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mercredi 23 décembre 2020

Démarrage du projet ’’Spécial Boulev’art’’ de lutte contre le coronavirus

Dans le cadre de l’achèvement du processus préliminaire de sélection des plasticiens 


Le projet d’exposition collective, dénommé ’’Spécial Boulev’art (Artistes dans la rue) de lutte contre la Covid-19’’ débute sur des chapeaux de roue ce mercredi 23 décembre 2020 au ’’Centre'’ de Godomey, sis quartier d’Atropocodji à Lobozounkpa, en longeant la clôture du Complexe scolaire ’’La plénitude’’. Pendant cinq jours d’affilée, plus d’une vingtaine d’artistes plasticiens créeront des œuvres de sensibilisation de la population sur le respect des gestes barrière contre le coronavirus.


Des artistes sélectionnés déjà à l'oeuvre

D’un côté, Dominique Zinkpè partageant sa vision avec certains artistes, Carlos Balley penché sur sa toile, Azé Baba contrôlant le séchage du sable sur un contreplaqué vernis de blanc, Yannick Bobby et Akm 229 travaillant acharnement à découper le même type de bois, Psycoffi matérialisant un fond blanc, d’un autre côté, Marius Dansou, coordonnant un groupe d’artistes autour des spécificités matérielles de manifestation de leur travail, sous le regard attentif de Salinas Hinkati, Responsable administratif du projet en cours. L’ambiance qui règne le mercredi 23 décembre 2020 au ’’Centre’’ de Godomey, le lieu de lancement du projet,’’Spécial Boulev’art (Artistes dans la rue) de lutte contre la Covid-19’’.

Ci-contre, à gauche, Marius Dansou, et, entre autres, debout, Salinas Hinkati

Jusqu’au dimanche 27 décembre, tous ces artistes plasticiens et bien d’autres matérialiseront l’inspiration qu’ils auront proposée en postulant à l’appel à candidatures, lancé le 30 octobre 2020 par le Collectif des Artistes du Bénin (Cab), en partenariat avec ''Le centre'' de Godomey et le Ministère du Tourisme, de la culture et des arts (Mtca). 

A l'extrême- droite, Dominique Zinkpè, sur le terrain, dans ses concertations ...

Il était question qu’ils soumettent au jury de sélection des maquettes de leurs œuvres respectives sur la sensibilisation de la population béninoise au respect des gestes barrière de lutte contre la pandémie du coronavirus.

L'artiste Azé Baba ...

Pour Dominique Zinkpè, Président du Cab, la réalisation du projet concerné constituera la contribution des artistes plasticiens du Bénin à la lutte contre la propagation du coronavirus, étant donné que les œuvres créées seront exposées dans des espaces que fréquente un public massif, sur des places publiques, sans oublier qu’un autre lieu retenu pour le travail des plasticiens en plein air est la place de l’Etoile rouge de Cotonou.

Marcel Kpogodo Gangbè 

dimanche 5 octobre 2014

Selon Denis Abiona : « [...] quand on ne parvient pas à tirer le drap de son côté, on sème le désordre … »

Dans le cadre de l'élection manquée des représentants du secteur théâtral au Ca/Fitheb


Plus de trois semaines après l’élection manquée des représentants des comédiens, des metteurs en scène et des dramaturges dans le Conseil d’administration (Ca) du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), Denis Abiona, candidat favori des metteurs en scène, a accepté de se confier à nous pour faire partager son analyse des événements, en appelant au consensus.


Denis Abiona
Stars du Bénin : Bonjour M. Abiona. Nos informations nous permettent de croire que vous étiez le favori, pour le compte des metteurs en scène, lors de l’élection qui devait se tenir le vendredi 12 septembre dernier, dans le cadre de la désignation des représentants des comédiens, des metteurs en scène et des dramaturges dans le prochain Conseil d’administration (Ca) du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb). Finalement, cette élection n’a pas eu lieu. Pouvez-vous nous dire ce qui s’était passé ?

Denis Abiona : Ce qui s’était passé réellement, c’est que, à l’entrée, ce jour-là, les membres du bureau de vote ont d’abord commencé par vérifier les agréments, ce qui leur a permis d’éliminer, déjà, tous ceux qui n’appartenaient pas au secteur du théâtre. Donc, ils ont fait entrer tous ceux qui avaient un agrément lié à la danse et au théâtre ; c’est ceux-là qui ont été acceptés dans la salle, pour les élections.
Mais, force est de constater que quand les choses sérieuses devaient commencer, les amis ont commencé à soulever un certain nombre de préoccupations que j’avais trouvé légitimes, parce qu’ils ont parlé du décret ayant fixé les conditions de déroulement de l’élection. C’est vrai qu’au niveau de ce texte, il y a des choses qu’on peut corriger, mais, là, le moment n’était pas opportun pour le faire. Quand le débat a évolué, j’ai compris qu’en réalité, les amis s’attaquaient à ma personne ; ils disaient me voir plus dans le domaine de la danse que du théâtre, alors que, moi, je suis metteur en scène, chorégraphe, artiste chanteur et compositeur, je suis Directeur artistique et pédagogique du Centre artistique et culturel (Cac) ’’Oshala’’. Or, dans cette structure, nous faisons du théâtre, de la danse, de la musique, un peu de tout ce qui concerne les arts de la scène.
Donc, ils ont commencé à contester ma présence dans la salle, puisqu’ils prétendaient que mon électorat venait plus du milieu de la danse. Prenons, par exemple, Adolphe Alladé, qui est, certes, connu pour la danse, mais, qui a quinze dates de tournée nationale, chaque année, pour le théâtre. Nos amis disaient que nous avons amené des gens du ballet, alors qu’Adolphe fait de la danse et du théâtre. Des gens comme Stanislas  Dègbo aussi étaient là.
En bref, comme mes amis ont vu que j’étais quand même avec un nombre d’électeurs, qui allait me permettre de gagner, ils ont commencé à faire du bruit … Mais, je dis à mes amis qu’il y a un malentendu entre nous parce que, même quand je prends la danse, il y a une mise en scène qui se fait ; surtout quand vous faites de la danse thématique, vous travaillez autour d’un thème. Donc, il y a une mise en scène qui se fait. En dehors de cela, nous faisons aussi du théâtre, dans son genre populaire et, même au sein du Cac ’’Oshala’’, nous faisons le genre classique ! Voilà que les amis disent que nous sommes seulement du côté de la danse ; cela a fait que les élections n’ont pas pu se dérouler.
Personnellement, j’attends. J’ai appris qu’ils ont écrit et j’ai consulté ma base, parce que, après tout, je suis membre de la Fédération nationale des troupes de danse et de théâtre du Bénin. Nous attendons de voir quand la Direction de la Promotion artistique et culturelle va convoquer le corps électoral pour le déroulement des élections.


Nous avons entendu dire qu’à cette élection, il y avait plus de votants dans le camp du ballet et de la danse que dans celui du théâtre classique. Est-ce que vous confirmez cela ? Comment avez-vous fait ?

Comme vous le savez, quand il y a une élection, il faut battre campagne. Moi, de mon côté, comme je suis de la danse et du théâtre, j’ai contacté les amis qui font la même chose que moi et, ils ont répondu présents, ils sont venus là pour me soutenir. C’est vrai que, si l’élection s’était passée, ceux qui étaient là auraient voté pour moi. Et, même ceux qui font du théâtre classique sont aussi venus  voter pour moi. Donc, j’avoue que j’avais la majorité, ce jour-là. 


Est-ce que vous confirmez qu’il y a une différence entre les hommes du ballet et du théâtre, d’une part, et ceux du théâtre pur, d’autre part, surtout qu’on entend dire que les premiers n’ont pas fait de longues études, qu’ils n’ont pas un niveau intellectuel élevé, qu’ils sont plus brutaux, plus instinctifs, alors que les seconds seraient plus intellectuels ?

Ecoutez, à quoi comparez-vous l’intellect ? Ce jour-là, mon électorat n’avait pas le manteau de danseurs. Je ne voulais même rien dire … Quand certains se voient plus intellectuels, ils veulent me dire que, parmi eux, ils ont tous des diplômes universitaires ? Quand on fouille, ce n’est pas vraiment le cas ! Moi, de mon côté, j’ai fait au moins un Bac+2 ! Donc, on ne peut pas me dire que je ne suis pas un intellectuel … C’est vrai qu’au niveau du théâtre populaire, il y en a beaucoup qui n’ont pas fait de grandes études, ce qui fait qu’on a l’impression que ceux-là sont des gens qui ne réfléchissent pas, alors que l’intellect n’est pas synonyme de diplôme. Moi, je ne veux pas entrer dans ce débat. Quand ils disent que, dans notre groupe, nous n’avons pas de grands diplômes, je le leur concède. Mais, dans ce que nous faisons, on se connaît ; quand on entre dans le domaine du théâtre classique, on sait qui fait quoi et qui a quel diplôme ; on se connaît …
Donc, avec cette affaire de diplôme, ils cherchent tout simplement des prétextes pour distraire l’opinion publique, dans je ne sais quel objectif …


Est-ce que vous pouvez présenter un peu votre parcours ?

J’appartiens au Centre artistique et culturel ’’Oshala’’, ’’Oshala’’ qui veut dire ’’La grande divinité’’. Mais, je n’ai pas commencé mes expériences avec cette structure, j’étais le metteur en scène et le chorégraphe de l’Ensemble artistique et culturel ’’Towara’’, que tout le monde connaît. C’est à ce niveau que j’ai commencé à faire de la mise en scène. Par la suite, j’ai décidé de prendre mes responsabilités et, c’est là où j’ai mis en place le Centre artistique et culturel Oshala, en 2006 ; nous y faisons de la danse, du théâtre, de la musique moderne d’inspiration traditionnelle. Chacun de ces domaines constitue une section avec, à sa tête, un responsable. Concernant le Cac ’’Oshala’’, j’en suis le Directeur artistique et pédagogique. Nous nous sommes lancés dans la formation des élèves, une des activités du Centre, puisqu’ils constituent la relève efficiente de demain.


Avez-vous un appel à lancer ?

Nous avons l’obligation de nous mettre ensemble pour que la politique n’entre pas dans la culture, parce que tout se passe de telle sorte qu’aujourd’hui, on veut tout politiser si bien que quand on ne parvient pas à tirer le drap de son côté, on sème le désordre. L’appel que j’ai à lancer est que, nous sommes dans le domaine et nous y resterons, donc, si nous sommes divisés, on ne peut rien ; il faut que nous restions soudés et que nous nous entendions. Il faut que nous cultivions l’écoute ; quand l’autre parle, il faut que son interlocuteur ait la patience de l’écouter. Pour finir, je dirai que « ce qui nous réunit est plus fort que ce qui nous divise ».



Propos recueillis par Marcel Kpogodo

dimanche 14 septembre 2014

Claude Balogoun, la poigne du monde culturel béninois

Selon l'homme, « On est en Afrique et, la manière de parler importe, la manière d’aborder le sujet avec les gens importe ... »


Avec sa réélection spectaculaire, tout dernièrement, au Conseil économique et social (Ces)  et sa présence, subtilement remarquable, forte, dans la désignation des différents représentants des acteurs culturels dans le Conseil d'administration (Ca) du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), Claude Balogoun s'impose comme l'incontournable stratégie gagnante du système culturel, au Bénin. Nous l'avons rencontré, aux alentours de la Salle Vip du Ministère de la Culture, le vendredi 12 septembre dernier, positionnant, avec quelques lieutenants, ses pions, en préparation de la fatidique élection des derniers membres du Ca/Fitheb. Sa réponse à nos questions montre que l'homme est bel et bien conscient d'une force de frappe qu'il détient et qu'il ne doit en rien au hasard ...


Kokou Claude Balogoun
Stars du Bénin : Bonjour M. Claude Balogoun, vous êtes Conseil au Conseil économique et social (Ces). Nous vous avions vu, le mardi 9 septembre dernier, à la Salle de conférence de la Direction de la Promotion artistique et culturelle (D/Pac), dans le cadre de l’élection du représentant des promoteurs culturels au prochain Conseil d’administration (Ca) du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb). Ce vendredi 12 septembre, nous vous voyons encore, non loin de la Salle Vip du Ministère de la Culture, de l’alphabétisation de l’artisanat et du tourisme (Mcaat), en train de calmer les ardeurs et de suivre de près l’élection des représentants respectifs des metteurs en scène, des comédiennes, des comédiens et des dramaturges au même Ca du Fitheb. Quelle est la signification de votre présence à ces différents lieux ?

Claude Balogoun : Merci, cher ami. Je vais répondre en commençant par vous donner l’exception qui confirme la règle. L’exception, c’est la désignation des journalistes culturels au Ca/Fitheb ; vous ne m’avez pas vu à cet événement, même si je suis journaliste, par ailleurs, je ne suis pas reconnu comme tel, c’est pour cela que vous ne m’avez pas vu là-bas. Alors, si vous m’aviez vu avec les promoteurs culturels, c’est parce que j’en suis un, ayant la structure qu’on appelle ’’Gangan production’’, qui est complètement en règle vis-à-vis des textes qui régissent le secteur. Donc, j’ai été convoqué dans le corps électoral pour voter dans le cadre de la désignation du représentant des promoteurs culturels.
Aujourd’hui (Le 12 septembre, Ndlr), je suis là. Vous n’êtes pas sans savoir que je suis comédien, metteur en scène, cinéaste et producteur. Aujourd’hui, on est venu pour élire le représentant des comédiens, des metteurs en scène, des dramaturges ; toutes ces corporations, j’y évolue ; je n’ai pas demandé à Dieu de me faire pluridisciplinaire. Donc, je suis là, tout simplement.
Par contre, je ne suis pas dans la salle. Je ne suis pas dans la salle, tout simplement parce que, d’abord, ce matin, j’avais une production audiovisuelle à aller assurer. Deuxièmement, je me dis que les associations dans lesquelles on évolue, il y a des gens valables qui peuvent être dans la salle pour désigner convenablement et valablement toutes ces différentes personnalités qui vont siéger au Ca/Fitheb. C’est simplement pour ça.
Je suis venu juste en supervision pour regarder si les choses se passent bien ou pas : ça chauffe un peu dans la salle, j’essaie de calmer les gens comme je peux, tout simplement parce qu’un Conseiller de la République, représentant les artistes au Conseil économique et social est, en réalité, la personne, outre le Ministre de la Culture, qui est à l’Exécutif, la personne à même de semer la paix dans toutes les disciplines qui représentent tous les artistes au Bénin. Je suis comme le Président de la République des Artistes ; je suis obligé de les calmer.


J’ai l’impression que votre présence sur les lieux de cette élection manifeste une grande influence de votre part sur le secteur culturel au Bénin …


Oui, si vous avez été élu, au niveau des artistes, sur la base de 538 personnes qui vous ont accordé leurs suffrages, contre 10 abstentions, je pense qu’en réalité, cela va sans dire que j’ai montré une certaine influence dans le milieu ; 538 personnes, c’est quand même beaucoup, dans le milieu artistique, pour dire : « Celui-là qui a pu mobiliser des gens, du Sud jusqu’au Nord, c’est quelqu’un à qui on doit vouer le respect, parce qu’il a son mot à dire … »
Les électeurs qui sont dans la salle, actuellement, il y en a qui sont partis du Nord, hier, il y en a qui sont venus de Parakou, de Natitingou ; ils sont tous venus me voir, en tant que leur représentant, pour me dire : « M. le Conseiller, nous sommes là déjà, pour participer au scrutin ». Voilà, c’est normal …


Quel est le secret de cette influence ?


Mon secret est simple : j’essaie de travailler positivement, j’essaie d’être avec tout le monde, de répondre à la sollicitation de tout le monde ; cela me fait dépenser beaucoup d’argent, me fait dépenser beaucoup d’énergie mais, je suis bien obligé d’être à l’écoute de tout le monde. Je n’ai pas de camp, je n’ai pas de clan. Dans la salle, il y a différents candidats ; je peux vous assurer que tous les candidats sont passés me voir et j’ai pu les aider tous, comme je le peux. Je ne peux pas dire comment je les ai aidés … Mais, tous les candidats, de quelque bord que ce soit, sont passés me voir.
Alors, je n’ai pas de secret ; si secret il y a, c’est que ma porte est ouverte à tout le monde, ma poche aussi est ouverte à tout le monde et, moi-même, je suis ouvert à tout le monde. Ce n’est que ça, mon secret ; je souhaite que beaucoup de Claude Balogoun, ouverts comme ça, existent dans le secteur, pour que les choses puissent changer vraiment.


Dans les coulisses, on dit que vous avez la mainmise sur beaucoup d’associations, ce qui vous permet d’avoir vraiment cette influence-là. Est-ce que vous confirmez cela ?


La mainmise, je ne sais pas de quoi vous parlez. Je maîtrise véritablement les hommes, ce ne sont pas les associations que je maîtrise ; ce sont les hommes qui animent les associations. La dernière fois, si on a eu cinq cents et quelque personnes, cela veut dire qu’il a eu ce nombre d’associations, divisé par trois ; toutes ces associations ont été négociées, une à une, du Nord jusqu’au Sud. Je ne peux pas refuser aux autres entrepreneurs culturels de faire pareil ; nous, on va vers les gens pour leur parler.
La preuve : votre Association, ’’Le Noyau critique’’, était venue me voir, la veille du vote, n’est-ce pas ? Alors que je n’avais pas appelé ’’Le Noyau critique’’, parce que cette organisation avait estimé que j’avais des principes qui rencontraient les siens, que j’avais une manière qui rencontrait les siennes, que j’avais un plan, un programme qui pouvait l’arranger. Donc, ’’Le Noyau critique’’ s’était rapprochée de moi pour me demander : « Est-ce qu’on peut te soutenir ? Est-ce qu’on peut faire quelque chose ? » Le débat s’est bien passé, le jour-là ; la preuve en a été que mon vote a été éclatant et, je suppose que parmi les 538 personnes, ’’Le Noyau critique’’ a voté pour moi …
Est-ce qu’on ne peut pas dire que je maîtrise ’’Le Noyau critique’’ ? Je pense que c’est oui ! Encore que ’’Le Noyau critique’’ a son indépendance.
Lorsqu’il y a une échéance, je sais comment approcher cette association pour qu’elle aille dans le sens que je souhaite. La preuve, pour le vote des journalistes culturels, j’ai dû appeler les gens du ’’Noyau critique’’ pour savoir si on pouvait encore se voir pour que vous puissiez nous aider ; le candidat que j’ai souhaité a été élu, même si celui-ci a fait son travail à son niveau, unilatéralement.
Ce n’est pas que je maîtrise les associations, il n’y a pas une autre manière de maîtriser … On est en Afrique et, la manière de parler importe, la manière d’aborder le sujet avec les gens importe. Donc, moi, j’ai une manière que les gens qualifient de bonne, de les approcher, de les solliciter, de leur demander des services, et les gens me les rendent facilement.
La preuve aussi en est que lorsque les gens ont leur festival, leur manifestation, je n’hésite pas à imprimer des affiches pour eux, à leur envoyer des caméras, par mes maigres moyens, 50 mille, 100 mille, pour les aider à organiser leur manifestation. De toute façon, il ne peut en être autrement, parce que si vous regardez les affiches que les gens mettent partout pour les manifestations, il y a toujours le logo de ma structure ’’Gangan production’’ là-dessus. Je crois que ce n’est pas gratuit ; on ne met pas le logo des autres promoteurs comme ça, c’est parce que je suis ouvert, d’une certaine manière, et que je contribue, d’une certaine manière.


On a l’impression qu’il faut aussi dépenser beaucoup d’argent pour avoir cette influence-là …


Non, je ne dépense pas … Je vous ai dit, tout de suite, que je donne une caméra ; si on doit calculer cela, effectivement, c’est de l’argent … Quand on fait le budget d’une manifestation, la captation est quelque chose qu’on facture. Si vous la facturez à 500 mille, et que vous venez voir Claude Balogoun, et qu’il vous dit de donner 100 mille, cela veut dire qu’il a participé de 400 mille, et ce n’est pas qu’il a sorti cette somme d’argent de sa poche ; ce n’est pas que j’ai l’argent, je n’ai rien, j’ai de la difficulté à payer les salaires de mon personnel, ce mois-ci, je n’ai rien … Mais, j’ai une manière de répondre aux gens, en temps et en heure, c’est cela qui les aide, ce n’est pas une question d’argent, je n’en donne pas ; ’’Le Noyau critique’’, est-ce que vous avez eu un rond, pour venir voter pour moi ? En quoi on dépense de l’argent ? Ce n’est pas une question d’argent …


Avez-vous un appel à lancer aux futurs représentants du monde culturel, en général, au Ca/Fitheb ?


Deux choses importantes : d’abord, vis-à-vis des réformes, moi, je suis un légaliste ; dès lors que l’institution qui gère la culture a décidé de mettre en place des réformes, si nous voulons exercer dans ce secteur, et travailler avec cette institution, nous sommes obligés de répondre à ces réformes. Je demanderais à tous les acteurs culturels de fournir les documents pour aller prendre leur carte professionnelle, aux associations de fournir les documents pour aller prendre leur agrément, et d’être à l’écoute des autorités, pour participer à l’éclosion de la Culture.
Deuxièmement, je demanderais aux autorités de diffuser, le plus largement possible, les informations essentielles dont les gens ont besoin pour que cela ne crée pas, à chaque fois, des frustrations.
Dernièrement, les nouveaux membres du Ca/Fitheb, qui vont siéger, je demanderais que, très tôt, ils s’approprient les nouveaux textes du Fitheb, qu’ils comprennent comment cela doit fonctionner et qu’ils aident le nouveau Directeur qui va venir à réussir véritablement sa mission, pour que le Fitheb redore effectivement son blason. Je souhaiterais qu’il n’y ait pas de division là-dedans, je souhaiterais que, même si les membres sont de différents camps, qu’ils s’entendent pour travailler ensemble, je souhaiterais également, enfin, qu’il n’y ait pas d’antagonisme avec l’autorité : avec tout Conseil d’administration, s’il y a brouille avec l’autorité, les choses ne marchent pas ; nous, on ne souhaite pas ça, je ne souhaite pas que cela arrive.
Je souhaite que ces nouveaux membres élus du Ca/Fitheb brisent complètement les liens avec les ailes de l’équipe de tous les anciens Directeurs du Fitheb, et qu’ils réinventent une autonomie créative qui pourrait nous permettre de réussir véritablement la mission qui est de faire remonter le Fitheb dans ses lettres de noblesse.          



Propos recueillis par Marcel Kpogodo

mercredi 10 septembre 2014

Happy Goudou représentera les Journalistes culturels au Ca/Fitheb

A partir d'un scrutin d'une simplicité absolue

Le représentant des Journalistes culturels dans le prochain Conseil d'administration (Ca) du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb) est connu, à l'issue d'un scrutin très simple, depuis ce mercredi 10 septembre 2014. Il s'agit de Happy Goudou, journaliste et animateur culturel exerçant à Radio Planète.
Happy Sylvestre Goudou
2 voix pour, 0 contre, 0 nul, 0 abstention. C'est le verdict du vote ayant débouché sur l'élection de Happy Sylvestre Goudou, membre de l'Association "Le Noyau critique", l'organisation agréée par la Direction de la Promotion artistique et culturelle du Ministère de la Culture, dont il a été le candidat. La simplicité du processus de vote s'explique justement le fait que les autres associations de journalistes culturels n'ayant pas fourni un dossier d'obtention d'agrément au niveau de la structure ministérielle concernée, seule l'Association "Le Noyau critique" s'est vu habilitée à présenter un candidat et à envoyer un représentant pour prendre part au vote.
Après la proclamation de son élection, Happy Goudou n'a pas manqué de se confier aux journalistes présents : 
« Je vous remercie, vous, mes amis, qui avez toujours compté sur moi et qui m’avez donné encore cette chance de nous représenter au sein de cet organe. 
« Mes remerciements vont aussi à l’endroit du Ministre de la Culture, Jean-Michel Abimbola, qui est le seul Ministre, le premier Ministre de la Culture, qui a compris qu’un journaliste peut rester dans un concept d’administration, qui plus est, un festival international qui est la seule organisation, en matière de théâtre, en Afrique, d’envergure internationale.
« On ne peut jamais faire la promotion d’une organisation, vouloir la mettre sur la sellette, sans les journalistes, sans les médias ;  c’est ce que le Ministre de la Culture, Jean-Michel Abimbola et son équipe, très dynamique, ont compris et, malgré la réticence de certains membres du Conseil d’administration défunt, qui ne voulaient pas qu’un journaliste culturel intègre le Conseil d’administration du Fitheb, malgré leur résistance, cela a été fait et, là, justement, je crois que c’est devenu un défi pour nous, les journalistes, de prouver réellement que nous avons réellement notre place au sein de ce Conseil d’administration. 
« Je crois que c’est un grand défi qu’on nous a lancé ; nous avons eu cette victoire mais, pour nous, c’est encore un défi, parce qu’il faut pouvoir l’assumer, il faut démontrer effectivement que nous méritons cette place que l’équipe du Ministre Jean-Michel Abimbola nous accordée parce que, justement, c’est sous cette équipe que nous constatons la réalité de ce fait. Depuis les Journées de réflexion des 6 et 7 juin 2013, à Grand-Popo, l’idée a été émise, c’est vrai, à la plénière, où tout le monde n’était pas d’accord mais, après, il a fallu beaucoup de négociations, beaucoup de lobbying, pour que les esprits soient éclairés. Aujourd’hui, c’est chose faite et j’en remercie Dieu, je remercie le Ministre de la Culture pour cette confiance placée en nous, je remercie tous les acteurs culturels qui, finalement, ont compris qu’effectivement, il fallait un journaliste culturel au sein du Conseil d’administration du Fitheb, pour que le Fitheb puisse avoir une autre dimension, une dimension positive, toujours ascendante ... »
En rapport avec les élections comptant pour le choix du reste des membres du Ca du Fitheb, le vendredi 12 septembre reste la dernière étape qui permettra d'assister à la désignation, par leurs pairs, d'un metteur en scène, de deux comédiens et d'un dramaturge. Ce sera à la Salle Vip du Ministère de la Culture, en début de matinée. 

Marcel Kpogodo

mardi 25 février 2014

Rencontre d'Ousmane Alédji avec la presse béninoise

« Ne vous inquiétez pas, on va réussir avec le concours de tous … »


Le Centre culturel ’’Artisttik Africa’’ a abrité la première rencontre d’Ousmane Alédji, Directeur intérimaire du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), avec la presse culturelle béninoise. Ce contact lui a permis de faire connaître le tempérament particulièrement positif, chaleureusement confiant et nationaliste sur le fondement duquel il conduira sa mission d’organisation de la version 2014 de la biennale théâtrale béninoise d’envergure internationale.

Ousmane Alédji, face aux journalistes culturels.
Face aux hommes des médias, en ce début d’après-midi du lundi 24 février 2014, Ousmane Alédji, Directeur intérimaire du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), nommé ce même jour par Arrêté ministériel n°0072/MCAAT/DC/SGM/CTJ/DRFM/DRH/SA, pris par Jean-Michel Abimbola, Ministre béninois de la Culture, a dégainé une série de paroles boostantes ne laissant aucune ambiguïté sur la méthode qu’il entend mettre en œuvre pour conduire la mission qui lui incombe : organiser le Fitheb 2014.
En premier lieu, il a précisé les deux raisons pour lesquelles il a senti la nécessité de rencontrer les journalistes. Selon lui, la première d’entre elles se rapporte au fait que cet événement, qu’il projette de tenir en août ou en octobre de la présente année, constitue pour lui un label qu’il faut construire et défendre aux niveaux national et international. A cet effet, il a clarifié sa mission en ces termes : « Sauver le Fitheb, le faire renaître, le rendre crédible, le défendre et le vendre. » Dans ce cadre, l’évolution dans les échanges lui a permis de faire constater qu’il orientera vers l’administration publique toutes les dettes non apurées par l’équipe sortante, de même qu’il entretiendra de bonnes relations avec Pascal Wanou, le Directeur auquel il succède directement, vu qu’il le considère comme un expert, une personne ressource. En outre, à en croire Ousmane Alédji, les rapports futurs avec Erick-Hector Hounkpè, Directeur nommé par le Conseil d'Administration sortant du Fitheb, dépendent de ceux que celui-ci souhaite qui soient. Et, se présentant comme une personnalité sans camp, il ne s’est pas inquiété de l’ambiance délétère dans lequel végète la biennale au moment de sa nomination.
Quant à la seconde raison qui l’a motivé à prendre langue avec les journalistes, Ousmane Alédji, dans un ton rassembleur et concertatif, a montré qu’ils occupaient une place stratégique dans la réussite de son processus, ce qui l’a amené à ne pas économiser son appel envers eux : « Travaillez avec nous à pacifier l’environnement culturel béninois ». Il voudrait ainsi qu’ils ne soient pas les relais des « causes petites », mais celui de la manifestation du « rayonnement des énergies positives ». A ce niveau, son mot d’ordre est clair : « Le pays d’abord ! », montrant que « personne n’est au-dessus du pays, quelle que soit sa cause ». Une manière de convaincre les professionnels des médias à considérer le Fitheb comme une richesse du patrimoine national dont leur plume de traduction des activités devrait toujours amener à rehausser l’éclat.
L’élan volontairement optimiste très communicatif de l’homme a achevé de distiller dans la salle de conférence qu’une ère nouvelle s’ouvrait pour le Fitheb, celle d’un gagnant qui, ayant toujours travaillé à son propre compte et non pour l’administration publique dont il prend au sérieux les goulots d’étranglement de fonctionnement ne ferme pas les yeux sur les leçons des expériences de ses prédécesseurs et maintient ces yeux plus braqués que jamais sur une vision du Fitheb, sa vision, dont toute la force et la grandeur se révèleront à travers ce qu’il réussira à faire de cette biennale, après son mandat.




Quel profil pour Ousmane Alédji ?


Le nouveau patron du Fitheb, connu pour sa clairvoyance, pour son horreur des compromissions et pour son verbe coupant, a une trempe des plus consistantes. Ce rouleau compresseur de bientôt 44 ans présente l’envergure d’un jeune baobab, d’une « âme bien née » chez qui la valeur n’a pas attendu le nombre des années ; c’est ainsi que, très tôt, il accumule les galons dans son domaine professionnel de base : le théâtre. Comédien, metteur en scène et dramaturge pour plus de 35 spectacles sur lesquels il a travaillé à la réalisation, directeur artistique et directeur d’ateliers de formation en arts dramatiques, déjà membre, dans le passé, du Conseil d’administration du Fitheb, il est aussi Président de la Section ’’Théâtre’’, du Conseil national des arts et de la culture du Bénin (Cnac). Directeur et metteur en scène du Théâtre ’’Agbo-N’koko’’, Directeur-fondateur et Directeur du Centre culturel ’’Artisttik Africa’’, Ousmane Alédji détient une formation et une pratique de journaliste, de même qu’il a été Expert de l’Organisation internationale de la Francophonie. En matière de distinctions, elles sont innombrables. Les tournées de l’homme à travers le monde, pour des représentations théâtrales ou pour des résidences d’écriture ont fourbi son regard et ciselé une vision pour le théâtre béninois, celle qu’il doit se donner les coudées franches pour mettre en œuvre dès à présent, avec son mandat d’organisation du Fitheb 2014.     


Marcel Kpogodo

vendredi 21 février 2014

Un Directeur intérimaire du Fitheb bientôt nommé

Pour la tenue effective de l'événement en 2014


Le Ministre Jean-Michel Abimbola, entouré des membres de son cabinet.
La Salle Vip du Ministère de la Culture a accueilli, le jeudi 20 février 2014, une rencontre d'échanges entre le Ministre de la Culture, Jean-Michel Abimbola, son cabinet et ses directeurs centraux, d'une part, et les acteurs, promoteurs et journalistes culturels, d'autre part. Il s'agissait pour l'autorité d'échanger avec ses interlocuteurs sur la suite à donner au processus de restructuration du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), après la signature par le Gouvernement, le 30 décembre 2013, du Décret n°2013-547 "portant création, attributions, organisation et fonctionnement du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb)". Il ressort de la réunion que, dans les prochains jours, d'importantes nominations de la part du Ministre remettront en marche la machine Fitheb.

Un Directeur intérimaire du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb) et un Comité provisoire de supervision du Festival, tenant lieu de Conseil d'Administration et chargé de doter cette manifestation théâtrale d'envergure internationale de ses textes fondamentaux. Voilà les instances que le Ministre Jean-Michel Abimbola se fera le devoir de nommer dans les prochains jours.
Cette décision relève de la dernière concertation des acteurs culturels, tenue hier, après celle ayant eu lieu le 6 février dernier. "La multiplication des contacts n'est pas un aveu de la difficulté à décider", a affirmé le Ministre, au cours de la rencontre qu'il a eue, entouré des membres de son cabinet, en présence de ses directeurs techniques, et face aux acteurs, promoteurs et journalistes culturels, le jeudi 20 février 2014, dans la Salle Vip du Ministère, expliquant, par ces mots, que la décision de cette double nomination est l'aboutissement d'un ballet de séances de concertation avec les personnalités et les représentants des structures privées concernées par le déroulement du Fitheb.
Pour en arriver à ce niveau, il a fallu que Jean-Michel Abimbola écoute toutes les parties possibles et réussisse, enfin, ce jeudi 20 février, à faire le consensus autour de l'organisation obligatoire du Fitheb en 2014, prenant de sérieuses options pour honorer ce qu'il faut considérer comme la quatrième promesse que le Gouvernement s'était fait, étant entendu que les trois premières étaient de ne pas dissoudre le Conseil d'administration sortant avant la fin de son mandat, de ne pas faire valoir un candidat et de ne pas mettre en place une administration provisoire du Fitheb.
Ainsi, le Directeur intérimaire, selon les propos du Ministre, aura pour seule mission d'organiser un Fitheb 2014 qui, apparemment, en sera un de transition, ce après quoi il quittera son poste pour laisser s'installer son successeur. Celui-ci ne pourra alors être connu qu'après le laborieux travail du Comité provisoire de supervision du Festival, qui sera constitué de certaines étapes clés : doter le Fitheb de ses Statuts et de son Règlement intérieur, lancer les candidatures au poste de Directeur, recevoir les dossiers, retenir ceux conformes, noter ceux-ci, retenir les trois meilleurs candidats qui feront l'objet d'une proposition au Ministre de la Culture qui, en fin de compte, optera pour un seul nom qu'il transmettra au Conseil des Ministres. Et,  le Directeur sera nommé officiellement par le Gouvernement.
Concernant le Conseil d'Administration du Fitheb, Jean-Michel Hervé Babalola Abimbola a laissé entendre que, dans certains ministères, les représentants sont déjà connus et qu'il ne reste que les acteurs et les journalistes culturels à élire les leurs. Avec de telles avancées, les zones d'incertitude s'estompent progressivement et permettent d'espérer que la restructuration de ce Festival sera une réussite.

Marcel Kpogodo   

dimanche 20 janvier 2013

Destruction de '' L'homme debout '' à Ouidah

Coup de gueule des artistes béninois

L'oeuvre détruite, ''L'homme debout'' de Bruce Clarke, une femme debout ...
En marge d'un reportage sur un vernissage à la Place du Souvenir, ex-Place des Martyrs de Cotonou, ce samedi 19 janvier 2013, des artistes béninois, Prince Toffa, Thierry Oussou (Ces deux premiers ont fait partie de la construction collective de '' Lhomme debout '' avec Bruce Clarke) et Marius Dansou, ont réagi concernant le rasage, sur les ordres du Ministère de la Culture du Bénin, sur le site de la Porte du Non-Retour à Ouidah, de l'Oeuvre artistique collective de sept artistes béninois, patronnée par le plasticien Sud-africain, Bruce Clarke, dénommée ''L'Homme debout''. Elle avait été réalisée sous l'initiative de la Fondation Zinsou. Cet artiste mondialement connu s'est déjà illustré dans ce genre de chef-d'oeuvre dans un pays comme le Rwanda sur les lieux de mémoire du génocide des Tutsis .



L'artiste-plasticien Prince Toffa : 
" Ce qui m'a fait mal, moi, dans cette affaire, c'est que, faisant partie du ''workshop de Bruce Clarke'' qui était passé au Bénin, c'est que nous avons travaillé de manière acharnée pour deux semaines avant d'avoir accroché la toile et, il paraît que c'est le Ministre de la Culture qui a donné l'ordre qu'on la casse ... Ce qui me fait mal, c'est l'oeuvre d'art cassée ; on ne peut pas casser une oeuvre d'art, c'est une toile de 8m x 3m ! On aurait pu l'enlever ... (Visage très amer) On aurait pu l'enlever avant de casser l'endroit ! On ne peut pas casser une oeuvre d'art, c'est impossible ! Si c'était le Ministre de la Défense ou le Ministre des Travaux Publics, on aurait pu comprendre cela ! Là, maintenant, on parle du Ministre de la Culture, quelqu'un qui est censé connaître la Culture, la valeur d'une oeuvre d'art ! Je suis désolé, c'est impossible, c'est terrible ! Je ne suis pas du tout content ... "

L'autre plasticien, Thierry Oussou : 
" Un Ministre ? Donner l'ordre d'aller casser une oeuvre ! C'est vraiment dommage ! A sa place, moi, j'aurais démissionné, même si c'est qu'on m'avait demandé de le faire ... On aurait pu décrocher l'oeuvre et casser le mur ! Ce mur était resté là pendant très longtemps avant qu'on ne travaille sur une bâche tissée ... On aurait pu appeler la Fondation Zinsou pour lui dire : " Venez enlever la bâche ... " On est en train de se battre pour que la population accepte l'art béninois mais, lui, il est en train de faire le contraire ! Nous, nous sommes contre le fait qu'ils aient cassé l'oeuvre ! Il peut y avoir quelque chose entre le Ministre et la Fondation ; nous, on ne veut rien en savoir. Mais, c'est l'acte que moi, je condamne ! " 

Le plasticien, spécialiste des Masques, Marius Dansou : 
" Franchement, il faut placer des gens à la place qu'il faut ! Moi, je suis désolé qu'un Ministre de la Culture puisse donner l'autorisation de casser une oeuvre ... J'ai été choqué quand j'ai appris l'histoire ... Comment on peut casser une oeuvre d'art ? On ne peut pas détruire une oeuvre d'art ! Il y a de l'émotion là-dedans ! Cela a été conçu par des artistes ! Cela a été réfléchi, pensé, pendant des années ! Je suis désolé ! On ne peut pas détruire une oeuvre d'art comme ça, par amour et par respect pour l'art ! Je suis désolé ! Je suis vraiment désolé ! Actuellement, là où je suis, je suis choqué, je n'arrive même pas à m'exprimer comme il faut ... " 

Propos recueillis par Marcel Kpogodo

mardi 19 avril 2011

Culture au Bénin

Activités culturelles à Cotonou




Une semaine chargée pour les Arts vagabonds




Les Arts vagabonds rezo Afrik Bénin, une association béninoise dont le Président est l'homme de théâtre, Christel Gbaguidi, se met à nouveau en vue à travers le Projet ''Théâtre à l'école''. Ceci a fondé une conférence de presse tenue par cette personnalité, le jeudi 07 avril 2011, à l'Institut français du Bénin, ex-Centre culturel français, qui a abordé l'évolution du travail de formation dramatique des élèves, dans les collèges sélectionnés. Deux jours plus tard, le samedi 09 avril, c'est une descente sur l'Ecole internationale de théâtre du Bénin (Eitb) d'Alougbine Dine, qui a relancé l'aspect visible des activités du Projet.


A à en croire Christel Gbaguidi, Président de l'Association Arts vagabonds rezo Afrik Bénin, initiateur du Projet ''Théâtre à l'école'', au cours de la conférence de presse qu'il a animée, ce jeudi 07 avril dernier, à l'Institut français du Bénin, ex-Centre culturel français de Cotonou, ce creuset de formation des apprenants des collèges et lycées du Bénin, qu'est ''Théâtre à l'école'', a connu deux mois sous un grand silence, mais avec un travail ardent sur le terrain, qui a consisté en la préparation pratique de quatre-vingts (80) élèves en provenance du Lycée Montaigne, du Collège Père Aupiais, du Ceg Godomey et de l'Ecole secondaire des métiers d'arts (Esma) d'Abomey-Calavi, sur les techniques devant leur permettre de représenter sur scène, respectivement, les pièces de théâtre, La cantatrice chauve d'Eugène Ionesco, Les précieuses ridicules de Molière, Le secret de la dune de B. Diallo et Cadavre mon bel amant d'Ousmane Alédji. Selon Christel Gbaguidi, entouré de son équipe, les représentations théâtrales se tiendront à l'Institut français du Bénin, respectivement, les 25 et 28 mai, puis les1er et 04 juin. Aussi, les deuxième et quatrième pièces feront l'objet d'un autre jeu à l'Esma, les 16 et 23 juin, dans les contextes respectifs de la Journée internationale de l'Enfant africain et de la Journée des Ecoles Sos. En outre, l'orateur a partagé que la deuxième édition de ''Théâtre à l'école'' reste fidèle à la vocation d'éducation artistique du Projet et qu'elle veut attirer l'attention des élèves sur les réalités socio-culturelles du milieu théâtral au Bénin. Pour finir, il a annoncé que le projet concerné, dont les partenaires sont l'Institut français du Bénin et le Ministère béninois de la Culture, a mis en place un certain nombre d'activités périphériques dont la toute première devait se dérouler le samedi 09 avril, avec la visite de l'Ecole internationale de théâtre du Bénin (Eitb), fondée par Alougbine Dine.


A l'Ecole internationale de théâtre du Bénin (Eitb)



Aux environs de 15 heures, ce samedi 09 avril 2011, un beau monde débarque de bus à l'Ecole internationale de théâtre du Bénin (Eitb), située à Togbin, sur le parcours de la Routes des pêches. Il est constitué par les 80 élèves des 4 établissements scolaires appartenant au Projet "Théâtre à l'école", que sont le Lycée Montaigne, le Collège Père Aupiais, le Ceg Godomey et l'Ecole secondaire des métiers d'arts (Esma), des professeurs et praticiens du théâtre, encadreurs de ces enfants, puis de Christel Gbaguidi et de son équipe.


Alougbine Dine, très respecté homme de théâtre béninois, maître des lieux, accueille ses hôtes et, quelques minutes plus tard, les installe confortablement à même le sol, dans ce qui semble, ni plus ni moins, une grande salle de répétition.





Alougbine Dine, planchant devant son jeune auditoire assidu








Vue sur un autre groupe d'auditeurs





Le jeune public, vu par un autre angle ...




Fidèle Anato, Metteur en scène des élèves de l'Esma, pour Les précieuses ridicules








Christel Gbaguidi, attentif aux considérations développées par son ancien maître, Alougbine Dine

Et, c'est parti pour une présentation très fournie de sa part sur l'historique du théâtre au Bénin.



Alougbine Dine, infatigable ...



Ensuite, quelques-unes des troupes présentes donnent, en avant-goût, un court extrait de leur pièce.



Des élèves du Ceg Godomey, en plein jeu.




La partition de jeu des actrices du Lycée Montaigne.





Alougbine Dine, corrigeant et éclairant, rectifiant ...

Ceci suscite des observations, aussi bien humbles que porteuses, de la part d'Alougbine Dine. Puis, sur la base de quelques simulations de manifestations de scène, il orchestre une bonne synthèse sur un thème plus que jamais alléchant : "Le jeu de l'acteur sur scène".















Serge Zossou, Membre de l'équipe de Christel Gbaguidi, participait aussi à la manifestation.














Philémon Hounkpatin, Professeur d'Histoire de l'art à l'Esma, parmi ses élèves ...

Enfin, dans une atmosphère bien détendue par un bon casse-croûte sonnant le glas des activités de la sortie, les élèves acteurs, de même que leurs encadreurs et les membres des Arts vagabonds rezo Afrik Bénin, prennent la route du retour pour Cotonou, dans les environs de 18 heures.



Les élèves, apparemment satisfaits de l'expérience, se préparent à prendre le départ, Christel Gbaguidi, à l'extrême droite.













Réalisation : Marcel Kpogodo