Affichage des articles dont le libellé est Marcel Zounon. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Marcel Zounon. Afficher tous les articles

jeudi 4 mars 2021

Le Directeur de l’Ensemble artistique national, Marcel Zounon, rend compte de sa mission

Dans le cadre de sa tournée de collecte des éléments du patrimoine culturel immatériel


Marcel Zounon, Directeur de l’Ensemble artistique national (Dean), a tenu une conférence de presse le mercredi 3 mars 2021 au siège de l’institution à Cotonou. Il a entretenu les journalistes culturels des résultats de sa tournée nationale de collecte de nouveaux rythmes et de danses afin de diversifier les créations ultérieures du Ballet national. En outre, sa présentation a été complétée par la proclamation des résultats du casting de recrutement des nouveaux membres de l’orchestre national de musique traditionnelle, qui pratiquent les nouveaux rythmes répertoriés.

Marcel Zounon, au cours de ses explications, lors de la conférence de presse

24 rythmes traditionnels inédits recueillis à travers le territoire national béninois pourvus de 24 danseurs de ces rythmes désormais membres du Ballet national. Le résultat de la tournée qu’ont effectuée à travers le Bénin Marcel Zounon et son équipe technique, ce dont la personnalité a rendu compte aux hommes de médias lors de la conférence de presse, qu’elle a animée dans le milieu de la matinée du mercredi 3 mars 2021 à la Direction de l’Ensemble artistique national sis quartier de Kindonou à Cotonou.


Pour l’orateur, les 24 rythmes concernés émanent des 12 départements béninois à raison de 2 pour chacun d’eux. Afin d’atteindre cet objectif, il a fallu parcourir tous ces départements du 9 novembre au 13 décembre 2021, sillonnant les communes les abritant, identifiant les communautés détentrices, dialoguant avec elles, négociant le partage et, en cas de besoin, sacrifiant à des rituels appropriés.


Pour Marcel Zounon, cette tournée relève d’une mission qu’a confiée le Ministre de la Culture, Jean-Michel Abimbola, à l’Ensemble artistique national (Ean), suite au remaniement du Plan de Travail annuel (Pta) du département ministériel concerné. Les trois objectifs de cette mission étaient d’identifier les chants, les danses et les musiques aux fins de la captation de leur pratique au sein de leurs milieux respectifs d’extraction, de remplir les fiches d’identification liée à la liste provisoire de l’inventaire du patrimoine culturel immatériel, un inventaire sur lequel est commise pour travailler l’Ecole du Patrimoine africain (Epa), et, enfin, de recruter 24 nouveaux danseurs du Ballet national, à raison d’1 pour chacun des rythmes retenus pour appartenir au nouveau répertoire de l’Ean.


A en croire le conférencier, le cahier de charges a été bien rempli par des missionnaires qu’étaient des membres de la Direction du Patrimoine culturel (Dpc), les Directeurs départementaux spécifiques de la Culture par les anciens couples de Départements, Coffi Adolphe Alladé, Chorégraphe en Chef du Ballet national, Claude Balogoun, Président-Directeur général de ’’Gangan prod’’, pour les captations, sans oublier Marcel Zounon, lui-même.


« Je rêve, je rêve de la mise en place de toutes ces danses pour mon pays ! », n’a pas manqué de s’enthousiasmer l’intervenant, expliquant que les 24 nouveaux rythmes élus aux fins de la diversification des danses de l’Ean devraient faire l’objet d’une formation des membres du Ballet national par les 24 nouveaux danseurs sélectionnés à l’issue du casting mentionné, sans oublier que ces nouveaux entrants aussi sont prévus pour être initiés aux normes du professionnalisme en matière de danse traditionnelle.


En outre, selon les précisions qu’a apportées Marcel Zounon, les groupes privés de musique traditionnelle pourront s’inspirer des nouvelles danses mises à jour après la tournée de l’Ean afin de lancer leurs créations artistiques dans une nouvelle dimension.

Marcel Kpogodo Gangbè


 

Les 24 rythmes choisis


En plus des explications qu’a apportées Marcel Zounon, au cours de la conférence de presse, il lui est revenu de rendre publique la liste des 24 rythmes qui ont été recueillis à l’issue de la mission effectuée.


Rythmes - Départements - Lieux de captation

1.      Gogooré - Alibori - Kandi

2.      Haraka - Alibori - Gogounou

3.      Wourou - Borgou - Gammian / Bembèrèkè

4.      Kiarou - Borgou - Pèrèrè Sonon

5.      Fayinfè / Féyinfè - Atacora - Koronthière (Bouncombé / Cobli)

6.      Kounya - Atacora - Kantchakountamou / Natitingou

7.      Assassa - Donga - Ouaké

8.      Zolaari - Donga - Djougou Centre

9.      Ogou - Collines - Savè et environs

10.  Azahoun - Collines - Ouèdèmè, Aclahounkpa et Savalou

11.  Gblo - Zou - Sinhoué / Abomey

12.  Gô - Zou - Covè ou Zangnanado

13.  Kpoka - Mono - Zougamè / Lokossa

M- Zandro - Mono - Akodéha, Zounhoué (Athiémé)

15.  Achikpé - Couffo  - Kissamè (Aplahoué)

16.  Adja Zinli - Couffo - Toviklin, Klouékanmè, Azovè et Dogbo

17.  Bata - Plateau - Pobè

18.  Iwé - Plateau - Kétou

19.  Akôhoun - Ouémé - Adjarra

20.  Agogbé - Ouémé  - Aguégué

21.  Avivi - Atlantique - Avakpa

22.  Akitihoun - Atlantique - Savi (Ouidah)

23.  Kôdranhoun - Littoral - Agbondjèdo

24.  Tonoukon - Littoral - Ahouansori Agué.


M.K.G.

 


Les 24 artistes retenus


La conférence de presse s’est achevée avec la proclamation par Marcel Zounon des résultats du casting organisé par l’Ean afin de recruter les danseurs pratiquant, respectivement, les nouvelles danses retenues pour enrichir les prochaines créations de l’orchestre national de musique traditionnelle. Coffi Adolphe Alladé, Président du Jury ayant délibéré, a été assisté par Claude Balogoun, par le Directeur départemental afférent et, enfin, par Marcel Zounon.


Titulaires - Départements - Suppléants

1.      KOTO Chérifa - Alibori - TOUNON Yô Christine

2.      DJOULDE Soumanou - Alibori - DJOULDE Djobo

 

1.      CHABI DAKARA Mohamed - Borgou - SIO Imorou

2.      ABOUDOU Moussa - Borgou - BATIA Mama Midou

 

1.      KASSA Chantal - Atacora - YOGOU Yollande

2.      N’WEMOU Clément - Atacora - KOUAGOU N’Tcha Christian

 

1.      YAYA Alassane - Donga - BASSAOU Latifa

2.      MAYABA K. Aziz - Donga - LASISI Mutiatu Arikè

 

1.      ABISSI Kossi Benoît - Collines - HOUNGLA Simplice

2.      AHISSOU Prisca - Collines - YAMANTCHE Hyacinthe

 

1.      LEGBA Estelle - Zou - AGBOKONI Joséphine

2.      GANSINTOHOUN Daniel - Zou - AGBIDINOUKOUN Délice

 

1.      AKOGNINOU Natacha - Ouémé - GOVOEVI Y. Léon

2.      HOUNHOUI Amandine - Ouémé - VODOUNNON Hélène

 

1.       OKPA O. Julien - Plateau - ADETOKOUNA A. Fabrice

2.      AKIELE Rachad - Plateau - FASHESSI O. Adjima

 

1.      TOSSOU Kocou Gilbert - Mono - HOUNGBIOGBE Lazare

2.      KOFFI Christophe - Mono - TOSSOU Coffi Florent

 

1.      GAKOU Benoît José - Couffo - MOMBOU Betin Victorien

2.      KOMMANDAN Cécile - Couffo - TOHOUN Colette

 

1.      GOUTON Amandine - Atlantique - AKPADJEVO Patrice

2.      GAMBO Mathurin - Atlantique - DJEGO Eugène

 

1.      NIEDJO Guillaume - Littoral - AVALANN Rolland C.

2.      AFFOKPE T. Pierre - Littoral - AGBOZEHOUE Charles

 

M.K.G. 

mercredi 7 août 2019

Les ’’Super anges’’ de retour de l’Espagne avec le plein de trophées

Dans le cadre de la tournée internationale du Groupe

Au petit matin du jeudi 1er août 2019, la troupe des ’’Super anges’’ a foulé le sol béninois après avoir effectué une tournée internationale de plus d’un mois en Espagne. De nombreux prix sont à l’actif de cette troupe très connue au Bénin. Surplombant une certaine fatigue liée au voyage, les visages brillaient d’une grande reconnaissance vis-à-vis de toutes les échelles de personnalités ayant rendu possible cette odyssée espagnole.

Les ''Super anges'', au Hall de l'Aéroport de Cotonou

Une bonne douzaine de prix et, aussi, des contrats de tournées qui seront menées ultérieurement. La moisson que les ’’Super anges hwendo na bu a’’ ramènent d’une bonne tournée en Espagne et dont ils sont revenus à l’aube du jeudi 1er août 2019, à quelques petites heures de la célébration officielle, par l’habituel défilé militaire, du 59ème anniversaire de l’indépendance du Bénin. 

Kouévi Aubain Ayi, au cours de ses explications, à l'Aéroport de Cotonou
A en croire les propos de Kouévi Aubain Ayi, Directeur général adjoint de la troupe, chef de la délégation de ce retour à Cotonou, les chiffres de ce voyage artistique et culturelle des ’’Super anges’’ en Espagne sont clairs : 5 villes espagnoles parcourues et enrichies de par leurs publics respectifs des prestations culturelles de la troupe, 18 membres de celle-ci ayant pris part à la tournée indiquée, celle-ci ayant duré 35 jours, elle qui a débuté le 27 juin 2019 pour s’achever le 1er août, 2 prix parmi les nombreux que les ’’Super anges’’ ont décrochés, notamment, celui du ’’Meilleur groupe’’ au Festival de Sudaréal, le ’’Meilleur spectacle vivant’’, au cours d’une autre prestation sur un autre Festival, 4 personnalités que la troupe a applaudie à l’Aéroport, à son retour à Cotonou : le Président de la République, Patrice Talon, le Ministre de la Culture, Oswald Homéky, le Direteur général du Fonds des Arts et de la culture, Gilbert Déou Malé, et le Directeur de l’Ensemble artistique national, Marcel Zounon, qui, de manière particulière, a été couvert de chants joyeux et ardents de remerciements, de même que de bénédictions poignantes, ce qui amène à croire que la personnalité aura été d’une efficacité particulière, aux plans technique et professionnel, dans la concrétisation de la tournée, en dehors de ses aspects administratifs et financiers qu’ont garantis les autorités mentionnées par Kouévi Aubain Ayi et bruyamment félicitées par les ’’Super anges’’, dans le hall de l’Aéroport international Cardinal Bernardin Gantin de Cotonou. 

Aperçu des prestations ... - (Crédit photo : les ''Super anges'')
Toujours, pour l’Adjoint de Koffi Adolphe Alladé à la tête de la troupe de musique traditionnelle, la tournée espagnole a permis aux responsables des ’’Super anges’’ de rencontrer des promoteurs et des managers de spectacles, des responsables de festivals et de troupes de plusieurs pays participants aussi à cette tournée, tels que l’Italie, l’Inde, la Russie, le Sénégal, l’Angleterre, le Portugal, l’Allemagne, entre autres, ce qui amènera Kouévi Aubain Ayi à préciser que 2020 sera une année pendant laquelle les ’’Super anges’’ pourront s’envoler pour d’autres tournées internationales par rapport auxquelles des contrats auraient été conclus. 

... sur scène de la Troupe des ''Super anges'' ...-  (Crédit photo : les ''Super anges'')

... ayant richement et vaillamment ... - (Crédit photo : les ''Super anges'')

... représenté le Bénin ... - (Crédit photo : les ''Super anges'')

... de par sa richesse et ... - (Crédit photo : les ''Super anges'')

... sa diversité colorée ... - (Crédit photo : les ''Super anges'')

... et sa puissance ... - (Crédit photo : les ''Super anges'')

... artistiques et culturelles - (Crédit photo : les ''Super anges'')
Pour en arriver à convaincre aussi profondément et fortement d’autres nations, il a fallu le déploiement, le déchaînement de la troupe, au cours de la tournée, dans une abondance de prestations artistiques hebdomadaires. Ceci a contribué à faire remarquer la spécificité du jeu béninois : l’agencement de plusieurs danses significatives balayant les grands pôles ethniques de la nation, pour développer un thème, raconter une histoire, celle du Bénin, révèlera Kouévi Aubain Ayi.

Marcel Kpogodo

mercredi 10 juillet 2019

Le Ballet national béninois s’envole pour le Portugal

Dans le cadre de sa tournée internationale de l’année 2019

Au petit matin de ce jeudi 11 juillet 2019, quelques membres du Ballet national béninois, encore appelé l’Ensemble artistique national (Ean), fouleront le sol portugais. Ce serait pour tenir une tournée internationale qui leur permettra de participer à un certain nombre de festivals estivaux, prévus pour se dérouler dans ce pays d’Europe, qu’est le Portugal. L’annonce en a été faite le mercredi 10 juillet, à Cotonou, au cours d’une conférence de presse qu’a animée le Directeur de l’Ensemble artistique national, Marcel Zounon.

Les membres du Groupe, dans une effervescence d'avant-goût
18 membres pour 4 festivals pendant 30 jours. L’essentiel à retenir de la conférence de presse qu’a tenue le Directeur de l’Ensemble artistique national, Marcel Zounon, le mercredi 10 juillet 2019, au siège de l’institution, situé au quartier de Mènontin, à Cotonou.
A en croire l’intervenant, le Gouvernement béninois, à travers le Ministère du Tourisme, de la culture et des sports, par son bras de financement des activités artistiques et culturelles qu’est le Fonds des Arts et de la culture (Fac), a dégagé un montant de 15 millions de Francs Cfa, pour rendre cette tournée possible. Pendant ce temps, de son côté, le Ballet national a mobilisé, à cet effet, 8 millions de Francs. 
Marcel Zounon, au cours de la conférence de presse ...
Ainsi, selon Marcel Zounon, le Groupe du Ballet national comportant des chanteurs, des danseurs et des percussionnistes, sera amené à se produire à travers des spectacles de danses traditionnelles des différentes aires culturelles du Bénin. Ceci s’exercera dans un cadre bien quadrillé, celui de quatre festivals estivaux qui connaissent leur déroulement dans la période actuelle. Détaillant la chose, le Directeur de l’Ensemble artistique national a précisé que le premier Festival auquel prendra part le Ballet est le ’’Festimalorca’’, prévu du 13 au 18 juillet 2019, pendant que le deuxième est le Festival international de ’’Folclore Rio’’, qui s’étend du 19 au 27 juillet. Quant aux troisième et quatrième, ils sont, respectivement, le ’’Folkmonçao’’, pour les 1er au 8 août, et, le ’’Fest’ In Folk Corredoura’’, des 5 au 11 août 2019.

... que suivent aussi les membres du Groupe du Ballet national ...
Et, pour cet expert culturel, l’élément de facilitation de ce brassage hors pair du Ballet national béninois avec des groupes homologues, à travers le monde, est le Conseil international des Organisations de festivals de folklores et d’arts traditionnels (Cioff) dont cette personnalité est le point focal au Bénin.
En conséquence de ce partenariat fructueux, le Ballet national n’a fait qu’agrandir l’envergure de ses expériences de participation à ces rendez-vous internationaux de brassage culturel, ce qui invite à se souvenir que le Ballet national, sous la direction de Marcel Zounon, a marqué sa présence dans ces festivals estivaux, déjà, en 2013, en Hongrie, en Pologne et en Russie, aux Pays-Bas, en 2014, au Portugal, au Mexique et en Italie, respectivement, en 2015, 2016 et 2017.

... sans exception
En outre, Marcel Zounon n’a pu clore son propos sans présenter des marques de reconnaissance. « Cette tournée internationale s’effectue grâce au leadership du Ministre Oswald Homéky que je me dois de remercier », a-t-il dit à l’endroit du Ministre du Tourisme, de la culture et des sports. De même, il a manifesté sa gratitude à plusieurs institutions, à l’échelle nationale, qui sont intervenues, à divers niveaux, pour l’obtention du financement et du visa en faveur de la délégation qu’il conduit à cette tournée : le Fonds des Arts et de la culture, la Direction des Affaires consulaires du Ministère des Affaires étrangères et de la coopération et l’Ambassade de France au Bénin. Du côté de la France, il a mentionné le Festival ’’Cultures du monde’’.
Heureux de cette tournée internationale qui leur donnera l’opportunité de faire à nouveau parler leurs preuves et le Bénin, les membres du Ballet national ont présenté aux journalistes une esquisse de ce qu’ils sont prêts à aller démontrer au Portugal.

Marcel Kpogodo

dimanche 17 mars 2019

Exposition du rôle essentiel des femmes dans les sociétés de masques en Afrique

Dans le cadre de la tenue du volet intellectuel du Feridama

Le Festival des Rituels et des danses masquées (Feridama) s’est déroulé du 12 au 16 décembre 2018. Son volet intellectuel s’est matérialisé par un colloque qui a eu lieu le jeudi 7 mars 2019 à la Salle Vip de l’ex-Ministère de la Culture. La Journée internationale du Droit des femmes étant d’actualité, la femme s’est invitée dans les réflexions, pour des communications assurées par des intellectuels africains de haut rang.

Le podium du volet intellectuel du Feridama
« Place et rôle de la femme dans les sociétés de masques en Afrique ». Le thème qui a mobilisé les réflexions lors de la tenue d’un colloque, dans l’après-midi du jeudi 7 mars 2019, à la Salle Vip de l’ex-Ministère de la Culture, sis zone de la route de l’Aéroport. Ce coolloque appartient au volet intellectuel de la 9ème édition du Festival des Rituels et des danses masquées (Feridama) ayant été organisée  du 12 au 16 décembre 2018. Cette séance d’échanges s’est effectuée dans le cadre de la Journée internationale des Droits des femmes, que le monde entier célèbre le 8 mars de chaque année. 

Aperçu du public
Se sont succédé au pupitre pour faire connaître leurs réflexions respectives concernant le sujet indiqué l’Ivoirien Konin Aka, le Malien Lassana Cissé, le Burkinabè Léonce Ki et le Béninois Richard Sogan.


Des communications

Léonce Ki
De façon préliminaire, Léonce Ki a planté le décor de l’abord du sujet en traitant le thème : « Du culturel au cultuel, masques vs religions révélées ». Ainsi, il a fait ressortir que 247 sociétés de masques existent au Burkina Faso, avant de rappeler les grandes aires culturelles que comporte ce pays et de rejeter une idée reçue sur le masque : il ne se limite pas à la tête. Puis, il a évoqué les grandes catégories de masques dans son pays : les masques de feuilles, les masques d’écorces, les masques de fibres, les masques de pailles et les masques de tissus. Achevant son propos, il a montré que le système des masques est mis en danger par les religions étrangères importées.

De gauche à droite, Lassana Cissé et Konin Aka
De son côté, Lassana Cissé, Expert ’’Patrimoine et développement local’’, étant intervenu sur le thème, « Place et rôle de la femme dans la société des masques dogon », il a montré qu’au Mali, les aires culturelles Bobo, Dogon et Bamanan sont celles au niveau desquelles se manifestent les sociétés de masques. De manière particulière, il a choisi de s’appesantir sur celle des Dogon. Pour ce communicateur, elle s’appelle ’’Ava’’, reste l’affaire des hommes et intervient lors des funérailles et de toutes les circonstances sociales où il s’agit de « rétablir l’ordre social et de maintenir de bonnes relations entre le monde des vivants et celui des morts ». Il faut être circoncis pour appartenir à cette société. Aussi, après avoir fait ressortir les éléments de la mission sociale des masques, il a établi de quelle manière la femme a découvert la pratique relative aux masques, même si elle se trouve exclue de son aspect rituel mais recherchée dans celui relatif à l’initiation.
Quant au Docteur Konin Aka, Conservateur principal-muséologue, Expert en Culture et développement, et Directeur général de l’Office ivoirien du Patrimoine culturel, sa communication s’est structurée en trois parties, basée sur le thème : « Le rôle de la femme dans les sociétés de masques en Afrique ». Dans une première, il a énuméré les sept sociétés de masques de la Côte d’Ivoire et fait connaître leurs caractéristiques : les masques krou, dan, toura, baoulé, yohoué, gouro et sénoufo. A travers la deuxième, le conférencier a satisfait la curiosité du public en montrant le rôle qu’exerce la femme au niveau de chacun de ces masques. Pour finir, dans une troisième, Konin Aka a abordé la manière dont les masques contribuent à l’équilibre social et à la paix.

Richard Sogan
Dernier communicateur, Richard Sogan, Expert du Patrimoine culturel et Conseiller technique à la Culture du Ministre béninois de la Culture. Dans son propos sur le thème, « Le rôle de la femme dans les sociétés de masques en Afrique : le cas du genre oral Guèlèdè », il a daté l’origine du ’’guèlèdè’’ à la mise en place du royaume de Kétou et a indiqué : « C’est une pratique sociale qui permet de conjurer la famine, les maladies, les épidémies et la sécheresse. Elle prône, par ailleurs, la cohésion sociale, et permet l’éradication de la mésentente et des discordes qui ont cours dans les familles ». Puis, selon lui, la femme en est le centre puisqu’il se tient autour des mères, les « Iya » à qui les hommes demandent pardon pour leurs méfaits, à travers les danses exécutées. Ceux-ci se servent de ce culte pour honorer la femme qui, pour Richard Sogan, « dans le ’’guèlèdè’’, joue, à la fois, le rôle de gardienne de la tradition mais, aussi, d’agent de transmission et de conservation des valeurs de la culture ». Voilà qui casse radicalement une idée reçue laissant croire qu’en Afrique, la femme est considérée comme un être humain de seconde zone.


De l’organisation 


Magdaléna Tovornik
Magdaléna Tovornik, représentante à l’Unesco du Conseil international des Organisations de festivals de folklore et d’arts traditionnels (Cioff), a été chargée d’organiser la succession des quatre communications qui ont été présentées et d’assurer la modération des débats. 

De gauche à droite, Koffi Adolphe Alladé et Marcel Zounon
Et, plusieurs autres personnalités ont, par leur présence, développé la valeur de la manifestation intellectuelle : Olabiyi Yaï, Ambassadeur honoraire du Bénin à l’Unesco, Carole Borna, Directrice du Patrimoine culturel, Dagbo Hounon Hounan, Chef de la religion endogène à Ouidah, Marcel Zounon, Directeur de l’Ensemble artistique national (Dean), Point focal du Cioff au Bénin et Président-Fondateur du Feridama, Koffi Adolphe Alladé, Directeur du Groupe traditionnel, ’’Hwendo na bu a’’ et Président de la Confédération béninoise de danses (Cobed), et Monique Blérald, universitaire guyanaise.  

Au dîner de gala ...
Dans la soirée du jeudi 7 mars, Marcel Zounon a convié ses hôtes à un dîner de gala qui leur a permis de savourer des mets béninois et un tableau des danses patrimoniales des grands pôles départementaux du Bénin.

Marcel Kpogodo

mardi 5 juin 2018

Barnabé Laye au Bénin, la fausse note d’Oswald Homéky


Découverte à la faveur d’une conférence tenue à Cotonou

L’amphithéâtre ’’Christophe Sadeler’’ de l’Institut des Sciences biomédicales appliquées (Isba) du Champ de foire, à Cotonou, a accueilli une grande conférence littéraire au centre de laquelle se trouvait un écrivain de forte stature : Barnabé Laye. L’événement s’est déroulé dans la matinée du jeudi 24 mai 2018 et a réuni une large brochette d’universitaires, d’écrivains, d’hommes et de femmes de lettres et de culture. Un couac, cependant : le Ministre de la Culture, Oswald Homéky, a été indexé dans un acte peu recommandable manifestant son profond mépris pour le secteur littéraire béninois.

Barnabé Laye
’’La parole et le feu’’, un livre que, depuis environ deux mois, Oswald Homéky, s’acharne à ne pas récupérer alors qu’il émane d’une personnalité dont l’influence dans la littérature béninoise est avérée : l’écrivain vivant en France, Barnabé Laye. Un tel comportement semble hautement méprisant et profondément révélateur du grand problème que pose un positionnement politique, ce qui a été vivement dénoncé dans la matinée du jeudi 24 mai 2018, à l’amphithéâtre ’’Christophe Sadeler’’ de l’Institut des Sciences biomédicales appliquées (Isba) du Champ de foire de Cotonou, au cours de la phase des débats, consécutive à la présentation des exposés liée à la conférence publique consacrée à rendre hommage à cet auteur béninois.

L'ouvrage ''La parole et le feu''
Selon Florent Couao-Zotti, en tant que représentant du Ministre de la Culture, mandaté comme tel par cette autorité, lui avait dirigé la délégation béninoise qui avait participé au Salon du livre de Paris, du 13 au 19 mars 2018. Et, ayant profité de ce séjour parisien pour rendre visite à Barnabé Laye, l’éminent poète avait demandé au chef de la délégation de transmettre au Ministre Homéky son ouvrage, ’’La parole et le feu’’, l’un des derniers qu’il a écrit et qui constitue l’anthologie de sa production littéraire, étant paru à Paris au début du mois de décembre 2017 à ’’Agora éditions’’, et ayant 416 pages.
A en croire toujours Florent Couao-Zotti, à son retour au Bénin, la fin du mois de mars l’a vu déposer le rapport des activités menées à Paris au cabinet d’Oswald Homéky, celle-ci, assortie d’une demande d’audience pour, entre autres, lui remettre l’ouvrage dont il était le porteur pour lui. Et, jusqu’au 24 mai, au moment de son intervention à la conférence sur Barnabé Laye, l’autorité ne l’avait encore reçu. Pire, contacté à ce sujet par notre Rédaction, le vendredi 1er juin 2018, l’audience n’avait pas encore été accordée à l’écrivain, en dépit de l’intervention, au niveau du Ministre, de personnalités de trempe du monde des arts et de la culture.  


Positionnement politique absurde

Pour un profane du secteur culturel, ne pas accorder plus d’importance à un écrivain de taille que lorsqu’il s’agit de l’envoyer en mission, cela ne pose aucun problème. Pour un non habitué du secteur culturel, banaliser la réception d’une commission envoyée par un écrivain de poids, cela n’est rien. Pour une personnalité qui ne connaît absolument rien aux codes de fonctionnement du monde culturel, ne pas contribuer à dresser le tapis rouge présidentiel à un cinéaste béninois qui, de haute lutte, a conquis l’Etalon d’Argent au Festival panafricain de cinéma de Ouagadougou (Fespaco), dans son édition 2017, cela n’a rien de grave. Cependant, pour ceux qui fonctionnent nuit et jour dans le domaine des arts et de la culture, qui y souffrent pour créer, qui en tirent l’essentiel de leurs revenus substantiels, qui, par conséquent, se trouvent, consciemment ou inconsciemment, à l’affût du moindre signe visant à reconnaître la portée du fruit de leurs sacrifices, de leur labeur, de leurs peines, les cas d’actes de manquement, précédemment évoqués, sonnent comme un sacrilège, comme une faute forte qui devrait décourager de continuer à créer, si l’on devait tenir compte de sa profonde gravité.
Une grosse situation ! Le ver qui, malheureusement, détruit le fruit ! Si Oswald Homéky, chef d’entreprise, homme de confiance et d’écoute du Chef de l’Etat, le Président Patrice Talon, qui a été fait Ministre, entre autres, de la Culture, pour y rassembler une famille écartelée, désunie, et qui, après sa prise de service, dans ses premiers propos en direction des acteurs culturels, leur avait garanti de connaître et de maîtriser la maison et ses problèmes, puis de s’atteler à les résoudre, qui, le 21 février 2018, à l’Hôtel ’’Golden Tulip Le diplomate’’, avait présenté le Programme d’actions du Gouvernement (Pag), dans son orientation culturelle, rassurant de sa bonne foi, de sa bonne volonté, cette personnalité gouvernementale, dans ses actes, donne l’impression que c’est tout le contraire de cet état d’âme, qui fait battre son cœur, le mépris affiché vis-à-vis des écrivains Florent Couao-Zotti et Barnabé Laye n’étant que la face visible de l’iceberg, l’arbre cachant la forêt de toute une gestion déplorable du secteur culturel avec, à la clé, des promesses non tenues.
En effet, le 21 février 2018, Oswald Homéky avait notifié aux artistes le projet de recensement des festivals importants se déroulant à l’international et l’octroi d’un appui à ceux-ci pour une participation effective à ces rendez-vous. Dans la réalité, la treizième édition de la Biennale de Dakar, qui s’est déroulée du 3 mai au 2 juin 2018, n’a pas permis à son institution de financer le déplacement d’artistes contemporains béninois vers cet événement, malgré leurs démarches en direction de son cabinet. Pour un autre festival, en préparation de tenue dans un pays d’Amérique du Nord, le meilleur que le Ministère de la Culture a pu faire est d’octroyer une Attestation d’artiste comme un document pouvant faire obtenir un visa !
En réalité, les belles paroles, très rassembleuses mais politiquement réfléchies, ne suffisent plus : Oswald Homéky est difficilement à la hauteur de la tâche, ce qui devrait amener le Chef de l’Etat à prendre ses responsabilités en confinant cette personnalité aux Sports, vu qu’elle a réussi, par deux fois, en 2017 et en 2018, à octroyer des subventions aux fédérations sportives, et à donner du financement aux clubs de football des première, deuxième et troisième divisions. Et, ce ne sont pas les personnalités inculturées qui manquent pour voir confier à l’une d’elles un Département des Arts et de la culture, radicalement détaché des Sports.


Un carré pour un secteur culturel

En lieu et place d’Oswald Homéky à la Culture, il n’est pas besoin d’aller bien loin pour dénicher la perle rare, bonne connaisseuse du secteur et capable d’y apporter, enfin, le bonheur, surtout que plusieurs personnalités, quatre précisément, gravitent dans l’environnement plus ou moins proche du premier des Béninois.
Premièrement, Ousmane Alédji, comédien, metteur en scène, dramaturge, essayiste, administrateur d’espace culturel, collectionneur d’art, promoteur culturel et ancien Directeur du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), est si compétent pour être Ministre de la Culture que le Président de la République l’a d’abord retenu auprès de lui comme ses Conseiller culturel et Chargé de mission. N’est-il pas temps de le mettre au fourneau de la charge ministérielle pour la réalisation de prouesses dans la maison ’’Culture’’ ?
Deuxièmement, Gilbert Déou-Malè, Directeur général du Fonds des Arts et de la culture (Fac), historien de formation et, par-dessus tout, artiste chanteur et danseur du ’’Tchingoumè’’, l’une des musiques traditionnelles phare du Bénin, de son nom d’artiste, Ohangnon, il pilote une troupe multivalente, artistiquement parlant, et manifeste une imprégnation des réalités intrinsèques du secteur culturel béninois, portant un langage et des idées qui fascinent les artistes et les acteurs culturels.
Troisièmement, Marcel Zounon, Directeur de l’Ensemble artistique national, artiste, à la base, du secteur de la danse, Directeur de la troupe ’’Towara’’ et Président du Festival des Rituels et des danses masquées (Féridama), pétri d’humilité, moulé dans le fonctionnement administratif et financier propre au circuit de l’appui aux initiatives culturelles, toujours vêtu de costumes de chez nous.
Quatrièmement, Claude Balogoun, comédien, metteur en scène, dramaturge, romancier, promoteur culturel, Directeur général de la Société ’’Gangan Prod’’, mécène culturel et représentant des artistes au Conseil économique et social (Ces). Une véritable tête pensante qui, à son actif, trouve, notamment, l’idée fonds de démarrage visant à faire tourner les arts et la culture au Bénin.
Si le nombre n’est nullement exhaustif des personnalités pouvant être pressenties pour prendre les rênes du Ministère de la Culture, ces quatre, évoquées ci-dessus, constituent une crème de profils affinés par une pratique et une expérience de plusieurs décennies dans le secteur culturel béninois, le prochain remaniement ministériel étant une chance qu'aurait dû saisir le Président Talon pour positionner une personnalité inculturée au Ministère de la Culture, ce qui aurait contribué à montrer sa rupture avec le comportement habituel des chefs d’Etat béninois consistant à faire de Département ministériel le point de chute et de remerciement des hommes politiques qu’on n’aurait pas réussi à caser à des postes considérés comme plus sérieux, plus influents.

Marcel Kpogodo