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mardi 22 juin 2010

Arts plastiques au Bénin

Thierry Oussou




Portrait



Des débuts couronnés par des Prix




Nous sommes à Houéyiho. L’éclaircie qu’offre le ciel durant cette matinée tranche nettement avec celui des jours précédents. Notre descente dans ce quartier de Cotonou, nous mène vers l’atelier d’un artiste-plasticien. Taille légèrement au-dessus de la moyenne, son look est le signe d’un savant mélange ; il porte une tenue traditionnelle sur un jeans. Notre discussion nous entraîne vers ses débuts dans l’art. Agé d’une vingtaine d’années et candidat au baccalauréat, il évoque les dessins qu’il faisait dans son enfance. "A cette époque", explique-t-il, "c’était le canal par lequel j’exprimais l’amour pour l’art qui sommeillait en moi." En 2004, par le hasard d’une exposition qu’il visitait, il rencontre Grek, un artiste en vue dans le domaine des arts plastiques au Bénin. "Je l’ai assailli de questions, car les œuvres exposées m’ont beaucoup impressionné ; j’ai surtout constaté que mes dessins étaient complètement différents. Il m’expliqua qu’il fallait que je suive des formations avant de pouvoir créer des toiles de ce type. " Mais, 2006 sonne le déclic pour lui. Il croise de nouveau Grek dans le cadre de la 2è édition de Miwononvi, organisé par Artisttik Bénin dont le promoteur était Ousmane Alédji. Il suivit à cette occasion une formation qui a réuni des artistes béninois, togolais et ghanéens. Et, c’est là qu’il a commencé à créer des toiles. Et, tel un coup de maître, il reçut le Prix spécial du Concours national d’arts scolaires (Conaasco), organisé cette même année. Ainsi, les récompenses s’enchaînent. En 2007, lors de la 2ème édition de Promo’ Art, il obtient le Prix de la Meilleure œuvre de sensibilisation et celui du Meilleur artiste de l’Atelier. En 2009, il est de nouveau primé lors du Concours national d’arts scolaires (Conaasco) qui en était à sa 4ème édition. Suite à toutes ces distinctions, l’opposition de ces parents à ses activités artistiques faiblit. Ceux-ci voulaient qu’il s’engage dans les forces armées béninoises, comme l’une de ses sœurs. Cette nouvelle donne lui offre ainsi l’opportunité de leur expliquer le message qu’il voulait transmettre à travers ses toiles : "Je veux surtout que, par le biais de mes toiles, l’Homme puisse trouver une porte de sortie, car j’ai l’impression qu’il est emprisonné dans une boîte. J’essaye de créer des lumières pour qu’il puisse trouver ces portes de sorties ", nous dit-il. Selon lui, "nous sommes d’une culture très riche ; je suis de la cour royale d’Allada. La culture de ma ville d’origine catalyse mon inspiration personnelle. Il y a des choses qui m’ont toujours impressionné. A titre indicatif, il y a l’aspect du sang séché sur les totems après l’immolation des animaux." Elève au Collège d’enseignement général (Ceg) de Vèdoko, il a mis en place un club qui regroupe ses camarades qui partagent avec lui cette passion. Ce club d’arts plastiques compte une trentaine d’élèves du 1er et du second cycle. C’est ainsi qu’il se distingua en remportant quatre prix sur les douze en jeu, lors du concours d’arts plastiques Ma fête du printemps chinois, organisé en 2010. Les tableaux qu’ils ont présentés avaient pour objectif de restituer la fête du printemps chinois. Il confie également : "Je travaille sur des petits formats, car je n’aime pas me séparer de mes toiles. C’est pourquoi j’emmène certaines au cours et, lorsque le professeur est absent, je continue à travailler". Et, comme perspectives, il compte, après avoir obtenu son Baccalauréat, se consacrer uniquement aux arts plastiques, se perfectionner dans une école des beaux-arts et exposer ses toiles. Il y a une dizaine de jours, ce jeune artiste-plasticien faisait partie de la quarantaine d’artistes qui ont ouvert leur atelier au public de Cotonou et de Porto-Novo. C’était du 05 au 10 juin dernier, dans le cadre du Festival Waba. Il a reçu, à cette occasion, la visite de beaucoup de personnes. Elles étaient, entre autres, en provenance de Porto-Novo et de son quartier à Cotonou, qui ne lui connaissaient pas une telle passion. L'artiste-plasticien qui a ce parcours remarquable est Thierry Oussou.




Bernado Houenoussi

mardi 2 février 2010

Ambassade des Etats-Unis au Bénin

COMMUNIQUE DE PRESSE
Ambassade des Etats-Unis d'Amérique
Cotonou - République du Bénin

Contact : Rhonda J. Watson
Tél.: 21.30.03.12


Exposition d'oeuvres d'art au Centre Culturel Américain
Dans le cadre des manifestations prévues pour la célébration du mois de l'histoire Africaine-Américaine, le public est cordialement invité à visiter dans le hall de réception du Centre Culturel Américain, du 1er au 28 février, une exposition d'oeuvres d'art des artistes Femi Lawrence Akinloye, Yves Houansi Houndjo et Ferreol Lionel Yamadjako.
Femi Lawrence Akinloye, de nationalité nigériane, a fait ses études primaires et secondaires au Nigeria. Très tôt, il découvrit en lui-même des talents d'artiste. Le sang artistique coule dans ses veines, parce qu'issu d'un père artiste. Il s'est spécialisé en mosaïque et batik sur du papier de riz, et sur le tissu et de la peinture à l'huile sur du papier et de la toile. Il a participé à plusieurs expositions dans son Nigeria natal et au Bénin.
Notre deuxième artiste, Benoît Yves Houansi Houndjo, est un artiste autodidacte, installé depuis 5 ans au Musée d'histoire de Ouidah. Benoît travaille dans le domaine de l'art plastique en utilisant comme matière l'isorel, et des couleurs végétales obtenues à base de plantes, d'écorces de racines de fleurs et de terre. Benoît dispense également des cours d'arts martiaux.
Notre troisième exposant, Ferreol Lionel Yamadjako, est un jeune artiste qui s'adonne à plein temps à l'art plastique, art qu'il découvrit depuis son bas âge, bien qu'il soit décorateur de bâtiment. Il travaille avec des matériaux de récupération avec lesquels il fait des compositions pour réaliser des tableaux expressifs en toile. La peinture intervient pour le coloriage et la finalisation des oeuvres. Il a déjà participé à plusieurs expositions à Ouagadougou et à Cotonou.
Pour tous renseignements, veuillez vous adresser au Centre Culturel Américain
01 B. P. 2012, Cotonou, Républque du Bénin, Tél.: 21.30.03.12

mardi 15 septembre 2009

exposition au ccf de cotonou


Exposition au Centre Culturel Français de Cotonou



Benjamin Déguénon frappe fort



Depuis le 12 juin 2009, l’Espace Kpobly du Centre Culturel Français de Cotonou abrite l’Exposition ’’Nudowa Yoyo’’. Les férus d’arts plastiques ont jusqu’au 18 septembre pour découvrir l’expression du talent des artistes Marius Dansou, Benjamin Déguénon, Kajéro, Rafiy Okefolahan et Totché.



Sortent du registre classique des tableaux d’art, Benjamin Déguénon et Totché. Si le second particularise sa touche par une œuvre à découvrir purement par la vidéo, Un voyage dans l’au-delà, en huit stations, le second impressionne par une installation d’une situation tant controversée mais qui appartient inexorablement au vécu des Béninois et d’un nombre non négligeable de ressortissants d’autres nationalités africaines : la vindicte populaire. C’est une fresque de l’auto-justice qui manifeste la difficulté des polices africaines à circonscrire la criminalité dans ses différents degrés.
Benjamin Déguénon a le mérite, à travers cette installation, de restituer l’univers macabre de la brûlure des voleurs de tous acabits, arrêtés par la population assoiffée de vengeance et passés au feu vif, par un pneu qu’on leur enroule autour du corps et à de l’essence qu’on leur verse sur la peau.
Cette installation, intitulée Les 125, fait croire, par le titre, qu’il ne coûte rien de tuer un voleur pris par la population à Cotonou : 100 francs pour le litre d’essence, 25 pour la boîte d’allumettes.
Les propos qu’il livre au public pour expliquer son immersion dans le macabre et l’insoutenable sont simples : « J’ai choisi ces supports pour leur endurance, pour mettre à l’épreuve mon endurance, parce que je lutte avec cette matière, elle me résiste, je me forge à son contact, elle me transforme autant que je la transforme, elle me rend les coups que je lui assène, je sue, je crie, mais je sais qu’elle supportera le soleil, qu’elle ne va pas craindre la pluie, qu’elle transmettra ma joie et ma souffrance, mes dires, qu’elle résistera à l’épreuve du temps. »
Quand Benjamin Déguénon parle de « supports », il s’agit de sachets noirs en plastique brûlés et fondus, articulés et entortillés sur des torsades de fer.
Voilà une matière, en réalité ordinaire à Cotonou, pour immortaliser une réalité qui lui sert à s’exorciser du cynique placé à son degré le plus insoutenable, et à extérioriser ses peines de plasticien confronté à la résistance et à l’efficacité du sachet en plastique, d’une utilisation très populaire à Cotonou.


Marcel Kpogodo