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lundi 16 août 2010

Manifestations culturelles au Bénin

Cérémonie de clôture des représentations de "Théâtre à l'école" : Christel Gbaguidi, en turban blanc, au centre, Rémi Secret, le Directeur du Ccf, à sa gauche, le metteur en scène, Patrice Toton, en tricot blanc, à l'extrême gauche (Photo de Jessica Vuillaume)


Projet ’’Théâtre à l’école’’





Christel Gbaguidi, le promoteur, déclare, en substance : […] je dois aider l’Etat à être, ce n’est pas à l’Etat de m’aider à être »





Pour un projet qui a duré quatre mois et mobilisé un nombre impressionnant de personnes, autant que des partenaires et des initiatives porteuses, ’’Théâtre à l’école’’, à sa clôture, nécessitait un bilan. Et, c’est à cela qu’a accepté de s’atteler Christel Gbaguidi, Président de l’Association Arts vagabonds rezo Afrik Bénin, tête pensante du Projet et exécutant chevronné de sa vision, dans cette interview où il se montre d’une vigueur de pensée, d’une sincérité et d’une ouverture inouïes.





Journal Le Mutateur : Bonjour Christel Gbaguidi. Tu es le promoteur du Projet ’’Théâtre à l’école’’, qui s’est étendu de mars à juin 2010 et qui se trouve actuellement à sa phase terminale. On a vu trois collèges qui ont effectué des représentations après avoir suivi plusieurs semaines de formation, sous la responsabilité de certains metteurs en scène, bien connus sur la place. Quel bilan peux-tu faire du déroulement du Projet ’’Théâtre à l’école’’ ? Est-ce que tu penses que tes attentes ont été comblées ?



Christel Gbaguidi : Je tiens d’abord à vous dire merci pour cette occasion que vous me donnez de m’exprimer par rapport au Projet ’’Théâtre à l’école’’.

Au premier abord, je dirai que le bilan est positif. C’est un bilan positif qui réjouit non seulement, nous, les organisateurs, au niveau des Arts vagabonds rezo Afrik Bénin, mais aussi au niveau des trois écoles qui ont été sélectionnées pour cette première édition de ’’Théâtre à l’école’’ et, surtout, au niveau de tous les consultants qui ont contribué au développement réel de tout le Projet.

Donc, pour moi, au moment où on pensait réaliser le Projet ’’Théâtre à l’école’’, au moment où on le concevait sur papier, il était clair et net d’atteindre deux ou trois objectifs : établir un pont entre trois écoles de Cotonou et de Calavi, c’est-à-dire, le Ceg Godomey, le Collège catholique Père Aupiais et l’Efe Montaigne, inviter des professionnels de théâtre exerçant au Bénin à investir ces trois écoles et à célébrer le retour de leur travail professionnel dans ces écoles, partager des expériences avec les élèves et, le troisième objectif était de créer L’avare de Molière, Certifié sincère de Florent Couao-Zotti et La nuit de Valognes d’Eric-Emmanuel Schmitt. Voilà les trois points de départ qui nous ont amenés à mettre en œuvre le Projet ’’Théâtre à l’école’’.

Mais, au moment du déroulement, je vous assure qu’on ne savait pas que cela allait s’étendre vers d’autres visions, d’autres objectifs que sont : organiser des activités périphériques pour permettre aux soixante élèves en formation de comprendre toutes les facettes de l’art dramatique. Du coup, on a été obligés, au niveau du Bureau directeur national des Arts vagabonds, en collaboration avec les consultants en décoration, costumes, régie son et lumière, et en mise en scène, de développer, de repenser les objectifs que nous avions établis au départ. Ainsi, nous sommes arrivés à faire plusieurs étapes, notamment la participation au Fitheb en mars-avril derniers, la visite de l’Ecole internationale de théâtre du Bénin (Eitb) d’Alougbine Dine. Vous-mêmes vous étiez à nos côtés et vous avez vu combien Alougbine Dine, Directeur de cette Ecole, a réussi à amener les enfants à comprendre ce que c’est que la construction d’un personnage, à comprendre réellement sa propre vie privée, pour pouvoir les amener à avoir une vision globale de ce métier qu’est le théâtre.

Et, après, nous sommes allés vers un café littéraire qui nous a permis de discuter avec l’écrivain béninois Florent Couao-Zotti, qui est l’auteur de Certifié sincère. Donc, au cours de ce café littéraire, vous avez vu combien les élèves étaient tous sidérés de comprendre ce que c’est que l’écriture et comment on peut quitter le texte pour la scène. Et, entre autres, nous avons visité les expositions ’’Remous’’, ’’Remous’’ qui fait l’éloge des pêcheurs, qui fait l’éloge des activités de ces pêcheurs tout le long de la Route des pêches, et qui a été initié par des amis qui travaillaient sur le Projet ’’Théâtre à l’école’’, Jessica Vuillaume, Sophie Négrier et Marius Dansou, mais qui est soutenu par les Arts vagabonds rezo Afrik Bénin, parce que cela fait partie de nos objectifs de soutenir toute action de jeunes, qui peut les amener à s’épanouir dans le concept socioculturel béninois.

A part ça, nous sommes allés aussi visiter le Centre culturel français qui a permis à tous ces élèves de comprendre ce qu’est une bibliothèque, une médiathèque, notamment, et pourquoi il faut aller à la bibliothèque.

Vous voyez donc, autour de ces objectifs principaux, il y a eu ces objectifs spécifiques qui, je vous assure, nous ont aussi surpris, nous ont emballés et nous ont aussi enseigné pleins de choses sur notre vision professionnelle de notre métier qu’est le théâtre.

En gros, voilà les attentes de départ et les attentes qui ont suivi le déroulement de ce Projet qui s’est étendu de mars à juin 2010, mais qui continue, parce que, quand vous faites un projet, il faut arriver à rendre compte. Mais, vous allez rendre compte comment ? Il faut rendre compte avec des preuves. Ces preuves, ce sont les rapports de fin d’activités, un livret d’information que nous, nous avons le plaisir de confectionner à la fin de chaque projet et, l’invitation, à la dernière minute, de la structure ’’Gangan Productions’’ pour essayer de réaliser un documentaire sur le Projet, parce qu’il a pris une envergure plus grande, plus large qui a dépassé nos attentes.

Du coup, il fallait mémoriser, il fallait laisser une preuve à la mémoire nationale et internationale pour dire que, quelque part au Bénin, à un moment donné de 2010, il y a eu un ’’Théâtre à l’école’’ avec 60 élèves, 16 professionnels, des journalistes qui ont accompagnés, plein de gens qui ont suivi et 4 représentations successives au Ccf ; ’’Gangan Productions’’ a monté un documentaire qui servira de preuve.

Et, grâce à la production photographique de Jessica Vuillaume et de Sophie Négrier et à l’équipe de rédaction technique que nous avons montée, il y a le livret qui est en voie de finition et, très bientôt, nous allons mettre tout ça au service du public béninois, pour que les gens prennent conscience de ce que nous avons essayé de faire.

Pour moi, c’est un essai, ce n’est pas encore l’essentiel du travail professionnel dans les écoles, il reste encore plein de choses à faire, plein d’émotions à véhiculer, plein de choses à vivre avec les élèves.







Est-ce que tu penses qu’il y a des insuffisances que ton équipe et toi aimeriez corriger pour les prochaines éditions ?

Comme vous le savez, aucune œuvre humaine n’est parfaite ; il y a toujours de petites choses qui viennent tacher un tant soit peu le déroulement normal de toute activité. Moi, je ne les appelle pas des insuffisances, je les appelle seulement des expériences qui nous ouvrent les portes vers d’autres expériences, c’est comme cela que je les appelle.

Oui, ’’Théâtre à l’école’’ n’a pas été facile : c’est 4 mois d’activités, mais c’est 8 mois de préparation avant les 4 mois d’activités.

Vous savez, c’est des professionnels qui ont travaillé avec des élèves. Donc, les premières difficultés étaient d’abord de convaincre les parents à laisser leurs enfants aller au théâtre tous les mercredis, vendredis et samedis soirs, pour répéter et se faire former. Cela n’a pas été facile ; il y a des élèves qui nous ont abandonnés au cours du processus mais, à la fin, les parents ont compris qu’ils ont perdu du temps, qu’ils ont gâché l’épanouissement de leurs enfants dans ce processus.

Il y a eu aussi, au niveau des consultants qui travaillaient avec les élèves, un manque de concentration, à un moment donné. N’eût-été la vigilance du Bureau directeur national, on aurait pu échouer au beau milieu du Projet. Mais, Dieu merci, les coups de fil étant, on a su rapidement couper court à cela.

L’autre chose aussi, c’est qu’on a pris beaucoup de temps pour la recherche du financement ; ce Projet a été possible grâce à la Coopération française au Bénin, au Service de coopération et d’action culturelle de l’Ambassade de France. C’est vrai qu’ils nous ont soutenus, mais cela n’a pas été facile de décrocher le soutien de ces structures, puisque, nous, de notre côté, au niveau béninois, on n’avait aucun soutien, donc, tout reposait sur les épaules des Arts vagabonds. Quand on a su que le Service de coopération et d’action culturelle de l’Ambassade de France voulait nous accompagner, on a pris plus de temps à courir derrière eux, ce qui fait qu’au lieu de commencer en janvier, on a été obligés de le faire en mars ; ce n’est qu’en ce moment qu’ils étaient prêts à nous accompagner. Donc, on a attendu qu’ils nous tiennent la main avant de commencer. Voilà, entre autres, les difficultés, mais qui ne sont pas des difficultés, - je l’ai dit tantôt – ce sont des expériences ; pour moi, c’est la première qu’on fait le Projet ’’Théâtre à l’école’’, c’est la première fois qu’on a vu se soulever plein de ces surprises qui étaient, entre autres, des surprises qui nous ont galvanisés, qui nous ont rapidement encouragés à atteindre d’autres objectifs.

L’autre chose, c’était aussi comment amener des transporteurs à accompagner un projet ; on a eu, à un moment donné, des chauffeurs qui nous ont abandonnés, or, il y avait un contrat qui nous liait. Malgré les coups de fil et les menaces, ils ont tenu mordicus à nous abandonner. N’eût-été notre vigilance, par exemple, lors de la visite de l’Eitb, on aurait pu capoter, on aurait pu faire échouer cette mission. Dieu merci, il y a toujours des plans A et des plans B qu’il faut toujours avoir à son actif, sinon, le projet ne marche pas.

Pour moi, ce sont des expériences qui nous ont beaucoup galvanisés et qui nous ont amenés à atteindre notre objectif ; vous-même, vous savez très bien que nous avons rencontré le Ministre de la Culture le 14 juin passé, cela a été très difficile d’avoir cet accord mais, par finir, c’était une expérience aussi pour nous d’appeler le Cabinet, d’appeler le Ministre, de le rencontrer n’importe où, de l’accoster et de lui dire : « Monsieur le Ministre, vous avez promis de nous rencontrer ». Pour moi, c’était une expérience qu’il faille renouveler, qu’il faille continuer, parce qu’il ne faut jamais se décourager ; il reste toujours quelque chose à faire, toujours !

Donc, voilà, entre autres, ce que je peux dire par rapport aux insuffisances qui n’en sont pas, parce que, pour moi, c’est une expérience ; on dit qu’on grandit toujours après une expérience. Je pense que, nous, les 76 personnes qui avons travaillé autour de ce Projet, tous, nous avons grandi, chacun a eu quelque chose : les parents, les professeurs, les directeurs d’écoles, les élèves, nous les professionnels, vous les journalistes, tout le monde a gagné quelque chose. Donc, voilà.




Le Projet ’’Théâtre à l’école’’, dans les prochaines années, devient quoi ? Sera-t-il annuel ? Y aura-t-il un nombre plus élargi d’écoles ? Beaucoup plus de partenaires ?

Concernant la périodicité, vous savez, je l’ai dit tantôt, c’est une surprise aussi pour nous de voir que ’’Théâtre à l’école’’ qui en est à sa première édition, a tenu tout le monde en haleine. Donc, nous-mêmes étant surpris, on s’est demandé si cette expérience allait être une expérience éphémère ou s’il fallait continuer ; quand vous rencontrez n’importe quel parent, tout le monde a envie de revoir ces enfants sur scène, surtout que, pour la majorité des enfants, c’était la première fois qu’ils montaient sur scène devant leurs parents ; c’est le même questionnement au niveau des professionnels.

Du coup, au niveau du Bureau directeur national des Arts vagabonds rezo Afrik Bénin, on s’est dit qu’il faudrait que ce soit chaque année, parce que, si ce n’est pas le cas, on va connaître ce que nous, nous avons connu lorsqu’on était à l’Ecole internationale de théâtre du Bénin, où l’idée de ’’Allons au théâtre’’ a commencé avec Alougbine Dine ; en tant que stagiaires, il nous a envoyés dans des écoles où on a travaillé avec des élèves et qu’on a présenté un spectacle où trois écoles se sont partagé des séquences. Donc, comme il n’y a plus eu de répétitions pendant cinq ans, c’est mort.

Et, moi, comme j’ai continué à travailler avec les écoles depuis, l’idée m’est venue de créer un ’’Théâtre à l’école’’ qui va permettre aux enfants de se faire former et de comprendre les rouages de l’art dramatique mais, en même temps, permettre au public béninois d’aller vers d’autres visions, d’autres facettes du théâtre, surtout au niveau des scolaires. Il est important donc que cette expérience puisse continuer, et cela va être annuel ; pour permettre à une action de durer dans le temps, il faut la répéter, c’est comme créer un spectacle sans répétitions : sans répétitions, il n’y aura jamais de spectacle. Du coup, il faut répéter cette action, s’il le faut, chaque année, s’il le faut, tous les deux ans, s’il le faut, tous les jours, parce que c’est une belle expérience. Même si elle demande beaucoup d’énergie, c’est une expérience qu’il faut renouveler chaque année.

D’ores et déjà, on essaye de voir avec quels partenaires on pourra coopérer. Et, maintenant que nous pensons élargir le nombre de collèges, nous pensons nous limiter à cinq, pour essayer d’aller petit à petit ; on ne va pas voir grand et échouer à la deuxième édition. Nous allons aussi essayer d’aller vers d’autres partenaires, surtout que le Ministère de la Culture est aussi entré dans le jeu ; je peux ainsi le dire parce que le Ministre a promis des choses. Nous allons essayer aussi d’aller vers d’autres partenaires financiers comme les banques du Bénin, le Fonds d’aide à la culture ; il s’agit de diversifier les partenaires au Projet, pour éviter d’attendre longtemps avant de le démarrer. Je pense qu’on va toujours compter sur le Scac ; s’ils sont prêts, nous aussi nous sommes prêts.

C’est une expérience ; si quelqu’un a des idées à nous donner, qu’il vienne, nous sommes prêts à aller de l’avant.





A présent, nous nous proposons d’entrer dans ton intimité. Et si tu étais une pièce de théâtre ?

Si j’étais une pièce de théâtre, je dirais que je jouerais ma vie tous les jours, comme je la joue actuellement, parce que, vous savez, la vie, c’est du théâtre ; on se voit le matin, on se salue, il y a des émotions que nous véhiculons, il y a des actes que nous écrivons tous les jours et, c’est comme ça. Christel Gbaguidi, c’est juste un jeune qui, très tôt, a connu des injustices sociales, mais ce ne sont pas des injustices qui m’ont amené à me suicider, mais des injustices qui m’ont amené à prendre conscience de ce que je suis dans cet Etat béninois. De questionnement en questionnement, je suis arrivé à comprendre que je dois aider l’Etat à être, ce n’est pas à l’Etat de m’aider à être. Du coup, tous les jours, je me pose la question de savoir ce que je peux faire pour que l’Etat béninois soit, si je peux balayer ma rue, si je peux aider tel enfant à lire, si je peux agir et quels sont les moyens dont je dispose pour le faire.

Voilà : je suis comédien de formation professionnelle, j’ai fait deux écoles de théâtre, l’Ecole internationale de théâtre du Bénin et le Centre de formation et de recherche en arts vivants de Ouagadougou au Burkina Faso. Après ces études, je suis devenu comédien professionnel depuis sept ans. En même temps, je me suis dit que, pour être au service du social que j’aime beaucoup, il faut avoir une entité, une association socioculturelle qui s’appelle aujourd’hui les Arts vagabonds rezo Afrik Bénin, qui nous permet de nous exprimer, parce que, c’est un cadre reconnu par l’Etat béninois. Donc, dans ce cadre, on s’exprime, on utilise nos talents au service du développement socioculturel et, aujourd’hui, Christel Gbaguidi est heureux de savoir que, au Bénin, on peut faire des choses ensemble, comme ’’Théâtre à l’école’’. Et, bien avant ce Projet, on avait déjà initié bon nombre de projets tels ’’La migration et moi’’ qui a consisté à travailler en Nord-Sud avec la République fédérale d’Allemagne, où des jeunes du Bénin et d’Allemagne se sont retrouvés dans un creuset de travail et ont échangé autour de ce thème sur la migration, pour comprendre pourquoi aujourd’hui on parle de frontières, de clandestins et, à la fin, se retrouver à produire des spectacles, à faire des expositions.



Et si tu étais un fruit ?

Si j’étais un fruit, je serais une orange, parce que, quand tu prends beaucoup d’oranges, tu as une énergie intense comme CaC1000.





Et si tu étais un repas ?

Si j’étais un repas, je dirais l’igname pilée ; vous savez que je suis originaire de Savalou, et l’igname pilée, pour moi, c’est la nourriture quotidienne ; j’adore l’igname pilée, surtout avec le fromage.




Et si tu étais un Président de la République ?

Si j’étais un Président de la République, je serais l’être qui peut permettre aux socioculturels d’exister. Pour l’instant, je ne l’ai pas encore trouvé ; on a vu des exemples de présidents, on a vu des gens qui se soucient un peu, c’est-à-dire les deux ou cinq premières années, du social mais, après, ils ne pensent qu’à eux, qu’à leur famille. Pour moi, le président est celui qui va penser à ce que la jeunesse peut faire dans sa société pour être, à ce pourquoi le Chnu n’a pas le matériel nécessaire pour sauver des vies et qui fait que lorsqu’un président est malade on l’envoie en France, en Occident ; il faut que le président qui va venir puisse sauver le Cnhu, il faut que le président qui va venir puisse penser que dans nos rues, il y a plus de malades, il y a plus de mendiants, il faut un président qui soit actuel, qui pense réellement que nous pouvons être au lieu de tout le temps tendre la main, un président qui considère le peuple béninois comme réellement des gens de ce pays qui peuvent aller plus loin, un président qui se dit que tous les métiers, toutes les facettes du Bénin peuvent contribuer au développement politique, socio-économique et culturel du pays et un président qui se dit que la culture, c’est réellement le développement du pays. Pour moi, si je dois choisir un président, c’est un président qui a une vision globale de travailler ensemble, un président qui n’a pas de parti politique, qui n’a pas de parti pris, qui se dit : « Je suis élu pour le peuple et je mourrai par le peuple. »




Et si tu étais un parfum ?

Si j’étais un parfum ? Malheureusement, je n’en mets pas. Donc, je ne sais pas quel parfum je serai, mais je pourrais avoir l’odeur du jasmin, parce que, le jasmin, quand vous le mettez, ici, tout de suite, cela embaume tout le monde. Donc, pour moi, c’est un parfum qui peut amener tout le monde à être dans le même monde, à travailler ensemble.




Et si tu étais un auteur ?

Si j’étais un auteur, je serais Aimé Césaire.



Un dernier mot ? Un appel ?

Je dirai tout simplement merci à tous les jeunes du pays, à tous les vieux du pays, à toutes les femmes du pays, à tous ceux qui croient qu’ensemble on peut aller plus loin ; je dirai merci à ceux qui ne se disent pas « Moi », mais qui se disent « Nous ». Je dis cela juste pour lancer un appel à tous les professionnels du théâtre béninois, à se donner la main ; vous-même vous savez ce qui se passe dans le pays, au plan culturel, où les gens n’ont pas la chance de travailler ensemble, ils ne se donnent pas les meilleurs moyens d’être ensemble, mais chacun veut être, chacun crée son parti, son association, pour dire : « C’est moi, c’est moi, c’est moi. » Non.

Il faut qu’on arrive à dire que, lorsqu’une personne crée une idée, il faut que tout le monde soit derrière ou que tout le monde aille avec cette personne pour mieux comprendre l’idée, au lieu de la tuer ; il faut plutôt l’aider à grandir et, ensemble, on va dire qu’on a réussi à semer une graine qui a grandi et qui a donné cet arbre, parce que l’arbre vieillit : il y a des arbres qui ont 400 ans, 500 ans. Pourquoi ne pas aider ’’Théâtre à l’école’’ à devenir un instrument de l’enseignement national, ou qui a autour de lui le Ministère de la Culture et le Ministère de l’Enseignement secondaire ou primaire, ou tous les ministères qu’il faut pour qu’on puisse dire, comme les mathématiques, que le théâtre aussi soit enseigné ? Cela va bénéficier à tous les professionnels, que ce soit en mise en scène, en décoration, en costumes, en régie son et lumière, et à toutes les autres facettes de l’art. C’est un appel à tous les Béninois, à tous les fils de ce pays et à tous les hommes du monde qui croient que la non-violence peut nous amener à être plus heureux en ce monde.

Pour finir, je dirai que ’’Théâtre à l’école’’ n’a été possible que grâce à des partenaires que sont le Centre culturel français, l’Ambassade de France, le Service culturel de l’Ambassade de France et, j’en profite pour dire merci à M. Rémi Secret, à Armelle Akplogan, à Alain Richard, et au Conseiller culturel. Je dirai merci aux consultants de tous ordres : Nathalie Hounvo-Yèkpè, Patrice Toton, Marius Dansou, Christian gbègnon, Benjamin Déguénon, Thierry Oussou, Totché, Grek, Pamela Houénoudé, Patrice Tomédé, Jean-Claude Ouangbey, Jessica Vuillaume et Sophie Négrier. Je dirai merci aux professeurs pédagogues qui nous ont permis de comprendre la quintessence des différentes œuvres que nous avons étudiées et créées, merci à Yvon Le Vagueresse qui s’est investi à mes côtés depuis le début, qui a couru aussi auprès d’un certain nombre de partenaires avec moi, et merci à Dieudonné Adingbossou qui est au niveau du Collège catholique Père Aupiais, qui aussi a permis l’éclosion de ’’Théâtre à l’école’’ dans son établissement.

Je dirai merci à tous les journalistes, à tous ceux qui nous ont permis d’avoir une communication intense autour du Projet. Je dirai merci à Molière, à Eric-Emmanuel Schmitt qui nous a envoyé son accord par écrit, pour dire d’utiliser et de jouer La nuit de Valognes dont il est l’auteur. Je n’oublierai pas Florent Couao-Zotti qui, aussi, était présent tout au long de ’’Théâtre à l’école’’, je dirai merci à Alougbine Dine qui, non seulement nous a accueillis chez lui, mais, aussi, était avec nous au Café littéraire et aussi nous appelait régulièrement pour savoir à quel niveau nous en sommes. Merci à Tola Koukoui qui, de loin, était avec nous ; il a passé tout son temps à nous appeler et nous a même soutenus un peu par rapport au Café littéraire. Je dirai merci à Luc Aimé Dansou qui nous a permis de communiquer sur LC2 national et international. Je dirai merci au Ministère de la Culture, à tout le monde, à tous ceux qui ont cru en nous, merci à Gangan Productions, merci à tous ceux qui croient que ’’Théâtre à l’école’’ est possible, à tous les parents d’élèves, à tous ces 60 jeunes élèves qui ont contribué au développement de ’’Théâtre à l’école’’, à toutes nos familles qui nous soutiennent et nous accueillent chez elles pour nous donner des conseils, merci à tout le monde.



Propos recueillis par Marcel Kpogodo


dimanche 15 août 2010

Projet "Théâtre à l'école"

Christel Gbaguidi, l'initiateur du Projet "Théâtre à l'école"






Dans le cadre du bilan du Projet '' Théâtre à l'école"








Analyse critique des spectacles des 25, 26, 27 et 28 mai 2010 au Ccf de Cotonou






Le Projet "Théâtre à l'école", piloté par son concepteur, Christel Gbaguidi, se trouve à la phase du bilan. A l'heure du dépôt du rapport de son déroulement sur quatre mois, de mars à juin 2010, il s'impose une analyse critique des prestations théâtrales respectives du Lycée Montaigne, du Collège catholique Père Aupiais et du Collège d'enseignement général de Godomey.







A tout seigneur, tout honneur. Le collège d'enseignement général de Godomey, qui est passé en dernière position dans les prestations sur scène au Centre culturel français de Cotonou, le vendredi 28 mai dernier, a tenu en haleine et époustouflé le public. Dans la création de L'avare de Molière, le metteur en scène, Patrice Toton, a pris soin de rendre facilement accessible au public une pièce du XVIIème siècle. Son procédé a été simple : mettre en place un choeur d'acteurs, qui répète en permanence des répliques dites par un personnage-conteur qui raconte les péripéties d'Harpagon aux prises avec des manigances l'amenant à rentabiliser financièrment le mariage de ses fille et fils, et avec la perte de sa cassette. Par ces acteurs qui ont manifesté une diction forte et audible, châtiée, celui qui n'a jamais lu la pièce en a compris l'intrigue et, le virevoltant Gédéon Ahéhéhinnou, Harpagon sur la scène, a su impressionner et faire rire intensément à toutes ses apparitions.





Gédéon Vivien Ahéhéhinnou, alias Harpagon, dans ses exploits (Photo de Jessica Vuillaume)





Totale apothéose


La mise en scène de L'avare était si réussie en matière d'innovation que les deux histoires parallèles de coeur, celles respectives du fils et de la fille d'Harpagon, contées à plusieurs endroits, dans le but, à coup sûr, de ne pas ennuyer les spectateurs et de gagner du temps, ont su être visibles et frappantes, sur un fond de pingrerie de ce vieillard perpétuellement tourné en ridicule. Ainsi, en 90 mn, Patrice Toton, en cette soirée du 28 mai 2010, au Centre culturel français de Cotonou, a réussi le pari de faire vivre une pièce, de distraire et de démontrer ses capacités pédagogiques incontestables, en même temps que sa dimension de metteur en scène profondément créatif et moulé dans les stratégies modernes de représentation théâtrale. Apparemment, sa mise en scène a été le plus applaudie.


Une séquence sentimentale de L'avare (Photo de Jessica Vuillaume)


Le choeur savamment mis en place par Patrice Toton, en action (Photo de Jessica Vuillaume)





La partition du Collège catholique Père Aupiais



Contrairement à la pièce précédemment évoquée, Certifié sincère de Florent Couao-Zotti, dans la mise en scène de Nathalie Hounvo-Yèkpè, a très tôt fait ressortir que les acteurs étaient, pour la plupart, novices. Optant pour une présentation linaire des séquences narratives, le metteur en scène s'est moulé dans une stratégie classique, ce qui a provoqué l'impression chez le public que le naturel devant fonder un réalisme inévitable des faits a été sacrifié ; les acteurs, qui ne sont pas à condamnés du fait qu'ils en étaient à leur première expérience de représentation théâtrale, semblaient réciter un texte bien mémorisé. En revanche, un certain nombre d'éléments sont venus rattraper ce handicap : les costumes assez représentatifs, la soif de bien faire des acteurs, leur courage scénique. Nathalie Hounvo-Yèkpè aura réusii à les motiver jusqu'au bout.



Une séquence de la pièce Certifié sincère (Photo de Jessica Vuillaume)


Les jumeaux acteurs en action : un véritable engagement (Photo de Jessica Vuillaume)



Une autre séquence stratégique de rivalité pour un fictif héritage (Photo de Jessica Vuillaume)



Une séquence du dénouement inattendu de la pièce (Photo de Jessica Vuillaume)


En ce qui concerne le Lycée Montaigne


Si Yvon Le Vagueresse, metteur en scène de La nuit de Valognes d'Eric-Emmanuel Schmitt, a innové, c'est, d'abord, en faisant jouer la même pièce par deux groupes différents, celui des acteurs titulaires, d'un côté, et celui des suppléants. Ceci a permis de voir deux sensibilités spécifiques rivaliser autour d'une même pièce. Cependant, cela n'a pas fait perdre un effet qui se répète lorsque jouent des acteurs issus d'un crû social différent de celui béninois : il faut tendre l'oreille d'une manière particulièrement insistante pour comprendre les répliques distillées avec beaucoup d'amour par les acteurs. A l'avenir, il faudrait peut-être qu'Yvon Le Vagueresse mélange à son équipe des acteurs béninois par l'accent ou qu'il se fasse assister par un metteur en scène béninois. Dans le cas contraire, on aura toujours l'impression que les représentations théâtrales effectuées par le Lycée Montaigne sont destinées uniquement à la population française de Cotonou. Cependant, Yvon Le Vagueresse aurau réussi le coup de diversifier son approche de mise en scène.

L'une des séquences finales du Groupe 2 du Lycée Montaigne (Photo de Jessica Vuillaume)



Toujours le Groupe 2 avec des actrices noires qui auront suscité l'intérêt de la frange béninoise du public (Photo de Jessica Vuillaume)


Le Groupe 2 à l'une des séquences du début de la représentation (Photo de Jessica Vuillaume)



Le Groupe 1, à présent (Photo de Jessica Vuillaume)




Une séquence phare exécutée par le Groupe 1 du Lycée Montaigne : Don Juan pris en tenaille par ses ex-victimes (Photo de Jessica Vuillaume)



Les actrices du Groupe 1 en plein jeu (Photo de Jessica Vuillaume)

Une séquence initiale du Groupe 1 (Photo de Jessica Vuillaume)






Réalisation : Marcel Kpogodo

mercredi 2 juin 2010

Initiatives dans les arts plastiques au Bénin

L'affiche de "WABA" 2010




Mise en œuvre du projet « Waba »





Pour promouvoir l’art contemporain béninois





« Waba, portes ouvertes sur les ateliers d’artistes » est un projet initié par le mouvement artistique et culturel "Elowa". Par le biais d’une conférence de presse tenu le 27 mai dernier à l’espace Tchif de Cotonou, Rafiy Smith Okefolahoun, promoteur de ce mouvement a précisé les contours de cette initiative.





Il ressort de la conférence de presse animée le 27 mai dernier, entre autres, par Rafiy Smith Okéfolahan, Promoteur du Mouvement "Elowa", quel l'événement « Waba » se déroulera du 05 au 10 juin prochain dans les villes de Cotonou et de Porto Novo. Pour une première fois, une cinquantaine d’artistes plasticiens béninois ouvrent les portes de leur atelier au public béninois. Celui-ci aura l’opportunité de voir ces œuvres artistiques sans passer par les lieux habituels que sont notamment les galeries d’exposition. Pris sur le vif, ces plasticiens se livreront à travers leurs réalisations. Certaines d’entres elles seront achevées, d’autres ne le seront pas. Et, pour la circonstance, indique Rafiy Smith Okefolahoun, sept (07) circuits seront crées dont cinq (05) pour Cotonou et deux (02) pour Porto-Novo. C’est ainsi que les 05 et 06 juin, des bus seront affrêtés sur cinq (05) sites choisis dans la ville de Cotonou. A titre d’exemple, des points de transports de visiteurs sont prévus à Agla et devant le stade de l’amitié pour Cotonou, d’une part, et, d’autre part, sur les places Bayol et Toffa, en ce qui concerne la ville de Porto-Novo. Ces bus amèneront le public vers les ateliers des artistes durant ces deux jours uniquement. Les visiteurs iront visiter les ateliers les jours suivants par leurs propres moyens. Une carte sera également disponible afin d’indiquer la situation géographique des ateliers des artistes. La clôture de « Waba » le 10 juin coïncidera avec le lancement d’un catalogue financé par le Service culturel de l’ambassade de France. Y figurera la grande majorité des artistes qui ont pris part à cette manifestation inédite. L’initiateur de ce projet a émis le vœu de voir « Waba » se répéter tous les ans car, ajoute-t-il, au-delà de ces portes qui sont ouvertes, la création d’un réseau professionnel des artistes plasticiens béninois en sera l’une des retombées.





Bernado Houenoussi

lundi 26 avril 2010

Projet "Théâtre à l'école"

Alougbine Dine, Directeur de l'Ecole internationale de théâtre du Bénin (Eitb)





Déroulement du Projet "Théâtre à l'école"







Christel Gbaguidi introduit une dimension instructive et ludique


Démarré depuis le 29 mars dernier, le Projet "Théâtre à l'école", initié par le jeune comédien béninois, Christel Gbaguidi, et soutenu par le Service de coopération et d'action culturelle de l'Ambassade de France, a connu plusieurs étapes, notamment la participation des élèves des collèges impliqués et de leurs parents au Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb). Et, pour l'enrichir davantage, son promoteur a organisé et tenu le samedi 17 avril dernier un après-midi distractif qui s'est achevé à 19 heures : la visite de l'Ecole internationale de théâtre du Bénin (Eitb), créée par Alougbine Dine.


Ce samedi 17 avril dans l'après-midi, le départ est prévu pour 14 heures, devant le Lycée Montaigne. Lorsque les retardataires rejoignent le groupe des premiers venus qui sont les élèves des troupes théâtrales des établissements Père Aupiais et Montaigne, on prend le départ, les jeunes participants au Projet du Ceg Godomey sont embarqués dans un autre parcours et fusionneront avec le groupe au point d'arrivée : l'Ecole internationale de théâtre du Bénin, situé à Togbin, sur l'itinéraire très balnéaire de la Route des pêches.
Dans l'un des véhicules où se trouve justement Christel Gbaguidi, celui-ci m'explique : "Il est important de mettre un aspect ludique dans toute activité pour que les acteurs décompressent, se décontractent et oublient la pression de la création". C'est donc dans ce contexte que s'inscrit cette visite de l'un des espaces phare du théâtre béninois et Christel, toujours, montre : "Des personnalités comme Alougbine Dine, ce n'est pas à leur mort qu'on va leur rendre hommage, il faut le faire de leur vivant. D'ailleurs, j'appartiens à la première promotion qu'il a formée à l'Eitb, et je me devais de lui rendre cet hommage, de permettre aux jeunes qui s'intéressent au théâtre de découvrir son histoire et les grandes figures qui l'animent au Bénin".
C'est ainsi parti pour quelques petites heures de brassage où un peu plus d'une trentaine de collégiens et de lycéens, des apprentis acteurs venus de trois horizons différents mais partageant une même passion pour le théâtre, vont se fondre dans une même tournée. Participaient aussi à l'aventure, notamment, Yvon Le Vagueresse, professeur-encadreur de la troupe du Lycée Montaigne, Patrice Tomédé, alias Pat'ace, le styliste chargé de la confection des costumes de scène des acteurs de Montaigne et du Collège Godomey.





A l'Eitb





C'est un Alougbine Dine d'une grande simplicité qui reçoit ses hôtes. Sans formalité particulière, il les introduit dans l'univers de l'Eitb par la grande salle de répétition qu'il annonce et qu'il fait visiter. Une seule formalité à accomplir : se déchausser pour évoluer dans un milieu auquel il faut conférer le prestige d'un temple de la conception créatrice de plusieurs dizaines d'acteurs qui sont passés par là. Quelque part dans l'aile droite, une table sur laquelle se trouvent exposés plusieurs instruments traditionnels de musique qu'Alougbine fait intervenir parfois dans la mise en scène de ses pièces. Explications aux visiteurs des caractéristiques des plus remarquables d'entre eux.



Alougbine Dine, avec ses jeunes hôtes, autour des instruments traditionnels de musique







La grande salle de répétition débouche sur une certaine terrasse au dehors, qui a une histoire légendaire : la pose de la dalle, à la construction de cette terrasse, sur une pièce de monnaie. Tout un symbole d'arrachement de la prospérité au futur.


Alougbine Dine, en jaune, au centre, et ses hôtes sur la terrasse, dans l'arrière-cour de l'Eitb




Tout cet état des lieux fait, c'est maintenant l'étape des confidences avec Alougbine Dine.
Assis à même le sol propre de la grande salle de répétition, entouré de l'ensemble de ses jeunes visiteurs silencieux de curiosité, tel un conteur, il narre ses vingt années d'existence dans le théâtre avant de commencer à en jouir, il narre, il ne fait que narrer, narrer, narrer tout sur sa vie tant convoitée par les jeunes, du début jusqu'à maintenant, du refus de ses parents de le voir faire carrière dans l'art dramatique et à en vivre jusqu'à aujourd'hui où il est reconnu et vit allègrement d'une profession très controversée qu'il assume, de ses misères de jeune ambitieux de faire du théâtre et de ce pragmatique décorateur de scène et d'artiste-peintre, à ce grand expérimenté de 58 ans ayant roulé sa bosse d'ancien exilé du régime Prpb, entre autres, au Gabon, de ce talent africain ayant conquis son premier grand marché de décoration d'une valeur de six millions de francs au Bénin dans les années 1979-1980, à ce père de quatre garçons dont l'aîné a huit ans et demie, de ce fondateur de la célèbre troupe Zama-Hara et formateur du feu grand Joseph Kpogbly, à l'initiateur de l'Ecole internationale de théâtre du Bénin, notamment, Alougbine Dine ne laisse rien traîner de lui, suscitant spontanément sentiments divers : admiration, respect, curiosité, satisfaction, ...



Alougbine, entouré par les élèves à qui il raconte ses aventures, ses différentes expériences, parfois difficiles, dans le théâtre.









Abreuvés du parcours profondément instructif de la grande icône du théâtre béninois, Alougbine Dine, et remontés par un casse-croûte rapide, les jeunes visiteurs prennent congé de lui, appelés à une brève escale sur un autre site culturel. Dans les voitures, nécessité de faire réussir le brassage entre les établissements impliqués dans le Projet. Christel procède au repositionnement des locataires : il faut se frotter à l'autre et goûter à l'ambiance des taxis non climatisés. Expérience engageante pour bon nombre des déplacés.




L'au-revoir d'Alougbine Dine à ses hôtes ...





Vers un vernissage ...



L'étape Eitb franchie, cap vers un centre de loisirs, en remontant de l'Ecole vers Fidjrossè, toujours sur le littoral ; il y a intérêt à être à l'exposition "Remous" qui a cours jusqu'au 1er mai ; elle est de Sophie Négrier, Jessica Vuillaume et Marius Dansou, trois encadreurs des jeunes acteurs du Projet "Théâtre à l'école", dans la catégorie "Photographie" ; les deux premières présentent justement des images prises sur l'itinéraire de la Route des pêches et, le troisième expose cinq pièces de masques en bois de pirogues : ce sont des visages de pêcheurs de la fameuse Route. Prise de contact entre les jeunes et les trois exposants, quelques questions sur l'expo, des réponses rapides, regroupement et concentration pour une photo de famille. Voilà qui sonne le retour vers Fidjrossè et, progressivement, le Lycée Montaigne, point de ralliement et de dispersion vers les domiciles individuels.





Photo de famille des jeunes collégiens et lycéens du Projet avec les exposants Marius Dansou (en chemise carrelée, à gauche), Sophie Négrier et Jessica Vuillaume (les deux femmes blanches en bas, à gauche)





Très prochainement ...




Le Café littéraire du 15 mai 2010 à l'auditorium du Centre culturel français de Cotonou : prochaine manifestation du Projet "Théâtre à l'école" entré dans sa phase active depuis le 29 mars 2010, grâce à l'appui du Service de Coopération et d'action culturelle (Scac) de l'Ambassade de France près le Bénin. Ce Café se déroule entre 16h30 et 18h, sous la forme d'une discussion autour des trois oeuvres théâtrales devant faire l'objet de la représentation de chacun des trois établissements du Projet, plus précisement L'avare de Molière, Certifié sincère de Florent Couao-Zotti et La nuit de Valognes d'Eric-Emmanuel Schmidt. Ce sera avec le modérateur Yvon Le Vagueresse qui s'entretiendra avec justement Florent Couao-Zotti et Tola Koukoui. Bien avant cette étape, les jeunes collégiens acteurs auront visité le Ccf à 16h.



Marcel Kpogodo