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mardi 21 mars 2017

La ’’Nuit poétique’’ 2017 : « […] comment on peut lier le poème à la musique, et à un corps qu’on peint … »

Selon Guy-Ernest Kaho, Directeur artistique de l’événement


La ’’Nuit poétique’’, dans son édition 2017, aura bel et bien lieu, le vendredi 31 mars prochain, dès 19 heures, au Théâtre de verdure de l’Institut français de Cotonou, ce que confirme Guy-Ernest Kaho, Directeur artistique de la manifestation culturelle inédite, à travers cette interview qu'il a bien voulu nous accorder. En outre, il annonce l'une des attractions, pour cette année : une performance de sculpture vivante de Laudamus Sègbo.

Guy-Ernest Kaho, Directeur artistique de la ''Nuit poétique'' 2017
Journal ’’Le Mutateur’’ : Bonjour Guy-Ernest Kaho. Vous êtes un monument du monde du théâtre au Bénin. Vous êtes reconnu comme un comédien de talent, comme un conteur de haut niveau. Si vous le permettez, que venez-vous faire dans la 3ème édition de la ’’Nuit poétique’’, qui se déroulera le 31 mars prochain ?


Guy-Ernest Kaho : Dans le cadre de cette ’’Nuit poétique’’, j’ai le plaisir de travailler avec quelques musiciens, des hommes qui ont le plaisir de dire des textes et qui ont aussi le plaisir de les partager avec le public. Donc, musiciens et diseurs de textes vont s’exprimer, pour un moment de poésie, à l’Institut français de Cotonou. Je suis chargé de la Direction artistique de cette activité-là.



Cela suppose quoi, la Direction artistique ? Quelles seront vos activités, en tant que Directeur artistique de la ’’Nuit poétique’’, dans son édition 2017 ?

Ce que j’ai à faire, et que nous avons commencé, depuis quelques semaines, c’est déjà de mettre ensemble des textes, de les distribuer, et puis de leur donner vie, dans l’espace. La ’’Nuit poétique’’ est un récital de poésie ; un récital de poésie, c’est le poème et le public. Donc, c’est celui dit le poème et celui qui écoute le poème. Je crois que René Domal qui a bien défini cette affaire : il dit qu’un poème, c’est comme la mère et son enfant ; il y a celui qui dit le poème et celui qui doit l’écouter. Cela va être un moment simple, mais agréable, j’espère … Donc, mon travail, c’était de réunir les textes, de les harmoniser, de les distribuer et de leur donner vie dans l’espace. Moi aussi, je vais faire partie de ceux qui vont dire ces textes.



Le public aura la chance de se délecter de votre diction que tout le monde reconnaît comme parfaite, quand vous êtes dans le jeu théâtral …

Oh, il ne faut pas exagérer … C’est vrai que j’aime les textes et, quand on a de la chance que des auteurs bien inspirés savent en écrire, quoi de plus beau ! C’est de la nourriture pour nous autres … Donc, j’aurai l’occasion de dire quelques textes, avec mes collègues et confrères aussi. Cela va être un travail d’ensemble, un travail d’équipe.
Et, la particularité de ce travail, c’est qu’on a un de nos grands plasticiens, Laudamus Sègbo, qui est en train de créer le récital avec la couleur, avec le corps, avec son art qu’il sait très bien exprimer, à travers des modèles qu’il est capable de proposer au public. Donc, il y a la musique, les voix et puis le corps auquel on donne les couleurs qu’on veut, pour exprimer une façon de dire autrement le texte, que par la voix.



A part l’art Laudamus Sègbo qui va, cette fois-ci, intervenir dans le récital de poésie, quels sont les autres éléments spécifiques qui permettront de faire la différence d’avec l’édition de  de la ’’Nuit poétique’’ de l’année dernière ?

C’est vrai qu’un récital de poésie n’est pas comme un concert de musique. Mais, il est prévu une sorte de première partie où nous avons la chance d’avoir des auteurs vivants et qui ont bien envie de participer à l’événement avec nous. Donc, ces auteurs-là vont commencer avec leur texte, ils sont déjà prêts à le faire. Cela va servir de première partie.
La deuxième, c’est ce récital ; nous aurons différents poèmes, de différents auteurs, de différents pays africains, mais mis ensemble comme si c’était un seul poème. C’est l’autre particularité, bien entendu, accompagnée, assaisonnée musicalement, pour nous permettre de profiter de ce que la parole poétique peut êtrte une nourriture spirituelle aussi.
Et, ce dont j’ai parlé précédemment : Laudamus Sègbo qui va apporter touche particulière ; nous avons voulu amener la poésie jusque-là parce que nous espérons cela va donner l’occasion au public de voir quelque de différent, qui va lui plaire, certainement.
On a aussi une auteure franco-canadienne, Claudine Bertrand, qui participera aussi à cette ’’Nuit poétique’’ ; c’est une autre des spécificités de l’édition de cette année. Elle nous vient de très loin, elle écrit, et puis elle dit aussi. Elle aussi dira des poèmes.



Statiquement parlant, combien de personnes, d’artistes seront mobilisés, tous domaines confondus, pour participer à ce grand rendez-vous de la poésie ?

Concernant la confirmation et la disponibilité entière des poètes, par exemple, des auteurs, j’ai une liste ; ce sera la dizaine, au maximum. Après, nous allons ajouter Claudine Bertrand, en plus de deux musiciens, Meschac Adjaho et Bonaventure Didolanvi, nous aurons Sergent Markus, puis Evelyne et Philippe qui font partie de l’équipe de Laudamus, plasticien et grand décorateur. A part eux, je vais m’ajouter à ce lot.
Nous invitons aussi Gratien Ahouanmènou et Didier Samson …



Didier Samson, l’ancien journaliste de Rfi …

Oui, nous l’associons à l’événement, parce que c’est, pour ce que je sais, avec mon équipe, nous en avons parlé, c’est un homme de culture, d’expérience ; il sera de la partie, aussi.



Ernest Kaho, une question hors sujet, une question-surprise : vous, que devenez-vous, en tant que comédien ? Aujourd’hui, combien d’années de carrière avec-vous ? Combien de pièces jouées sont à votre actif ?

J’avoue que je n’ai pas mon Cv rédigé, là, tout de suite, mais je peux dire que cela fait quelques petites années. Quand je dis aux gens que je suis timide ou qu’il y a des choses que je ne sais pas dire … Je préfère continuer de faire et d’apprendre à bien faire.
Donc, c’est vrai, j’ai commencé à faire du théâtre, cela fait quelques années ; je suis toujours celui que je suis, je suis toujours là …La difficulté, à ce moment-là, c’est que ce sont les autres qui vous voient et qui savent ce que vous êtes … En même temps, je suis toujours là, je continue de faire ce que j’ai fait, c’est-à-dire faire du théâtre, je construis, je continue toujours de construire petit-à-petit, de pouvoir faire le chemin … C’est ce que je peux répondre à cette question-surprise …



Quel appel avez-vous à lancer aux Béninois et qui devrait les amener à être là, le vendredi 31 mars prochain ?

C’est peut-être que je dise un extrait d’un texte qu’ils vont entendre, cette soirée-là. Mais, déjà, avant d’en venir au texte, je voudrais les inviter en leur disant de venir découvrir, de venir pour voir ; ça va les changer, le moment de cet échange, le vendredi 31 mars, à partir de 19 heures, au Théâtre de verdure de l’Institut français de Cotonou. Cela va être un moment agréable ! C’est quand ils seront là qu’ils vont voir et apprécier ; ce qui est sûr, c’est que nous travaillons à ce que ce soit une soirée agréable et puis, ils viendront pour écouter des textes, certainement qu’il y en aura qu’ils reconnaîtront peut-être, d’autres qu’ils vont découvrir. Ce sera une façon d’accompagner la poésie qu’ils vont voir, parce que les musiciens seront là, et puis, ils verront comment on peut lier le poème à la musique, et à un corps qu’on peint, comment ça peut se faire, de façon simple.
Je leur demande d’être curieux et de se déplacer nombreux ; il y aura de la place pour tout le monde. Je me répète ; c’est au Théâtre de verdure de l’Institut français de Cotonou. Donc, il y a de la place pour tout le monde, l’entrée est libre et gratuite ; ils auront aussi la possibilité de rencontrer, en direct, des poètes béninois, on n’en croise pas à tous les coins de rue. Peut-être qu’ils connaissent des textes, qu’ils disent des textes d’auteurs béninois qu’ils n’ont jamais vus. Ce sera l’occasion, certainement, de les rencontrer. Je crois que c’est ce petit pot-là, ce petit bouquet que je voudrais proposer, et pour lequel j’invite les Béninois, les amoureux de poèmes et de musique à se déplacer. Cela va être un moment agréable.

J’avais promis un petit texte :
« En ce temps-là
Le temps était l’ombrelle d’une femme très belle
Au corps de maïs, aux cheveux de déluge
En ce temps-là
La terre était insermentée
En ce temps-là
Le cœur du soleil n’explosait pas
En ce temps-là
Les rivières se parfumaient incandescentes
En ce temps-là
L’amitié était un gage
En ce temps-là
La chimère n’était pas clandestine
Alors vint un homme
Qui jetait comme cauris ses couleurs
Alors vint un homme
Dont la défense lisse était un masque goli et le verbe un poignard acéré
Alors un homme vint
Qui se levait contre la nuit du temps
Un homme stylé un homme scalpel
Un homme qui opérait des taies
C’était un homme qui s’était longtemps tenu entre l’hyène et le vautour
Au pied d’un baobab un homme vint
Un homme vent un homme ventail un homme portail
Le temps n’était pas un gringo gringalet
Je veux dire un homme rabordaille
Un homme vint 
Un homme »

Ce texte est de l’illustre, de l’éternel Aimé Césaire.

Propos recueillis par Marcel Kpogodo

mercredi 16 novembre 2016

Un Festival ’’Ilé ya Africa’’ réussi

Dans le cadre de la tenue de la quatrième édition de l'événement 


Le Festival ’’Ilé ya Africa’’ a connu sa quatrième édition, les 10, 11 et 12 novembre 2016, à travers trois activités cardinales qui se sont concentrées en deux sites différents, drainant un public vivement intéressé.

De gauche à droite, Aris Dagbéto, Etienne Arèmon, Bernard Ayayi, Grégoire Noudéhou et Erick Anouansou
« L’Afrique et son indépendance ». Le thème de la 4ème édition du Festival panafricain,  ’’Ilé ya Africa’’. Il s’est déroulé par trois activités artistiques et culturelles. D’abord, le vendredi 10 novembre 2016 a permis de connaître le lancement officiel de la manifestation, au Centre culturel ’’Artisttik Africa’’ du quartier Agla, à Cotonou, suivi d’un vernissage.  Cette cérémonie a connu la présence de la co-marraine de l’événement, Carole Borna, Directrice Adjointe du Patrimoine culturel, et d’Ousmane Alédji, Directeur de l’espace d’accueil, de même que d’un public dans lequel il fallait trouver les trois artistes en exposition jusqu’au 18 novembre prochain, à la Galerie ’’Ludovic Fadaïro’’ comprise dans le Centre indiqué : le tout jeune artiste peintre, Bernard Ayayi, Grégoire Noudéhou, Etienne Arèmon, Aris Francel Dagbéto et Erick Ahouansou.

Ousmane Alédji ...
Entre autres, dans son intervention, Ousmane Alédji a montré que cette exposition venait briser un silence de quatre années de la Galerie, ce dont il s’est réjoui. Il a fallu, ensuite, faire la visite des œuvres en exposition, quelques-unes ayant été expliquées par les artistes spécifiquement intéressés. 

... et Carole Borna, au cours de leurs interventions respectives
Le vendredi 11 novembre, le Festival a poursuivi ses activités par la tenue d’une conférence animée par Gratien Ahouanmènou sur le thème : « Regard sur l’Afrique ». C’était au Centre culturel chinois de Cotonou.

Bernard Ayayi, expliquant l'une de ses toiles
Le clou de l’événement culturel : un concert inédit au même espace avec, comme point commun, le tambour, célébré par deux groupes : ’’Garuda fusion’’ et ’’Ifè niyi’’. 6 morceaux, de part et d’autre et, une ambiance assez remuante des consciences. 

''Garuda fusion'' ...
Ces deux ensembles ont évolué sur un podium à la dénomination bien définie : ’’Tchê toula’’, ce qui signifie ’’Tapez, on vous ouvrira’’, selon les explications d’Erick Ahouansou, Président du Festival. 

... et ''Ifè niyi'' ont séduit le public
Entre temps, Gratien Ahouanmènou a été invité à recevoir une distinction, ce qui fut exécuté par Aris Francel Dagbéto.

Marcel Kpogodo