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jeudi 20 avril 2023

Asprina-Kiffouly, pour la protection spirituelle de l’enfant

A travers la performance artistique, ’Le dieu de l’enfant’’


Les artistes contemporains, Asprina et Youchaou Kiffouly, ont réalisé une performance artistique, le lundi 27 février 2023, dans les environs du Centre culturel ’Ouadada’’ à Porto-Novo. Intitulée ‘’Le dieu de l’enfant’’, elle a permis d’attirer l’attention sur le caractère déterminant de l’influence spirituelle des parents sur leurs enfants.


Asprina et Youchaou Kiffouly, dans l'oeuvre-divinité relevant de la performance, ''Le dieu de l'enfant''

Un géant panier, en forme de globe, au sol, et d’où émerge la tête d’un homme et d’une femme assis côte à côte, le visage et le buste blancs de farine de maïs, aussi enduits d’une certaine mixture tirant sur le jaunâtre. L’installation ayant fait la substance de la performance, ’’Le dieu de l’enfant’’, qu’ont tenue Asprina et Youchaou Kiffouly, deux artistes contemporains, le lundi 27 février 2023, à Porto-Novo, la capitale du Bénin. A l'état-civil, la première répond au nom de Prisca Nina Assogba.


Le contexte de cette performance artistique était l’organisation de la première édition de la biennale internationale de performance d’art, ’’Dow’art’’ 2023. Les guerres en constituaient le thème central. De manière spécifique, celle en jeu, au cours de la performance d’Asprina et de Youchaou Kiffouly, était la guerre au sein de la famille. En effet, le père et la mère ont la capacité de produire un impact positif ou négatif sur leur progéniture. Cette influence détermine aux enfants un avenir heureux ou malheureux.


Il se justifie le positionnement en un totem ou en une divinité du bloc que formaient les deux personnages immobilisés dans le panier et arrosés d’ingrédients destinés à ce genre d’instance sacrée : entre autres, de la farine de maïs et de l’huile de palme. Ce couple de parents est un dieu pour les enfants qu’ils ont engendrés, d’où ce traitement symbolique significatif. L’arrosage de farine et d’huile s’apparente à une cérémonie.

 


Un pur procédé de performance


La performance artistique résulte d’un savoir-faire qui s’est démontré le 27 février 2023 à Porto-Novo. En effet, le bloc constitué qui, finalement, se trouve en exposition se compose devant le public. Les spectateurs ont vu les deux personnages s’asseoir sur un siège communément appelé ’’djan zinkpo’’, en langue nationale du fon. Ils avaient le corps protégé de pagnes dont les extrémités inférieures fermaient le bord du panier pour favoriser que se déverse sur la surface extérieure du récipient géant tout ce qui allait couler du buste des deux personnages. 


La foule, au cœur du processus de la perfromance artistique

Avec leur buste dehors, ils ont vu le reste de leur corps enfermé dans le grand panier qui s’est arrondi. Puis, pendant qu’ils avaient les yeux fermés, un officiant est intervenu pour déverser sur eux, successivement, du liquide lourd d’argile rouge puis de farine de maïs et de l’huile de palme. En quelques minutes, le couple s’est vu métamorphosé en un totem, en une divinité de la religion africaine du vodoun.

 


Asprina, infatigable en performance


Le 26 février, Asprina tenait une première performance, dans le sens de l’appel à la paix. S’étant vêtue tout le corps de papier d’emballage de ciment, elle a passé sur l’ensemble un système adhésif. De cette manière, le public a pu participer à la performance. 


Asprina, au ''Dow'art'' 2023

Plusieurs personnes présentes lui ont collé sur le corps des bouts de papier, qu’elle avait préalablement préparés. En tant qu’une artiste engagée dans la défense des droits de l’enfant et de la femme, elle y avait écrit des mots portant des valeurs d’humanité : ’’Paix’’, ’’Amour’’, ’’Tolérance’’, ’’Humilité’’. Ayant pour titre, ’’Il n’y a que ça’’, la performance résumait en cette phrase l’idée essentielle pour imprégner de paix l’esprit des êtres humains. Pour Asprina, de cette manière devraient disparaître du monde les germes de guerre.



La force d’un essai


La première édition de ’’Dow’art’’, la biennale internationale de performance d’art, a fait participer 11 artistes plasticiens en provenance de 6 pays : le Bénin, le Mali, le Togo, le Congo, l’Allemagne et la France. Elle a permis d’enregistrer 5 performances.

Léandre Houan / Marcel Gangbè-Kpogodo

samedi 12 juin 2010

Activités du Centre culturel français de Cotonou

L'affiche de Regard 1.0

Première édition de la biennale d’arts visuels au Bénin




Regard Bénin 1.0 pour commémorer les 50 ans d'indépendance du Bénin



La première édition de la Biennale d'arts visuels du Bénin a été lancée le 08 juin 2010 au Centre culturel français de Cotonou. Elle est le fruit de la collaboration entre le Ministère de la Culture du Bénin, Culturesfrance, et l’Ambassade de France au Bénin. Elle s’inscrit dans le cadre de la commémoration du cinquantenaire de l’accession à la souveraineté internationale de notre pays.




C’est le Centre culturel français (Ccf) de Cotonou qui abrité le lancement de la première édition de la Biennale des Arts visuels du Bénin, qui s’achèvera le 31 août prochain. Elle concerne, outre Cotonou, les villes de Porto Novo, Ouidah et Abomey. Gratuite et destinée au plus grand nombre de Béninois, elle donnera lieu à des expositions qui seront visibles à Cotonou, entre autres, au Ccf, à l’espace Tchif et à la fondation Zinsou. A Porto Novo, Ouidah, et Abomey, ce seront respectivement le Centre culturel Ouadada, la place Chacha et le palais royal qui abriteront ces expositions. Au programme, une quinzaine d’artistes du Bénin, d’autres pays du continent et du monde. Leurs différents travaux explorent les disciplines des arts plastiques, des photographies, des peintures et des sculptures. C’est ainsi que, pour la circonstance, des ateliers d’artistes seront ouverts. On notera également une exposition sur le football, et la lecture de romans d’auteurs africains. En outre, "Bateau Négrier", de l’artiste béninois Aston a lancé cette Biennale. Produit par le Ccf, les travaux d’Aston explorent le thème du commerce des esclaves dont la « marchandise » humaine avait pour lieu de départ les côtes béninoises.




Quelques propos recueillis en marge du lancement de Regard Bénin 1.0



Aston, artiste exposant :


"J’aimerais vous expliquer ma démarche. Je travaille avec des éléments qui ont un esprit, une couleur, une forme, une vie, tout matériel a une vie. Mais, je vois ces matériaux en train de pourrir, de polluer l’environnement. Quand on les enterre, ça tue les cultures, quand on les jette dans la mer, ça tue les poissons, quand on les brûle, ce n’est pas bon pour la couche d’ozone. Moi je les recycle, je les fais revivre en leur donnant des formes, en créant des histoires autour, des installations, des scènes de vie, des animaux et tout ce que je vois autour de moi."




Rémi Secret, Directeur du Centre culturel français (Ccf) de Cotonou :


"On connaît Aston, on reconnaît Aston, Aston sera toujours là où on ne l’attend pas et nous dit le monde tel qu’il n’aurait pas dû être. Et tel qu’il pourrait ne pas être. Dans le champ de questions et d'énigmes de nos incertitudes fécondes, chaque réponse sous la forme de dénouements artistiques sera la preuve de la vitalité des créateurs du Bénin. Quand les orages se sont calmés, tout devient minuscule et resteront alors les fragments de nos épopées intimes.


On connaît Aston, on reconnaît Aston, condition humaine précaire, résistance à la dispersion, dans les points de départs toujours arbitraires. Seul le singulier existe dans cet inachevé de la vie par intermittence.


On connaît Aston, on reconnaît Aston, on aime Aston, dans cet état de rupture et de sentiments d’étrangetés ; affirmons nos présences dans l’éternel relativité des rapports humains et, ensemble, construisons la mémoire du futur. Regard Bénin 1.O en est un acte majeur, une pierre décisive dans cette admirable construction."




Olivier Poivre D'Arvor, directeur de Cultures France :


"Il y a à peine cinq mois, nous avons eu avec le Ministre Ganiou Soglo cette idée de montrer la richesse des artistes béninois, et de faire que ce cinquantième anniversaire des indépendances africaines, en l’occurrence du Bénin, soit célébré par les artistes eux-mêmes, car il y a un talent magnifique ici au Bénin. J’en ai toujours été convaincu, et j’espère que cette manifestation sera le début de quelque chose qui pourrait se retrouver régulièrement tous les deux ans peut être, comme une biennale. Je voudrais dire à Aston que cette pièce est magnifique, elle est très symbolique de ce projet qui est en de partir, de démarrer pour trois mois. C’est un artiste accompli."




Ganiou Soglo, Ministre de la Culture du Bénin :


"Toute mon équipe et moi, nous ne pensions pas que, quelques mois après nos discussions, on pourrait réaliser ce regard sur mon pays, et surtout sur les artistes. Quand je vois cette pièce d’Aston, elle me rappelle l’arche de Noé, mais une arche de Noé du 21ème siècle avec un regard sur comment recycler tous ces déchets qui polluent l’environnement. Je crois qu’il me donne un autre regard sur comment recycler tous ces déchets."




Réalisation : Bernado Houenoussi