mercredi 26 septembre 2012

Poésie béninoise



Signatures et Balivernes, bientôt dans les kiosques

Jérôme-Michel Tossavi publie, aux Editions Christons, à Cotonou, son premier recueil de poèmes, intitulé « Signatures et Balivernes ». Une œuvre d’engagement qu’il signe prestement avec la plume acoustique qui dénote d’un hymne citoyen. Pour l’auteur du recueil dont le lancement est prévu pour le 20 octobre prochain, à l’auditorium du l’Institut français du Bénin (Ex-Ccf de Cotonou), c’est un devoir pour la génération montante de hisser au plus haut sommet la littérature contemporaine béninoise qui a encore de beaux jours devant elle. Il nous livre ici ses impressions. 


Dans quelques jours, le marché du livre de notre pays connaîtra votre premier recueil de poèmes, intitulé « Signatures et Balivernes ». Pouvez-vous nous parler des raisons qui sous-tendent une telle initiative ?

L’intérêt de cette publication, c’est, d’abord, de partager des émotions - les miennes, bien sûr - après tant de contenance sociale, tant de refoulements objectifs et, parfois subjectifs, qui proviennent de tout mon être. Dire à mes contemporains que je suis à terme d’une longue et profonde érosion qui m’a longtemps démangé et, qu’à présent, je suis en travail comme une femme en gésine pour accoucher l’humanité. Captiver le temps, l’espace autour de moi, dans ma cervelle étourdie. Montrer à tout venant mes nombreuses cicatrices récalcitrantes que le temps n’a pas réussi à effacer. Panser enfin les plaies béantes d’une société - la mienne - qui gambade, chavire au gré du vent. Voilà les quelques raisons qui sous-tendent la sortie de  Signatures et Balivernes dont le lancement est prévu pour le 20 octobre prochain.

Jérôme-Michel Tossavi
A vous entendre parler, on sent les marques d’une poésie d’engagement, d’audace. Que réserve concrètement « Signatures et Balivernes » aux férus des Belles lettres ?

L’expression ’’Poésie d’engagement, d’audace’’ est toute trouvée et répond vraiment à l’allure imprimée à ces quelques mots, jetés pêle-mêle, sur du papier blanc. Le titre évocateur et invocateur se donne même le méta-sens de confirmer votre expression que je trouve assez judicieuse. Signatures et Balivernes dit, à travers trente-cinq petits poèmes, les charmes et les larmes d’une société. Titre éponyme, Signatures et Balivernes se présente ainsi comme l’annuaire de mes propres ennuis ; une sorte de bloc-notes du damné qui espère avec arrogance le bout du tunnel. Ce faisant, j’étais loin de penser que je donnais libre coup à l’engagement. En fait, en transcrivant ces mots, je ne pensais pas, au départ, que j’écrivais de la poésie. Je prenais plutôt plaisir, comme le sculpteur, à imprimer mes ennuis, mes déboires sur les êtres et les choses, d’où Signatures et Balivernes, qui se présente comme une calebasse de mon vécu quotidien. Au fur et à mesure que les mots tels que « Necripture », « Gyrophare », « Lettre anonyme », « Poème de mes sens », « Termitières », « Poème à ma mère », « Salam Alekoum »… découlaient du bout de ma plume, j’attendais la voix incessante qui me demandait de congédier la peur pour laisser la place à ’’l’engagement’’, à ’’l’audace’’, pour vous paraphraser.

A présent que le fœtus est prêt à quitter sa coque, pouvez-vous nous dire les difficultés rencontrées avant la publication de cette poésie de facture sociale ?

Les difficultés sont celles liées à la promotion et à la diffusion malsaines du livre dans notre pays. Vous savez, la littérature stricto sensu ne constitue pas encore, malheureusement, une priorité pour nos dirigeants dont il faut se méfier des discours flatteurs qui constipent le peuple. Ce recueil de poèmes a été réalisé à mes propres frais avec l’engagement de certaines personnes dont mon éditeur, Christophe Tonon, ainsi que mon Doyen, Jean-Marc-Aurèle Afoutou, dont le sens de sacrifice n’a point de mesure. C’est, d’abord, grâce à ces deux cœurs généreux que le recueil a pu paraître. Je pense que c’est la meilleure tribune pour les remercier franchement pour leur dévouement. Au Doyen Jean-Marc-Aurèle Afoutou, qui a accepté de postfacer ce recueil, je dis toute ma gratitude et mes sincères remerciements. Je ne peux donc oublier mes parents et quelques amis qui, jusque-là, continuent de me prodiguer de sages conseils pour la réussite totale de cet évènement qui réunira les grandes sommités de la littérature contemporaine béninoise, le 20 octobre prochain à l’Institut français du Bénin.

Propos recueillis par Ibrahim O. Falola


Jérôme-Michel Tossavi, en quelques mots ... 
Jeune Béninois natif du Département des Collines (Ouèssè Wogoudo) en République du Bénin, diplômé en Lettres Modernes, à la Faculté des Lettres de l’Université d’Abomey-Calavi, il prépare, actuellement, une Licence en Sciences Juridiques. Journaliste-Communicateur, Jérôme-Michel Tossavi exerce, depuis quelques années, à la Médiathèque de l’Institut français du Bénin (ex-Ccf), en tant que bibliothécaire. Passionné de Lettres, l’homme est aussi dramaturge et metteur en scène. Auteur de la pièce de théâtre Les complaintes de la sirène, en cours d’adaptation, il focalise l’avenir sur l’engagement d’une jeunesse capable de se faire une place au soleil. 

I. O. F.
  

vendredi 21 septembre 2012

Musique au Bénin

Nouveau single de l'Artiste Maasta 


"Le Kamer, c'est le Kamer" : la dénomination du nouveau single de Maasta du Cameroun. 




Il est conçu dans le style du ''Mangoko'' qu'il considère comme "un mélange de rap, de slam, de conte et de chant, dans une tonalité humoristique, en camfranglais, un argot de rue propre à l'Afrique Centrale.''
Sa biographie, ci-dessous, est assez indicative de son parcours ...


L'Artiste Maasta est managé par le Label ''1er Pas''.

Marcel Kpogodo

mardi 18 septembre 2012

Biennale Bénin Bénin 2012

Le Collectif "Nudowa Yôyô" lance un cri de protestation : "Biennale Bénin Bénin 2012"

"Je ne conçois pas que l'artiste puisse rester un spectateur indifférent, refusant de prendre une option ... Etre engagé, cela signifie pour l'artiste, être inséré dans son contexte social, être la chair du peuple, vivre des problèmes de son pays avec intensité et en rendre témoignage." Se retrouvant profondément en phase avec cette réflexion d'Aimé Césaire qui, selon eux, rend amplement compte des fondements de l'initiative du Collectif "Nudowa Yôyô" qu'ils ont mis en place, les cinq artistes plasticiens béninois que sont Rafiy Okéfolahan, Marius Dansou, Benjamin Déguénon, Kajero et Totché, créent leur propre Biennale d'Arts, dénommée "Biennale Bénin Bénin 2012" ; elle est prévue pour se tenir du 7 novembre 2012 au 14 janvier 2013. Leur programme, à cet effet, est bien clair : réaliser une performance, organiser des rencontres, des discussions et tenir des expositions, durant toute la période évoquée. Ils annoncent avoir un site Internet en construction et disent détenir une liste ouverte à tous les artistes qui aiment l'art ; il n'y aurait pas de conditions financières préalables à remplir pour cette inscription. Ainsi, la Biennale "Bénin Bénin 2012" constitue leur cri de vigoureuse protestation contre ce qui se profile à l'horizon : la tenue de deux Biennales, à partir du 08 novembre 2012, celle dénommée "Consortium Regard Bénin" dont Dominique Zinkpè est le Président, et "Regard Bénin", dirigé par le non moins connu, Ousmane Alédji, de l'Association ''Regard Bénin". 

La bannière de la Biennale "Bénin Bénin 2012" du Collectif "Nudowa Yôyo"
Selon Rafiy Okéfolahan, la question qu'il faudrait se poser, face à cette division qui menace la bonne tenue et l'existence future de la Biennale tout court, est de savoir si on fait de l'art pour le ''Dan-mi'' ou pour la passion, le ''Dan-mi'' dont le sens est, à en croire l'intervenant, le trésor de l'arc-en-ciel, en plus clair, les financements importants qui sont annoncés pour pleuvoir sur les organisateurs. 
S'exprimant au nom du Collectif "Nudowa Yôyô", il explique que cette initiative vise à dénoncer cette double Biennale qui n'aura d'autres conséquences que de ridiculiser le Bénin au plan international, si ce n'est déjà fait, de le décrédibiliser et de faire fuir les partenaires qui sont annoncés pour financer cette événement qui se trouve à sa deuxième édition. 
Marius Dansou, très révolté aussi, appelle à ce que les deux camps se comprennent au plus tôt afin de sauver la Biennale, de réussir sa tenue et de garantir sa pérennisation, ce qui le pousse à crier : "Nous voulons notre Biennale pour 2012 et pour toutes les autres éditions !" Dans le cas contraire, "Bénin Bénin 2012" aura lieu, ce qui créera davantage d'imbroglio, un fait qui ne déplaît guère à Benjamin Déguénon, pour qui, le Collectif n'a pas trouvé nécessaire de rencontrer le Ministre de la Culture, vu les tracasseries administratives que cela suggère, ni de chercher à réconcilier le chef de file de chacun des deux groupes proposant un programme différent pour la Biennale, surtout que chaque camp reste accroché à sa position, la préoccupation du groupe étant que la Biennale se tienne pour que les artistes pour qui elle a été conçue puissent montrer leurs œuvres et faire apprécier leur talent. 
Vivement une force au-dessus de la mêlée qui réussisse à rétablir l'ordre dans l'organisation de la Biennale, une situation contraire qui compromettrait une manifestation culturelle de grande envergure prévue pour promouvoir la culture contemporaine béninoise. 

Marcel Kpogodo