Affichage des articles dont le libellé est Ancrage. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Ancrage. Afficher tous les articles

mercredi 2 mars 2016

Erick-Hector Hounkpè et le défi du Fitheb 2016

Exposition au cours de la dernière conférence de presse de l’autorité


La grande salle de spectacle du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb) a abrité, le samedi 27 février dernier, une conférence de presse animée par le Directeur de la Biennale, Erick-Hector Hounkpè. Ce face-à-face avec les hommes de médias a permis à cette autorité de leur présenter le visage de la 13ème édition de cette manifestation théâtrale d’envergure internationale, dans son édition de l'année 2016.

Erick-Hector Hounkpè
Un budget de 300 millions de Francs Cfa et, se déclinant en 10 spectacles béninois et en 9 émanant de troupes étrangères un Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb) dont la 13ème édition est prévue pour se dérouler du 23 au 31 mars 2016, dans 4 villes du Bénin et un arrondissement de commune, selon le thème : « 25 ans de renouveau démocratique, 25 ans de Fitheb : Théâtre, démocratie et développement au Bénin et en Afrique ». L’essentiel à retenir de la conférence de presse donnée, le samedi 27 février 2016, par Erick-Hector Hounkpè, Directeur du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), sur la tenue de la Biennale.
Ainsi, selon cette personnalité assistée par Gaston Eguédji, Administrateur du Fitheb, la période choisie pour la manifestation théâtrale serait la meilleure : « On aurait franchi les moments de l’élection (présidentielle, Ndlr), ses temps forts, on serait entrés dans une période d’accalmie », confiait-il avant de poursuivre : « Nous comptons donc sur notre culture de paix au Bénin pour que l’épiphanie théâtrale apaise les cœurs ». C’est ainsi qu’il est en outre prévu que cette période permette, comme aux années de la régularité biennale du Festival, la commémoration de la Journée mondiale du théâtre, qui, depuis 1961, se marque le 27 mars.



De la programmation

L’édition 2016 du Fitheb connaîtra, à en croire le Directeur Erick-Hector Hounkpè, 3 importantes phases. D’abord, il est annoncé des activités périphériques liées à ce qu’il a appelé un « pré-Fitheb » visant à produire un impact communicationnel sur le public. Ainsi, 2 semaines avant le lancement du Festival, le public devra assister, d’une part, au déploiement sur des places publiques de spectacles d’attraction dont la danse du bambou. D’autre part, des artistes folkloriques locaux s’y produiront. Ce sera à la Place Lénine d’Akpakpa, au carrefour giratoire du quartier Sainte Cécile et à Agla, en face du Collège ’’Les pylônes’’. Liées à ces spectacles destinés à un public bien large, des lectures scéniques s'animeront dans des écoles bien ciblées, « pour que le travail théâtral commence à rencontrer le public jeune », commentera Erick-Hector Hounkpè. Dans ce cas précis, Cotonou devra s’élargir à Abomey-Calavi.
Ensuite, le Fitheb 2016 connaîtra son lancement par l’organisation d’une table ronde sur le thème : « 25 ans de renouveau démocratique, 25 ans de Fitheb : Théâtre, démocratie et développement au Bénin et en Afrique ». Justifiant un tel choix de sujet de réflexion, le Directeur Hounkpè a montré l’ « heureuse coïncidence » entre la commémoration de « la renaissance démocratique au Bénin » et la création du Fitheb, expliquant que le théâtre béninois est celui qui s’est mis à l’avant-garde de la lutte politique, ce qui a contraint les dirigeants de l’époque dictatoriale au changement. « Ce sont les artistes de ce pays qui ont forcé la révolution politique à se faire par le théâtre », appuiera-t-il. Pour lui, cette table ronde amènera les acteurs du théâtre ayant connu cette époque à des témoignages.
Dans une dernière étape, la 13ème édition du Fitheb donnera lieu, d’une part, à des lectures scéniques qui se dérouleront, toutes les matinées de l’événement, au siège de la Biennale et à l’Institut français de Cotonou, sans oublier que les pièces béninoises de théâtre seront exclusivement choisies pour cet exercice. Se rapportant aux spectacles proprement dits, 10, béninois, ont été sélectionnés et, celui inaugural, géant, est intitulé, ’’La nuit du songe’’ d’Alougbine Dine, qui sera mis en scène par Amadou Saendou et joué au Village du Fitheb, qui sera situé dans l’esplanade intérieure du Stade de l’Amitié Mathieu Kérékou, de Cotonou.


L'affiche officielle du Fitheb 2016
Par ailleurs, seront joués aussi 9 autres spectacles étrangers en provenance de la Belgique, de la France, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire et du Cameroun, notamment.
Donnant une vue synoptique du côté purement artistique de la programmation, Erick-Hector Hounkpè a montré qu’une place de choix à été accordée à des spectacles d’humour, de théâtre et de conte, puis à des lectures scéniques. A cet effet, respectivement, prendront les devants la Côte d’Ivoire et le Cameroun, pour le 1er cas, le Bénin, le Burkina Faso, la France et la Belgique, pour le 2ème, le Bénin, le Togo et le Burkina Faso, pour le 3ème, et, enfin, le Bénin, pour les lectures scéniques.



Des villes d’accueil

4 villes coutumières de l’hébergement des activités du Fitheb seront exploitées : Cotonou, Porto-Novo, Abomey et Parakou. Pour la première, le public devra faire le déplacement vers des espaces bien connus pour la découverte des spectacles : l’Institut français de Cotonou, les salles du Ftiheb, le Centre culturel ’’Artisttik Africa’’, l’Ecole internationale de théâtre du Bénin (Eitb) et l’Espace ’’Mayton promo’’. Concernant la deuxième, il y aura, comme sites d’accueil, le Jardin des plantes de la nature (Jpn) et le Centre culturel ’’Ouadada’’. Si, à Abomey, le Collège d’enseignement général 1 (Ceg 1) sera sollicité, de même que la Place Goho, à Parakou, l’Institut français et l’Espace ’’Ancrage’’ de Janvier Nougloï auront droit de cité pour des manifestations artistiques du Fitheb 2016.
Enfin, en hommage d'Erick-Hector Hounkpè à l’actuel Ministre de la Culture, Paul Hounkpè, la Commune de Bopa, plus précisément, l’Arrondissement de Lobogo, émanant de la région natale de cette personnalité, abritera des spectacles du Fitheb, à travers la devanture et l’intérieur de la Maison du peuple et le collège de la localité.
Le Fitheb 2016, un défi bien grand qu’Erick-Hector Hounkpè devra s’efforcer de relever, sans oublier qu'à l'entame de cette conférence de presse, il a fait observer par tous une minute de silence en la mémoire de deux défunts : Antoine Dadélé, l'un des pères de la Biennale, et Fréjus Akakpo, journaliste  de la chaîne privée, ''Sikka Tv''.

Marcel Kpogodo

mercredi 17 décembre 2014

« On peut dire que le Fitheb 2014 a été fait … », selon Osséni Soubérou, Administrateur général de la Biennale

Dans une interview qu'il a bien voulu nous accorder

(Il a rendu un grand hommage à Jean-Michel Abimbola)

Depuis la soirée du dimanche 14 décembre dernier, la 12ème édition du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb) a vu tomber ses derniers rideaux. D’abord annoncée pour être reportée, elle a fini par avoir lieu. Osséni Soubérou, l’Administrateur générale de la Biennale, a accepté, à travers cet entretien, de nous accorder, exclusivement, ses premiers mots de bilan. En toute humilité et en parfaite satisfaction du devoir accompli …

Osséni Soubérou
Le Mutateur : Osséni Soubérou, vous êtes l’Administrateur général du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), une biennale qui a connu la clôture de sa 12ème édition, le dimanche 14 décembre dernier, en soirée, avec la dernière pièce de la programmation, intitulée ’’Mon cancer aux tropiques’’. Quelles sont vos impressions maintenant que les rideaux sont tombés sur le Fitheb 2014 ?

Osséni Soubérou : Ce sont des impressions de satisfaction, parce que ce n’était pas gagné d’avance, il y a à peu près trois semaines et quelques jours que la décision de tenir l’événement a été prise de façon formelle ; c’est un secret de polichinelle de dire qu’à un moment donné, il y a eu des doutes, il y a eu des hésitations mais, de façon formelle, il a été décidé que l’édition 2014 du Fitheb aurait lieu, du 6 au 14 décembre. On savait que ce serait dur, parce que, trois semaines pour dérouler un projet comme celui du Fitheb, c’est très difficile, c’est court, c’est dense. Donc, on a dû travailler 20 heures sur 24, parfois et, on avait une équipe vraiment magnifique qui a su comprendre les enjeux, parce que le problème qui se posait, c’était de relever le défi et, il ne fallait pas le faire pour que ce soit une catastrophe du point de vue de l’organisation ni pour qu’il y ait un gap financier ni pour que le public soit absent. De ces points de vue, nous avons tenu le pari, l’édition a eu lieu, les spectacles ont été très bien appréciés, les invités étaient contents, ils nous l’ont fait savoir, certains nous ont même déjà écrit. Donc, on est rassurés, on a tenu l’événement, le public était présent partout où on était, même les lectures faisaient salle comble.
Evidemment, il faut reconnaître qu’en début de tout événement, il y a quelques crispations, quelques éléments à ajuster, ce qui est normal ; une machine, quand elle est en route, on corrige ce qu’il faut pour qu’elle soit au mieux de ses capacités. Je pense qu’on a atteint très vite, au bout du deuxième jour, la vitesse de croisière et, tout se passait comme on le souhaitait.


105 représentations théâtrales ont été programmées, au niveau de différents espaces culturels. Est-ce la programmation a été exécutée totalement ?
Je vous certifie, au jour d’aujourd’hui et, j’en mets quiconque au défi : tous les spectacles, toutes les représentations programmées ont été tenues, à l’exception d’une seule représentation qui devait se tenir au Centre culturel ’’Artisttik Africa’’ ; le comédien qui devait arriver a eu des problèmes de visa et est plutôt venu le lendemain de sa représentation. Donc, nous avons déplacé ce programme du jour où il était prévu, du jeudi au vendredi et, il a joué sa deuxième représentation. Donc, à 100%, c’est-à-dire en termes de nombre, on a respecté notre programmation ; c’est la seule fois où on a dû déplacer un programme, pour des raisons qui arrivent dans tout événement, pour des raisons de visa ou de déplacement, et qu’on a dû maîtriser très rapidement. Tous les spectacles programmés ont été tenus, à l’heure, au lieu prévu et dans les conditions requises, sauf ce cas qui a été une épreuve et que nous avons su solutionner par le concours, par exemple, des autorités, parce que c’était à deux heures du spectacle que nous avons été informés que le comédien n’avait pas réussi à avoir son visa pour entrer au Bénin et, tout de suite, on s’est déplacés pour aller à la Direction de l’Immigration, où le Directeur m’a reçu personnellement et, il a traité le dossier. S c’était trois heures avant, il prenait son vol. Donc, il est arrivé le lendemain, sur le vol Air France …


Qu’en est-il de la logistique, c’est-à-dire la nourriture, l’hébergement des festivaliers, leur déplacement d’un point à l’autre, les hôtels, la logistique, de manière générale, comment tout cela s’est passé ? Quel bilan peut-on en faire ?
Je pense que, de ce point de vue, nous sommes vraiment satisfaits, parce qu’on a évité les hôtels de passe, pour une fois ; les festivaliers sont resté, soit à l’Hôtel du port, soit à l’Hôtel ’’Sénator’’, soit à l’Hôtel ’’Gl’’ soit à l’Hôtel ’’Gibson’’, qui sont d’un certain standing. Vous pouvez vous rapprocher de ces hôtels-là pour voir les prix affichés. Donc, nous avons durement négociés avec ces hôteliers que nous remercions, que nous saluons, qui ont compris que le Festival est un patrimoine, est un événement qui leur apporte une plus-value de même qu’à toute la chaîne de l’économie nationale ; ils ont accepté des conditions que nous avons négociées avec eux ; je crois que, du point de vue de l’hébergement, personne ne s’est plaint.
Concernant la nourriture, on a travaillé avec l’une des structures les plus connues de la place, ’’Saveurs du Bénin’’, qui a fait la restauration. Je pense qu’en la matière, de façon générale, les gens ne se sont pas plaints. De ce point de vue, également, nous avons mis la barre à un niveau quand même sérieux.
Au niveau du déplacement, il faut dire que je me dois de saluer les membres de l’équipe ; j’ai collaboré aves des gens formidables, parce qu’ayant coordonné toute la logistique, j’ai travaillé avec des gens formidables qui savent régler les problèmes. Vous savez, on a consacré, d’abord, cette édition du Fitheb à la chance ; elle se passait essentiellement à Cotonou, donc, à 90% et, après, il y a eu quelques activités à Porto-Novo et à Parakou.
Mais, à Cotonou, on a assuré le déplacement pour que tous les festivaliers qui avaient envie d’aller voir un spectacle, que ce soit à Agla, à l’Institut français ou à la Place Lénine, soit transporté dans de bonnes conditions. On faisait un briefing par rapport à un programme établi chaque jour et les festivaliers en étaient informés. Il faut dire également que l’idée géniale que nous avons eue, c’est que, l’Hôtel ’’Gl’’, qui a abrité, par exemple, la plupart des festivaliers, était en face du Village du Fitheb, et le siège en était à trois ou cinq minutes de cet Hôtel ’’Gl’’ ou de la Place Lénine. Donc, les gens n’avaient pas beaucoup de problèmes de déplacement, on a su tout coordonné, c’était un problème de timing que nous avons essayé de régler … Il est arrivé que certains aient dû attendre quelques minutes et, pas plus. Cela fonctionnait à coups de téléphone. Sincèrement, ce n’est pas pour jeter des fleurs à l’équipe, je pense qu’on a fait ce qu’on devait, même s’il y a eu certainement quelques aspects à améliorer. Ce qui s’est passé, c’est vraiment une question de vision d’une équipe, d’un homme et, il y a eu d’autres hommes pour l’accompagner avec foi ; ils ont exécuté le projet, tel qu’il a été conçu.


Qu’en est-il de la fréquentation des différents lieux de spectacles et de représentations théâtrales ?
Au bout de deux jours, après le début du Festival, on a retrouvé la vitesse de croisière. D’abord, le samedi 6 décembre, à la conférence inaugurale, la grande salle du Fitheb était complètement pleine ; c’était pareil pour les premiers spectacles. Pour moi, on n’a pas eu un problème de public, il était là tout le temps. A l’Institut français, j’ai reçu les confidences du Directeur Sylvain Treuil, qui me disait que, de ce point de vue-là, on n’avait rien à reprocher au Fitheb ; le public était toujours là, parce qu’on a su avoir une démarche qu’on aurait voulu affiner davantage, si on avait eu plus de temps, une démarche de médiation envers les élèves, les étudiants pour qu’ils se déplacent. Je pense que le public a fait le grand déplacement, nos photos et nos vidéos en témoignent, sans parler de la Place Lénine ! Là, chaque fois, c’était le succès.


Avez-vous une idée du déroulement du Fitheb à Porto-Novo et à Parakou ?
Aujourd’hui, on est dans le domaine de l’image et ce sont elles qui dictent leur loi. J’en ai beaucoup qui montrent que les deux spectacles qu’on a programmées à Porto-Novo étaient des spectacles de rue, donc, on n’a pas eu un problème de public ; naturellement, il devait juste poser son regard pour assister au spectacle. Donc, cela s’est très bien passé à Porto-Novo.
Du côté de Parakou, c’était pareil, on a eu deux espaces : l’Institut français de Parakou et le Centre culturel ’’Ancrage’’. Selon les retours et les images que j’ai pu consulter, le public a fait également le déplacement. C’est une très belle opération que nous avons réalisée, dans l’ensemble.


Qu’en est-il du Fitheb ’’0ff’’ ?
Par rapport au Fitheb ’’Off’’, le Comité provisoire de supervision du Fitheb (Cps-Fitheb) a, à juste titre, décidé que l’événement, compte tenu de son délai court mais, aussi, par rapport à des objectifs précis d’un Festival, qui n’a pas vocation à gérer le ’’Off’’, a demandé que le Fitheb ’’Off’’ soit coupé de la machine du Fitheb, tel qu’on l’a mis en place, ici, au Siège. Donc, on a fait appel à des promoteurs de centres privés ; il y en a deux, particulièrement : le Centre culturel ’’Ancrage’’ et l’Espace ’’Mayton’’, à Calavi.
Je pense que ces promoteurs aussi ont fait un travail formidable. Sur les réseaux sociaux, nous en avons vu, ils ont fait des visuels, eux-mêmes, ils ont fait de la communication et, le public, me basant sur les images, les rapports et les articles de presse, a fait le déplacement ; je pense que ça s’est très bien passé, de ce côté-là, et que c’est une belle initiative. Il faut aller dans ce sens, de plus en plus, pour déléguer le ’’Off’’ à des espaces ou à des promoteurs responsables qui ont de la matière, qui ont du métier, pour que cela soit géré de manière professionnelle et sérieuse.
Néanmoins, j’ai appris qu’il y a eu des critiques selon lesquelles les artistes qui étaient dans le ’’Off’’ n’ont pas eu de badge …


Effectivement, sur le terrain, nous avons vu beaucoup de comédiens et des metteurs en scène qui poireautaient, qui n’avaient pas de badge ; ils avaient du mal à avoir accès aux spectacles … Certains étaient même très connus.
Oui, s’il y en a qui étaient vraiment connus, cela veut dire qu’il y a eu un problème … C’est pourquoi, on n’est jamais informés de tout. Tous les jours, je signais des badges pour les comédiens. Tous les jours ! Il aurait suffi que les gens en aient fait la demande et ils l’auraient reçu, on n’a refusé le badge à personne. Au contraire, je peux vous en donner la preuve, on a fait des badges que les gens ne sont pas venus chercher, je peux vous citer des noms …


Il semble alors que l’information n’a pas circulé selon laquelle les artistes non satisfaits devaient se rapprocher de vous pour obtenir leur badge …
Vous savez, ils pouvaient venir nous voir pour faire leur réclamation, à moins qu’eux-mêmes avaient des positions qui les empêchaient de venir au Fitheb demander un badge. Ils étaient libres de ne pas venir, mais personne n’a demandé un badge et que j’ai refusé de lui en donner. Si j’ouvre mon placard, vous allez voir plein de badges signés, pour des personnalités, pour des hommes non connus, d’autres bien connus du milieu théâtral, mais ils ne sont pas venus les chercher … On en a appelé certains aussi … Le Directeur a insisté pour qu’on fasse le badge de tous ceux qui étaient sur la liste des invités pour les Journées de réflexion de Grand-Popo. Près de deux cents badges pour tous ceux qui y étaient plus ou moins impliqués ! J’ai signé tout ça, mais un bon nombre m’est resté sur les bras. On les a appelés, puisqu’on avait quelques numéros de téléphone ; certains même ne passaient pas …
Dans l’autre versant, je pense qu’on a fait des tarifs préférentiels, on n’a pas été exigents, c’était flexible, j’ai demandé aux gens d’être très corrects aux entrées. Mais, je ne peux pas être assuré qu’il n’y ait pas eu quelques problèmes. Les gens avaient même la possibilité d’avoir des billets de 500 francs ! Je connais des cas où, même quand vous avez un badge, on vous demande un certain soutien, mais il n’a été refusé à personne d’avoir un badge, quand la demande en a été faite. C’est difficile, parce qu’on avait très peu de temps, et on était concentrés sur les urgences, les grandes questions. Quand l’équipe qui préparait les badges me les apportait, je les signais sans aucun problème.


Est-ce que tous les prestataires sont satisfaits ? Est-ce qu’ils ont tous été payés ? Pouvez-vous nous rassurer qu’à ce propos, dans les prochains jours, il n’y aura pas des scandales déballés dans la presse ?
Le Festival s’est juste terminé dimanche dernier. Nous n’avons pas d’inquiétude, tout le monde sera payé avant la fin de cette semaine, d’abord, parce que, le budget, c’est vrai, n’a pas été ce qu’on aurait souhaité, mais, nous avons retravaillé le projet pour le mettre au format que vous avez constaté, ce qui fait qu’on n’a aucun souci à régler les prestataires ; c’est une question de démarche, il faut que cela se passe dans les règles. Mais, aujourd’hui, on est très à l’aise, tous les prestataires seront payés ; il n’y a pas de soucis, de ce point de vue.


Réussirez-vous réellement à éviter le gap financier ?
Je vous le certifie. Vous savez, c’est comme pour le résultat des élections ; le premier jet que j’ai m’indique qu’on est dans le droit chemin et qu’il n’y a pas de gap ; je reste serein, il n’y aura pas de gap, à l’arrivée.


En tant qu’artiste comédien, à la base, vous avez suivi plusieurs Fitheb. Pensez-vous que l’édition 2014 est un Fitheb label, en comparaison à toutes les autres éditions que vous avez eu l’occasion de suivre ?
C’est une question embarrassante, parce que je suis partie prenante de ce Fitheb-ci. Je pense que je laisserai les autres le dire. Mais, si on regarde cette édition, telle qu’elle s’est passée, on reconnaîtra que, si elle n’est pas la meilleure, elle fait partie de l’une des meilleures éditions qui aient été organisées. Je le dis par rapport à la programmation, à la qualité des spectacles qu’on a proposés au public, à leur positionnement dans les salles et dans l’espace, au déplacement des publics. De ces points de vue-là, je crois qu’on a tenu le pari.
Un Festival, c’est aussi les à-côté : est-ce que le Béninois lambda s’est senti impliqué ? Je crois que ce choix d’envoyer la Biennale dans les espaces publics, dans les rues, cela a été très bon, parce que, des gens, sans le vouloir, ont participé au Fitheb ; le public y a participé.
Aujourd’hui, on est sereins mais, je pense qu’au départ, on était un peu crispés, ce qui est normal, parce que le défi était là, grand ; plein de gens ont dit plein de choses. Mais, à l’arrivée, ceux qui se sont déplacés ont vu, ceux qui se sont déplacés ont vu et, je crois que ça suffit, je laisse les autres porter un jugement, apprécier ce qui a été fait. Mais, je suis convaincu que cette édition fait partie d’une des meilleures éditions que le Fitheb ait connues. Le label, ce n’est pas quelque chose de gagné, c’est une construction, c’est une maturation, c’est un défi permanent ; il ne faut pas penser qu’on l’atteint aujourd’hui et que c’est définitif … Jamais ! On l’a vu, il y a des événements qu’on peut avoir bien organisés, et puis, les éditions d’après, si on relâche, ça tombe. Et, aux camarades, aux collègues, aux amis de l’équipe d’organisation, je disais, jusqu’à dimanche nuit, « Ne baissez pas la garde, restez vigilants, ce n’est pas terminé ». On a encore deux ou trois festivaliers sur le territoire, ils partiront d’ici le 17 décembre, en ce moment, ce sera fini, au moins, pour ce qui est de l’aspect visible.
Après, il y a les questions de rapport, de relations publiques, de remerciements aux personnes qui se sont impliquées, on est en train de préparer tout cela. J’en profite pour dire merci à toutes ces personnes qui ont cru qu’on pouvait le faire ; on a rencontré des personnes magnifiques qui ont compris que c’est différent. Déjà, je n’ai pas entendu une seule critique sur un seul spectacle disant que c’était mauvais, très mauvais et que cela ne méritait pas d’être au Ftiheb ; on pouvait ne pas en aimer la thématique, la démarche, mais dire que c’était très mauvais, je n’ai pas entendu ça. Et, cela fait partie des critères pour lesquels on peut dire que le Fitheb 2014 est un label.

Avez-vous un mot de fin ?
Mon mot de fin, c’est de saluer l’esprit patriotique, citoyen de toute la presse, de tous les Béninois, parce que, quoi qu’on dise, les gens, malgré que cela se passait bien, les gens pouvaient écrire ce qu’ils voulaient ; je crois que j’ai noté de la retenue, à ce niveau-là.
Et puis, pour l’équipe, en trois semaines, avec les moyens que nous avions, on n’a pas fait ce qu’on pouvait, on a fait ce qu’on devait, pour que ça se passe d’une façon qui honore notre pays. C’est de ça qu’il s’agit ; il faut que le Bénin apprenne à se repositionner dans le concert des nations, en tout cas, au niveau de la sous-région, il faut que nous existions. Si on continue de s’entre-déchirer, les autres en seront ravis, puisqu’on parlerait d’eux en bien et, de nous, en mal.
Donc, il faut être serein, si nous ne sous entendons pas, ce n’est pas vers nous que les gens iront s’il y a quelque chose de bien à faire ; je pense que nous devons cultiver cet esprit de paix, de concorde. Je sais qu’il y a un petit de clivages et, dans tous les pays, ça existe. On a l’impression que ça se passe mieux ailleurs, je suis désolé ; j’ai quand même circulé un peu, je connais les acteurs culturels, je sais que ce n’est jamais totalement la grande paix, mais on doit, à un moment donné, se concentrer pour se demander ce que le pays mérite et ce que nous devons faire pour que ce pays grandisse au sein des autres pays.
Je dois saluer cela, de même que le public qui a fait le déplacement, tous ceux ont contribué à ce que cette 12ème édition ait lieu et, surtout, le Ministre de la Culture à qui je tiens à faire une mention spéciale : en tout cas, moi, je l’ai vu à trois ou quatre endroits différents, où il a regardé des spectacles, de bout en bout ; ce n’est pas qu’il est venu faire de la figuration, il est resté jusqu’au bout, que ce soit à ’’Artisttik Africa’’, à l’Institut français de Cotonou, au ’’Blackstage’’ … On ne demande pas mieux : que les autorités puissent se déplacer, ça encourage les artistes, ça montre qu’ils sont considérés. Dans le cas contraire, si on donne l’impression de se dire : « Voilà, on a jeté quelques miettes à ces gens-là, elles n’ont qu’à se débrouiller dans leur coin », cela ne donne pas une bonne image. Il faut aller jusqu’au bout ; c’est un projet de l’Etat béninois, aujourd’hui, le Fitheb, tout le monde doit s’y impliquer, les populations doivent sortir pour aller regarder les représentations, les journalistes doivent accompagner l’événement. Je pense qu’en somme, on peut noter, quand même, qu’il y a une belle dynamique, il y a une sérénité, il y a moins de polémiques ; tout n’est jamais parfait. Mais, aujourd’hui, on peut dire que le Fitheb 2014 a été fait ; c’est fait, c’est vendu, c’est plié et, on ne doutera plus, ça s’est bien passé.




Propos recueillis par Marcel Kpogodo 

vendredi 5 décembre 2014

Fitheb 2014 : Ousmane Alédji réalise le pari du label

Il a rassuré à travers sa deuxième conférence de presse

Il est désormais plus que certain que le Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), dans sa 12ème édition, aura bel et bien lieu, du 6 au 14 décembre 2014, ce qui, au vu des difficultés rencontrées par son Directeur intérimaire, Ousmane Alédji, n’en laissait rien paraître. A quelques petits jours du lancement officiel de l’événement, il ressort que la première autorité de la biennale soit en train de tenir la promesse du label, en ce qui concerne le Fitheb.

Ousmane Alédji, au centre, avec, à gauche, Fortuné Sossa et, à droite, Osséni Soubérou
Le Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), dans sa version label, entre dans sa phase de réalisation effective. C’est ce que laisse croire la conférence de presse donnée, hier, mercredi 3 décembre 2014, à l’ex-Ciné Vog, par Ousmane Alédji, Directeur intérimaire de la biennale qui, à l’heure actuelle, se décline en des statistiques très simples : 195 millions de Francs Cfa de budget, pour un événement qui se déroulera pendant neuf jours, dans les trois villes à statut particulier que sont Cotonou, Porto-Novo et Parakou, avec près de 140 spectacles que suivra le public, des prestations se déclinant en lectures scéniques, dans les matinées, en spectacles de rue, dans l’après-midi et, enfin, en représentations théâtrales, en soirée, le tout relayé par un site Internet.
Un véritable miracle qui, selon la première autorité du Fitheb, lui a demandé un véritable sacrifice, surtout qu’elle n’a pas manqué de déclarer : « Je ne sais pas faire petit ; la demi-mesure, c’est assumer la médiocrité ». Ainsi s’est imposée à elle la difficile équation de « réduire une ambition aussi grande qu’un château en celle d’une case », avec comme signification, « faire un Festival qui grandisse le Bénin, qui rayonne, avec des moyens financiers modestes ».


L’effectivité du « Fitheb label »

L'effectivité du "Fitheb label" se révèle, d'abord, par l'appellation que le Directeur de l'institution donne de la biennale : "le plus grand Festival de théâtre d'Afrique". Par cette formulation à la fois aussi simple qu'exigente, elle dénote de la grande valeur que le public devra accorder à l'événement. Remarquons aussi que l’obligation de tenir le Fitheb n’a pas empêché Ousmane Alédji et son Comité d’organisation de rendre concret le Fitheb label, par plusieurs innovations : la possibilité pour les visiteurs étrangers d’imprimer leur badge en ligne, la gestion rigoureuse des fonds alloués par le budget national pour éviter un gap financier, ce qui constitue une ambition dont la réussite devrait rehausser, pour l’avenir, la crédibilité de la biennale.
Ensuite, il faudra compter avec une communication anticipative à partir de panneaux ayant inondé la ville de Cotonou depuis le 10 octobre dernier, de même que des affiches, de taille 60 x 40, collées un peu partout, l’arrivée réelle, dans des conditions où le virus Ebola crée un effet de démobilisation des manifestations de masse d’envergure internationale, de compagnies de théâtre originaires de plusieurs pays étrangers et de la sous-région : Espagne, France, Luxembourg Belgique, Tunisie, Cameroun, Côte d’Ivoire, Sénégal et Togo, sans oublier que le Bénin s’est vue attribuer un nombre impressionnant de groupes devant offrir des prestations de divers ordres : 25 ! Pour un effet d’épanouissement, au plan national, du monde du théâtre.
Par ailleurs, toujours à en croire Ousmane Alédji, au cours de la conférence de presse, une autre initiative qui fera du Fitheb 2014 une édition originale reste la mise en place d’un système d’animation artistique des places publiques phare de la capitale économique et des autres villes sélectionnées : « Tout est fait pour que le public béninois vive le Fitheb », expliquera-t-il, précisant que ce sont des sites tels que la Place Lénine qui abritera un ’’Village du Fitheb’’ déjà rayonnant par l’inspiration du scénographe, Farouk Abdoulaye, la Place du Souvenir, le siège de la biennale à l’ex-Ciné Vog, le stade l’Amitié, le Centre culturel ’’Artisttik Africa’’, notamment, tout en comptant qu’Abomey-Calavi et Parakou abriteront des manifestations liées au Fitheb, respectivement, aux espaces ’’Mayton promo’’ et ’’Ancrage’’, et que Porto-Novo connaîtra deux prestations artistiques à la Maison internationale de la culture (Mic), ce qui montre qu’une enveloppe réduite n’a pas empêché de satisfaire les communes projetées, sans faire perdre de vue la vision initiale d’Ousmane Alédji, en la matière : « Il faut que le Fitheb vende une ville béninoise et, il faut que les villes béninoises se battent pour accueillir le Fitheb ». En outre, il n’y aura pas que des spectacles liés au théâtre mais, aussi, des concerts de musique, des démonstrations de danse urbaine, entre autres, d’une part et, des activités périphériques, notamment, dans quelques établissements scolaires, d’autre part. Ce sera donc une biennale qui devra envahir et embraser la plupart des couches de la société béninoise.


Des dispositions sanitaires

Le Fitheb 2014 devant se dérouler dans des conditions sanitaires particulières où les virus Ebola et Lassa dictent leur loi mortelle, Ousmane Alédji entend s’appuyer, notamment, sur les dispositions de prévention prises par le Ministère de la Santé, lors du déroulement du sommet de l’Organisation mondiale de la santé (Oms), le mois dernier. Notons qu’au cours de la conférence de presse, le Directeur intérimaire de la biennale était entouré de Fortuné Sossa, Responsable à la Communication du Fitheb, et d’Osséni Soubérou, l’Administrateur de la manifestation théâtrale d’envergure internationale.    

Marcel Kpogodo