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samedi 22 juillet 2017

Eric Bottéro, un regard irrésistible sur le vaudou

A l’issue d’un mois de résidence de création


Eric Bottéro est un artiste-photographe français qui a séjourné pendant une trentaine de jours au ’’Centre’’ de Godomey, dans le cadre d’une résidence de création. Le regard émerveillé de l’homme et la générosité de son langage en disent long sur la réussite d’une expérience qu’il a effectuée sur le vaudou et dont il a rendu compte aux journalistes culturels, le jeudi 13 juillet 2017.

Eric Bottéro, en possession de son kit de protection
Caressant le visage, de fins et plus ou moins longs rameaux donnent entrée à une belle salle de travail avec des masques aux murs, celle-ci comportant différents ordres de supports sur lesquels sont alignés, respectivement, des ’’botio’’ verts, ici, connus comme des statuettes utilisées dans les cultures africaines à des fins de nuisance mystique, une série de flacons contenant du liquide pour guérir des maladies, sans oublier, dans un coin, un tronc de bois noir, verticalement posé dans lequel sont implantés de gros clous à tête et dont le sommet est surmonté d’une sorte de parapluie en miniature abritant une statuette de bonhomme, ce tout, la représentation d’un ’’assin’’, l’autel des ancêtres, propice à diverses cérémonies, et, quelque part, ailleurs, la sculpture de ’’Hèviosso’’, le dieu de la foudre puis, non loin de lui, celle de son épouse. Le décor du vaudou dont le caractère ordinairement redoutable se trouve balayé par le sourire rassurant d’Eric Bottéro, photographe français d’art, faisant face aux hommes des médias, pour des explications sur ces résultats d’une trentaine de jours d’une résidence de création, par ce milieu d’un après-midi doucement ensoleillé, le jeudi 13 juillet 2017, au ’’Centre’’ de Godomey, à Atrokpocodji, dans la Commune d’Abomey-Calavi.
« Il faut assumer vos valeurs, vos traditions, vos secrets », dit Eric Bottéro, comme pour desserrer l’étau d’effroi sur certains visages. Ce photographe d’art, d’un genre particulier, ayant exercé, à la base, dans le monde de la mode, fabrique de ses mains les modèles qu’il va plus tard immortaliser, de son appareil. C’est ainsi qu’il est à l’initiative de toutes les pièces précédemment évoquées, qu’il a présentées aux journalistes. A en croire ses propos, Dominique Zinkpè, Directeur exécutif du ’’Centre’’ de Godomey’’, en a été pour beaucoup dans son instruction sur le vaudou. Et, dans la foulée des orientations qu’il a reçues, il s’est procuré bon nombre de pièces, ce qui lui a facilité la reconstitution d’objets caractéristiques de l’atmosphère du vaudou.
Conséquence : la fascination première s’est développée et a produit un effet de dépouillement de  son regard de tout ce que le vaudou annonce de négatif et de repoussant chez le Béninois, lorsqu’il en entend parler.
L'artiste, dans son univers-modèle
Pour lui, ce système religieux est hautement productif, dans sa capacité à guérir des maladies, dans une « pharmacie vaudou », grâce à l’exploitation du secret des plantes, des essences, à « guérir et à soulager les maux de la vie, à rapporter l’amour, la pluie, l’être aimé, tout ce qu’on peut espérer », se réjouit l’artiste. Loin, en outre, de vivre une fascination béate, il oriente tous vers un comportement qui est déjà le sien : le respect vis-à-vis des différentes dimensions du vaudou : le fonctionnement interne avec les pratiques cultuelles, l’organisation des initiés, la tenue des couvents, les représentations des divinités, l’existence d’une véritable hiérarchie.
Par ailleurs, pour Eric Bottéro, l’ouverture du vaudou au monde est nécessaire, indiscutable : « Il faut réduire les barrières entre le secret et le visible », commente-t-il. Cette vision lui fait entrevoir de faire des objets cérémoniels de cette religion des produits marchands en bonne et due forme, que le consommateur pourra se procurer dans des magasins, à travers le monde. Un modèle typique de ce genre d’objet est un kit de protection, qu’il n’a pas manqué de confectionner, lui qui voit dans le vaudou un système semblable à la mondialisation. Ainsi, à en croire ses analyses, l’ ’’assin’’, l’autel des ancêtres, n’est rien d’autre qu’un système de connexion wifi de l’homme avec ses ancêtres, ce qui se trouve réalisé par l’officiant traditionnel.
De plus, Eric Bottéro valorise le vaudou qu’il célèbre comme un creuset remarquable d’une riche production artistique, à travers, notamment, la sculpture des statuettes, les chants et les danses qui sont conçues pour donner du poids aux cérémonies. Eric Borréto et le vaudou, voilà donc une histoire d’amour, qui devrait se faire contagieuse, de quoi amener les pratiquants authentiques de cette religion à une exploitation plus productive pour l’Africain et l’Afrique.


Marcel Kpogodo  

mercredi 12 juillet 2017

Le Cavej instruit artistiquement les enfants depuis ce 3 juillet 2017

Pour des vacances productives


’’Le Centre’’ de Godomey a abrité une conférence de presse au cours de laquelle le Centre aéré ’’Vacances enfants joyeux’’ (Cavej) a annoncé mettre les apprenants vacanciers en situation de formation artistique. La manifestation se tenait dans l’après-midi du jeudi 29 juin 2017.

De gauche à droite, Hippolyte Attakoun et Alyath Kouamé
Du lundi 3 juillet au 28 du même mois, le Centre aéré ’’Vacances enfants joyeux’’ (Cavej) initie les enfants vacanciers à plusieurs disciplines artistiques. La substance de la conférence de presse qu’a animée Alyath Moustapha Souley Kouamé, Directrice de la structure indiquée, le jeudi 29 juin 2017. Elle a mené son intervention en compagnie d’Hippolyte Attakoun, Coordonnateur du ’’Centre’’ de Godomey, situé au quartier Atrokpocodji de la Commune d’Abomey-Calavi.
En réalité, ces moments d’instruction des vacanciers à l’art prennent en compte la tranche d’âge de 3-4 à 17 ans, selon les propos de la Directrice. Et, les domaines concernés sont diversifiés : le dessin, la peinture, les mosaïques, les activités manuelles à partir d’objets de récupération, la création d’œuvres d’art, le théâtre, la danse traditionnelle, la danse urbaine et la comédie musicale. En outre, ces jeunes stagiaires seront encadrés par des artistes professionnels et des acteurs culturels reconnus : Alofan Alihossi, Jules Koukpodé, Emile Gbédé et, notamment, Arsène Tchéka. Si, de manière pratique, les apprenants seront répartis dans les catégories respectives de 4-6, 7-10 et 11-17 ans, ils seront pris en charge, toutes les journées prévues, dans la période concernée, de 9 à 16 heures, avec des pauses à 10 et à 12 heures, sans oublier qu’en dehors du ’’Centre’’ de Godomey, la Médiathèque des Diasporas, sise Place du Souvenir, constituera un cadre d’apprentissage.
Pour Alyath Kouamé, le Cavej en est à la troisième édition de cette initiative, mise en place depuis trois ans, avec des objectifs clairs : permettre le développement culturel des enfants, les aider à apprendre intelligemment, à passer des vacances utiles et saines, cultiver, à leur niveau, l’esprit créatif et l’initiative personnelle, faire d’eux des adultes avertis, les élever et les éduquer sur tous les plans. « Il faut prendre les enfants, leur donner une plateforme où ils viennent s’exprimer comme ils veulent », a-t-elle affirmé, en substance. Pour les parents que l’initiative du Cavej continuera à intéresser, ils pourront joindre Alyath Kouamé au 97086317.


Marcel Kpogodo     

mardi 7 mars 2017

Koudy, une irrévocable force artistique mais …

Face au concert de l’artiste au ’’Centre’’ de Godomey


La jeune artiste béninoise de la musique, Koudy, s’est produite le samedi  4 mars 2017, au ’’Centre’’ de Godomey, situé à Atrokpocodji, dans la Commune d’Abomey-Calavi. Au-delà de la grosse énergie qu’elle a déployée pour se rendre à la hauteur du défi de tenir en haleine les spectateurs, il semble lui rester un petit bout de chemin à parcourir pour entrer dans le cercle prestigieux des stars.

Koudy, en pleine expression de son talent multidimensionnel de scène
’’Iwadjou’’, ’’Owxhé’’, ’’Iya mi’’, ’’Vivou’’, ’’N’djolo’’, ’’Wangnigni towé’’, ’’Hélou gbèto’’, ’’Zéyilo’’, ’’Winner’’. Les neuf morceaux que Koudy a exécutés lors du concert qu’elle a donné, le samedi 4 mars 2017, au ’’Centre’’ de Godomey, précédés qu’ils ont été par un instrumental tout en blues, qui a sonné l’entrée en scène d’une Koudy porteuse d’une grande détermination, après la première partie des six morceaux du jeune Sénam Malo. Pendant environ 80 minutes, elle a démontré, de par sa voix, sa capacité à assumer ses chansons, sa danse, la flamme personnelle qu’elle mettait en branle, qu’elle n’était pas venue pour faire dormir le public ni pour simplement figurer. Donner donc le meilleur de soi semble avoir été son crédo. L’ont accompagnée instrumentalement Samouraï, à la guitare basse, Daly N’dandou, à la guitare solo et, Bobo, à la batterie et à la percussion.
Et, elle s’y est mise à fond si bien que chaque spectateur, selon sa sensibilité, serait sorti de ce spectacle avec une note personnelle de Koudy lui trottant dans la tête, jusqu’à très longtemps. Ainsi, très engageante, grâce à ’’Winner’’, elle a terminé le concert en beauté, laissant chaque membre du public se satisfaire d’une phrase choc qui revenait en un savoureux refrain : « I am a winner ! ». C’était tout un programme de développement personnel que le public s’était approprié, de sorte qu’ayant quitté la scène depuis, elle s’est vue obligée d’y revenir pour servir, de sa voix, d’un excellent strident de l’instant, le même refrain plus que jamais galvanisateur : « I am a winner ! ».
Cette chanson portait une charge lyrique si forte, si intense qu’elle semblait capitaliser la somme de l’espérance et de la foi, de la conviction de l’artiste d’avoir surmonté un flot de difficultés pour se retrouver, enfin, en la confortable position de totale gagnante. Cette sensation que Koudy donnait d’avoir vaincu une certaine fatalité a fait la réussite particulière de ce morceau devant le public du ’’Centre’’. Ceci semble manquer perpétuellement à cette artiste : sortir du plus profond d’elle-même, du tréfonds de son esprit, de ses entrailles, son vécu avec attaché à lui, les émotions, les sentiments authentiquement éprouvés ; il ne manque que cela pour élever Koudy à la dimension de star, surtout qu’elle sait chanter en live, qu’elle sait faire balancer sa voix au gré des instruments qui l’accompagnent, qu’elle sait parfaitement danser.
Seulement, on sentait une Koudy manquant de souffle pour aller plus loin dans les élans vers lesquels l’entraînait sa voix qui chantait et son corps qui se secouait ; il lui faut donc plus de sport, pour procurer plus de souplesse à ses membres, fragilisés par de l’embonpoint.
N’abordons pas la tenue de scène de l’artiste, un ensemble mixant un pantalon noir collant pour, apparemment, faciliter ses mouvements, au-dessus duquel trônait une robe à manche unique d’un certain modèle. Tenue débrayée ? Peu importe !
Pour son concert au ’’Centre’’, Koudy Fagbémi a pu faire espace comble, surtout qu’elle a occasionné le déplacement de plusieurs dizaines de spectateurs. Le bout de la route pour devenir une star est désormais plus visible.


Marcel Kpogodo 

samedi 4 mars 2017

Gaba et Pouyandeh : se guérir au ’’Centre’’ d'Atrokpocodji à Godomey

Dans le cadre d’une exposition que les artistes animent depuis février 2017


Depuis le 4 février 2017, deux artistes peintres sont en exposition au ’’Centre’’ de Godomey. Il s’agit de la Franco-iranienne Nazanin Pouyandeh et du Béninois Meschac Gaba. Une tendance très curative se dégage des œuvres que ces créateurs donnent à voir jusqu’en avril prochain.

Nazanin Pouyandeh
Se guérir du sentiment de détresse, d’angoisse, de perte de repères, cela est bel et bien possible, ce que montre un processus artistique simple mais percutant : installation d’un géant collier de phares de détresse de véhicules, allumés, d’une part, celle-ci mise en communication avec un tableau aux tendances de couleurs très apaisantes pour l’esprit, d’autre part, parmi un ensemble de six toiles, pendant que, d’un autre côté, une technique classique de peinture, modernisée est remarquable à travers des petits formats de tableau, et même par des objets typiques exposés. C’est ainsi que Meschac Gaba et Nazanin Pouyandeh, donnent à voir leurs œuvres, depuis le 4 février dernier, dans le bloc d’exposition du ’’Centre’’ d’Atrokpocodji, situé dans l’Arrondissement de Godomey, de la Commune d’Abomey-Calavi.

''Détresse''
Après environ une trentaine de jours de résidence de création, Meschac Gaba, monument des arts plastiques au Bénin, peintre, récupérateur, installateur, déambulateur, fait honneur à sa réputation d’artiste particulièrement inventif, en présentant six toiles ayant suivi un laborieux processus de création. Des feuilles de son jardin, recueillies, pressées selon un système d’étalement sur une feuille de journal, laquelle est mise en contact avec la plaque en bois qui doit entrer dans la composition physique de la toile. Un poids de surface est posé sur cet ensemble pendant plusieurs semaines. Résultat : les feuilles laissent de fortes et indélébiles empreintes sur la plaque de la future toile, celles-ci étant de plusieurs espèces : hysope simple, hysope blanche, hysope aquatique, hibiscus, notamment. Aussi bien des plantes médicinales que des plantes qui portent protection et bonheur.
Et, ces traces obtenues, Meschac Gaba appliquera différentes techniques artistiques pour affiner le travail : le pointillisme, la peinture sur toile à l’acrylique avec, comme support, des couleurs multiples : vert, violet, blanc, entre autres, avec leurs sensations apaisantes sur la psychologie du visiteur.
''Hysope blanc'' et ''Misère'' de Meschac Gaba
Ainsi, dans l’une des salles d’exposition du ’’Centre’’ de Godomey, l’installation ’’Détresse’’ laisse découvrir le collier géant, qui décline différentes couleurs clignotantes de feux de détresse de voitures de toutes marques, de quoi restituer ce sentiment qui atteint les êtres humains et qui les déstabilisent. Et, en diagonale, dans la salle ’’Mon jardin’’, le tableau ’’Misère’’, paradoxalement à sa dénomination, dans son ton violet, parsemé de pointillés blancs, détend profondément, faisant oublier cette détresse. De même, les autres toiles, ’’Cérémonie des couleurs’’, ’’Hysope aquatique’’, ’’Hysope blanc’’, ’’Feuilles de jazzmen sauvage’’, et ’’Kpatima’’, viennent renforcer cette atmosphère apaisante, caractéristique de l’espace ’’Mon jardin’’, dédié aux œuvres de Meschac Gaba, pour la durée de l’exposition.



Nazanin Pouyandeh, une thérapeute culturelle

La démarche de la Franco-iranienne s’enfonce dans une pratique purement classique faisant valoir la technologie contemporaine. Elle photographie ses modèles, affiche grandement à son ordinateur l’image choisie pour la peinture, regarde cette photo et la restitue, à l’aide de son pinceau. « Cette technique me permet d’améliorer la vision qu’on a de l’homme », explique-t-elle. « Il s’agit d’un jeu avec le spectateur ; je me mets très proche du réel mais je livre une scène improbable », appuie Nazanin Pouyandeh. Chez elle, la nudité est souvent de mise, ce qu'elle démythifie aisément: « La nudité présente l'aspect de l'homme dans son état le plus primitif, le plus vierge ».

Les toiles de Nazanin Pouyandeh
Ces modèles, par la peinture sur toile, elle reproduit ce que son inspiration de l’instant lui donne à voir d’eux, ce que son esprit lui dicte de ce qu’ils sont, de leur richesse intrinsèque, de ce que, eux lui donnent à exprimer d’eux, ce qu’elle livre aussi à partir de ce que son pinceau, de ce que sa main transmet du message de ses yeux qui captent la photo prise. Une manière aussi, pour l’artiste, de se mettre à la place de Dieu, pour procéder, à sa manière, à des retouches sur la personnalité physique originelle du modèle.

Des objets symboliques dont s'inspire Nazanin Pouyandeh
En outre, comme le décrit Nazanin Pouyandeh, trois niveaux sont perceptibles sur chacune de ses toiles de petit format. Le premier concerne le personnage, telle que son inspiration a choisi de le reproduire. Concernant le deuxième niveau, il livre ce qu’elle appelle des « objets symboliques » et, dans le cas d’espèce, il faut compter avec des masques, des objets traditionnels, représentatifs du culte vaudou. Quant au troisième niveau, il matérialise le pagne dit africain qui devient le fond de décor de la toile.  

Des oeuvres ayant établi la célébrité de Nazarin Pouyandeh
Voilà une technique qui, globalement, est productive. En effet, il est essentiel de se guérir de la perte de ses racines, dans un pays comme le Bénin, anciennement colonisé par la France et où l’on accorde plus de valeur et de crédit aux éléments culturels en provenance d’ailleurs, de l’Occident. Nazanin Pouyandeh nous met en contact, à travers ses toiles, avec notre vécu culturel authentique, à commencer par des personnages de notre environnement qui lui ont servi de modèle. En outre, les objets symboliques qu’elle choisit d’immortaliser constituent un sujet pour reconstituer et immortaliser la richesse de la civilisation africaine.
Jusqu’au 1er avril 2017, les œuvres présentées par Meschac Gaba et Nazarin Pouyandeh peuvent être visitées au ’’Centre’’ d’Atrokpocodji, à Godomey.


Marcel Kpogodo

vendredi 3 février 2017

Meschac Gaba, une exposition thérapeutique de la détresse au ’’Centre’’ de Godomey

Dans le cadre d’un vernissage prévu pour ce vendredi 3 février

’’Le Centre’’ de Godomey abritera une double exposition. Ce sera dans la fin d’après-midi du vendredi 3 février 2017. L’un des artistes invités à présenter ses œuvres n’est personne d’autre que le Béninois Meschac Gaba, très connu de par le monde pour ses très atypiques inspirations. Le visiteur qui fera le déplacement peut être alors certain de se faire embarquer dans une atmosphère résolument curative de la détresse.

Meschac Gaba, dans ses explications, entre autres, de l'exposition
Des phares de voitures assemblés, montés en deux séries verticales jointes, allumés, clignotant de la détresse, en blanc, en rouge ou en jaune, d’une part, et un peu moins d’une dizaine de toiles d’un genre assez singulier, d’autre part. Le menu du fruit de la toute nouvelle inspiration de l’artiste peintre, récupérateur, installateur et déambulateur béninois, Meschac Gaba, ce qui sera présenté ce vendredi 3 février 2017, dès 18 heures, au ’’Centre’’, le complexe culturel situé à Atrokpocodji, dans l’Arrondissement de Godomey, à Abomey-Calavi.
Dans la première salle d’exposition, relativement spacieuse, se l’accapare une sorte de géant collier composé de plusieurs tailles et de différentes formes de phares, ceux-ci qui dictent leur émotion des situations d’urgence, celles incarnant la détresse. Avec les deux plus petits phares qui, reliés à l’ensemble par un fil conducteur de courant, terminent chacun des bouts de la série, et qui demeurent détachés, l’ensemble donne l’impression d’un serpent aux mille couleurs au repos, repu. 

Le serpent aux mille couleurs de détresse de Meshac Gaba
Et, ce géant collier aux multiples scintillances clignotantes symbolise la détresse, dans tous ses états, telle qu’elle se manifeste partout, « au niveau de la santé individuelle, de la famille, de la société en général, du monde économique, de celui politique », confie Meschac Gaba, se risquant à décrypter une inspiration inédite. « La variété des couleurs de la détresse montre que ce sentiment touche toutes les races d’hommes de la terre, tout le monde entier, tous les hommes, tous domaines de différences confondus étant concernés par la détresse », conclue l’artiste, sans oublier que, selon lui, les différentes tailles de phare portent aussi une signification précise : l’homme dans toutes ses dimensions physiques.
Et, Meschac Gaba développe davantage en évoquant l’absence de gratuité du choix du thème de la détresse, étant donné qu’inspiré d’un instant éprouvant de maladie, qu’il a traversé, il s’en est sorti et décide d’en produire un impact positif sur la société, d’où l’effet purement catharsistique de cette installation, ce que le public est appelé à venir vivre, à expérimenter.
En outre, l’état de détresse trouve une solution inédite dans le deuxième pan de la présentation artistique du créateur, ce qu’il faut trouver par l’exposition dénommée ’’Mon jardin’’.  A travers des tableaux généreusement imprégnés de la fibre de plantes curatives qui poussent dans son jardin, à domicile,  Meschac Gaba renforce l’état de catharsis et de purgation de la détresse chez le visiteur. Ainsi, des plantes bien connues comme l’isope simple, l’isope aquatique, l’isope blanche, l’hibiscus, entre autres, ont généré une ingénieuse représentation sur des tableaux de couleurs plutôt apaisantes comme différentes teintes de vert, le blanc, le violet, ce qui guérit de la détresse ressentie dans la salle précédente ; l’artiste réussit la stratégie de communication entre l’installation et l’exposition de toiles, opportunément logée dans un espace plus étroit, plus rectangulaire, plus intime, aux fins d’une communication de la sérénité, d’un sentiment de profond apaisement. Cette démarche de conception de toiles  détermine plus que jamais en Meschac Gaba le génie d’imagination et de création que le monde entier s’arrache pour des productions artistiques au caractère inédit perpétuellement renouvelé, pour des enseignements universitaires en Occident, qui s’activent à lire un cerveau d’une productivité aux contours toujours imprévisibles. « C’est un nouveau départ », commente-t-il concernant cette technique de transposition curative des plantes sur des toiles. « Mais, j’ai besoin de le développer », finit-il. Une troisième surprise de Meschac Gaba pour le visiteur de l’exposition de cette fin d’après-midi du vendredi 3 février 2017, au ’’Centre’’ de Lobozounkpa : la déambulation, dont lui seul a le secret de la réussite, de ses perruques ayant fait le tour du monde ; elle est prévue pour ouvrir la manifestation de vernissage. Mille regrets aux absents !




Marcel Kpogodo