du Prix ’’Découvertes Rfi’’, à deux doigts de détenir la consécration, nous dévoile profondément ses deux morceaux ’’Ayanfè’’ et ’’Biotou’’, grâce auxquels elle est devenue finaliste. De même, elle nous présente tous les dignes ’’faiseurs’’ de l’album, "Témi", hébergeant ces deux titres et, ainsi de suite …

Ifè, irrésistible, sur scène ... (Photo de Sophie Négrier)
Stars du Bénin : Bonjour Ifè. Etant donné que tu es finaliste du Prix "Découvertes Rfi", peux-tu nous parler de chacun des titres, "Ayanfè" et "Biotou", qui t'ont permis d'accéder à cette situation? Que signifie "Ayanfè"? Que signifie "Biotou"? Dans quelle langue du Bénin ces titres sont-ils?



Ifè : Tout d’abord, je souhaiterais dire que je suis très honorée de faire partie des dix artistes finalistes du Prix "Découvertes Rfi". C’est un concours qui est très attendu par les musiciens du continent. Il apporte de la visibilité médiatique et donne la possibilité au lauréat de faire une tournée africaine.

J’ai donc concouru pour ce prix avec Témi, mon premier album. Il comporte douze titres et les membres du Jury du Prix ’’Découvertes’’, présidé par Fally Ipupa, ont choisi de mettre en compétition les deux titres Ayanfé et Biotou. Je suis heureuse qu’il s’agisse de ces titres là car ils ’’groovent’’ bien et donnent envie de danser (Rires).

Témi est un album que j’ai écrit en yorouba, ma langue maternelle. ’’Biotou’’ veut dire, en quelque sorte, « Passe à droite » et, Ayanfé, qui signifie « La destinée ».



Quel est le message qu'ils portent ? Quelle leçon tu voudrais en faire tirer par le public ?



Je ne sais pas si je peux donner des leçons à qui que ce soit (Rires).
Mais, dans ces deux morceaux, comme dans les autres titres de l’album Témi, je m’inspire de ce que j’ai vécu ou de ce que je vois autour de moi. J’évoque des situations de mon propre parcours ou celles dont je suis le témoin.

Dans le titre Biotou, je parle des doutes que l’on peut avoir quand on est amené à faire des choix. Dans notre vie personnelle ou professionnelle, on s’est tous demandé, à un moment donné, le meilleur chemin à emprunter. Le meilleur moyen de le savoir est de suivre son intuition, d’écouter son cœur, en quelque sorte.

Pour Ayanfé, j’évoque l’histoire d’une femme qui a été «détournée» de son amour et qui, pour finir, lui reviendra. Tout est écrit et, quoique la main de l’Homme puisse faire, ce qui est pour toi t’appartient et te revient.


Quels rythmes tu joues dans chacun de ces deux morceaux ? De quelle région du Bénin sont-ils?




Le rythme emprunté pour Ayanfé est le Juju et, pour Biotou, un mélange de Juju et d’Akpala. Deux rythmes de la région de Porto-Novo. En même temps, au cours de l’histoire, les hommes se sont déplacés en emportant avec eux leur culture et, notamment, leur musique. Ayanfé est proche de ce que l’on entend au Brésil, par exemple. C’est sans doute pour cette raison qu’au-delà des mots prononcés en yoruba, ma musique parle au delà des frontières.



Toi-même, Ifè, de quelle région du Bénin es-tu originaire ?


Mon nom de naissance est Awoulath Alougbin. Je suis de Porto-Novo, 100 % béninoise !





Selon toi, quels ont été les atouts artistiques qui t'ont permis d'être ainsi distinguée ?

C’est un peu difficile de répondre à cette question. Il y a de très bons musiciens et chanteurs sur le continent aux qualités artistiques incroyables. Ce que je sais, c’est que, dans ma démarche artistique, qu’il s’agisse de la danse ou de la musique, je ne cherche pas à ressembler à quelqu’un. Je suis moi ! J’ai d’ailleurs intitulé ce premier album Témi, qui signifie, en yoruba, « De moi », parce que je le ressens comme une partie de moi-même. C’est un album très personnel, qui me ressemble.

Un morceau ou un album, c’est, surtout un travail d’équipe. L’arrangeur, les musiciens, les chœurs, les ingénieurs du son, le manager, l’attaché de presse, les photographes, … Bref, il y a une multitude de personnes et de métiers qui travaillent à la réalisation d’un album.
Ma maison de production É&A Music, dirigée par Elise Daubelcour, a tout orchestré. J’ai eu la chance  exceptionnelle d’être accompagnée, pour ce premier album, par Lionel Louèkè, qui a réalisé les arrangements. Des musiciens béninois incroyables ont joué sur cet album  : Lionel Louèkè, à la guitare, Magloire O. Ahouandjinou, à la trompette, Manu Falla, à la basse, Josaphat Christian, aux percussions et, à la batterie, et Didier S. Ahouandjinou, au clavier. Les très belles voix d’Adunni Néfertiti, du Nigéria, et, Raphaël Houédécoutin, m’ont également accompagnée. Gérard Fanouvi, le magicien des sons, a réalisé les enregistrements à Cotonou. Je pense que c’est un peu de chacune de ces personnes qui m’ont permis, aujourd’hui, d’être parmi les dix finalistes du Prix ’’Découvertes Rfi’’.


Quel message as-tu pour tous afin de les amener à voter massivement pour toi ?



C’est un honneur pour moi de représenter, cette année, le Bénin, comme d’autres l’ont fait, avant moi, notamment, le Trio Tériba ou Sessimè. Si vous aimez ma musique et si vous souhaitez voir le Bénin à la première place, votez Ifé sur le site www.prixdecouvertes.com !



Propos recueillis par Marcel Kpogodo

lundi 21 janvier 2013

Premiers pas sur scène

Ifè a donné le meilleur d'elle-même

Dans la soirée du vendredi 18 janvier 2013, le Théâtre de verdure de l'Institut français du Bénin (Ifb) a connu les fortes vibrations d'un concert musical de lancement d'album. Ifè, de son nom à l'état-civil, Awoulath Alougbin, danseuse artistique reconnue, était en piste, appuyée par un orchestre dirigé de main de maître par l'international jazziste béninois, Gilles Lionel Louèké. Plusieurs titres de son album de douze, ''Témi'', ont été chantés, laissant la vedette de la soirée donner de sa voix toute nouvelle et se trémousser sur plusieurs rythmes musicaux du Bénin. Elle s'est battue pour être à la hauteur des attentes du public.

Ifè, dans l'une de ses démonstrations et ...
... dans une séquence langoureuse, appuyée musicalement par Gilles Louèkè
''Biotoun'', ''Mawalémi'', ''Ifèmini'', ''Ange'', ''Baba mi'', ''Louanges'', ''Ayanfè'', ''Ibédji'', ''Prison dorée'', ''Agbaléléma'', ''Ayé'', ''La cour'', les douze morceaux de l'album ''Témi'' qu'a lancé la nouvelle vedette de la chanson de la soirée. Dès les premières minutes de vingt-et-une heures, dans sa très élégante robe bleue, Awoulath Alougbin, de son nom d'artiste, Ifè, sans complexes, apparaît sur la scène du Théâtre de verdure de l'Institut français du Bénin, en cette soirée du vendredi 18 janvier 2013. L'y attendent l'élancé Gilles Lionel Louèkè, maestro, cramponné à sa guitare jazziste, avec les Christi Josaphat, Didier Ahouandjinou, Raphaël Houédékoutin, respectivement distribué à leurs postes de batterie, de clavier et de percussions. Pour enrichir scéniquement et musicalement le décor, trois belles choristes venues du Nigeria, vêtues de leur élégant ensemble. Les lumières diversifiaient leurs couleurs et s'entrecroisaient. Après un peu plus de soixante minutes de prestation, la mutation d'Awoulath Alougbin en Ifè est réussie; le yoruba, épaulé par l'idaatcha, est le labyrinthe qu'elle a empruntée, de par une voix, tantôt forte, tantôt onctueuse, pour donner à découvrir des rythmes locaux béninois, parmi lesquelles le kaka et le gbon, que la musique moderne pop et funk, en guitare jazzy de l'excellent arrangeur, en piano et en trompettes, venait fluidifier, de quoi préparer un cocktail confortable capable de faire le tour du monde. 
Dansante et aussi langoureuse, la musique qu'Ifè a livrée au public ayant fait le déplacement de ce concert porte la griffe d'une inspiration thématique, surtout biographique, un peu nostalgique du père disparu ayant comblé son enfance ; cette musique se fait aussi la marque de l'expérience artistique d'envergure de Gilles Louèkè !

Infatigable, Ifè, face aux journalistes, après le concert ...
Dans ses propos d'après-scène, face aux professionnels des médias, celle qui vient de réussir la cérémonie de prise d'un nouveau nom et d'un nouveau secteur artistiques confie qu'il lui a fallu trois ans d'un travail laborieux pour en arriver là, évoquant un parcours de la combattante où rien n'a été laissé au hasard, même le yoruba pur des chansons, qu'elle est allé chercher et travailler au Nigeria, avec l'aide d'Adouni, la chef choriste de cette soirée de lancement de ''Témi''. Naturellement, au cours du concert, le contraire aurait surpris, Ifè a réussi ses déhanchements, dans ses formes modernes et traditionnelles. 
Ainsi, dans un registre clairement plus différent, Ifè, qui veut dire "amour'', emboîte les pas à la feue Affo Love et à Pélagie-la-Vibreuse qui, passant des ondulations du corps aux amplifications vocales du micro, va conduire une double carrière de danse contemporaine et de chanteuse, pour faire exploser davantage une vocation musicale avec, comme atouts, un arrangeur et une manager de premier choix : Gilles Louèkè qu'elle espère toujours voir travailler avec elle, et Elise Daubelcour.

Marcel Kpogodo