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vendredi 24 octobre 2014

Le Centre artistique et culturel ’’Oshala’’, un système qui contraint à l’excellence

Une structure culturelle de pointe

A l’épreuve de l’atteinte de défis majeurs, la jeunesse béninoise se fait remarquablement présente. C’est ce que donne l’occasion de constater une structure entièrement culturelle dont les principaux animateurs, des jeunes, témoignent d’un sens inouï de rigueur et d’organisation : le Centre artistique et culturel ’’Oshala’’ (Caco).

Denis Abiona, Président du Centre artistique et culturel "Oshala"

Une structuration efficace

La promotion de la culture béninoise reste le fondement profond d’une organisation qui a imposé ses preuves : le Centre artistique et culturel ’’Oshala’’, une association relevant de la Loi 1901, ayant vu le jour, en 2006, s’étant armé de l’objectif de s’illustrer dans les arts de la scène, s’enrichissant de la participation d’une trentaine de membres actifs et, s’illustrant, par excellence, dans l’art du ballet à thème, c’est-à-dire, dans la pièce de théâtre dansée, « le ballet intellectuel ! », s’exclamera quelqu’un. Une connaissance de plus grande proximité avec le système de fonctionnement de cette structure permet de se rendre compte de sa subdivision savante en quatre sous-sections : la danse traditionnelle patrimoniale, la danse contemporaine, l’art dramatique et la musique moderne d’inspiration traditionnelle. Les jeunes dirigeants de ces domaines n’ont pas requis un anonymat vain : respectivement, Raphaël Tokplonou, Clément Kakpo, Humbert Boko et Denis Abiona. Tout est donc bien parti, pour des résultats respectables.

Clément Kakpo, Chef de la Section "Danse contemporaine"
Un système exigent de formation

En dépit de sa naissance récente et de la jeunesse de son équipe dirigeante, le Centre artistique et culturel ’’Oshala’’ ne laisse aucune place à la complaisance, lorsqu’il s’agit de transmettre à des apprenants les précieuses connaissances devant leur permettre de faire leurs preuves dans les arts de la scène. D’abord, l’aspirant au professionnalisme se fait accepter comme simple observateur, pendant 90 jours, et se laisse analyser, après avoir rédigé une bonne demande et avoir été présenté au groupe. Au cours de son évolution, il est l’objet d’une enquête de moralité et, gare aux résultats défavorables pour sa personnalité ! De mauvais échos sur son caractère font renvoyer purement et simplement cet apprenant indélicat. Mais, un petit bémol : on peut le racheter, en cas de repentance et d’un engagement signé à adopter des comportements moraux. Comme l’explique Denis Abiona, Président du Cac ’’Oshala’’, « il ne faut pas tolérer qu’un apprenant se cache derrière la formation pour développer ses caprices, son mauvais caractère ». De même, il fait ressortir qu’à ’’Oshala’’, signifiant, en français, ’’la divinité’’, on ne tolère pas l’usage de stupéfiants tels que la cigarette, le tabac, l’alcool, la drogue, notamment, ce qui fait expulser sans pardon, celui qui s’y adonne. « Quand on est dépendant de cela, on n’est plus soi-même », ne manque pas d’ajouter Clément Kakpo, du haut de son expérience à succès dans la danse contemporaine. Voilà de quoi assainir l’image d’une corporation que beaucoup associent à la manifestation par ses acteurs de comportements déviants. En conclusion, la formation, au Caco, laisse les responsables s’imposer de réussir une relation réellement connivente, une forte collaboration entre l’aspirant à la formation, ses parents et son entourage. Qui aurait pu y croire ? Et, il s’agit d’une organisation où ne vient pas qui veut, étant donné la rigueur qui en caractérise le fonctionnement et la promotion de valeur comme la ponctualité et l’assiduité aux répétitions : « Il vaut mieux être seul que d’être mal accompagné », conclut Abiona, devant la remarque que la rigueur de ce groupe ne lui fait pas une abondante compagnie.

Raphaël Tokplonou, Chef de la Section "Danse traditionnelle"

Des dirigeants ’’baraqués’’

La jeunesse des dirigeants du Cac ’’Oshala’’ peut tromper, mais ils sont des poids lourds dans leur domaine, à commencer par le Président Denis Abiona, Directeur artistique, de surcroît et, Chef de la section ’’Musique moderne’’. N’allez pas croire qu’il est un expositeur de titres ; ancien membre de la célèbre troupe ’’Towara’’, il a participé à plusieurs manifestations internationales, a fait le tour du monde pour des prestations artistiques en danse patrimoniale, est l’auteur d’un album de musique traditionnelle et, l’observateur averti ne manquera de le voir évoluer sur des scènes de danse, à l’heure actuelle, malgré ses humbles vêtements de comptable d’un établissement scolaire de la place, le Complexe scolaire ’’La Synthèse’’, un cadre qui sert aux membres de l’Association à s’entraîner, tenir des événements d’ampleurs variables et à former des scolaires.
Ce Denis Abiona, s’il n’est pas harcelé de questions, parle peu, mais n’en est pas moins percutant quand on le voit évoluer, dans une captation vidéo actuelle, dans un accoutrement de danse, resplendissant. Ce n’est pas non plus Clément Kakpo qui aime s’exhiber, mais ses faits d’armes sont énormes et multiples : père de la formation en danse contemporaine au Bénin, depuis les années 1987-1988, père intellectuel, scientifique des désormais célèbres Richard Adossou, Rachelle Agbossou, entre autres. Quant à Humbert Boko, il s’est dernièrement illustré, à la grande paillotte de l’Institut français de Cotonou, par la comédie musicale, ’’Miriam Makéba’’, et, le succès qu’il en a remporté ne lui monte pas à la tête, son leitmotiv étant de travailler encore plus. Le plus discret de toute l’équipe, devant l’éternel, n’est personne d’autre que Raphaël Tokplonou ; peu loquace, il ne retrouve tous ses repères que sur des scènes de danse où il faut jouer littéralement avec le feu, dans un flot de paroles incantatoires prouvant une initiation sacrée à laquelle les autres dirigeants avouent n’avoir pas échappé, de quoi s’abreuver à la source de la réelle connaissance culturelle séculaire de nos aïeux, et s’enlever les moyens de verser dans l’à-peu-près artistique.
En réalité, ces membres dirigeants du Caco, si, à divers niveaux, ils se connaissent depuis plusieurs années, n’ont fait que se retrouver dans cette association, un véritable creuset d’esprits convergents qu’ils sont, vers le sens de la libre entreprise, eux qui ont fini par s’imposer par leur foi, leur persévérance et par leur réussite artistique, à leurs parents, autrefois réticents à leur orientation à risques.

Humbert Boko, Chef de la Section "Art dramatique"

Une noble ambition  

Des formations diplomantes, désormais. C’est la préoccupation essentielle de cette équipe de jeunes gagneurs qui n’ont jamais postulé à quoi que ce soit dans la fonction publique, mais qui vivent bien de leur vie d’artiste, montrant à leur génération un exemple de prise en charge de soi pour se réaliser, s’épanouir et faire resplendir la nation, eux qui sont les ambassadeurs de la culture de ce pays vers l’Extérieur. A coup sûr, leur foi inébranlable ne manquera pas de leur faire obtenir les moyens et les circonstances favorables à la réalisation de ce défi de formations diplomantes.


Marcel Kpogodo