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lundi 28 juin 2021

Franck Hantan : 4 jours pour faire connaître une nouvelle démarche d’identité

Dans le cadre de sa très prochaine exposition en Ile-de-France

L’artiste peintre béninois, Franck Hantan, est en exposition à Bessancourt, en Ile-de-France, au début de juillet 2021. Ce sera une opportunité inédite pour le public de découvrir sa nouvelle démarche de travail.

Franck Hantan, dans on art de la performance - Crédit photo : Détours Photo

’’La sortie des masques de Franck’’. Le thème selon lequel le peintre béninois, Franck Hantan, présente, à Bessancourt, en région d’Ile-de-France, ses œuvres, du 1er au 4 juillet 2021, celles-ci émanant de sa nouvelle manière de matérialiser son inspiration, sans oublier que le créateur entend se conformer à l’un de ses fondamentaux favoris, la déambulation : une danse aux pas princiers pesants dont lui seul détient un certain secret, au son d’une musique traditionnelle du Bénin, dont il raffole, celle de l'inusable Sagbohan Danialou et celle de Zeynab Abib !

Pour rien au monde, le public ne devra marchander sa présence, notamment, le vendredi 2 juillet 2021 à 18 heures, le point d’orgue de cette exposition, pour une performance qui ne s’annonce pas simple ni conventionnelle. Et, il faudra faire le déplacement afin de découvrir cet art discrètement chanteur mais explosivement danseur chez le peintre, et de s’en délecter du spectacle, lui qui arborera un accoutrement typique et suggestif de la logique vestimentaire des chefs religieux des divinités vodoun du Bénin. Franck Hantan est inné dans son caractère artistique transversal comme s’il chantait et dansait les masques qu’il peignait.

Du côté des masques dont il porte l’étendard, ceux qu’il peint désormais, en 2021, sont le résultat d’une recherche de longue haleine. « J’ai eu la lumière », triomphe-t-il, avant de détailler : « Après plusieurs questionnements, j’ai trouvé mon chemin, c’est celui des masques sur lesquels j’avais toujours travaillé mais dont je n’avais pas perçu le message de leur lien avec mon moi intrinsèque ».

Il faudra alors les quatre premiers jours de juillet 2021 dont dispose le public de la commune de Bessancourt et de partout ailleurs, en provenance de Paris, de la France, du Bénin et du monde afin de découvrir la nouvelle technique de production par Franck Hantan de ses masques sur des supports qu’il veut adéquats.

A l’effet de cette présentation de son travail, comme il le faisait pour le balcon de sa maison à étage lors du confinement, l’artiste mettra le quartier des Meuniers aux couleurs de ses toiles de masques. A l’en croire, il est alors indiqué de se rendre à l’aire de jeu, dénommée ’’Promenade de Zè’’, plus précisément dans la rue de Sao Joao Da Pesquera, du code postal de 95550, à Bessancourt. En lien avec son pays natal, Zè, le nom donné à la Promenade, se réfère à cette commune béninoise en coopération décentralisée avec Bessancourt.

Donc, tous les jours, du 1er au 4 juillet, de 11h30 à 19h30, Franck Hantan entend faire vivre des sensations fortes autour des masques de sa nouvelle démarche artistique, ne laissant aucune chance à l’ennui ni à la monotonie de prendre le contrôle de ces moments précieux pour un artiste peintre qui en est arrivé à se trouver.

 

Franck Hantan : assumer un héritage séculaire

L’artiste vient d’aussi loin que ses ancêtres, des as de la tenture consistant en la superposition de tissus colorés et découpés puis cousus sur un pagne, selon une logique donnée, afin de faire valoir l’esthétique d’un message sur un habit servant à vêtir les représentations des divinités du vodoun.

Selon les explications de Franck Hantan, cet art, exceptionnel pour les conquérants du royaume du Danhomè, avides d’esclaves à vendre et pratiquant la razzia, à cet effet, est le passeport qui fait échapper à ses ancêtres ayant pied à Avrankou, une ville du sud-est du Bénin, l’entrée dans le processus de la déportation vers les Amériques. Le roi Agadja, impressionné par un tel talent, les ramène dans son pays, les y garde, les loge et leur donne les marques d’une existence pérenne ; ils réalisent désormais les tentures des vêtements royaux.       

De l’ère des royaumes à celui de la république, par le biais de l’indépendance du Dahomey renommé Bénin, en passant par la colonisation, l’art tenturier des Hantan s’est conservé.  

Feue Suzanne Hantan, entourée de ses productions - Crédit photo : Franck Hantan


Et, en ces moments contemporains, deux visages forts incarnent l’immortalisation du patrimoine artistique familial : Suzanne Sodokpa, épouse Hantan, tenturière au Centre de Promotion de l’artisanat (Cpa) à Cotonou, et son fils, Basile Hantan, artiste peintre et tenturier puis professeur d’arts plastiques au collège Montaigne, l’établissement d’enseignement français à Cotonou. Tous deux décédés, Franck Hantan porte aujourd’hui le flambeau de la technique tenturière qu’il a adaptée à la modernité : lui ne coud plus les morceaux colorés et découpés de tissus mais les colle.  

 

Six années de recherche !

Auparavant, graphiste et spécialiste de maintenance en informatique, Franck Hantan a réduit son exercice dans ses professions au profit de l’art de la peinture, comme aiguillonné dans son esprit par une relève patrimoniale à prendre. En 2015, il fait de son métier les arts plastiques en réalisant des œuvres de tenture par la technique de collage par superposition et non de couture, comme ses ascendants. Ce niveau de conformisme s’achève en 2017, une année à partir de laquelle s’effectue un retour aux sources ancestrales très affirmé avec, à la clé, un leitmotiv : « Hwendo tché na bou a », en langue béninoise du fon, « Ma culture continuera d’exister ». En s’appropriant le fondement artistique ancestral et en s’y posant des questions, il débouche, dans ses toiles, sur ce qu’il appelle la « peinture du regard du vodoun », « Hounnoukounmè », en fon avec, à la base, des questions précises : « Pourquoi je suis là ? Quel est le fondement de mes tentures ? », entre autres. Et, en 2018-2020, ses toiles deviennent d’une exploration des tréfonds de sa psychologie des moments douloureux de sa vie personnelle ; elles sont alors sombres, tristes, elles qu’il produit à la pelle, explorant l’invisible, allant à la conquête de soi, accompagnant ses tableaux de pensées écrites, comme pour se livrer, se décharger et se purger de moments noirs de sa vie, dans un débouchement sur la période de la crise sanitaire du coronavirus. Aujourd’hui, ses masques sont le signe qu’il s’est arraché son identité, elle qu’il invite le public à venir massivement saisir, du 1er au 4 juillet 2021 à Bessancourt, par la lecture de ses masques de type nouveau, les rendant accessibles au grand public désireux de comprendre « les masques de Franck », ceux que ce public ne trouve pas toujours le temps d'aller regarder dans les musées en Europe.

Marcel Kpogodo Gangbè  

vendredi 19 juillet 2019

Avec le ’’rockafrica’’, Guy Mapoko a conquis le public

Dans le cadre de son concert à l’Institut français de Cotonou

Le concert qu’a annoncé, en conférence de presse, Guy Mapoko, de retour de Montréal, au Canada, a eu lieu. C’était le vendredi 12 juillet 2019 à la grande Paillotte de l’Institut français de Cotonou, en milieu de soirée. Les fruits ont tenu la promesse des fleurs.

Guy Mapoko, au cours du concert de l'Institut français de Cotonou
De l’énergie déployée à trois niveaux. L’essentiel à retenir du concert qu’a donné Guy Mapoko, dans la soirée du vendredi 12 juillet 2019, à la grande Paillotte de l’Institut français de Cotonou. En effet, la voix éraillée de l’artiste, sa mobilité sur scène et partout ailleurs, puis la musique dynamique et particulièrement remuante qui l’accompagnait, dans ses chansons, ont contribué à mettre le concert dans une ambiance survoltée.


Pour une prestation scénique que l’artiste a voulue suicidaire, elle a été complètement bougeante, entraînante, chaude et dynamique avec, comme éléments unificateurs omniprésents, la voix cassée de Guy Mapoko et, la guitare électrique, tenue par le jeune Malick Moustapha.


« Elétopi ! », lançait, par intermittence, l’artiste pendant que plusieurs personnes, dans le public, qui lui connaissaient ce cri, de par le passé, lui répondaient : « Elégolo ! ». Cela était ainsi parti pour une production interactive sur scène, qui a duré près de deux heures trente minutes, et qui a vu une véritable fusion que Guy Mapoko a su mettre en place avec les nombreux mélomanes présents. Ce concert tenait aussi lieu du lancement de son premier album solo de 14 titres, intitulé ''Pardon'' ; ceux-ci ont eu le privilège de s'en faire découvrir plusieurs morceaux par Guy Mapoko.


Le public, qui a massivement fait le déplacement, a eu droit à un concert en deux parties. D’abord, il a été amené à se délecter d’un live puissant entretenu par une dizaine de morceaux, introduits en force avec ’’Tnt’’ et ’’Honky tonk woman’’, et poursuivis par ’’Smooth operator’’, ’’Jesu houn’’, ’’Goog golly miss molly’’, ’’Zanfifon’’, ’’Mawu’’ et ’’You can leave your hat on’’, sans oublier une interprétation remarquable de l’un des morceaux culte du Groupe ’’Scorpions’’, intitulé, ’’Still loving you’’.


Le rythme du ’’rockafrica’’ dictait ardemment sa loi, avec un chanteur de Guy Mapoko qui a fait honneur à sa réputation de « bête de scène », arpentant tous les compartiments de la scène, chauffant régulièrement le public par son slogan, faisant valoir l’un ou l’autre de ses instrumentistes, dansant en sa compagnie ou orientant la régie du son à rendre plus perceptible, l’un après l’autre et, de manière inattendue, Mickaël Avahoui, alias Yémaro, à la guitare basse, Martial Elé, au piano, Jethro Godjèto, alias ’’Jethro Mille baguettes’’, à la batterie, l’inénarrable Malick Moustapha, alias ’’Moustamack guitar’’, à la guitare solo, et, aux percussions, Raphaël Oluwafèmi Shéyi, le maître d’orgue du côté africain du nouveau concept de Guy Mapoko, le ’’rockafrica’’. Quant à Guy Mapoko, il avait son piano mobile à bout de bras.


Dans l’équipe du chanteur, nul n’était de trop, chacun donnant l’impression d’avoir été préparé à jouer une partition bien précise.


Et, là où vont entrer en scène les deux choristes visibles sur la scène, c’est lors de la transition vers la deuxième partie du concert. Ainsi, Corsini Migan a eu la lourde responsabilité de l’assurer. Connaissant sa chose, le concerné a pris possession du micro et s’est lancé dans l’interprétation d’une tranche sonore et dansante de l’Américain Louis Armstrong, ce qui a donné à Guy Mapoko de prendre une pause avant de réapparaître sur la scène.


 « Elétopi ! Elégolo ! ». L’incontournable slogan qui a sonné le retour sur scène de l’artiste, métamorphosé qu’il s’est montré, vestimentairement parlant, arborant une chemise aux motifs plus clairs, mais sans un tricot pour couvrir une poitrine que Guy Mapoko a voulu, cette fois-ci, nue.


Ensuite, à l’ouverture de la deuxième partie du concert, la dimension ’’Johnny Halliday’’ de l’artiste chanteur va se concrétiser avec son interprétation de trois des morceaux de l’homme : ’’Quelques cris’’, ’’Rock and roll attitude’’ et ’’Comme un rock’’. La bataille fut laborieuse, efficace et réussie pour que Guy Mapoko hisse sa voix écrasée à la hauteur de celle de l’icône de la chanson française.

 
D’un monument à l’autre, le chanteur béninois vivant désormais à Montréal, au Canada, a réalisé une transition de trois morceaux, après l’Idole des jeunes de Johnny Halliday, pour aborder le ’’Hagbè national’’ béninois, le terrible Homme-orchestre, Sagbohan Danialou. Il a chanté le tube, ’’Bada’’, l’un des morceaux ayant rendu célèbre, en 2007, le groupe, ’’Les Frères Koudakoll’’, auquel Guy Mapoko avait appartenu, de même que son frère, Kak. Après, il y a eu, sur cette scène de l’Institut français de Cotonou, ’’Sarbacane’’ de Francis Cabrel et, une autre chanson, ’’Egayé’’, avant que l’homme ne livre au public, en un rock sublime, bougeant et fulgurant, vibrant, ’’Gbèto vivi’’ !!!! Très connu des mélomanes béninois.


Comme soucieux de rester dans la gamme des monuments musicaux, dans sa programmation, Guy Mapoko a pourvu son public d’autres morceaux mythiques de la musique mondiale du rock, notamment, de ’’Shook me all night long’’, du Groupe australien Ac/Dc. Une audace, quand on se souvient que ce morceau a été même interprété par de grands noms de la musique planétaire comme Céline Dion.

De droite à gauche, Dona Jean-Claude Houssou et son épouse, au concert indiqué
Le concert de Guy Mapoko, du vendredi 12 juillet 2019, à la grande Paillotte de l’Institut français était une telle réussite que, la deuxième partie de la prestation sur scène terminée, les spectateurs, parmi lesquels se trouvaient le Ministre béninois de l'Energie, Dona Jean-Claude Houssou, et son épouse, avaient du mal à se lever pour rentrer, en dépit du fait qu’on se trouvait au-delà de 23 heures.


Cet artiste constitue une valeur sûre de la musique béninoise mais que le fonctionnement délétère de l’univers des arts au Bénin a fait aller mettre son talent au service de l’international. On imagine bien que le second concert de Guy Mapoko à Cotonou, celui qu’il donnera le vendredi 19 juillet, dès 22 heures, au ’’Sanctuary’’, sis quartier de Cadjèhoun, en face de la mosquée de la zone, ne manquera de faire exploser, à nouveau, la triple énergie de cet infatigable musicien béninois.

Marcel Kpogodo

dimanche 27 novembre 2016

Sagbohan Danialou et Paco Séry à l’honneur

Dans le cadre de la tenue du Festival des Mia 2016


L’édition 2016 du Festival des Meilleurs instrumentistes d’Afrique (Mia) se déroule au Stade de l’Amitié Général Mathieu Kérékou de Cotonou, depuis le samedi 26 novembre 2016. Elle permettra de rendre hommage à deux icônes africaines : le Béninois Sagbohan Danialou et l’Ivoirien Paco Séry. La substance de la conférence de presse organisée par les membres du Comité d’organisation de l’événement.

De gauche à droite, Edgard F. Djossou et Paco Séry, au cours de la conférence de presse
Sagbohan Danialou et Paco Séry se verront officiellement rendre hommage. Ce sera à l’occasion du déroulement du Festival des Meilleurs instrumentistes d’Afrique (Mia), du 26 novembre au 4 décembre 2016, au Stade de l’Amitié Général Mathieu Kérékou de Cotonou. Ce qu’ont annoncé les organisateurs de cet événement à travers une conférence de presse qui s’est tenue dans la matinée du samedi 26 novembre, sur ce même site, dans l’un des compartiments opportunément aménagé. 
Le Festival des Mia, qui en est à sa troisième édition, mettra sous les feux des projecteurs, à travers Sagbohan Danialou et Paco Séry, l’instrument de musique dont ils sont deux des meilleurs, des plus excellents et des plus remarquables pratiquants en Afrique : la batterie. D’abord, compte tenu de son calendrier particulièrement chargé, l’instrumentiste ivoirien sera honoré dans l’après-midi du dimanche 27 novembre, une activité après laquelle quoi il animera un grand concert, ce qui sera la même chose pour Sagbohan Danialou, le samedi 3 décembre 2016. 
En outre, cette double distinction est l’arbre qui cache la forêt d’une autre manifestation de taille, selon Edgard Follikoué Djossou, Coordonnateur et Président du Comité d’organisation du Festival des Mia : une rude compétition qui verront s’affronter des groupes nominés en provenance de plusieurs pays : Burkina Faso, Bénin, Congo, Côte d’Ivoire, Ghana et, notamment, Nigéria. Ce sera à travers des catégories bien définies : ’’Meilleur vocaliste’’, ’’Meilleur soliste’’, ‘’’Meilleur batteur’’ et ’’Meilleure composition 100% live’’. Par ailleurs, le Président du Jury constitué pour évaluer les différents candidats n’est personne d’autre qu’Adépo Yapo, Vice-Président du Conseil africain de la musique. Ce concours se déroulera, en pure soirée, du mercredi 30 novembre au vendredi 2 décembre 2016 et les différents trophées Mia seront décernés dans la soirée du samedi 3.  


Des éléments d’originalité

Pour le Coordonnateur Edgard Follikoué Djossou, l’édition 2016 du Festival des Mia se distingue des précédentes par plusieurs points de spécificité : le site du déroulement de l’événement est l’esplanade extérieure du Stade de l’Amitié, ce qui rend la manifestation plus proche du grand public, une visite touristique sur Ouidah dans laquelle seront embarqués les festivaliers, le dimanche 4 décembre. Aussi, pour des prestations musicales 100% live, du début de l’événement jusqu’au samedi 3 décembre, les personnes qui feront le déplacement des manifestations du Festival paieront l’entrée à 1000 Francs Cfa et se verront offrir une boisson de la Société béninoise de brasseries (Sobébra), sans oublier qu’ils pourront naviguer, gratuitement, sur le site du Festival, pendant 24 heures.


D’autres aspects du programme

En dehors des concerts qui chaufferont l’esplanade du Stade, jusqu’à minuit, tous les jours du Festival, par la musique live de plusieurs orchestres, il est prévu d’autres activités : un master class qu’a animé Paco Séry, sur des techniques du métier de batteur, dans la petite matinée du samedi 26 novembre, avec la pépinière des artistes en devenir ayant connu les éditions précédentes du Festival, à l’Ecole secondaire des métiers d’art (Esma) d’Abomey-Calavi. Puis, dans le cadre de rencontres scientifiques, Adépo Yapo animera, le mercredi 30 novembre, une conférence sur le thème : « Développement de l’industrie musicale : la nécessaire professionnalisation des différents corps de métiers ». Ce sera sur le site du Festival. De même, il se tiendra un « Salon de la logistique événementielle et de l’audiovisuel », sans oublier que le public s’enrichira et se distraira d’une programmation In et d’une programmation Off de concerts par des groupes aussi variés les uns que les autres. Vivement, donc, le déplacement massif de la population !

Marcel Kpogodo  

vendredi 6 novembre 2015

Sagbohan Danialou confirme son concert parisien du 29 novembre 2015

Dans le cadre de la Semaine culturelle du Bénin à Paris


L’une des salles de conférence du ’’Bénin royal hôtel’’ de Cotonou a abrité un point de presse organisé par Patrick Idohou, Directeur de la Promotion artistique et culturelle. Il ressort que le monument béninois de la musique, Sagbohan Danialou, sera bel et bien en concert à Paris, au cours de la Semaine culturelle du Bénin dans la ville-lumière.

De gauche à droite, Patrick Idohou, Sagbohan Danialou et Luc Sinzogan
« Le concert aura bel et bien lieu ; nous ne sommes pas friands du play-back, nous sommes des instrumentistes » ! Cet enthousiasme et cette assurance proviennent de ’’l’homme-orchestre’’, grand chanteur béninois, Sagbohan Danialou, au sujet du concert qu’il est attendu pour donner à Paris, au ’’Divan du monde’’, le dimanche 29 novembre 2015, de 19h à 22h. Il a tenu ces propos de confirmation, le lundi 2 novembre dernier, au ’’Bénin royal hôtel’’, sis Quartier Maro-militaire, à Cotonou, dans le cadre du point de presse de pré-lancement de la Semaine culturelle du Bénin à Paris, prévue pour se dérouler du 25 au 29 novembre 2015.
Par rapport à la tenue effective de cette manifestation musicale, le ’’Hagbè national’’ n’a pas manqué d’adresser des paroles élogieuses à l’endroit de Patrick Idohou, Directeur de la Promotion artistique et culturelle, et initiateur de la courte rencontre avec les professionnels des médias : « J’en remercie Patrick Idohou qui est un Directeur très ambitieux sachant facilement joindre les bouts et faire ce qu’il faut faire, au moment où il le faut ».  
En outre, à en croire justement Patrick Idohou, pour sa prestation très attendue du 29 novembre, Sagbohan Danialou se trouvera accompagné par son orchestre. Il a aussi partagé que quatre autres artistes béninois, tous vivant en France, se produiront, au cours de ce concert : Fafa Rufino, Laurent Hounsavi, Kiri Kanta et Martin Hod. Une façon « d’unir les artistes béninois résidant au Bénin et ceux de la diaspora », précisera-t-il, avant d’en profiter pour décliner les grandes lignes du programme devant être exécuté au cours de la Semaine culturelle du Bénin à Paris. Il est donc prévu un événement culinaire permettant de faire expérimenter aux visiteurs qui ne les connaissent pas des mets typiquement béninois. Ensuite, le Directeur de la Promotion artistique et culturelle présentera une communication sur le thème : «  L’implication de la diaspora dans la promotion culturelle béninoise à l’international ».
Et, il est revenu à Luc Sinzogan, Directeur adjoint de cabinet du Ministre de la Culture, de faire écouter une allocution dans laquelle, entre autres, en tant que représentant du Ministre de la Culture, Paul Hounkpè, il a remercié toutes les parties engagées dans la réussite de la Semaine culturelle, notamment, le Chef de l’Etat, Boni Yayi, le Gouvernement, les Ministères des Affaires étrangères et des Finances, puis la presse.

Marcel Kpogodo   

jeudi 23 janvier 2014

Concert live d'Ignace Don Métok à l'Institut français de Cotonou

Une ferveur inédite du public consacrant la popularité de l'artiste chez les Béninois

Le samedi 18 janvier 2014 a été bien particulier au Théâtre de verdure de l'Institut français de Cotonou, ayant connu la prestation scénique du jeune artiste de la chanson béninoise, Ignace Don Métok. Au-delà d'un public massif ayant fait le déplacement, le comportement de véritables mélomanes témoignait de l'amour particulier que Don Métok a su cultiver en eux, par son talent exceptionnel.

Ignace Don Métok, de sa voix vigoureuse ...
De mémoire de concert au Théâtre de verdure de l'Institut français de Cotonou, quel artiste confirmé de la musique béninoise a jamais été accueilli sur scène par une ferveur aussi profonde de la part d'un public aussi passionné et acquis à sa cause artistique, si ce n'est que pour les baobabs de la musique béninoise, comme les Sagbohan Danialou, les Nel Oliver, les Tohon Stan, les Poly-Rythmo, notamment, dont le répertoire musical a fait le tour des niveaux de générations comme les grands-parents, les parents, les enfants et les petits-fils? 
Un jeune dont la carrière vient à peine de commencer, si l'on le compare à ces mammouths, a bénéficié de l'adhésion totale du public à sa personne, à sa musique, à sa voix, à son rythme musical de style tradi-moderne, à sa manière de danser, à l'exposition et au dénouement de ses morceaux, aux paroles qu'en chœur, les spectateurs reprenaient, complétaient, anticipaient, chantaient intensément, ce qui montrait un artiste complètement inculturé et authentique chez qui les Béninois retrouvaient les repères de leur culture originelle ; c'était une véritable réussite ! 


Dans l'intimité d'un succès implacable

D'une entrée humble sur scène, tout de blanc vêtu et, le chef aussi blanchement et complètement couvert d'un chapeau sans bords, à une sortie tout aussi simple, pour laquelle les spectateurs, scotchés à leur siège, ont failli verser des larmes, Ignace Don Métok a véritablement tenu en haleine et en laisse les mélomanes ayant fait le déplacement du Théâtre de verdure de l'Institut français de Cotonou, ce samedi 18 janvier 2014. 
Tout transpirant et manifestant une endurance de 90 minutes, sans pause, il a égrené un chapelet de chansons à succès, balayant tous les albums produits, jusqu'à "Hongan", celui lancé le 17 juin 2013, au Bénin Marina Hôtel de Cotonou : "Juste le meilleur", "Zogodo", "Ho nougbo", "Hokpo" + "Gnonnou", "Wake up", "Destin", "Hongan", "Dougbè" + "Gnonnou gankpo", "Roméo et Juliette", "Jhonnicus", "Atilito" et "Prière". 
14 réalisations, en acoustique et en live, si l'on doit ajouter le morceau introductif, pour lesquelles Don Métok a fait preuve d'un total don de soi, sur les plans vocal, rythmique et physique. De même, ses quatre danseurs, d'une part, qui, d'une manière intermittente bien calculée, apparaissaient sur scène pour faire vivre, de leurs pas et leurs jeux bien rythmés des bras et des jambes, de l'expression fortement souriante et enthousiaste de leur visage et de leur complicité avec la rythmique effervescente de l'orchestre en action. D'autre part, ses deux charmantes choristes, qui ont fait la scène, de bout en bout, ont régalé les regards par leurs sublimes déhanchements et, les oreilles, par leur accompagnement vocal, en symbiose avec l'atmosphère rythmique.       

La partition active d'un public comblé ....
Finalement, l'impression que donnait le public du Théâtre de verdure de l'Institut français de Cotonou, en cette soirée chaude du 18 janvier, est qu'il en avait eu pour plus que son argent, face à un chanteur, à la voix ferme, virile, au meilleur de sa forme, à un orchestre acquis à des morceaux dont la maîtrise allait de soi, face à un ensemble musical qui faisait jubiler les corps, les esprits, les sens, face à des rythmes traditionnels ressourcés par un accompagnement instrumental moderne, face à des chansons dont la quasi-totalité prenait l'envergure de tubes à succès, vu leur maîtrise des paroles, de la part des mélomanes, face à cette ultime communion entre Don Métok et les spectateurs qui se sont révélé de profonds admirateurs, des fans inconditionnels, face à des billets de banque qui, de manière incessante, pleuvaient sur le visage du chanteur, adulé, d'une manière irrépressible. 

Don Métok, rendant hommage à Gogoyi Prosper Akouègnon, son Producteur ...
Ainsi, une seule conclusion s'imposait, à la fin du concert, dans les alentours de 22h35 : le Savalois Ignace Sourou Métokin, du vrai nom
de l'artiste, se constitue en une icône de la musique béninoise, une figure forte qui, dans une humilité pragmatique, un sens de tolérance sans pareil et une ouverture culturelle d'esprit, prend racine, de manière durable, dans la richesse des rythmes locaux, tout en les valorisant par les agencements modernes, avec des paroles véhiculant des thèmes aussi simples traduisant la sensibilité sociale quotidienne de ses compatriotes!  Pour une tête froide qu'il devrait se battre pour garder, tout au long de ce processus de succès, nous ne serions qu'au "début du commencement" d'une réussite artistique programmée pour arpenter la sous-région, le reste de l'Afrique et le monde.

Marcel Kpogodo