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jeudi 16 avril 2015

Damas, une curiosité dans le ’’Cénacle expérimental’’

Révélation sur un artiste, aux derniers jours du combat


Depuis la soirée du jeudi 9 avril 2015 s’est close la résidence de création dénommée ’’Cénacle expérimental’’, à l’issue d’une restitution des œuvres produites par les 10 artistes stagiaires. L’un d’eux, Joseph Dama, alias Damas, diffère de ses condisciples en plusieurs points.

Damas, au travail, le 3 avril dernier, au cours de la résidence ''Cénacle expérimental''
Des tiges de corde et des morceaux de bois harmonieusement agencés sur des toiles. Trois au total. Un fond toujours sombre, noir sur deux des tableaux et d’un bleu très foncé s’éclairant progressivement par le centre, à l’intérieur. Du rouge, abondant ici, rare là-bas, mais existant. C’est Damas tout craché, de son nom à l’état-civil, Joseph Dama. Réservé jusqu’à la manifestation sur son visage de la moindre émotion, il s’est quand même expliqué sur le message de ses toiles, numérotées de 20 à 22, successivement, le jeudi 9 avril 2015, à l’espace ’’Café cauris coquillages’’ de Togbin, lors de l’exposition tenant lieu de clôture de la résidence ’’Cénacle expérimental’’ et, le samedi 11, en soirée, à l’Institut français de Cotonou.
Nettement, ’’La vie’’, le tableau n°21, se détache par, justement, le bleu extrêmement foncé, fondamental contrastant en son centre par du rouge imposant, ce qui, selon, lui, signifie le soleil et le sens de lumière, accroché à cet astre, pour dire que les périodes d’adversité, dans la vie de l’être humain, passent pour laisser la place au bonheur, sans oublier que, par extension, il exprime, avec l’arrimage au rouge, la liberté de source dans laquelle l’homme vit, elle qui est intemporelle et qui lui permet de réaliser tout ce qu’il désire.
Par rapport aux toiles ’’Protection’’ et ’’Couple’’, les 20 et 22, le noir de fond constitue l’uniforme dont Damas les vêtit, sans contrer un schéma récurrent, celui de l’exploitation du milieu de la toile pour une exécution particulière : nous avons de la corde et des morceaux de bois. Pour Damas, la corde est importante dans notre vie, basée sur le fil qui constitue tout ce que nous portons, notamment, sans compter le bois, un matériau dont l’utilité dans la création des objets quotidiens va de soi.
Dans sa sobriété de parole, Damas réussit à nous faire comprendre qu’en matière de pratique artistique, il a fait un certain chemin, capitalisant 17 ans de carrière, ayant déjà été ’’mentoré’’ par Charly d’Almeida, en 1998-2004, coaché par Dominique Zinkpè, en 2005-2006 et, dirigé par Tchif, entre 2006 et 2013.

Marcel Kpogodo   

jeudi 9 avril 2015

Inspirations féminines dans le ’’Cénacle expérimental’’ de Charly d’Almeida

Visite sur un terrain de travail pris d'assaut par les résidents


Depuis le 1er avril dernier se tient à l’Espace culturel et touristique, ’’Café cauris coquillages’’, le ’’Cénacle expérimental’’, une résidence de création, de formation et d’échanges, prenant en compte une dizaine de jeunes artistes plasticiens, initiée par l’artiste peintre béninois, Charly d’Almeida. Quatre stagiaires parmi ceux-ci sont des femmes. Nous avons décidé d’aller à leur rencontre …


Adjélé Sika da Silveira, Eliane Aïsso et Constantine Gbètoho ont décidé de jouer le jeu de l’ouverture. Quant à Moufouli Bello, … Mais, à notre visite, à la veille du grand vernissage final, celle-ci avait déjà sorti, de son inspiration, deux tableaux de dimensions moyennes, flamboyant d’un visage bleu en gros plan. Le visage, justement, semble son mode d’expression, puisqu’il frappe par sa présence récurrente sur les deux productions. De même, la couleur bleue apparaît comme une constante, en dépit d'un majestueux voile en ligne jaune impérative de barrage policier, du genre: " ... Do not cross ...". Moufouli Bello a parlé et, c’est dans le cadre de la résidence de création intitulée ’’Cénacle expérimental’’, de Charly d’Almeida, qui se déroule du 1er au 9 avril 2015, à ’’Café cauris coquillages’’, sur l’itinéraire de la ’’Route des pêches’’, à Togbin. La liberté : le fondement de l’inspiration des stagiaires.


Sika …

Le 3 avril, au moment de notre visite, Sika da Silveira exprimait le contenu de ses idées, dans l’espace de travail réservé à la résidence de création. Reflétant le fruit de sa trituration du sujet en jeu, entourée de Lionel Ferréol Yamadjako, alias Yamferlino’s, à sa gauche, et de Constantine, de son nom complet, Constantine Gbètoho, suivie de Damas, de son nom à l’état-civil, Joseph Dama, à sa droite, ses explications, celles de Sika, sont d’une grande limpidité : elle tire beaucoup de la nature, ce que montre, sur le tableau en gestation, des reliefs en un arbre aux branchages effeuillés, alors qu’à quelques mètres derrière elle, un arbre respire cette même texture. Ces reliefs, elle les compose avec du tissu et des éléments naturels, les mettant en valeur sur un tableau par des instruments ordinaires : ses doigts et ses pinceaux …
Même si les fonds de bleu et de blanc du jour ont connu une totale métamorphose, quatre jours plus tard, pour virer au sombre indigo illuminé par un jaune, entre autres, non offensif, Sika, tout en passant des coups de pinceau, exposait, au moment où elle nous parlait, que sa nature, c’est aussi le bleu du ciel et de la mer, c’est le jaune, à travers la lumière, l’éclat du soleil, le rayonnement provenant de l’être humain quand il se trouve en contact avec ces éléments, c’est le blanc, par la pureté qui existe originellement dans le cœur des hommes, cette pureté par laquelle la nature communie avec eux, c’est l’indigo symbolisant, pour elle, la terre, l’énergie, la force, c’est cet indigo qu’elle obtient par les résidus de bois qu’elle va chercher, pas plus loin que dans l’espace de Sébastien Boko, en diagonale vis-à-vis d’elle, brouillant notre entretien par sa tronçonneuse.
Sika, active dans la peinture depuis trois ans, avant cela, designer et créatrice de bijoux, dans le serpentement qu’elle a orchestré sur sa toile, communique qu’il exprime le croisement, la diversité, mais, aussi, l’harmonie ; elle n’oublie pas de nous donner sa version du thème de la liberté : « Chacun a son chemin qui dépend de son regard sur la vie. Etre libre, c’est faire son chemin, [d'où le serpentement sur le tableau, les croisements] en fonction de ce que l’on est, de la personnalité de chacun, c’est aussi tolérer les autres, c’est vivre sa personnalité sans agir sur celle de l’autre … »         

Constantine …

La générosité de l’explication de son travail, en ce 3 avril, nous oriente directement vers sa lecture de la liberté ; sur sa toile, elle la veut pour les femmes, elles qu’elle considère comme riches en inspiration pour faire exploser leurs idées, pour faire réussir la société : « Il faut laisser de l’initiative aux femmes, pour voir ce que cela va donner ; si on la laisse sortir tout ce qu’elle a en elle, cela sera très intéressant », proclame-t-elle, pointant du doigt un filet peint en bleu, aplati, qui monopolise toute la toile, sur un fond bleu, de part et d’autre … Du vert foncé domine sur le bleu de fond, au niveau de la bordure du bas et de la droite, pendant que du blanc prend en charge la bordure du haut et de la gauche. Quatre jours plus tard, ce filet, complètement stylisé, vu de loin, donne l’aspect d’un personnage aux membres généreusement écartés ; il s’intègre facilement à la toile.
Ce filet, Constantine y lit la prison naturelle et dorée de la femme qu’est le mariage, le mariage, ce signe de réussite sociale suscitant la convoitise des femmes environnantes et, pour cette artiste, le vert foncé qui se profile, c’est la végétation, la vie, comme si la femme ne devrait trouver la vie et l’épanouissement que dans un mariage au sein duquel elle exprime toute sa personnalité.
En dehors du filet, un autre instrument de communication : du papier kleenex. Il lui sert à réaliser des personnages, ceux-ci, libres, après un certain sacrifice, cette étape que symbolise trois petites calebasses en haut du filet, sans oublier une autre, au bas, incarnant la sortie d’un labyrinthe douloureux, un épanouissement digne de celui d’une femme venant de perdre sa virginité, ce que Constantine veut bien concevoir, avec ces traces de peinture rouge … Elle aussi adore utiliser un certain instrument de travail, la main, elle pour qui le ’’Cénacle expérimental’’ constitue un espace d’épanouissement, vu qu’elle prise par-dessus tout le travail en groupe, en club : « Je suis meilleure et plus productive quand je travaille avec les autres », confie-t-elle.


Eliane …

Sa liberté, c’est un acquis qui n’épanouit pas, ce que génère les deux toiles dont elle a jeté les bases du contenu de fond, après seulement deux jours de travail : ici et là, des personnages centrés, sont regroupés autour d’un seul, ce qui la pousse à expliquer : « La liberté, certains en ont besoin mais n’arrivent pas à l’avoir. Dès qu’il l’acquiert, l’être humain a néanmoins besoin des autres pour s’épanouir ». Et, sous le coup d’une inspiration subite, un titre lui vient pour donner une identité à l’une des deux toiles : « Conquête de la liberté » ! Elle me regarde, fait le tour de son environnement et me confirme que son choix est le définitif … Les couleurs variées de ses toiles : la diversité des personnalités, des caractères et des inspirations, pour contribuer à l'épanouissement du genre humain. 



Marcel Kpogodo   

lundi 30 mars 2015

Mahoussi Ahodoto, un jeune artiste atypique dans la résidence de Charly d’Almeida

Découverte d’un esprit qui s’est imposé son destin


Pierre Mahoussi Ahodoto est l’un des neuf artistes de la génération montante des arts plastiques béninois, qui entre en résidence de création, ''Cénacle expérimental'' de Charly d'Almeida, dès le 1er avril 2015, à Togbin. Aperçu sur une jeune poigne qui n’a pas voulu se laisser faire par la vie.

Mahoussi Ahodoto, le sourire de la victoire sur les adversités de la vie ...
28 ans bientôt, taille modeste et, tout en courts dreadlocks, le voilà une jeune poigne dont l’atypisme réside dans sa capacité à échapper, de manière décisive, à une mauvaise vie, défavorisé qu’il s’est révélé être, par la nature : orphelin de père, à trois ans, laissé à la pauvreté et à sa mère démunie, en même temps que ses quatre autres frères restés vivants et son unique sœur, contraint à un abandon de l’école, au Cours moyen 1ère année (Cm1), à cause d’une absence impitoyable de moyens financiers pour lui assurer ses études.
La seule issue qui s’impose alors, le ferraillage, héritage professionnel du père dans lequel s’engagent aussi ses autres frères. Il accompagnait l’aîné d’ente eux sur les chantiers de prestation de services ; Glazoué, Bohicon, Porto-Novo, Abomey sont donc des villes qu’il a l’occasion de connaître. Mais, ces opportunités d’exercer techniquement, déjà, tout jeune, ne l’empêchent pas de devenir un enfant de la rue ; à 14 ans, il se voue à assumer la rupture avec sa famille et, il réussit à ne pas atterrir là où l’on devrait l’attendre : dans l’univers de la délinquance, dans les dédales de l’alcoolisme, dans les broussailles de l’éclatement de soi au joint, … Rien n’y fit ; il leur échappe majestueusement, fabriquant, de ses mains, des maisons et d’autres objets en miniature, pour les vendre sur la plage, de quoi assurer ses jours de vie, ses jours de solitaire révolté.
Ce qu’il fabriquait en s’amusant s’est révélé d’un sérieux exploitable et, en 2008, le voilà résolument parachuté dans l’univers réellement artistique par sa participation au Festival ’’Prom’art jeunes’’, de Mozart Fandohan, en 2008 ; il avait réalisé des tableaux, ce qui l’a amené à être sélectionné, à participer à un atelier de formation, à finir, enrichi et armé d’une salvatrice attestation. Il commence alors à peindre. « Je ne me suis pas intéressé à l’art, parce que c’était en moi », confie-t-il, mais d’autres déboires n’avaient pas manqué de tenter en lui le découragement : le peu d’intérêt extérieur pour son travail, la mévente, notamment. Ceci le conduit à se délester de sa vocation, pour y revenir plus que jamais, puisque, « chasser le naturel, il revient au galop ». Accroché à l’art, arc-bouté plus que jamais, le voilà alignant les participations aux événements de son univers professionnel : Bénin golden awards (Bga), ’’Arts 7/7’’, ’’Rayons d’Afric’’, sans compter qu’entre temps, il est passé par un atelier de formation en peinture chinoise. En outre, du lointain de ses souvenirs, d’autres noms, significatifs de la réalisation de l’artiste qu’il se bat pour devenir, lui viennent à l’esprit, pourvus d’un certain sens de reconnaissance : Gratien Adowanou, alias Adogra, Amour Yémandjro, …
Se considérant comme un artiste autodidacte, il se voit aujourd’hui outillé pour se créer un autre monde, « mon monde personnel à moi », commente-t-il. C’est ainsi qu’il se lance dans la récupération qui assainit l’environnement, se saisissant du plastique, des sachets de la même matière et des bidons. But ultime : réaliser des œuvres d’art sous forme de masques, de sculptures sur socle, d’armes ! Oui, il fabrique des armes et, cela n’a rien d’un hasard. Ce n’est pas pour encourager à la guerre, mais pour la dénoncer en Afrique, de même que les Occidentaux qu’il considère comme en étant à l’origine pour s’accaparer les richesses de la ’’Maman Africa’’. Mais, une situation qui, selon lui, est prémonitoire de ce que ce continent flirte en permanence avec le crépitement des armes : la carte retournée est bel et bien un pistolet ! Donc, à en croire sa réflexion, la guerre est écrite sur l’Afrique, mais « on peut l’éviter », conclut-il, d’un sourire optimiste. Restituant cet élan de coïncidence, les socles qu’il fabriquera, à l’atelier du 1er avril prochain, à Togbin, avec Charly d'Almeida, comme observateur critique de ses productions, auront la forme d’une arme ; « je ne peindrai pas de tableaux », continue-t-il de confier, « il n’y aura rien que de la création en sculpture ».  


Marcel Kpogodo

mercredi 1 octobre 2014

Lancement du Festival ’’Migration’’

Organisation de l'événement par l'Eitb

L’Ecole internationale de théâtre du Bénin (Eitb) du promoteur culturel et homme de théâtre béninois, Alougbine Dine, a tenu une conférence de presse, le samedi 27 septembre 2014. La manifestation se déroulait au siège de la structure d’ordre pédagogique à Togbin, sur le circuit de la Route des pêches. Il s’agissait d’informer les professionnels des médias de la tenue très prochaine du Festival ’’Migration’’.

Alougbine Dine, au centre et, à sa gauche, le Professeur Bienvenu Koudjo
Le Festival ’’Migration’’ a démarré depuis le lundi 29 septembre à Badagry, au Nigeria et est prévu pour se terminer le 15 janvier à Cotonou, au Bénin. C’est l’annonce qu’a faite le Directeur de l’Ecole internationale de théâtre du Bénin (Eitb), Alougbine Dine avec, à ses côtés, entre autres, le Directeur pédagogique, le Professeur Bienvenu Koudjo. Selon cette première personnalité, ce Festival, financé par l’Union européenne, se tient dans le cadre de la fin de formation de la troisième promotion des étudiants de l’Ecole, celle-ci ayant été baptisée ’’Aimé Césaire’’. Cette activité consistant en une tournée sous-régionale des onze apprenants, entre autres, les conduira, outre le Bénin, dans des pays tels que le Togo, le Nigeria, le Burkina Faso, le Niger, le Ghana et le Mali. Elle a été montée pour leur permettre de faire valoir un certain savoir-faire, du savoir-être et de la culture, ce qui les amènera à « se confronter au terrain, à jouer sans cesse, afin q’ils deviennent des comédiens », conclura la premier responsable de l’établissement. Ce parcours itinérant se termina à Cotonou et, les pièces qui sont prévues pour être jouées ont comme auteurs Georges Pérec, José Pliya, Molière Camille Amouro, Bernard Marie Koltès. Pour la plupart d’entre elles, la mise en scène est assurée par le maître lui-même, Alougbine Dine.
En guise de spectacle d’ouverture à Badagry, au Nigéria, voisin de l’est, par rapport au Bénin, il y aurait eu, selon les précisions du Directeur de l’Eitb, une manifestation déambulatoire qui devrait faire se produire des marionnettes géantes, des musiciens, su fond d’un déploiement de son et de lumière.
Pour sa part, Bienvenu Koudjo, de son côté, a montré que le Festival en jeu intervient après six semestres de formation théorique, débouchant sur un contrôle continu donnant droit à des notes et sur une évaluation pratique finale, ce dernier aspect n’étant que l’ensemble des sept spectacles dont l’exécution devrait engager l’implication des étudiants finissants.  


Marcel Kpogodo

mercredi 3 septembre 2014

"L'enfant du péché", en lecture-spectacle à l'Eitb d'Alougbine Dine

Le tremplin pour découvrir une belle pièce de théâtre

Le samedi 30 août 2014 a permis d'assister à la lecture-spectacle de la pièce de théâtre, "L'enfant du péché", écrite par Josiane Bio Dafia. C'était à l'Ecole internationale de théâtre du Bénin (Eitb), de Togbin, dirigée par Alougbine Dine. La manifestation a fait révéler une pièce très intéressante.

Jean-Louis Kédagni,au premier plan, 
dans son oeuvre de lecture expressive des didascalies de la pièce
"L'enfant du péché" est une pièce de théâtre contenue dans le recueil "Il faut battre l'amour quand il est fou", édité par les Editions plurielles. Il a fait l’objet d’une lecture-spectacle, à l'Ecole internationale de théâtre (Eitb) d'Alougbine Dine, le samedi 30 août dernier.

Elle raconte l’histoire des amoureux, Kinrou et Aïcha, voyant leur rêve d'union réduit en poussière par l'intransigeance de Kora, le père du prétendant, à briser cette idylle. Celui-ci a pris langue avec Gado, l'ami sincère du jeune homme, lui faisant croire que c'est parce qu'il avait eu des relations intimes avec la même Aïcha qu'il s'opposait au mariage de celle-ci avec son fils ; l’ayant corrompu, il l’amène à s’arranger pour compromettre la réputation de la jeune fille devant son amoureux, et le prétendant rompt avec sa bien-aimée, enceinte.
Les autres acteurs à l'œuvre passionnante du déchiffrage du texte de la pièce
Un jour, Kinrou découvre la vérité, et, quelques temps après, la plus totale, de la bouche de son père, révélant avoir eu Aïcha des suites de ses relations extra-conjugales avec la défunte mère de celle-ci, Khadidja. Stupéfaction générale. Impossibilité du mariage entre les frère et sœur, Kinrou et Aïcha ; le père Kora est la cible du mépris général.

Josiane Bio Dafia, à gauche, et Alougbine Dine, le Directeur de l'Eitb, à droite, au cours de la séance de critique de la pièce du jour
Cette lecture-spectacle a montré le talent de restitution de texte de la part de Jean-Louis Kédagni, jeune conteur et bon ’’manifestateur’’ des didascalies de l’ouvrage, plantant ainsi le décor d’une lecture expressive des répliques échangées entre les personnages, incarnés, pour la circonstance du jeu théâtral, par des étudiants de l’Eitb. Cette lecture-spectacle a, en outre, permis de découvrir la jeune auteure, Josiane Bio Dafia, âgée de 24 ans, celle qui a réussi à restituer l’ambiance inter-ethnique, à la sauce béninoise, du mariage forcé, elle qui, en trois actes, répartis, respectivement, en quatre, cinq et trois scènes, a peint, dans un réalisme purement classique, les conflits inter-générationnels, inévitables, consécutifs à l’entrée des jeunes dans le mariage. 
Un aperçu des acteurs de la lecture-spectacle ...
Ce premier essai qu’on peut assimiler à une véritable performance littéraire témoigne que la jeune génération dramaturgique du Bénin relève d’une bonne graine, de même qu’une autant jeune maison d’édition, les Editions plurielles, qui a concouru à la découverte et à la formation de ce talent. 

Le plateau critique d'après-lecture-spectacle : de gauche à droite, Koffi Attédé, Directeur des Editions plurielles, Fortuné Sossa, Président de l'Association des Journalistes Culturels du Bénin (AJCB), auteur de l'analyse critique de la pièce de théâtre, Josiane Bio Dafia et, enfin, Gratien Ahouanmènou, Journaliste-Animateur de l'émission culturelle, "Orature", sur Radio Tokpa
Enfin, le metteur en scène et dramaturge béninois, Hermas Gbaguidi, à qui Josiane Bio Dafia, a rendu hommage, au cours de la phase de critique de la prestation des élèves de l’Eitb, est celui qui a travaillé à l’amélioration de la pièce de théâtre. 
Koffi Attédé, à l'extrême droite, brandissant "Le kleenex qui tue" d'Hermas Gbaguidi, complètement à gauche
D’ailleurs, selon Koffi Attédé, Directeur de cette maison d’édition, le vendredi 5 septembre prochain, Hermas Gbaguidi lance son troisième ouvrage, un recueil de cinq pièces. C’est à partir de 16 heures précises, à la Salle bleue du siège du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), à l’ex-Ciné Vog, à Cotonou. 

Marcel Kpogodo