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jeudi 8 novembre 2018

Jiap 2018 : la Faplag-Bénin donne à contempler de bonnes toiles et des sculptures à Cotonou


Dans le cadre du vernissage de l’exposition internationale mise en place

La Fédération des Associations professionnelles des plasticiens et graphistes du Bénin (Faplag-Bénin) a commémoré la cinquième Journée internationale des Arts plastiques (Jiap), le dimanche 4 novembre 2018 à la Médiathèque des Diasporas de Cotonou. Ce fut l’occasion pour l’institution faîtière chapeautant les créateurs du secteur des arts visuels de lancer une grande exposition, ce qui permet au public, jusqu’à la fin du mois du mois de novembre, de se délecter de nombreuses œuvres produites par des artistes béninois.

De gauche à droite, Philippe Abayi et Koffi Attédé, visitant l'exposition
José Bèwa, Monel Pie Domingo, Philippe Abayi, Verckys Ahognimètché, Cyrus D’Hyzo, Patrice Yao Tomédé, alias Pat’ace, Alaba Kouassi Quenum, alias Ziki, Emmanuel Déwakloun, Ansène K. Amoussou, Gilbert H. Yinmadi, Youssouf Atacora, Kiffouly Youchao, Marie-Elise Akplogan, Erick Ahouansou, Mohamed Zine-El-Abidine, Myckael Kouessi Agbénomba, Abdoul-Mouk’al Abou, Francel Marius Dagbéto, alias Aris, Mensah de-Souza, Joseph Dama, Basile Moussougan, alias Bamouss, Bertin Azagba, Aimé Eugène Coffi Atchotin, Attéré Lionel Ogoudjobi, Mahoussi Ahodoto, Patrick Aureil Messan, alias Patricorel et Frigg Toss. Le nombre impressionnant des artistes plasticiens ayant vu au moins une de leurs œuvres sélectionnée pour animer l’exposition, sans titre, organisée par la Fédération des Associations professionnelles des plasticiens et graphistes du Bénin (Faplag-Bénin) et dont le vernissage s’est déroulé le dimanche 4 novembre 2018, dans le contexte de la célébration annuelle de la Journée internationale des arts plastiques (Jiap) dont le thème choisi pour cette année est : « Plasticiens et univers inconnus ».
Ainsi, ce sont 51 tableaux et 9 sculptures, notamment, qu’il faudrait que le public se donne le loisir d’aller découvrir, de quoi se faire une idée des démarches de travail qui encadrent l’inspiration des artistes contemporains béninois, à l’époque actuelle, et qui donnent de la valeur à leur art. Ce serait aussi le moment idéal pour les visiteurs de se bâtir une opinion sur la qualité du travail de ces créateurs, pour une exposition qui a cours jusqu’au 30 novembre 2018.


Des cérémonies importantes 

Le vernissage de l’exposition collective liée à la Jiap 2018 a donné lieu à deux cérémonies. La première a consisté pour Philippe Abayi, Président de la Faplag-Bénin, à présenter une allocution qui l’a amené à faire la genèse de la naissance de la Jiap, à décortiquer le thème de l’année 2018, à montrer l’importance et la place des arts plastiques dans le fonctionnement quotidien de la société humaine, puis à, entre autres, formuler quatre doléances à l’endroit des pouvoirs publics : « doter notre pays d’infrastructures de formation (Ecole ou institut de beaux-arts …) », « concrétiser la construction de la Galerie et du Musée d’arts contemporains », « démarrer sans délai, un programme de constitution d’une collection nationale des œuvres majeures pour nos futurs musées » et « créer l’environnement propice à l’exercice et à l’épanouissement des acteurs de premier ordre que sont les artistes dans la filière ’’Arts visuels’’, permettant à l’Etat de s’assumer en se conformant à l’esprit et à la lettre de l’article 28 de la loi 91-006 du 25 février 1991 portant Charte Culturelle en République du Bénin qui stipule : ’’Le Budget de tous édifices et espaces publics doit comprendre une part réservée à la décoration artistique’’ ».  
Puis, il est revenu à Koffi Attédé, Directeur des Arts et du livre, représentant Oswald Homéky, Ministre de la Culture, de lancer officiellement les activités liées à la célébration de la Jiap, après être intervenu en trois points. D’abord, se rapportant à l’initiation, depuis 2014, par la Faplag-Bénin, de la Jiap, il a évoqué la naissance d’un véritable enjeu à travers l’existence d’une « force diplomatique dans le champ de la culture ». Ensuite, il est revenu sur l’article 28 de la Charte culturelle, pour répondre : « Le processus est en cours ; il s’agit pour nous de trouver l’alternative la plus facile à faire passer ». Enfin, il a montré que la renaissance du secteur des arts et de la culture était une réalité, expliquant que le Gouvernement était attaché à la réalisation de certains projets phares tels que la Galerie nationale d’art, le musée d’art et la Maison de l’artiste. « Je suis à vos côtés, je suis attentif, je suis disponible », a-t-il affirmé, très rassurant, en guise de conclusion de son propos. Et, le top fut donné pour l’ouverture et la visite symbolique de l’exposition.
Quant à la seconde cérémonie, elle a donné lieu à la proclamation des résultats du concours d’arts plastiques, qui avait été lancé par la Faplag-Bénin, dans le cadre de la Jiap 2018, et qui a vu 16 artistes entrer en compétition. 

Verckys Ahognimètché, posant devant l'oeuvre qui lui a permis d'être lauréat
Selon Laetitia Faladé Gnélé, Porte-parole du Jury dont le Président était Gratien Zossou et, Raïmi Amoussa, le troisième membre, Verckys Ahognimètché a été déclaré lauréat, donc, bénéficiaire d’une enveloppe de Cinq cent mille Francs, avec l’œuvre, ’’De l’autre côté du miroir’’. Il a été suivi du deuxième, José Bèwa, et de Mahoussi Ahodoto, troisième.

Marcel Kpogodo




Intégralité du discours prononcé par Philippe Abayi, Président de la Faplag-Bénin


Philippe Abayi, au cours de son allocution ...

Monsieur le Directeur des Arts et du Livre,
Mesdames et Messieurs les responsables des services centraux et techniques du MTCS,
Mesdames et messieurs les Administrateurs du FAC,
Mesdames et messieurs les Présidents de Confédération, de Fédérations et d’Associations d’artistes,
Chers plasticiens, créateurs d’œuvres de l’esprit,
Distingués invités.

Mesdames et Messieurs,

Je voudrais du fond du cœur vous dire merci.
Merci d’avoir sacrifié tant d’obligations pour vous rendre disponibles ce Dimanche 4 novembre 2018, afin de prendre part à la célébration des artistes plasticiens et de leurs œuvres.

Je dois aussi saluer tous ces artistes du Cameroun, du Burkina Faso, du Sénégal et de la Cote d’Ivoire qui, finalement, n’ont pu effectuer le déplacement pour être à ce Vernissage prévu pour lancer les activités marquants la célébration de la 5è Journée Internationale des Arts Plastiques.
En regardant les choses avec plus d’attention, la Faplag-Bénin a trouvé qu’il était temps d’inviter l’Homme à s’attarder, ne serait-ce que le temps d’une journée comme celle de ce jour 4 novembre, pour méditer, magnifier et célébrer toutes leurs splendeurs, ces possibilités et avantages qu’offrent les créations plastiques tant pour le bien-être que pour l’épanouissement au quotidien.

... pour des artistes ayant fait le déplacement des grands jours
Et, c’est pourquoi, à l’instar des centaines de journées célébrées dans le monde entier, notre pays, par le biais de la Faplag-Bénin, a inscrit, depuis 2014, les arts plastiques au rang des préoccupations nationales et internationales d’aujourd’hui.
En faisant de la toute première édition en 2014, une journée thématique, le principe était donc retenu pour que les éditions suivantes le soient.

Ainsi, le thème retenu pour  la 5è Journée Internationale des Arts Plastiques JIAP 2018 est : « Plasticiens et univers inconnus ».

A travers le thème : « Plasticiens et univers inconnus », un point d’honneur sera mis, cette année, sur la nécessité d’éveiller les artistes plasticiens à l’audace pour braver la peur de l’inconnu, à la transcendance des limites humaines pour porter le regard vers un ailleurs autre et authentique. Aussi doivent-ils désormais entreprendre le voyage du dépassement de l’habituel pour s’ouvrir aux mondes jamais visités ou restés jusque-là mystérieux. Le plasticien d’aujourd’hui doit prendre le risque jubilatoire de découvrir des univers nouveaux et singuliers afin de « Voir » pour nous « Donner à Voir » de riches, originales et sublimes créations.

Mesdames et Messieurs, comme mode d’expression d’une catégorie d’acteurs culturels dans nos pays, les arts plastiques favorisent de développer notre sensibilité, notre imaginaire, notre curiosité, notre sens critique, notre sens de l'observation et de perception, notre mémoire, nos facultés d'analyse, de concentration et de créativité.

Est-il besoin de rappeler encore ici, qu’ils sont utiles dans tous les compartiments de la vie, y compris sur le plan touristique, diplomatique, sanitaire, etc. ? et, tout ce qu’ils apportent de bénéfique à l’échelle individuelle, trouvent du répondant à l’échelle des pays. Ils comprennent de multiples formes d'expression telles que la peinture, la sculpture et le dessin pour les plus classiques mais, aussi, la photographie, le photomontage, la vidéo, l'infographie, le collage, la gravure, l'assemblage, la performance, l'installation, l'architecture, etc., autant de disciplines qui contribuent à notre  équilibre et à notre bien-être physique, mental et spirituel.

Je sais que les ambitions de notre pays, le Bénin, en matière d’Arts plastiques ne s’arrêtent pas qu’aux exploits de ces talents reconnus un peu partout dans le monde, mais qu’un travail se doit d’être fait, pour mettre au service de l’humanité la richesse et la diversité du patrimoine culturel béninois qui non seulement ne laisse nulle place au désert de compétences, mais surtout, doit nourrir un tourisme de développement générateur de devises pour l’économie de notre pays.

Permettez-moi, Mesdames et messieurs, de me réjouir d’un certain nombre de réalisations prévues le Président Patrice TALON dans son Programme d’Actions du Gouvernement (PAG), qui tient à combler un vide criard en programmant de doter notre pays d’un certain nombre d’infrastructures importantes pour accompagner les efforts des créateurs d’œuvres de l’esprit dans leur noble mission d’œuvrer à hisser le Bénin au rang des grandes nations de créations contemporaines dans le monde.

Malgré les difficultés d’aujourd’hui, le devoir à court, à moyen et à long termes impose à chacun et à tous, à commencer par nos gouvernants qui l’ont heureusement compris, d’exploiter la puissance de la créativité de nos artistes pour pourvoir notre pays d’œuvres artistiques majeures afin de booster notre économie par un tourisme générateur de plus-value. Pour se faire, nous devons œuvrer à :
·         doter notre pays d’infrastructures de formation (Ecole ou institut de beaux-arts…)
·         concrétiser la construction de la Galerie et du Musée d’arts contemporains,
·         démarrer sans délai un programme de constitution d’une collection nationale des œuvres majeures pour nos futurs musées,
·         créer l’environnement propice à l’exercice et à l’épanouissement des acteurs de premier ordre que sont les artistes dans la filière « Arts visuels », permettant à l’Etat de s’assumer en se conformant à l’esprit et à la lettre de l’article 28de la loi 91-006 du 25 février 1991 portant Charte Culturelle en République du Bénin qui stipule : « Le Budget de tous édifices et espaces publics doit comprendre une part réservée à la décoration artistique », ce qui veut dire que, depuis 1991, il y a donc plus d’un quart de siècle, le législateur béninois a déjà imaginé l’apport du génie créateur des plasticiens béninois à la culture et au tourisme béninois en obligeant l’Etat à les solliciter pour qu’ils apportent leurs touches, à chaque fois que l’Etat doit construire un bâtiment public ou ériger une place publique.

La France qui nous sert de modèle en tout presque, l’applique et en tire profit jusqu’à aujourd’hui. A titre d’exemple, des moyens ont été donnés au Français Gustave EIFEIL pour rêver et réaliser la ’’Tour EIFEIL’’ qui suscite, aujourd’hui, de par le monde, la destination ’’Paris’’. Une fierté et un avantage pour le tourisme et l’économie de la France.  C’est pourquoi, nous lançons ce jour, dimanche 4 novembre, jour de la célébration, dans notre pays, de la 5è JOURNEE INTERNATIONALE DES ARTS PLASTIQUES, un vibrant appel à leurs Excellences :

Oswald HOMEKY, Ministre du Tourisme, de la Culture et des Sports, et José TONATO, Ministre du Cadre de Vie et du Développement Durable, pour œuvrer à la prise de ce Décret d’application qui a fait l’objet de propositions de la part des acteurs culturels de ce secteur, depuis bientôt trois ans, par rapport à un projet transmis à leurs autorités, et qui peine à voir le jour.

Mesdames et Messieurs, Chers invités, Il importe désormais:
-          que nous prenions conscience du rôle des artistes plasticiens dans l’amélioration de la qualité de notre vie de tous les jours ;
-          que nous gardions l’esprit ouvert aux arts plastiques ;
-          que nous adoptions de considérer et de consommer les œuvres d’arts plastiques béninois sans modération.

C’est sur ces mots d’exhortation, d’espérance et de joie, que je souhaite à chacun et à tous, une bonne fête, en ce dimanche 04 novembre 2018, date de la célébration, au Bénin et dans le monde entier, de la 5è JOURNEE INTERNATIONALE DES ARTS PLASTIQUES, « JIAP 2018»

·         Vive les arts plastiques au service du bien-être individuel et collectif !
·         Vive l’exposition internationale d’arts contemporains !
·         Vive le plasticien de type nouveau, explorateur de tous univers inconnus des profanes !
·         Vive la 5è Journée Internationale des Arts plastiques « JIAP - 2018» !
·         Vive le Bénin !

Je vous remercie.

mercredi 7 novembre 2018

Cyrus D’Hyzo, une endurance porteuse dans la Jiap 2018


Face à une grande exposition collective

Le vernissage de l’exposition commémorative de la cinquième édition de la Journée internationale des arts plastiques (Jiap) a eu lieu, à la galerie de la Médiathèque des Diasporas, sis Place du Souvenir, à Cotonou, dans l’après-midi du dimanche 4 novembre 2018. Il s’agit de la date arrêtée par la Fédération des Associations professionnelles des plasticiens et graphistes du Bénin (Faplag-Bénin), pour célébrer, de façon annuelle, cette Journée, au plan mondial. Parmi la plus d’une trentaine d’artistes plasticiens participant à cette exposition se trouve Cyrus Orfin Don’kui D’Hyzo, n’ayant pas encore atteint la première moitié de la vingtaine d’âge, mais, qui, déjà, manifeste une poigne et une expérience remarquables, le résultat d’une pratique patiente et positive du secteur béninois des arts plastiques.

Cyrus D'Hyzo, dans son explication de la toile, ''Le marché''
’’Le marché’’ et ’’Femme au foyer’’. Les deux toiles que donne à voir au public Cyrus D’Hyzo, depuis le dimanche 4 novembre 2018, jour de la célébration de la cinquième Journée internationale des arts plastiques (Jiap), une date à laquelle a eu lieu le vernissage de l’exposition collective sans titre, qui a été mise en place par la Fédération des Associations professionnelles des plasticiens et graphistes du Bénin (Faplag-Bénin), à la Médiathèque des Diasporas de Cotonou.
Le premier tableau, réaliste à souhait, peint à l’acrylique, faisant cohabiter des couleurs communicantes, présente un marché, dans ses manifestations : « J’y montre les différents mouvements de ce genre de lieu, les va-et-vient des femmes, l’énergie qu’elles développent, les cris qu’elles lancent pour appeler les clients », précise Cyrus D’Hyzo. 

Cyrus D'Hyzo, avec ''Femme au foyer''
Et, comme si prendre la cause de la femme faisait l’objet d’un engagement, relevait d’une obsession, était lié à un problème qu’il voulait contribuer à résoudre, l’être humain de sexe féminin est au centre de sa seconde œuvre exposée à la Jiap 2018 : ’’Femme au foyer’’. « Je décerne une couronne à la femme qui est la reine de la maison, elle y suit tout ce qui s’y passe, met tout en ordre, la maintient dans la propreté, la nourrit », a argumenté l’artiste. Il s’agit d’une toile d’une expression aussi bien discrète que répétitive, de quoi, effectivement, faire ressortir la démultiplication physique de la femme, une démarche que viennent appuyer des stratégies de collage de tissu, de mise en relief d’étoffes et de trois ustensiles de cuisine, ce dernier trait, inévitablement, rappelant un domaine qui est souvent l’apanage de la femme : la cuisine. Un sens créatif ainsi bien marqué, chez Cyrus D’Hyzo. Par conséquent, des toiles à aller voir, absolument …


Gros faits d’armes

Jeune artiste peintre d’une vingtaine d’âge légèrement dépassée, fils d’Hippolyte D’Hyzo, père du même métier, Cyrus D’Hyzo, par ses réalisations, ne laisse aucunement penser qu’il ne vient que d’arriver dans la peinture, en particulier, et dans les arts plastiques, en général. En réalité, ses explications laissent comprendre qu’il se fait valoir, en tant qu’artiste, depuis les bancs de l’école primaire, du collège et du lycée, contraint qu’il était, déjà, à cette époque, de se prendre en charge, de payer un loyer et de soutenir une petite sœur qui partageait son local. Ami des autorités scolaires, du fait de sa connaissance de l’art du dessin, il récoltait de certains d’entre eux qui l’aimaient bien, de petits cadeaux financiers qui l’aidaient à résoudre ses petits besoins. Elève au Collège d’Enseignement général (Ceg) de Pahou, il rencontrait des camionneurs originaires du Burkina Faso, en arrêt, en transit dans la zone, à qui il proposait de décorer, par des dessins, leurs véhicules, ce qu’ils trouvaient intéressant et qu’ils acceptaient. Ainsi, il gagnait, selon le cas, vingt, vingt-cinq ou trente mille francs Cfa, selon le cas, le weekend. « C’était un job de nourriture et un job de peinture ; je faisais face à mon loyer, à mes besoins alimentaires de même qu’à ceux de ma sœur, et je m’achetais des pots de peinture », explique-t-il. « C’est aussi dans ces moyens que je m’achetais des fournitures scolaires, le moment venu », dit-il, en complément.
Désormais, courant 2009 et 2010, distribuant son temps entre les cours et ses petits contrats de dessin, il percevait, selon lui, la grande différence entre ses camarades et lui. « Je les plaignais car eux qui étaient assidus étaient démunis alors que, moi, j’avais toujours un peu d’argent dans les poches », confie-t-il. Evoluant dans sa pratique artistique, il opère une réalisation de poids. L’ouverture à un véritable déclic. Le 2 novembre 2011, il remporte le deuxième Prix du concours de création de logo, organisé par le Centre national de Transport rural (Cntr) du Ministère des Travaux publics et des transports de l’époque, ce qui lui a valu une enveloppe de cinq cent mille francs Cfa et le respect total, dans son entourage, pour son art et pour lui. Deux années plus tard, il décroche la subvention de l’ex-Fonds d’Aide à la Culture (Fac), pour un montant de sept cent mille francs Cfa, d’où la tenue d’une exposition personnelle, à l’espace d’exposition de la Place du Souvenir, sur « La déperdition en milieu scolaire et la cybercriminalité ». Gonflé d’assurance, la même année, il met en place, avec certains de ses collègues, l’Association des Jeunes artistes plasticiens (Ajap) dont il préside aux destinées.
Par ailleurs, il enchaîne les participations aux séances de renforcement de ses capacités techniques et professionnelles, en l’occurrence, en 2016 : du 13 au 15  septembre, il est un stagiaire à la Phase 2 de l’atelier national de formation des décorateurs et des accessoiristes au théâtre, au cinéma et à la télévision, à l’initiative de l’Association des Artistes plasticiens du Bénin (Apb). Puis, du 29 juillet au 28 septembre, il manifeste une présence régulière à la formation mise en place par l’Association pour la Promotion de la Jeune création en Arts plastiques (Apj-Cap), en collaboration avec l’Ong ’’Chandelier de la Paix’’, sur le thème : « Fâ, une source intarissable d’inspiration pour les plasticiens béninois ». De plus, entre 2009 et 2017, il prend part à pas moins de huit expositions collectives, ce qui témoigne de sa reconnaissance par ses pairs du secteur des arts plastiques. 


Cyrus D'Hyzo, confiant en l'avenir
Armé du triple sens du contact, de la vision et de la foi en soi, son rêve se veut libéré de tout facteur d’obstruction à son projet phare : « Il me faut exposer un peu partout dans le monde et, je compte beaucoup sur le travail pour m’ouvrir les portes que je souhaite, même si être artiste au Bénin, ce n’est pas facile ».

Marcel Kpogodo  

jeudi 12 novembre 2015

Rahimi Amoussa définit la dimension alchimique de l’artiste plasticien

Dans une communication liée à la commémoration de la 2ème édition de la Journée internationale des arts plastiques (Jiap)


La matinée du jeudi 29 octobre dernier a été consacrée par les artistes plasticiens béninois à la découverte d’une communication importante sur la force alchimique de l’artiste. Elle a été présentée par le métaphysicien, Rahimi Amoussa, au siège de la Fédération des associations des plasticiens et graphistes du Bénin (Faplag-Bénin).

 De gauche à droite, les artistes Francis Ahoyo, Philippe Abayi, le métaphysicien Rahimi Amoussa et l'artiste décorateur Grégoire Noudéhou
« Le plasticien, alchimiste d’harmonie et de paix ». Tel est le thème de la communication qu’a présentée le métaphysicien Rahimi Amoussa, à l’attention des artistes plasticiens béninois, venus nombreux pour l’écouter, le jeudi 29 octobre dernier. C’était dans le cadre de la commémoration de la 2ème édition de la Journée internationale des arts plastiques (Jiap).
Première communication d’une série de quatre, elle a instruit le public, constitué en majorité d’artistes plasticiens, sur les normes fondamentales que doit rigoureusement suivre l’artiste plasticien pour atteindre la dimension très sélective de ’’plasticien alchimiste’’. Ainsi, la définition de ce type performant d’artiste est revenue de manière bien précise, closant la communication : « Le plasticien alchimiste est […] un adepte de la connaissance : la connaissance de lui-même ou connaissance de soi, la connaissance de son art et de ses matériaux, le langage des matériaux de son art, la connaissance des lois de fonctionnement de l’univers, particulièrement, la connaissance des effets invisibles, et sur l’homme et sur l’environnement, et la cité de ses créations et des matériaux de ses créations, ainsi que de lui-même, en tant qu’adepte de l’harmonie et de la paix : une voie du sacrifice pour l’humanité ».
Avant d’en arriver à cette étape décisivement conclusive, Rahimi Amoussa s’est appuyé sur un développement en 4 compartiments. Le premier lui a permis de faire comprendre le contenu de la notion d’ ’’arts plastiques’’. Selon lui, ils consistent à « éduquer le sensibilité », à « apprendre à utiliser le langage plastique » et à « acquérir les bases d’une culture artistique », autant d’exigences servant à circonscrire clairement, selon lui, les 6 aspects que contiennent les arts plastiques : la sémiologie de l’image, la composition, la couleur, le graphisme, les matières et le volume.
Concernant le deuxième compartiment de son exposé, le communicateur l’a lié au sous-thème : « Le plasticien, alchimie de la matière ». Ainsi, il a considéré que le plasticien alchimiste de la matière se manifeste à travers la ligne qui, pour lui, est « le moyen de représentation le plus élémentaire ». Cette ouverture l’a amené à développer un ensemble de considérations intéressantes sur les couleurs et les significations respectives qui leur sont attachées.
C’est alors qu’il a abouti au troisième sous-thème : « Le plasticien : de l’alchimie matérielle à l’alchimie spirituelle ». A ce niveau, Rahimi Amoussa s’est appesanti sur la place des ordinaire dans la définition de son concept du sous-thème, avant d’en venir à étudier ceux assez novateurs de l’imagination, de la mémoire, de l’intelligence et de la sagesse, toutes fondamentales dans le passage à l’alchimie spirituelle, surtout que, bien exploitées, elles contribuent à forger un créateur de qualité, donc, un « alchimiste d’harmonie et de paix » qui doit se corriger de 9 cardinaux défauts : l’aveuglement, l’erreur fondamentale, l’avarice, la gourmandise, la luxure, la presse, l’envie, la colère et l’orgueil.
Dans ces conditions, le communicateur a abouti à la dernière partie de son exposé : « Le vitol de l’alchimiste ». Avec cette partie, le public de plasticiens a reçu des consignes précises pour réaliser en soi la vraie dimension alchimique de l’esprit, avec les vertus à promouvoir : la prudence, la tempérance, la justice, la force, la charité, l’espérance, la foi, l’intelligence et la sagesse. En conséquence, l’artiste plasticien peut, en s’améliorant en lui-même travailler positivement sur son environnement et le transformer en bien.
La conférence n’a pas manqué de susciter un débat épanouissant dont Rahimi Amoussa fut réellement à la hauteur.

Marcel Kpogodo 

samedi 7 novembre 2015

Dieudonné Oténia montre la force des arts plastiques dans l’éducation des enfants

Dans le cadre des activités liées à la 2ème édition de la Jiap

Le mardi 3 novembre dernier a eu lieu la 3ème conférence organisée par la Fédération des associations professionnelles des plasticiens et graphistes du Bénin (Faplag-Bénin). C’était en matinée au Siège de l’institution, ce qui a permis à l’orateur, Dieudonné Oténia, de faire ressortir l’apport incontournable des arts plastiques dans la réussite de l’éducation des enfants.

Dieudonné Oténia, debout, au cours de la délivrance de sa communication
« Le rôle et l’importance des arts plastiques dans l’éducation et l’épanouissement des enfants ». Tel est le thème qu’a développé l’artiste plasticien, décorateur, peintre et pédagogue d’art, Dieudonné Oténia, dans le contexte de la commémoration de la 2ème édition de la Journée internationale des arts plastiques (Jiap), le mardi 3 novembre 2015, au siège de la Fédération des associations professionnelles des plasticiens et graphistes du Bénin (Faplag-Bénin).
Ainsi, après avoir défini l’éducation comme l’ensemble des outils, des approches, des mécanismes, des techniques de transmission de formations, d’informations et de savoirs, et aussi comme la science de transmission des savoirs dont il a énuméré plusieurs catégories,  le conférencier a évoqué, d’une part, les activités des arts plastiques pouvant intervenir dans le domaine de l’enseignement : le dessin, la peinture, la sculpture, le modelage, l’infographie, la sérigraphie et l’installation. D’autre part, il a précisé les trois tranches de l’enfance sur lesquelles devraient être fondées ses analyses : 4 à 9 ans, 10 à 16 ans et 17 à 25 ans.

Philippe Abayi, Président de la Faplag-Bénin, à gauche, et, Grégoire Noudéhou, à droite, entouraient le conférencier ....
Selon lui, l’Autrichien Rudolf Steiner a montré à profusion que les arts plastiques ont leur place dans la création des conditions de réussite de l’apprenant à l’école et dans la vie. En substance, il a fait retenir à l’assistance les différents avantages des arts plastiques lorsqu’ils sont enseignés à l’enfant à l’école, concernant surtout la 1ère tranche d’âge ; ils permettent de travailler ses attentions dans ses relations avec le monde, en développant sa capacité d’observation à travers l’affûtage de ses possibilités de vision, d’établissement des différents rapports entre les objets par leurs formes, leurs volumes, leurs couleurs, leurs nuances, notamment. Aussi, les arts plastiques aident le petit apprenant à se représenter ce qu’il observe, à intérioriser la réalité et à la rendre, au travers de son ressenti personnel. Et, à ce niveau, la fermeté de Dieudonné Oténia s’est établie : il n’y a que les arts plastiques qui puissent offrir ces avantages à l’enfant. Cette transition l’a amené à opérer une grande récapitulation des apports : éveiller l’enfant aux différentes capacités d’expression autrement que par la parole, développer sa capacité à agir, à se situer et à interpréter le réel à sa façon, construire son individualité en dehors des mots, entre autres.

... face à des artistes ...
Par ailleurs, l’intervenant s’est intéressé à la 2ème tranche d’âge, celle des enfants de 10 à 17 ans. A ce niveau, il a partagé que l’enfant détient beaucoup d’informations dans plusieurs disciplines que sont les Sciences de la vie et de la terre (Svt), l’Histoire, la Géographie, notamment, ce qui lui offre l’occasion de construire un dialogue, un sujet à partir des informations qu’il reçoit, de même qu’il peut construire par l’image et par le dessin, sans oublier qu’il développe des qualités telles que l’adresse, la patience, la précision, la notion des nuances, la capacité de déceler les différences entre les expressions artistiques, l’ouverture de son esprit à la créativité et la culture de la confiance en soi. En outre, pour Dieudonné Oténia, les arts plastiques aident cette catégorie d’enfants à développer leur confiance en soi dans l’interprétation du réel. Face à cette évocation, il a insisté sur la nécessité pour les évaluateurs des productions artistiques des enfants de faire attention à ne pas les sanctionner maladroitement ; ils devraient comprendre leur restitution du réel, leur interprétation personnelle de ceci. Puis, il a martelé que les arts plastiques ont la capacité exclusive de faire exister et grandir la confiance en soi, chez l’enfant, dans la vie, en général.

... ayant fait le grand déplacement
Enfin, se rapportant à la tranche d’âge des 17-25 ans, les enfants possèdent réellement la confiance en soi ; ils peuvent aussi opter pour faire carrière dans les arts, ce qui les soustrait du chômage, comme ils peuvent aussi faire de ce domaine une ’’discipline-exutoire’’. Mais, le conférencier a rappelé que « l’homme n’est homme que lorsqu’il est créateur », montrant par cette affirmation que la vie n’étant pas que production et consommation, elle pouvait être aussi création, d’où le « boulevard d’activités » qui s’offre aux jeunes dont l’enfance de formation aurait été bercée par les arts plastiques. Selon lui, de cette manière, par son engagement, il contribue à faire disparaître l’insalubrité dans tous ses ordres.



Marcel Kpogodo 

jeudi 6 novembre 2014

La Journée internationale des Arts plastiques officiellement instituée

 A partir des activités de la Faplag-Bénin

La Journée internationale des Arts plastiques (Jiap) a été officiellement instaurée, à partir du Bénin. C’était au cours d’une cérémonie qui s’est déroulée, le mardi 4 novembre 2014, à la Médiathèque des diasporas, sis Place du Souvenir, à Cotonou, en présence d’artistes et, notamment, d’autorités du Ministère de la Culture.

De gauche vers la droite, le plasticien, Francis Ahoyo, Jules Koukpodé et Philippe Abayi, en compagnie de Patrick Idohou, Dpac, et de Blaise Tchétchao, Dfac, lors de la cérémonie d'instauration de la Jiap
C’est à Patrick Idohou, Directeur de la Promotion artistique et culturelle (Pac), représentant du Ministre de la Culture, qu’est revenu l’honneur d’instaurer officiellement la Journée internationale des arts plastiques. C’était ce mardi 4 novembre 2014, à la Médiathèque des diasporas, de la Place du Souvenir, dans la Commune de Cotonou, en présence, aussi de Blaise Tchétchao, Directeur du Fonds d’aide à la culture (Fac), Jules Koukpodé, Directeur de la Médiathèque des diasporas, de Philippe Abayi, Président de la Fédération des associations professionnelles des plasticiens et graphistes du Bénin (Faplag-Bénin) dont relève l’initiative. En effet, depuis quelques jours, cette organisation faitière a lancé le processus de l’institution de cette Journée internationale, ceci, qui a abouti, après plusieurs activités : une conférence-débat, le samedi 1er novembre dernier, sur le thème « Voir-Faire-Voir », le lendemain, dimanche, 2 novembre, un atelier de création, ayant engagé près d’une quinzaine d’artistes plasticiens de la jeune génération, béninois, nigérians, togolais, notamment, à partir du thème, « Voir » et, le lundi 3 novembre, la tenue d’une autre conférence-débat, cette fois-ci, sur « La Maison de l’artiste », ce qui a permis au communicateur, Dieudonné Oténia, d’aborder l’organisation et le fonctionnement de cette structure.

Enfin, le mardi 4 novembre, a eu lieu la déclaration officielle de cette Journée internationale des arts plastiques, ce après quoi s’est déroulé le vernissage de l’exposition des œuvres créées, deux jours auparavant. Il reste donc que le combat se fasse pour que les instances internationales, dont l’Organisation des nations unies (Onu), valident la Jiap qui devra, à travers sa célébration, s’imposer à tous les pays du monde. 

Marcel Kpogodo