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vendredi 23 janvier 2015

Didier Nasségandé s’engage dans la cour des grands



Par la représentation de la pièce ’’Les pondeuses de boucs’’ au Fitheb 2014




Le théâtre de verdure de l’Institut français de Cotonou a accueilli le spectacle, ’’Les pondeuses de boucs’’, une pièce de théâtre d’un type particulier, dans le cadre de la 12ème édition du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb). C’était le samedi 13 décembre 2014. Didier Sèdoha Nasségandé, l’artiste qui a assuré la mise en scène de cette représentation théâtrale, s’est ainsi ouvert une porte dans l’univers sélect des metteurs en scène béninois.

Une séquence de la pièce ''Les pondeuses de boucs'' - Crédit photo : ''Bénincultures''
Le soixantenaire, Ladji, incarné par le comédien Cyriaque Batcho, est à la recherche d’un garçon, un ’’bouc’’, après que sa première femme lui a donné 14 filles, elle qu’il décide de répudier afin d’épouser une fraîche adolescente non encore majeure. Celle-ci n’est personne d’autre que Fousséna, jouée par Nelly Zinsou, qui est aussi l’objet des avances de Chabi qu’incarne Victor Goudahouandji, dont elle finit par tomber enceinte. L’objectif de Ladji est finalement atteint puisque Fousséna accouche d’un garçon, mais celle-ci trépasse, vu qu’elle a eu cet enfant d’un lit adultérin. 
En réalité, Didier Sèdoha Nasségandé qu’on a connu, entre autres, comme artiste conteur, poursuit, par la réalisation des ’’pondeuses de boucs’’ sa lutte pour se positionner confortablement dans l’arène très sélective des metteurs en scène béninois et, pour un coup d’essai, il s’agit d’une réussite, d’abord, en ce qui concerne le fait que cette pièce dont il a assuré la mise en scène ait été validée par Ousmane Alédji pour être jouée dans la programmation officielle du Fitheb 2014, celle dite ’’in’’ ; ceci dénote, tout au moins, que cette mise en scène était d’une certaine qualité.
Se rapportant à la représentation proprement dite, elle manifestait une grande simplicité du décor ; ceci a frappé par un réalisme fortement suggestif de la vie ordinaire dans les concessions béninoises : du linge abondant, mis au séchage de part et d’autre sur des cordes longeant horizontalement les habitations en matériaux précaires d’une certaine concession. Celles-ci se touchent et s’interpénètrent, montrant les relations de profonde familiarité, de grande proximité et d’une parfaite intimité, régnant entre les voisins qui, donc, savent tout les uns des autres, s’influencent et s’orientent mutuellement dans les comportements pragmatiques pour trouver solution aux situations d’une crise qui, en l’occurrence, est la recherche obsessionnelle d’un garçon par Ladji.
Ce décor très parlant s’est vu entretenu par le comportement des personnages déambulant, notamment, celui d’Oncle Chitou, incarné par Giovanni Houansou, qui s’est fait remarquer par une démarche et une gestuelle amenant le spectateur au rire, ce qui a eu pour fonction de rendre vivant le jeu des comédiens et de relativiser la force de la crise et de la tension frappant la maison de Ladji et son environnement.
En outre, un autre élément ayant permis au jeune metteur en scène de réussir à faire dominer sur la scène une ambiance populaire reste les langues nationales béninoises qui livraient rudement concurrence au français des répliques, comme pour montrer la cohabitation sociale des cadres moyens et des analphabètes dans les concessions propres aux quartiers populeux africains.
Par ailleurs, Didier Nassègandé a initié et réussi le dédoublement de personnages à travers, d’une part, Nelly Zinsou qui portait la charge des personnages Fousséna et Modji, une jeune fille quelconque et, d’autre part, Victor Goudahouandji ayant incarné Chabi, le rival de Ladji et Osséni, le mari d’Ablawa (Mariam Darra), femme de la concession, très volubile.
En réalité, cette mise en scène de la pièce d’Hurcyle Gnonhoué relève d’un théâtre de genre vaudeville, qui se met à la portée de tout public. Ainsi, le stratège de la représentation a réalisé l’atmosphère de la scène populaire liée au théâtre forum, très en vogue dans un pays comme le Burkina Faso. Donc, le vent en poupe, désormais, Didier Nasségandé gagnera à développer la dimension du travail sur des pièces d’une portée plus classique, seul gage de la réelle influence dans le monde de l’art théâtral, lui qui, dans le domaine associatif, n’est pas né de la dernière pluie, ayant été élu, le 19 octobre 2013, pour assumer, pendant une année, le poste de Secrétaire aux Relations publiques de l’Ensemble artistique et culturel des étudiants (Eace). Plus près de nous, il faudra, de pied ferme, l’évaluer, une fois de plus, dans une carrure, notamment, de metteur en scène en construction, dans la pièce, ’’Kabila’’, qui se jouera, en soirée, le samedi 31 janvier 2015, au Centre culturel ’’Artisttik Africa’’ d’Ousmane Alédji.  

Marcel Kpogodo

mardi 23 décembre 2014

Le Fitheb 2014, une réussite qui impose silence

Après sa tenue des 6 au 14 décembre


Le Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb) s’est tenu des 6 au 14 décembre 2014, sous la responsabilité officielle de Jean-Michel Abimbola, Ministre de la Culture, de l’alphabétisation, de l’artisanat et du tourisme (Mcaat) et, plus directe, d’Oumane Alédji, Directeur intérimaire de l’institution. Si la biennale a eu lieu malgré les prévisions peu optimistes, le succès de son déroulement laisse sans parole ses détracteurs auparavant aussi très critiques et sceptiques.

Ousmane Alédji, au cours de la cérémonie de lancement du Fitheb, le 8 décembre 2014
Beaucoup ne donnaient pas cher de la peau de la 12ème édition du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb) après le déroulement duquel toutes les bouches médisantes ont dû, du fait des circonstances, être vouées au silence. Du 6 au 14 décembre 2014, cette 12ème édition a drainé un nombre impressionnant de femmes et d’hommes du monde du théâtral, du Bénin, de l’Afrique et de l’Europe, vers plusieurs espaces de jeu de non moins de 105 représentations : ceux de l’ex-Ciné Vog, du Centre culturel ’’Artisttik Africa’’, de l’Institut français de Cotonou, de l’Espace ’’Mayton’’ d’Abomey-Calavi, de la Maison internationale de la culture de Porto-Novo, du Centre culturel ’’Ancrage’’ de Parakou, sans oublier que toutes les catégories d’autres publics se sont ruées vers le ’’Village du Fitheb’’, situé à la Place Lénine de Cotonou, qui a fait foule forte autour de spectacles de tous genres, rationnellement programmés, et que le ’’Blackstage’’ d’Akpakpa, espace sélect, discret, singulièrement niché non loin de l’usine de la Société béninoise de brasserie (Sobébra), a fait vibrer, au son des sonorités chaudes et inoubliables des Eric Dagbo, Vi-Phint, du Groupe ’’Woodsound’’, de Jah Baba et des Polyrythmo, un autre type d’un public d’un certain niveau de raffinement, intéressant ainsi les musiciens béninois à l’événement théâtral qu’est le Fitheb.
Dans ces conditions de la réussite incontestable du Fitheb par l’organisation effective de la biennale, en seulement deux semaines de préparation, pour un budget squelettique de 150 millions de nos francs, du côté des détracteurs d’Ousmane Alédji, Directeur intérimaire de la manifestation théâtrale d’envergure internationale, on travaille à remettre en cause le choix de la première autorité de l’événement d’avoir positionné telle représentation théâtrale en ’’in’’ ou en ’’off’’, d’avoir porté un système logistique n’ayant pas pu pourvoir en badges les comédiens ayant officié dans cette seconde catégorie, d’avoir présenté des menus trop peu consistants et insuffisants en quantité, d’avoir maladroitement opérationnalisé tel facteur ou tel autre, sans précision aucune, ce qui montre qu’ils manquent, souvent, dans leurs analyses, de mots, pour identifier ce qui n’a pas marché.
Les ennemis de ce Fitheb spécial, celui de l’édition 2014 sont donc abattus, aussi bien par le direct de la cérémonie d’ouverture du 8 décembre dernier sur la chaîne béninoise du développement, ’’Bb24’’, que par des éléments d’innovation en communication comme ’’Le mensuel du Ftiheb’’, anticipatif à ’’La gazette du Fitheb’’. Sont aussi décontenancés les détracteurs de ce Fitheb de transition vers des Fitheb de plus grande vision d’une ’’bi-milliardisation’’ du montant de financement, d’une ambition plus pragmatique d’ ’’annualisation’’ de l’événement, d’une union plus réussie des professionnels du théâtre autour de leur chose, de la solidarité de ces professionnels, de ces dramaturges, de ces comédiens, de ces accessoiristes, de ces costumiers, de ces ingénieurs de son et lumière, de ces metteurs en scènes, de ces promoteurs d’événements liés au théâtre, notamment, autour de ce que personne ne pourra jamais leur disputer : le Fitheb. Ces détracteurs, ces ennemis jurés sont en mal d’un scandale qui n’arrive pas ! Sur les chaînes de radio ou de télévision, dans les journaux, sur Internet, … Il est têtu, le scandale, il n’arrive désespérément pas !
Indéniable est donc une chose : Ousmane Alédji, dans sa mission d’intérim à la tête du Fitheb, a relevé le défi de la tenue d’un événement qu’il a réussi à mettre à un niveau respectable, bâtissant une confortable case, en lieu et place d’un somptueux château, même si certains de ses ennemis les plus profonds semblaient tapis dans ses rangs, dans le ventre de son esprit, dans le ventre de son organisation, en l’occurrence, ses compagnons de la Cellule de communication qui, contrairement à la vision de l’homme, ont échoué à fédérer les énergies de la presse culturelle autour de l’événement Fitheb ! Oui, eux, ces compagnons, ils n’aiment pas Ousmane Alédji, malgré leurs larges sourires et leurs rires ouverts quand ils le voient ; ils ne l’aiment pas, parce que, toute leur mission durant, ils l’ont consacrée à développer les motifs de désaveu de cet homme de vision, de la part de la presse. Mais, fort comme un roc, Ousmane Alédji a aussi survécu à cela ; sa réputation n’en est plus que grandie, ceci, se manifestant par des demandes, par-ci, par-là, qu’il n’abandonne pas un tel flambeau, celui de l’organisation, dans les prochaines éditions, du Festival international de théâtre du Bénin (Ftiheb).

Marcel Kpogodo

mercredi 17 décembre 2014

« On peut dire que le Fitheb 2014 a été fait … », selon Osséni Soubérou, Administrateur général de la Biennale

Dans une interview qu'il a bien voulu nous accorder

(Il a rendu un grand hommage à Jean-Michel Abimbola)

Depuis la soirée du dimanche 14 décembre dernier, la 12ème édition du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb) a vu tomber ses derniers rideaux. D’abord annoncée pour être reportée, elle a fini par avoir lieu. Osséni Soubérou, l’Administrateur générale de la Biennale, a accepté, à travers cet entretien, de nous accorder, exclusivement, ses premiers mots de bilan. En toute humilité et en parfaite satisfaction du devoir accompli …

Osséni Soubérou
Le Mutateur : Osséni Soubérou, vous êtes l’Administrateur général du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), une biennale qui a connu la clôture de sa 12ème édition, le dimanche 14 décembre dernier, en soirée, avec la dernière pièce de la programmation, intitulée ’’Mon cancer aux tropiques’’. Quelles sont vos impressions maintenant que les rideaux sont tombés sur le Fitheb 2014 ?

Osséni Soubérou : Ce sont des impressions de satisfaction, parce que ce n’était pas gagné d’avance, il y a à peu près trois semaines et quelques jours que la décision de tenir l’événement a été prise de façon formelle ; c’est un secret de polichinelle de dire qu’à un moment donné, il y a eu des doutes, il y a eu des hésitations mais, de façon formelle, il a été décidé que l’édition 2014 du Fitheb aurait lieu, du 6 au 14 décembre. On savait que ce serait dur, parce que, trois semaines pour dérouler un projet comme celui du Fitheb, c’est très difficile, c’est court, c’est dense. Donc, on a dû travailler 20 heures sur 24, parfois et, on avait une équipe vraiment magnifique qui a su comprendre les enjeux, parce que le problème qui se posait, c’était de relever le défi et, il ne fallait pas le faire pour que ce soit une catastrophe du point de vue de l’organisation ni pour qu’il y ait un gap financier ni pour que le public soit absent. De ces points de vue, nous avons tenu le pari, l’édition a eu lieu, les spectacles ont été très bien appréciés, les invités étaient contents, ils nous l’ont fait savoir, certains nous ont même déjà écrit. Donc, on est rassurés, on a tenu l’événement, le public était présent partout où on était, même les lectures faisaient salle comble.
Evidemment, il faut reconnaître qu’en début de tout événement, il y a quelques crispations, quelques éléments à ajuster, ce qui est normal ; une machine, quand elle est en route, on corrige ce qu’il faut pour qu’elle soit au mieux de ses capacités. Je pense qu’on a atteint très vite, au bout du deuxième jour, la vitesse de croisière et, tout se passait comme on le souhaitait.


105 représentations théâtrales ont été programmées, au niveau de différents espaces culturels. Est-ce la programmation a été exécutée totalement ?
Je vous certifie, au jour d’aujourd’hui et, j’en mets quiconque au défi : tous les spectacles, toutes les représentations programmées ont été tenues, à l’exception d’une seule représentation qui devait se tenir au Centre culturel ’’Artisttik Africa’’ ; le comédien qui devait arriver a eu des problèmes de visa et est plutôt venu le lendemain de sa représentation. Donc, nous avons déplacé ce programme du jour où il était prévu, du jeudi au vendredi et, il a joué sa deuxième représentation. Donc, à 100%, c’est-à-dire en termes de nombre, on a respecté notre programmation ; c’est la seule fois où on a dû déplacer un programme, pour des raisons qui arrivent dans tout événement, pour des raisons de visa ou de déplacement, et qu’on a dû maîtriser très rapidement. Tous les spectacles programmés ont été tenus, à l’heure, au lieu prévu et dans les conditions requises, sauf ce cas qui a été une épreuve et que nous avons su solutionner par le concours, par exemple, des autorités, parce que c’était à deux heures du spectacle que nous avons été informés que le comédien n’avait pas réussi à avoir son visa pour entrer au Bénin et, tout de suite, on s’est déplacés pour aller à la Direction de l’Immigration, où le Directeur m’a reçu personnellement et, il a traité le dossier. S c’était trois heures avant, il prenait son vol. Donc, il est arrivé le lendemain, sur le vol Air France …


Qu’en est-il de la logistique, c’est-à-dire la nourriture, l’hébergement des festivaliers, leur déplacement d’un point à l’autre, les hôtels, la logistique, de manière générale, comment tout cela s’est passé ? Quel bilan peut-on en faire ?
Je pense que, de ce point de vue, nous sommes vraiment satisfaits, parce qu’on a évité les hôtels de passe, pour une fois ; les festivaliers sont resté, soit à l’Hôtel du port, soit à l’Hôtel ’’Sénator’’, soit à l’Hôtel ’’Gl’’ soit à l’Hôtel ’’Gibson’’, qui sont d’un certain standing. Vous pouvez vous rapprocher de ces hôtels-là pour voir les prix affichés. Donc, nous avons durement négociés avec ces hôteliers que nous remercions, que nous saluons, qui ont compris que le Festival est un patrimoine, est un événement qui leur apporte une plus-value de même qu’à toute la chaîne de l’économie nationale ; ils ont accepté des conditions que nous avons négociées avec eux ; je crois que, du point de vue de l’hébergement, personne ne s’est plaint.
Concernant la nourriture, on a travaillé avec l’une des structures les plus connues de la place, ’’Saveurs du Bénin’’, qui a fait la restauration. Je pense qu’en la matière, de façon générale, les gens ne se sont pas plaints. De ce point de vue, également, nous avons mis la barre à un niveau quand même sérieux.
Au niveau du déplacement, il faut dire que je me dois de saluer les membres de l’équipe ; j’ai collaboré aves des gens formidables, parce qu’ayant coordonné toute la logistique, j’ai travaillé avec des gens formidables qui savent régler les problèmes. Vous savez, on a consacré, d’abord, cette édition du Fitheb à la chance ; elle se passait essentiellement à Cotonou, donc, à 90% et, après, il y a eu quelques activités à Porto-Novo et à Parakou.
Mais, à Cotonou, on a assuré le déplacement pour que tous les festivaliers qui avaient envie d’aller voir un spectacle, que ce soit à Agla, à l’Institut français ou à la Place Lénine, soit transporté dans de bonnes conditions. On faisait un briefing par rapport à un programme établi chaque jour et les festivaliers en étaient informés. Il faut dire également que l’idée géniale que nous avons eue, c’est que, l’Hôtel ’’Gl’’, qui a abrité, par exemple, la plupart des festivaliers, était en face du Village du Fitheb, et le siège en était à trois ou cinq minutes de cet Hôtel ’’Gl’’ ou de la Place Lénine. Donc, les gens n’avaient pas beaucoup de problèmes de déplacement, on a su tout coordonné, c’était un problème de timing que nous avons essayé de régler … Il est arrivé que certains aient dû attendre quelques minutes et, pas plus. Cela fonctionnait à coups de téléphone. Sincèrement, ce n’est pas pour jeter des fleurs à l’équipe, je pense qu’on a fait ce qu’on devait, même s’il y a eu certainement quelques aspects à améliorer. Ce qui s’est passé, c’est vraiment une question de vision d’une équipe, d’un homme et, il y a eu d’autres hommes pour l’accompagner avec foi ; ils ont exécuté le projet, tel qu’il a été conçu.


Qu’en est-il de la fréquentation des différents lieux de spectacles et de représentations théâtrales ?
Au bout de deux jours, après le début du Festival, on a retrouvé la vitesse de croisière. D’abord, le samedi 6 décembre, à la conférence inaugurale, la grande salle du Fitheb était complètement pleine ; c’était pareil pour les premiers spectacles. Pour moi, on n’a pas eu un problème de public, il était là tout le temps. A l’Institut français, j’ai reçu les confidences du Directeur Sylvain Treuil, qui me disait que, de ce point de vue-là, on n’avait rien à reprocher au Fitheb ; le public était toujours là, parce qu’on a su avoir une démarche qu’on aurait voulu affiner davantage, si on avait eu plus de temps, une démarche de médiation envers les élèves, les étudiants pour qu’ils se déplacent. Je pense que le public a fait le grand déplacement, nos photos et nos vidéos en témoignent, sans parler de la Place Lénine ! Là, chaque fois, c’était le succès.


Avez-vous une idée du déroulement du Fitheb à Porto-Novo et à Parakou ?
Aujourd’hui, on est dans le domaine de l’image et ce sont elles qui dictent leur loi. J’en ai beaucoup qui montrent que les deux spectacles qu’on a programmées à Porto-Novo étaient des spectacles de rue, donc, on n’a pas eu un problème de public ; naturellement, il devait juste poser son regard pour assister au spectacle. Donc, cela s’est très bien passé à Porto-Novo.
Du côté de Parakou, c’était pareil, on a eu deux espaces : l’Institut français de Parakou et le Centre culturel ’’Ancrage’’. Selon les retours et les images que j’ai pu consulter, le public a fait également le déplacement. C’est une très belle opération que nous avons réalisée, dans l’ensemble.


Qu’en est-il du Fitheb ’’0ff’’ ?
Par rapport au Fitheb ’’Off’’, le Comité provisoire de supervision du Fitheb (Cps-Fitheb) a, à juste titre, décidé que l’événement, compte tenu de son délai court mais, aussi, par rapport à des objectifs précis d’un Festival, qui n’a pas vocation à gérer le ’’Off’’, a demandé que le Fitheb ’’Off’’ soit coupé de la machine du Fitheb, tel qu’on l’a mis en place, ici, au Siège. Donc, on a fait appel à des promoteurs de centres privés ; il y en a deux, particulièrement : le Centre culturel ’’Ancrage’’ et l’Espace ’’Mayton’’, à Calavi.
Je pense que ces promoteurs aussi ont fait un travail formidable. Sur les réseaux sociaux, nous en avons vu, ils ont fait des visuels, eux-mêmes, ils ont fait de la communication et, le public, me basant sur les images, les rapports et les articles de presse, a fait le déplacement ; je pense que ça s’est très bien passé, de ce côté-là, et que c’est une belle initiative. Il faut aller dans ce sens, de plus en plus, pour déléguer le ’’Off’’ à des espaces ou à des promoteurs responsables qui ont de la matière, qui ont du métier, pour que cela soit géré de manière professionnelle et sérieuse.
Néanmoins, j’ai appris qu’il y a eu des critiques selon lesquelles les artistes qui étaient dans le ’’Off’’ n’ont pas eu de badge …


Effectivement, sur le terrain, nous avons vu beaucoup de comédiens et des metteurs en scène qui poireautaient, qui n’avaient pas de badge ; ils avaient du mal à avoir accès aux spectacles … Certains étaient même très connus.
Oui, s’il y en a qui étaient vraiment connus, cela veut dire qu’il y a eu un problème … C’est pourquoi, on n’est jamais informés de tout. Tous les jours, je signais des badges pour les comédiens. Tous les jours ! Il aurait suffi que les gens en aient fait la demande et ils l’auraient reçu, on n’a refusé le badge à personne. Au contraire, je peux vous en donner la preuve, on a fait des badges que les gens ne sont pas venus chercher, je peux vous citer des noms …


Il semble alors que l’information n’a pas circulé selon laquelle les artistes non satisfaits devaient se rapprocher de vous pour obtenir leur badge …
Vous savez, ils pouvaient venir nous voir pour faire leur réclamation, à moins qu’eux-mêmes avaient des positions qui les empêchaient de venir au Fitheb demander un badge. Ils étaient libres de ne pas venir, mais personne n’a demandé un badge et que j’ai refusé de lui en donner. Si j’ouvre mon placard, vous allez voir plein de badges signés, pour des personnalités, pour des hommes non connus, d’autres bien connus du milieu théâtral, mais ils ne sont pas venus les chercher … On en a appelé certains aussi … Le Directeur a insisté pour qu’on fasse le badge de tous ceux qui étaient sur la liste des invités pour les Journées de réflexion de Grand-Popo. Près de deux cents badges pour tous ceux qui y étaient plus ou moins impliqués ! J’ai signé tout ça, mais un bon nombre m’est resté sur les bras. On les a appelés, puisqu’on avait quelques numéros de téléphone ; certains même ne passaient pas …
Dans l’autre versant, je pense qu’on a fait des tarifs préférentiels, on n’a pas été exigents, c’était flexible, j’ai demandé aux gens d’être très corrects aux entrées. Mais, je ne peux pas être assuré qu’il n’y ait pas eu quelques problèmes. Les gens avaient même la possibilité d’avoir des billets de 500 francs ! Je connais des cas où, même quand vous avez un badge, on vous demande un certain soutien, mais il n’a été refusé à personne d’avoir un badge, quand la demande en a été faite. C’est difficile, parce qu’on avait très peu de temps, et on était concentrés sur les urgences, les grandes questions. Quand l’équipe qui préparait les badges me les apportait, je les signais sans aucun problème.


Est-ce que tous les prestataires sont satisfaits ? Est-ce qu’ils ont tous été payés ? Pouvez-vous nous rassurer qu’à ce propos, dans les prochains jours, il n’y aura pas des scandales déballés dans la presse ?
Le Festival s’est juste terminé dimanche dernier. Nous n’avons pas d’inquiétude, tout le monde sera payé avant la fin de cette semaine, d’abord, parce que, le budget, c’est vrai, n’a pas été ce qu’on aurait souhaité, mais, nous avons retravaillé le projet pour le mettre au format que vous avez constaté, ce qui fait qu’on n’a aucun souci à régler les prestataires ; c’est une question de démarche, il faut que cela se passe dans les règles. Mais, aujourd’hui, on est très à l’aise, tous les prestataires seront payés ; il n’y a pas de soucis, de ce point de vue.


Réussirez-vous réellement à éviter le gap financier ?
Je vous le certifie. Vous savez, c’est comme pour le résultat des élections ; le premier jet que j’ai m’indique qu’on est dans le droit chemin et qu’il n’y a pas de gap ; je reste serein, il n’y aura pas de gap, à l’arrivée.


En tant qu’artiste comédien, à la base, vous avez suivi plusieurs Fitheb. Pensez-vous que l’édition 2014 est un Fitheb label, en comparaison à toutes les autres éditions que vous avez eu l’occasion de suivre ?
C’est une question embarrassante, parce que je suis partie prenante de ce Fitheb-ci. Je pense que je laisserai les autres le dire. Mais, si on regarde cette édition, telle qu’elle s’est passée, on reconnaîtra que, si elle n’est pas la meilleure, elle fait partie de l’une des meilleures éditions qui aient été organisées. Je le dis par rapport à la programmation, à la qualité des spectacles qu’on a proposés au public, à leur positionnement dans les salles et dans l’espace, au déplacement des publics. De ces points de vue-là, je crois qu’on a tenu le pari.
Un Festival, c’est aussi les à-côté : est-ce que le Béninois lambda s’est senti impliqué ? Je crois que ce choix d’envoyer la Biennale dans les espaces publics, dans les rues, cela a été très bon, parce que, des gens, sans le vouloir, ont participé au Fitheb ; le public y a participé.
Aujourd’hui, on est sereins mais, je pense qu’au départ, on était un peu crispés, ce qui est normal, parce que le défi était là, grand ; plein de gens ont dit plein de choses. Mais, à l’arrivée, ceux qui se sont déplacés ont vu, ceux qui se sont déplacés ont vu et, je crois que ça suffit, je laisse les autres porter un jugement, apprécier ce qui a été fait. Mais, je suis convaincu que cette édition fait partie d’une des meilleures éditions que le Fitheb ait connues. Le label, ce n’est pas quelque chose de gagné, c’est une construction, c’est une maturation, c’est un défi permanent ; il ne faut pas penser qu’on l’atteint aujourd’hui et que c’est définitif … Jamais ! On l’a vu, il y a des événements qu’on peut avoir bien organisés, et puis, les éditions d’après, si on relâche, ça tombe. Et, aux camarades, aux collègues, aux amis de l’équipe d’organisation, je disais, jusqu’à dimanche nuit, « Ne baissez pas la garde, restez vigilants, ce n’est pas terminé ». On a encore deux ou trois festivaliers sur le territoire, ils partiront d’ici le 17 décembre, en ce moment, ce sera fini, au moins, pour ce qui est de l’aspect visible.
Après, il y a les questions de rapport, de relations publiques, de remerciements aux personnes qui se sont impliquées, on est en train de préparer tout cela. J’en profite pour dire merci à toutes ces personnes qui ont cru qu’on pouvait le faire ; on a rencontré des personnes magnifiques qui ont compris que c’est différent. Déjà, je n’ai pas entendu une seule critique sur un seul spectacle disant que c’était mauvais, très mauvais et que cela ne méritait pas d’être au Ftiheb ; on pouvait ne pas en aimer la thématique, la démarche, mais dire que c’était très mauvais, je n’ai pas entendu ça. Et, cela fait partie des critères pour lesquels on peut dire que le Fitheb 2014 est un label.

Avez-vous un mot de fin ?
Mon mot de fin, c’est de saluer l’esprit patriotique, citoyen de toute la presse, de tous les Béninois, parce que, quoi qu’on dise, les gens, malgré que cela se passait bien, les gens pouvaient écrire ce qu’ils voulaient ; je crois que j’ai noté de la retenue, à ce niveau-là.
Et puis, pour l’équipe, en trois semaines, avec les moyens que nous avions, on n’a pas fait ce qu’on pouvait, on a fait ce qu’on devait, pour que ça se passe d’une façon qui honore notre pays. C’est de ça qu’il s’agit ; il faut que le Bénin apprenne à se repositionner dans le concert des nations, en tout cas, au niveau de la sous-région, il faut que nous existions. Si on continue de s’entre-déchirer, les autres en seront ravis, puisqu’on parlerait d’eux en bien et, de nous, en mal.
Donc, il faut être serein, si nous ne sous entendons pas, ce n’est pas vers nous que les gens iront s’il y a quelque chose de bien à faire ; je pense que nous devons cultiver cet esprit de paix, de concorde. Je sais qu’il y a un petit de clivages et, dans tous les pays, ça existe. On a l’impression que ça se passe mieux ailleurs, je suis désolé ; j’ai quand même circulé un peu, je connais les acteurs culturels, je sais que ce n’est jamais totalement la grande paix, mais on doit, à un moment donné, se concentrer pour se demander ce que le pays mérite et ce que nous devons faire pour que ce pays grandisse au sein des autres pays.
Je dois saluer cela, de même que le public qui a fait le déplacement, tous ceux ont contribué à ce que cette 12ème édition ait lieu et, surtout, le Ministre de la Culture à qui je tiens à faire une mention spéciale : en tout cas, moi, je l’ai vu à trois ou quatre endroits différents, où il a regardé des spectacles, de bout en bout ; ce n’est pas qu’il est venu faire de la figuration, il est resté jusqu’au bout, que ce soit à ’’Artisttik Africa’’, à l’Institut français de Cotonou, au ’’Blackstage’’ … On ne demande pas mieux : que les autorités puissent se déplacer, ça encourage les artistes, ça montre qu’ils sont considérés. Dans le cas contraire, si on donne l’impression de se dire : « Voilà, on a jeté quelques miettes à ces gens-là, elles n’ont qu’à se débrouiller dans leur coin », cela ne donne pas une bonne image. Il faut aller jusqu’au bout ; c’est un projet de l’Etat béninois, aujourd’hui, le Fitheb, tout le monde doit s’y impliquer, les populations doivent sortir pour aller regarder les représentations, les journalistes doivent accompagner l’événement. Je pense qu’en somme, on peut noter, quand même, qu’il y a une belle dynamique, il y a une sérénité, il y a moins de polémiques ; tout n’est jamais parfait. Mais, aujourd’hui, on peut dire que le Fitheb 2014 a été fait ; c’est fait, c’est vendu, c’est plié et, on ne doutera plus, ça s’est bien passé.




Propos recueillis par Marcel Kpogodo 

mercredi 10 décembre 2014

François Abiola lance le Fitheb 2014

Par trois coups de gong symboliques


La salle rouge du Palais des congrès de Cotonou a servi de cadre, en ce début de soirée du lundi 8 décembre 2014, au lancement officiel du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb). C’était à l’issue du cérémonial traditionnel, présidé par le Ministre d’Etat, François Abiola.

François Abiola, lançant le Fitheb, sous le regard de Jean-Michel Abimbola, Ministre de la Culture
Trois coups magistraux de gong et, le Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb) a été officiellement lancé. C’était à la Salle rouge du Palais des congrès de Cotonou, en début de soirée, ce lundi 8 décembre 2014. François Abiola, Ministre d’Etat, chargé de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique avec, à ses côtés, le Ministre de la Culture, Jean-Michel Abimbola et le Directeur intérimaire du Fitheb, Ousmane Alédji, s’est acquitté de ce cérémonial de lancement de la biennale, en tant que représentant du Chef de l’Etat, le Président Boni Yayi.
Bien avant cette action tant attendue, les nombreux participants à la cérémonie ont suivi les allocutions respectives du Directeur du Fitheb et du Ministre de la Culture. Aussi, celles-ci ont été précédées par des animations de musique traditionnelle, assurées par le groupe  ’’Ashankata’’ et par le Conservatoire des danses royales du Bénin, de même que des déclamateurs tels que le Béninois Gratien Zossou et le Sénégalais Massamba Guèye, alias ’’La bouche de l’Afrique’’, ont fait vibrer la salle par leurs poèmes respectifs, agrémentés de tours d’esprits. Pas moins d’une dizaine de ministres ont fait le déplacement du Palais des congrès, sans compter les membres du Cabinet de Jean-Michel Abimbola, ceux du Comité d’organisation du Fitheb, les artistes du théâtre, béninois comme étrangers, et des créateurs de bien d'autres disciplines artistiques.


Marcel Kpogodo

vendredi 5 décembre 2014

Fitheb 2014 : Ousmane Alédji réalise le pari du label

Il a rassuré à travers sa deuxième conférence de presse

Il est désormais plus que certain que le Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), dans sa 12ème édition, aura bel et bien lieu, du 6 au 14 décembre 2014, ce qui, au vu des difficultés rencontrées par son Directeur intérimaire, Ousmane Alédji, n’en laissait rien paraître. A quelques petits jours du lancement officiel de l’événement, il ressort que la première autorité de la biennale soit en train de tenir la promesse du label, en ce qui concerne le Fitheb.

Ousmane Alédji, au centre, avec, à gauche, Fortuné Sossa et, à droite, Osséni Soubérou
Le Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), dans sa version label, entre dans sa phase de réalisation effective. C’est ce que laisse croire la conférence de presse donnée, hier, mercredi 3 décembre 2014, à l’ex-Ciné Vog, par Ousmane Alédji, Directeur intérimaire de la biennale qui, à l’heure actuelle, se décline en des statistiques très simples : 195 millions de Francs Cfa de budget, pour un événement qui se déroulera pendant neuf jours, dans les trois villes à statut particulier que sont Cotonou, Porto-Novo et Parakou, avec près de 140 spectacles que suivra le public, des prestations se déclinant en lectures scéniques, dans les matinées, en spectacles de rue, dans l’après-midi et, enfin, en représentations théâtrales, en soirée, le tout relayé par un site Internet.
Un véritable miracle qui, selon la première autorité du Fitheb, lui a demandé un véritable sacrifice, surtout qu’elle n’a pas manqué de déclarer : « Je ne sais pas faire petit ; la demi-mesure, c’est assumer la médiocrité ». Ainsi s’est imposée à elle la difficile équation de « réduire une ambition aussi grande qu’un château en celle d’une case », avec comme signification, « faire un Festival qui grandisse le Bénin, qui rayonne, avec des moyens financiers modestes ».


L’effectivité du « Fitheb label »

L'effectivité du "Fitheb label" se révèle, d'abord, par l'appellation que le Directeur de l'institution donne de la biennale : "le plus grand Festival de théâtre d'Afrique". Par cette formulation à la fois aussi simple qu'exigente, elle dénote de la grande valeur que le public devra accorder à l'événement. Remarquons aussi que l’obligation de tenir le Fitheb n’a pas empêché Ousmane Alédji et son Comité d’organisation de rendre concret le Fitheb label, par plusieurs innovations : la possibilité pour les visiteurs étrangers d’imprimer leur badge en ligne, la gestion rigoureuse des fonds alloués par le budget national pour éviter un gap financier, ce qui constitue une ambition dont la réussite devrait rehausser, pour l’avenir, la crédibilité de la biennale.
Ensuite, il faudra compter avec une communication anticipative à partir de panneaux ayant inondé la ville de Cotonou depuis le 10 octobre dernier, de même que des affiches, de taille 60 x 40, collées un peu partout, l’arrivée réelle, dans des conditions où le virus Ebola crée un effet de démobilisation des manifestations de masse d’envergure internationale, de compagnies de théâtre originaires de plusieurs pays étrangers et de la sous-région : Espagne, France, Luxembourg Belgique, Tunisie, Cameroun, Côte d’Ivoire, Sénégal et Togo, sans oublier que le Bénin s’est vue attribuer un nombre impressionnant de groupes devant offrir des prestations de divers ordres : 25 ! Pour un effet d’épanouissement, au plan national, du monde du théâtre.
Par ailleurs, toujours à en croire Ousmane Alédji, au cours de la conférence de presse, une autre initiative qui fera du Fitheb 2014 une édition originale reste la mise en place d’un système d’animation artistique des places publiques phare de la capitale économique et des autres villes sélectionnées : « Tout est fait pour que le public béninois vive le Fitheb », expliquera-t-il, précisant que ce sont des sites tels que la Place Lénine qui abritera un ’’Village du Fitheb’’ déjà rayonnant par l’inspiration du scénographe, Farouk Abdoulaye, la Place du Souvenir, le siège de la biennale à l’ex-Ciné Vog, le stade l’Amitié, le Centre culturel ’’Artisttik Africa’’, notamment, tout en comptant qu’Abomey-Calavi et Parakou abriteront des manifestations liées au Fitheb, respectivement, aux espaces ’’Mayton promo’’ et ’’Ancrage’’, et que Porto-Novo connaîtra deux prestations artistiques à la Maison internationale de la culture (Mic), ce qui montre qu’une enveloppe réduite n’a pas empêché de satisfaire les communes projetées, sans faire perdre de vue la vision initiale d’Ousmane Alédji, en la matière : « Il faut que le Fitheb vende une ville béninoise et, il faut que les villes béninoises se battent pour accueillir le Fitheb ». En outre, il n’y aura pas que des spectacles liés au théâtre mais, aussi, des concerts de musique, des démonstrations de danse urbaine, entre autres, d’une part et, des activités périphériques, notamment, dans quelques établissements scolaires, d’autre part. Ce sera donc une biennale qui devra envahir et embraser la plupart des couches de la société béninoise.


Des dispositions sanitaires

Le Fitheb 2014 devant se dérouler dans des conditions sanitaires particulières où les virus Ebola et Lassa dictent leur loi mortelle, Ousmane Alédji entend s’appuyer, notamment, sur les dispositions de prévention prises par le Ministère de la Santé, lors du déroulement du sommet de l’Organisation mondiale de la santé (Oms), le mois dernier. Notons qu’au cours de la conférence de presse, le Directeur intérimaire de la biennale était entouré de Fortuné Sossa, Responsable à la Communication du Fitheb, et d’Osséni Soubérou, l’Administrateur de la manifestation théâtrale d’envergure internationale.    

Marcel Kpogodo

mercredi 3 septembre 2014

Le Fitheb 2014, une exigence d'intérêt pour le Chef de l'Etat, Boni Yayi

Ce qui ressort de la conférence de presse d'Ousmane Alédji, au siège du Festival, hier


Le Directeur du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), Ousmane Alédji, a tenu une conférence de presse, le mardi 2 septembre 2014, au siège de l’institution, à Cotonou. Il s’agissait pour lui de partager avec les professionnels des médias le point des préparatifs de cette manifestation d’envergure internationale. Devant l’impossibilité de cette personnalité de proposer un budget et une programmation définitifs, il s’impose qu’un montant satisfaisant soit affecté par l’Etat au Festival, ce qui nécessite l’implication personnelle du Président Boni Yayi, afin qu’il soit donné corps au Fitheb très ambitieux voulu par son Directeur intérimaire.

Ousmane Alédji, au centre avec, à gauche, Fortuné Sossa, Responsable à la Communication du Fitheb, et, à droite, Patrick Idohou, Directeur de la Promotion artistique et culturelle et, représentant du Ministre béninois de la Culture à la conférence de presse
Le Chef de l’Etat, le Président Boni Yayi, doit se positionner efficacement pour que soit affecté un budget convenable au Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), dans son édition 2014. C’est l’analyse qu’impose la conférence de presse qui s’est tenue ce mardi 2 septembre 2014 à l’ex-Ciné Vog de Cotonou et qui a été initiée par Ousmane Alédji, Directeur du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb). L’objectif que poursuivait cette personnalité était, selon elle, de mettre toutes les parties impliquées dans le déroulement du Festival au même niveau d’information concernant les préparatifs le concernant. Ainsi, le Fitheb 2014 en est à sa douzième édition et est prévue pour avoir lieu du 6 au 14 décembre prochains, contrairement à la date préalablement annoncée. Aussi, elle prendra en compte les villes de Cotonou, de Porto-Novo et de Parakou, pour une programmation nationale et internationale qui permettra à une quarantaine de compagnies professionnelles de déployer leur savoir-faire artistique, à travers 105 représentations pour 450 professionnels espérés et des pays participants, de tous les continents, notamment, à part le Bénin, 26 pays parmi lesquels nous avons le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Mali, le Nigéria, le Niger, le Cameroun, les deux Congo, les Comores, l’Algérie, la France, la Guadeloupe, Haïti, l’Allemagne, la Belgique, le Mexique.

Cependant, le caractère provisoire de la programmation mise en place par le Directeur Ousmane Alédji fait ressortir la situation incertaine d’un budget du Fitheb 2014 encore inconnu mais, qui, s’il est insuffisant, imposerait une autre programmation, peu représentative des ambitions de l’actuel premier responsable de l’événement, ce qui laisse attendre un Fitheb complètement amélioré par rapport à ce à quoi le public habitué a toujours assisté. Ainsi, il faudrait que le Président Boni Yayi manifeste une implication personnelle afin que le budget qui sera définitivement alloué au Fitheb soit d’une consistance à la mesure du « Fitheb label » voulu par Ousmane Alédji.  

Marcel Kpogodo

mardi 25 février 2014

Rencontre d'Ousmane Alédji avec la presse béninoise

« Ne vous inquiétez pas, on va réussir avec le concours de tous … »


Le Centre culturel ’’Artisttik Africa’’ a abrité la première rencontre d’Ousmane Alédji, Directeur intérimaire du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), avec la presse culturelle béninoise. Ce contact lui a permis de faire connaître le tempérament particulièrement positif, chaleureusement confiant et nationaliste sur le fondement duquel il conduira sa mission d’organisation de la version 2014 de la biennale théâtrale béninoise d’envergure internationale.

Ousmane Alédji, face aux journalistes culturels.
Face aux hommes des médias, en ce début d’après-midi du lundi 24 février 2014, Ousmane Alédji, Directeur intérimaire du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), nommé ce même jour par Arrêté ministériel n°0072/MCAAT/DC/SGM/CTJ/DRFM/DRH/SA, pris par Jean-Michel Abimbola, Ministre béninois de la Culture, a dégainé une série de paroles boostantes ne laissant aucune ambiguïté sur la méthode qu’il entend mettre en œuvre pour conduire la mission qui lui incombe : organiser le Fitheb 2014.
En premier lieu, il a précisé les deux raisons pour lesquelles il a senti la nécessité de rencontrer les journalistes. Selon lui, la première d’entre elles se rapporte au fait que cet événement, qu’il projette de tenir en août ou en octobre de la présente année, constitue pour lui un label qu’il faut construire et défendre aux niveaux national et international. A cet effet, il a clarifié sa mission en ces termes : « Sauver le Fitheb, le faire renaître, le rendre crédible, le défendre et le vendre. » Dans ce cadre, l’évolution dans les échanges lui a permis de faire constater qu’il orientera vers l’administration publique toutes les dettes non apurées par l’équipe sortante, de même qu’il entretiendra de bonnes relations avec Pascal Wanou, le Directeur auquel il succède directement, vu qu’il le considère comme un expert, une personne ressource. En outre, à en croire Ousmane Alédji, les rapports futurs avec Erick-Hector Hounkpè, Directeur nommé par le Conseil d'Administration sortant du Fitheb, dépendent de ceux que celui-ci souhaite qui soient. Et, se présentant comme une personnalité sans camp, il ne s’est pas inquiété de l’ambiance délétère dans lequel végète la biennale au moment de sa nomination.
Quant à la seconde raison qui l’a motivé à prendre langue avec les journalistes, Ousmane Alédji, dans un ton rassembleur et concertatif, a montré qu’ils occupaient une place stratégique dans la réussite de son processus, ce qui l’a amené à ne pas économiser son appel envers eux : « Travaillez avec nous à pacifier l’environnement culturel béninois ». Il voudrait ainsi qu’ils ne soient pas les relais des « causes petites », mais celui de la manifestation du « rayonnement des énergies positives ». A ce niveau, son mot d’ordre est clair : « Le pays d’abord ! », montrant que « personne n’est au-dessus du pays, quelle que soit sa cause ». Une manière de convaincre les professionnels des médias à considérer le Fitheb comme une richesse du patrimoine national dont leur plume de traduction des activités devrait toujours amener à rehausser l’éclat.
L’élan volontairement optimiste très communicatif de l’homme a achevé de distiller dans la salle de conférence qu’une ère nouvelle s’ouvrait pour le Fitheb, celle d’un gagnant qui, ayant toujours travaillé à son propre compte et non pour l’administration publique dont il prend au sérieux les goulots d’étranglement de fonctionnement ne ferme pas les yeux sur les leçons des expériences de ses prédécesseurs et maintient ces yeux plus braqués que jamais sur une vision du Fitheb, sa vision, dont toute la force et la grandeur se révèleront à travers ce qu’il réussira à faire de cette biennale, après son mandat.




Quel profil pour Ousmane Alédji ?


Le nouveau patron du Fitheb, connu pour sa clairvoyance, pour son horreur des compromissions et pour son verbe coupant, a une trempe des plus consistantes. Ce rouleau compresseur de bientôt 44 ans présente l’envergure d’un jeune baobab, d’une « âme bien née » chez qui la valeur n’a pas attendu le nombre des années ; c’est ainsi que, très tôt, il accumule les galons dans son domaine professionnel de base : le théâtre. Comédien, metteur en scène et dramaturge pour plus de 35 spectacles sur lesquels il a travaillé à la réalisation, directeur artistique et directeur d’ateliers de formation en arts dramatiques, déjà membre, dans le passé, du Conseil d’administration du Fitheb, il est aussi Président de la Section ’’Théâtre’’, du Conseil national des arts et de la culture du Bénin (Cnac). Directeur et metteur en scène du Théâtre ’’Agbo-N’koko’’, Directeur-fondateur et Directeur du Centre culturel ’’Artisttik Africa’’, Ousmane Alédji détient une formation et une pratique de journaliste, de même qu’il a été Expert de l’Organisation internationale de la Francophonie. En matière de distinctions, elles sont innombrables. Les tournées de l’homme à travers le monde, pour des représentations théâtrales ou pour des résidences d’écriture ont fourbi son regard et ciselé une vision pour le théâtre béninois, celle qu’il doit se donner les coudées franches pour mettre en œuvre dès à présent, avec son mandat d’organisation du Fitheb 2014.     


Marcel Kpogodo